Articles de pierre_radmacher

Pierre et Jean à Chagny - Edition 2016

Par Le 07/11/2016

La cuisine d'en face de la Maison Lameloise

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Comme je n’ai pas pu programmer ma halte traditionnelle à l’hôtel-restaurant l’Ouillette de Santenay – pour cause de fermeture hebdomadaire le mercredi – j’ai donc été contraint d’aller voir ailleurs pour trouver un endroit où passer ma dernière nuit en Bourgogne et préparer le quatrième jour de mon périple 2016.
Après quelques clics sur mon ordinateur, je me suis décidé pour cette étape à Chagny : nuitée à l’Hôtel de la Poste – établissement fort recommandable – et dîner au restaurant Pierre & Jean.

Etabli dans les murs d’un ancien chai du XVIII° siècle, ce restaurant dont le nom fait référence au père et au grand-père de Jacques Lameloise, le chef triplement étoilé de Chagny, permet au gastronome de se régaler avec une cuisine raffinée et abordable dans un espace alliant tradition et modernité avec beaucoup d’élégance.

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Le cadre assez spectaculaire du restaurant…

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…avec la charpente originelle d’un ancien chai.

Mon menu du soir

Mise en bouche
Petite gougère au fromage et crémeux de langoustines
Entrée
Pâté en croûte traditionnel avec volaille, mignon de porc, foie gras et ris de veau : un festival de saveurs détonant mais harmonieux, une expérience vraiment inoubliable !
Plat
Mignon de porc rôti à l’estragon avec poireaux fanes, potimarron et jus réduit aux amandes : goûteux et original, épicé avec beaucoup de délicatesse.
Dessert
Figues cuites au vin rouge, sablé diamant et glace au fromage blanc : frais, gourmand, sans excès de sucrosité, très digeste.

Sur table ça ressemble à ça :

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La mise en bouche

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L’entrée

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Le plat

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Le dessert

Pour accompagner ce petit festin, j’ai suivi les conseils du sommelier :
Santenay La Chainey 2014 du domaine Claude Nouveau : sec, longiligne et finement boisé, il a été parfait à l’apéritif mais a un peu manqué de complexité pour entrer pleinement en résonnance avec l’entrée (je pense qu’un pinot gris alsacien vinifié en sec aurait fait merveille).

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Givry Les Dracy 2015 du domaine Michel Sarrazin : souple et gourmand mais avec une belle consistance et une finale délicatement épicée, il était parfaitement à sa place avec ce plat haut en couleurs…joli vin et très bel accord !

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En résumé, je ne saurai que trop vous conseiller d’aller vous attabler au restaurant Pierre & Jean pour y passer un très beau moment en compagnie de plats raffinés proposés par un chef créatif et servis par un personnel sympathique et très professionnel.

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Des couteaux Opinel sur table…j’adore !

Et pour lever vos derniers doutes sachez que ces merveilles culinaires sont proposées pour 31 euros : prix unique d’un menu du soir qui propose un chois de 4 entrées, 4 plats et 4 desserts…incroyable !

Pour en savoir plus : CLIC

Les vins du mois d'octobre 2016

Par Le 04/11/2016

Riesling Grand Cru Wiebelsberg 2014
Domaine Kreydenweiss à Andlau

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Robe : jaune clair, belle brillance, reflets argentés.
Nez : frais et complexe, notes d’agrumes et nuances florales délicates sur un fond discrètement anisé.
Bouche : attaque vive, matière charnue très voluptueuse, acidité fine et minéralité intense, finale ciselée, longue et tonique.
Ce Grand Cru confirme les belles sensations que j’avais éprouvées lors d’une première dégustation au domaine à l’occasion de la journée « Portes Ouvertes » de ce printemps : c’est un vin qui se livre avec une belle spontanéité grâce à un jus très gourmand qui enrobe une trame acide/minérale très fine mais solidement tendue. MIAM !


