Dégustation club AOC - Vins rouges de l'Etna

Une semaine après les festivités qui ont clôturé l’année 2015, le club AOC reprend ses activités œnophiles avec deux thèmes comme toujours fort différents puisque nous allons goûter :

- une série de rieslings alsaciens nés sur des terroirs de grès
- une série de vins rouges de l’Etna

Les vins volcaniques siciliens ont été collectés par Stefan et par François et la série de rieslings a été composée par mes soins avec quelques bouteilles piochées dans ma réserve personnelle et d’autres achetées chez des vignerons alsaciens lors de quelques sorties dans notre vignoble.

Les rieslings ont été débouchés et transvasés dans des bouteilles neutres environ 3 heures avant la dégustation. Comme pour les rieslings de granit , un habile stratagème a permis une dégustation à l’aveugle par tous les participants…même moi.
Les vins rouges ont été débouchés en début de séance, soit environ 1 heure avant la dégustation et servis 2 par 2, étiquettes cachées.

Hoppla, c’est parti !


Verres Spiegelau Authentis 01

Soirée Club AOC du 8 janvier 2016 à La Wantzenau


En guise de mise en bouche :

Pinot Gris