Riesling Saint Jacques 2014
Domaine E. Beyer à Eguisheim

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Robe : jaune franc, très brillant avec des reflets dorés.
Nez : ouvert et charmeur, palette exotique (mangue, ananas frais) et délicatement épicée.
Bouche : matière ample et très charnue, développement aromatique intense, belle présence saline qui se manifeste progressivement, finale longue, notes d’agrumes et de poudre de craie.
Ce riesling est issu d’une parcelle qui jouxte l’Eichberg sur son versant nord, nous a vraiment régalés par sa gourmandise un peu frivole et par sa matière profonde et parfaitement équilibrée.
Débouchée pour me remémorer ma belle
journée de vendanges au domaine Beyer, cette bouteille s’est vidée pratiquement toute seule…je pense que Christian serait bien inspiré de vérifier l’étanchéité de ses flûtes alsaciennes !!!


Chablis Grand Cru Les Clos 2010
Domaine Besson à Chablis

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Robe : jaune clair, très lumineuse, texture glycérinée.
Nez : pur et racé avec une palette assez classique sur le beurre frais et les zestes d’agrumes, belles notes pierreuses en filigrane.
Bouche : matière riche et généreuse, structure large, gras sensible, acidité très mûre, finale tenue par des amers minéraux, belle sapidité.
Toujours aussi puissant et généreux que lors de ma première dégustation au domaine Besson ce Grand Cru de Chablis s’exprime de façon un peu atypique mais quelle prestance !
Le puriste à la recherche de minéralité devra patienter encore quelques années mais l’hédoniste pourra déboucher ce flacon dès maintenant. MIAM !


Meursault 1° Cru Les Cras 2009
Domaine Buisson-Charles à Meursault

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Robe : jaune citron avec beaucoup d’éclat.
Nez : discret et fin, palette évolutive qui s’ouvre sur des notes fraîches finement zestées avant de délivrer de délicats effluves d’amande et d’herbes aromatiques (mélisse, sauge).
Bouche : matière riche et généreuse, structure large, gras sensible, acidité très mûre, finale tenue par des amers minéraux, belle sapidité.
J’ai dégusté ce premier cru de Meursault pour préparer ma future visite au domaine Buisson-Charles – un exercice de révision en quelque sorte – et j’ai pris beaucoup de plaisir à siroter ce nectar élégant et raffiné qui commence à laisser parler son terroir…voilà un grand vin qui commence sa phase de pleine maturité. Excellent !


Vin de France Blanc 2014
Domaine Richaud à Cairanne

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Robe : jaune clair avec des reflets dorés.
Nez : direct et bien fringant notes de résine et de fruits à chair blanche, fines nuances d’épices douces.
Bouche : matière élancée, équilibre dynamique, présence tannique délicate et amers nobles, belle sapidité finale, sillage tonique sur les zestes d’agrumes.
Issue du terroir des Sablières, cette cuvée 100% bourboulenc qui trouve un très bel équilibre entre richesse (13°) et fraîcheur, m’a fait beaucoup penser à Nega Saumas d’Eric Supply…il était donc tout à fait normal que je tombe sous son charme. MIAM !


Côtes Du Rhône Villages Les Genévriers 2011
Domaine de la Reméjeanne à Sabran

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Robe : noire mais beaucoup d’éclat, fine frange grenat.
Nez : ouvert et très séduisant, palette complexe avec un fruité bien mûr sur un fond de garrigue estivale (romarin, menthe poivrée…)
Bouche : matière dense mais d’une onctuosité parfaite, jus gourmand, tanins fondus, finale douce et sapide.
Issu d’un assemblage de vieux grenaches (90%) et de syrah (10%) récoltés sur un coteau exposé au sud, cette cuvée donne aujourd’hui une impression de plénitude absolue qui pourrait faire oublier son grand potentiel de garde.
En ce qui me concerne, j’ai appliqué – comme souvent – le principe du « carpe diem » et je me suis régalé…en me promettant d’aller très vite refaire une visite chez ces vignerons qui travaillent en bio depuis de longues années sur les hauteurs de Sabran. MIAM !


Saint Chinian L’Audacieux 2014
Domaine de La Grange Léon à Berlou

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Robe : grenat sombre, très dense avec des bords roux.
Nez : intense et flatteur, griotte confite, prune bien mûre et amande amère.
Bouche : ample et voluptueuse, matière riche et épaisse, jus profondément fruité, finale sapide, minéralité et acidité se conjuguent pour donner une belle impression de fraîcheur
Cette petite merveille qui brille par sa puissance, sa gourmandise et sa buvabilité exceptionnelle est le fruit d’une conjonction idéale entre une générosité très méridionale et la présence minérale impressive issue des schistes de Berlou.
Voilà un grand vin du Languedoc qui entre dans sa phase de plénitude. Excellent !


Pommard Les Noizons 2003
Domaine D. Carré à Meloisey

Robe : grenat assez sombre, bords brunissants.
Nez : discret mais fort agréable, notes de fruits rouges bien mûrs complétées par quelques belles nuances de rose fanée.
Bouche : attaque souple, matière sphérique très onctueuse, trame tannique racée, finale longue et intense, sillage épicé et minéral.
Né pendant une année caniculaire ce Pommard issu d’un terroir argilo-calcaire riche en fer, s’exprime avec une sensualité un peu inhabituelle mais en ce qui me concerne, j’adore.
Situé dans un petit village sur les hauteurs de la Côte de Beaune, le domaine Carré nous propose des vins offrant un très beau rapport Q/P…à bon entendeur !


 

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Mittelbergheim en automne

L'e VinTage à Vosne Romanée

Par Le 01/11/2016

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Situé dans ce village emblématique de la Côte de Nuits où on trouve ces climats mythiques qui font rêver tout œnophile, ce restaurant gastronomique rattaché à l’hôtel Le Richebourg, propose une formule déjeuner tout à fait intéressante : c’est le « Menu du Marché » à 19 euros (entrée-plat ou plat-dessert) ou à 25 euros (entrée-plat-dessert).

Je me suis arrêté lors de mon récent périple automnal pour me sustenter entre deux visites de domaines et j’y ai apprécié le calme de la salle de restauration, le service attentionné et la très belle présentation des plats.

J’ai opté pour le menu du jour en 3 plats :
- Raviole de cœur de canard et foie gras dans une nage de petits légumes au poivre de Sechouan
- Gambas rôties au poivre Timut, riz vénéré à l’ananas et au lait de coco
- Agrumes en différentes textures.

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Les gambas rôties…

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…et le dessert.

La carte des vins qui fait une belle place aux crus bourguignons et à la gamme du domaine Mongeart-Mugneret – propriétaire de l’hôtel-restaurant – est tout à fait cohérente et nous propose quelques belles quilles à des prix abordables.
Comme j’avais encore de la route à faire et 2 domaines à visiter dans l’après-midi je me suis contenté d’une demie de Badoit et d’un verre de Marsannay blanc Clos du Roy 2013 de Mongeart-Mugneret…joli !

Pour cette première visite dans ce restaurant, j’ai été séduit par la belle allure des plats élaborés par le chef Julien Viard même si, à mon goût, il aurait pu se montrer un peu moins timide sur leur assaisonnement.

Ceci dit, je pense qu’avec cette formule déjeuner qui offre un rapport Q/P vraiment excellent, le restaurant VinTage de Vosne mérite amplement qu’on y fasse une petite halte gastronomique.

Pour en savoir plus : CLIC

L'Atelier du Cuisinier à Villié-Morgon

Par Le 31/10/2016

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Situé dans le centre de Villié-Morgon ce restaurant propose une cuisine simple mais authentique et goûteuse qu’on peut accompagner avec une belle boutanche de Bojo choisie en consultant une carte des vins écrite à la craie sur un grand tableau noir au dessus du bar.

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Le bar de l’Atelier du Cuisinier et son impressionnante carte des vins

A chaque passage, nous nous délectons de ces plats copieux qui sentent bon le terroir et nous ne résistons jamais au plaisir de les accompagner d’une bouteille de Morgon, de Fleurie ou de tout autre cru du Beaujolais, choisi dans cette liste vraiment impressionnante où on trouve tous les grands noms de ce vignoble.

Avec un menu du jour comprenant entrée, plat, fromage, dessert, un quart de beaujolais (pas mal du tout d’ailleurs !) et un café…le tout pour une quinzaine d’euros, il était inévitable que cette adresse devienne l’une de mes haltes gustatives obligées entre deux visites chez des vignerons du Beaujolais.

Pour en savoir plus : CLIC

12°5 - Des raisins et des hommes - Jajazine N° 1

Par Le 21/10/2016

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Avec son habillage élégant et sa reliure soignée, 12°5 fait davantage penser à un « beau livre » qu’à une revue, mais le contenu y est structuré comme dans un magazine : on y trouve plus de vingt articles sur des thèmes divers mais toujours plus ou moins « alcoolisés ».

On y parle de vignerons (et de vigneronnes), de vignobles, de gastronomie, de technique (un peu) et de plein d’autres thèmes en rapport avec la chose vinique.
Pour vous faire une petite idée, voici quelques titres d’articles traités dans ce numéro :
- Patrick Baudoin, un homme sur le bon chenin
- Antoine Pétrus, étoile de terre.
- Tu sens la malo, non mais tu la sens ?
- Cheval d’attrait
- Un prof dans les vignes.
- Et avec ça ? Accords et désaccords
….

J’ai voyagé des vignobles d’Anjou vers les coteaux abrupts du Valais en passant par le plateau jurassien, j’ai redécouvert le terroir des Terrasses du Larzac, j’ai visité les caves du Georges V, j’ai savouré quelques belles recettes de plats en accord avec des vins…bref je me suis régalé à chaque page !

Les photos sont sublimes, les illustrations vraiment originales et les textes rédigés dans style alerte et souvent facétieux, nous livrent une foule de connaissances, de belles émotions et quelques jolis moments de poésie.

Vous l’aurez compris, ce premier numéro de 12°5 qui apporte un souffle nouveau dans le monde des publications oenophiles est un must absolu !!!

NB : on le trouve en librairie au prix de 20 euros…ça paraît cher mais jetez-y un coup d’œil vous comprendrez.

Le vin snob - Jacques Orhon

Par Le 08/10/2016

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Comme on peut le lire en quatrième de couverture, l’auteur de ce livre est un sommelier canadien qui parcourt les vignobles du monde depuis plus de 40 ans.
Expert reconnu en dégustation de vins, il a publié de nombreux livres et collaboré à des émissions de télévision et à des magazines traitant de la chose vinique.

Avec le sous-titre accrocheur de la première page qui nous annonce des « propos décapants » sur ce monde du vin que je fréquente maintenant depuis quelques années, j’ai eu immédiatement envie d’acheter ce livre…mais je n’aurais pas du !

Les chapitres s’enchainent, tous plus ennuyeux les uns que les autres malgré des titres parfois accrocheurs…je cite au hasard : « Mythes, clichés et idées reçues » (le livre en est rempli de la première à la dernière page), « Le vin-dollar » (je regrette la vingtaine que j’ai lâché pour acquérir ce « chef d’œuvre »), « Bio ou pas, encore faut-il que ce soit bon ! » (une évidence, non ?), « Le vin et la santé » (Pasteur ou Evin…en tous cas rien de bien nouveau sous le ciel de France) etc...

Bref, même si je suis très bon public dès qu’un livre parle de picole, je me suis tellement ennuyé avec la prose de M. Orhon que j’ai craqué à 40 pages de la fin en abandonnant tout espoir de trouver un passage digne d’intérêt dans cet ouvrage. Quelle déception !

Donc si vous voulez un bon conseil, oubliez « Le vin snob » et faites vous plaisir en achetant une bonne bouteille de vin d’Alsace…on en trouve d’excellents pour le prix du bouquin.

Les vins du mois de septembre 2016

Par Le 02/10/2016

Puligny Montrachet 2012
Domaine François Carillon à Puligny

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Robe : jaune clair, limpide et lumineux.
Nez : délicat et raffiné, citronnelle et menthe fraîche, notes pierreuses et poudre de craie en fond.
Bouche : attaque toute en souplesse et en finesse, matière équilibrée avec une acidité mûre et un gras très flatteur, finale franche, sapide et marquée par un élevage noble et impeccablement intégré.
Débouché pour oublier la fin de ces belles vacances d’été, ce Puligny, pourtant encore bien jeune s’est exprimé avec une classe magistrale…voilà un enfant précoce qui montre déjà de grandes qualités tout en ayant encore de belles perspectives d’évolution devant soi. MIAM !


Mâcon-Chardonnay La Roche 2014
Bret Brothers à Vinzelles

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Robe : jaune clair avec des éclats argentés
Nez : plutôt austère à l’ouverture, le vin a besoin de beaucoup de temps pour révéler de belles notes d’agrumes frais (citron, pamplemousse) sur un fond minéral bien dessiné.
Bouche : matière élancée, équilibre droit et salinité bien marquée qui donne un petit grip stimulant à la texture, finale vive, citronnée et « caillouteuse » avec de très beaux amers.
Né sur un coteau calcaire très caillouteux exposé au sud, ce vin s’exprime avec une rigueur et un sérieux qui ne sont pas forcément caractéristiques de cette appellation.
Fidèles à la ligne de conduite qu’ils suivent depuis leur premier millésime, les Brothers mettent tout en œuvre pour que chacune de leurs cuvées porte la signature minérale de leur terroir d’origine. Bravo !


Chablis Grand Cru Bougros 2009
Domaine du Colombier à Chavanay

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Robe : jaune clair, belle brillance
Nez : mûr et riche avec une belle définition aromatique, palette classique sur le lait d’amande, le beurre frais, la coquille d’huître...
Bouche : matière généreuse et assez épaisse, toucher très gras et acidité souple, amers minéraux intenses qui donnent une grande sapidité à la finale, sillage long mais assez austère (pierre, iode, fumée).
Comme j’avais besoin d’un peu de place dans le secteur des chablis de ma cave – après mes rentrées estivales provenant du domaine d’Elise et du domaine Besson – j’ai décidé de déboucher ce Grand Cru qui s’est montré fort à son avantage, même si le millésime a un peu marqué son équilibre…un peu moins chablisien mais très bon quand même !


Meursault Vieilles Vignes 2011
Domaine Buisson-Charles à Meursault

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Robe : jaune clair, limpide et lumineuse.
Nez : discret et d’une grande pureté, notes de groseille blanche et de pamplemousse sur un fond minéral bien présent.
Bouche : attaque souple, ligne acide mûre mais bien solide qui se met en place progressivement et qui équilibre une matière longiligne très élégante, finale racée avec un élevage subtilement dosé, une pointe saline et des amers nobles
Encore un chardonnay bourguignon « tombé » durant ce mois de septembre !
Mais il fallait bien ça pour oublier que j’ai que je n’ai pas pu faire mon pèlerinage annuel en terre burgonde…et il faut dire que cette magnifique cuvée de Meursault fut une consolation de premier choix avec son expression encore un peu retenue mais pleine de classe et sa présence en bouche de toute beauté. MIAM !


Coteaux du Layon Saint Lambert 2014
Domaine Ogereau à Saint Lambert du Lattay

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Robe : jaune d’or très brillante, texture épaisse et glycérinée.
Nez : intensité moyenne mais palette complexe et séduisante sur la mirabelle confite, le miel de fleurs et le coing frais sur un fond de pierre chaude.
Bouche : matière généreuse et expressive, notes d’agrumes bien mûrs, texture finement tannique, belle présence minérale en finale.
J’aime beaucoup les vins secs de ce domaine – notamment le Savennières Clos du Grand Beaupréau – mais lorsque Vincent Ogereau m’a invité à déguster cette cuvée moelleuse, j’ai été séduit : expression aromatique guillerette, équilibre précis entre richesse et minéralité et buvabilité exemplaire. MIAM !


Riesling-Steinacker 2015
Domaine L. Sipp à Ribeauvillé

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Robe : jaune clair, belle brillance.
Nez : riche et exubérant, notes de fruits jaunes et d’agrumes mûrs, nuances florales délicates (acacia, jasmin).
Bouche : matière ample et très gourmande, jus fruité bien concentré structuré par une belle minéralité, finale fruitée et très sapide.
En général, les vins d’Etienne Sipp sont des vins de temps et de patience mais cette cuvée Steinacker semble déroger à cette règle : plein de fruit et d’énergie positive ce riesling né sur un terroir sablo-limoneux riche en galets, se goûte avec une parfaite gourmandise dès aujourd’hui. MIAM !


Côtes de Bourg Château Fougas Maldoror 2014
J.Y Bechet à Lansac

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Robe : foncée presque opaque avec une frange rubis très brillante.
Nez : très discret à l’ouverture avec des notes de torréfaction et de terre humide, belle palette fruitée (mûre et myrtille) et florale (violette) après oxygénation.
Bouche : attaque franche, matière assez dense, trame tannique très sensuelle, ligne acide bien présente qui donne un vrai tonus à la finale, sillage frais et salivant.
J’ai découvert le Château Fougas dans les années 90, lorsque la famille Bechet présentait ses vins au Salon des Vignerons Indépendants de Strasbourg et j’ai acheté cette cuvée Maldoror sur plusieurs millésimes parce que je lui trouvais un très bon rapport Q/P.
Depuis ce temps, le domaine s’est converti à la biodynamie mais, oh surprise, les prix ne se sont pas envolés...bien au contraire, puisqu’ils ont même baissé (77 francs soit environ 11,70 euros pour le millésime 1997, 10,50 euros pour la version 2014) C’est d’autant plus incroyable que ce Côtes de Bourg fruité et charnu se laisse boire avec une grande facilité aujourd’hui tout en montrant un joli potentiel de garde…quelle belle affaire !

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Vendanges sur les terrasses du Clos Lucas à Eguisheim

 

Les vins du mois d'août 2016

Par Le 02/09/2016

Alsace 2012
Domaine Deiss à Bergheim

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Robe : jaune clair, belle brillance.
Nez : discret et très pur, notes d’agrumes frais et nuances minérales déjà très pénétrantes.
Bouche : attaque suave, jus très gourmand, acidité mûre et salinité qui gagne progressivement en intensité pour donner du relief et une très belle longueur à la finale.
Réalisée à partir d’un assemblage des 13 cépages alsaciens complantés, vendangés et vinifiés ensemble, cette cuvée riche et profondément minérale nous donne une première clé pour entrer dans l’univers particulier des vins de la famille Deiss.
Très belle bouteille avec un rapport Q/P tout à fait intéressant.


Riesling Réserve Millésime 2014
Domaine Rolly-Gassmann à Rorschwihr

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Robe : jaune clair, éclats argentés.
Nez : ouvert et flatteur avec une palette complexe sur l’ananas frais, les agrumes murs sur un fond crayeux bien présent.
Bouche : matière opulente, fruité très expressif, rondeur agréable, ligne acide fine et structurante, finale très saline avec un léger grip tannique qui stimule la salivation.
Dans la série des vins signés par un style maison, ce riesling vinifié par Pierre Gassmann montre une générosité incroyable tout en gardant un équilibre parfaitement digeste. Les amateurs de vins droits et tranchants seront surement déstabilisés mais je crois que personne ne pourra mettre en question la qualité exceptionnelle de cette cuvée. MIAM !


Arbois Vin Jaune 1987
Domaine A. et M. Tissot à Montigny

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Robe : jaune doré, très brillant, frange très claire.
Nez : intense, complexe et évolutif, noix verte, épices, fumé léger sur un fond minéral qui se manifeste progressivement après oxygénation (pierre chaude, silex).
Bouche : attaque vive avec une acidité massive qui se fond dans une matière dense et puissante, texture épaisse, petite mâche tannique, finale d’une longueur inouïe (en terme de persistance, on n’est pas loin de la minute), salinité marquée et notes d’épices, de brou de noix, de feuille de noyer…
Impressionnant de puissance avec sa matière dense et son acidité puissante, ce vin jaune qui termine sa troisième décennie ne semble plus pouvoir être altéré par le temps qui passe…des gouttes d’éternité et pourquoi pas un élixir de longue vie ?
On peu rêver un peu, non ?


Gewurztraminer Demoiselle 2014
Domaine Rietsch à Mittelbergheim

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Robe : jaune orangé, assez trouble.
Nez : complexe, étonnant mais somme toute bien agréables, notes de vanille, de raisin mûr, d’orange amère et d’épices douces.
Bouche : attaque franche, matière charnue et très gourmande, présence tannique sensible, salinité intense qui stimule la salivation, sillage aromatique sur les épices et les agrumes mûrs relevé par une fine touche boisée.
Lorsque Jean-Pierre décide de sortir des sentiers battus, il n’y va pas par quatre chemins…et j’avoue ne pas toujours être capable de le suivre !
Mais parfois la magie opère comme avec ce gewurztraminer réalisé après une macération des raisins en grappes entières (3 semaines) et un élevage sur lies de 6 mois en foudres et en fût de 600 litres. Certes on est très loin des codes esthétiques alsaciens mais la gourmandise et l’expressivité minérale de ce m’ont vraiment bluffés aujourd’hui…c’est déroutant mais c’est vraiment bon !


Vin de France Zig-Zag 2015
Domaine Les Deux Terres à Villeneuve de Berg

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Robe : grenat sombre, limpide et brillant, fine frange orange
Nez : agréable, fruité confit sur un fond de terre humide et de bois de réglisse
Bouche : attaque suave, jus très gourmand, petite présence tannique bien mûre, finale nette et sapide
Ce joli vin simple mais terriblement séduisant m’a été offert par Cyril qui a voulu me faire partager les bonnes impressions ressenties lors de sa visite chez ces vignerons ardéchois. Bu et approuvé…MIAM !


Château Malescot Saint Exupéry 2004
J.-L. Zuger à Margaux

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Robe : sombre, presque noire, opaque avec une fine frange grenat.
Nez : intense et charmeur, palette raffinée avec un fruité mûr complété par des notes florales délicates (violette) et une fine touche épicée.
Bouche : attaque vive et stimulante, matière voluptueuse, mâche tannique présente mais très douce, finale très sapide tenue par une fine acidité et des amers nobles.
Depuis quelques mois je fais main basse sur mon stock de vieux crus bordelais qui occupent une place encore trop importante dans ma cave à mon goût. Je suis souvent déçu par des vins que je trouve plutôt ennuyeux et sans beaucoup d’âme, mais parfois le miracle se produit et c’est un feu d’artifice de sensations qui nous donne le sentiment d’accéder à une forme de perfection vinique. Respect !


Pinot Noir Muhlforst 2012
Domaine Mader à Hunawihr

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Robe : rubis moyen, très brillant, frange violine
Nez : complexe et engageant avec une palette délicatement fruitée (framboise, cassis) sur un fond végétal noble (fougère et sous-bois).
Bouche : attaque franche et directe, matière juteuse avec une charpente acide très structurante, tanins très soyeux, finale tonique avec une minéralité pénétrante qui génère une intense salivation.
Un beau millésime sur un terroir très qualitatif – le Muhlforst est un coteau marno-limoneux exposé plein sud – et la main experte d’un vinificateur hors pair…voilà une équation qui ne pouvait qu’aboutir à un résultat tout à fait exceptionnel !
Encore un pinot noir qui prouve que l’Alsace est capable de produire de très beaux vins rouges.

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Petit souvenir de vacances : le rocher de la Vierge qui domine les vignes des terrasses du Larzac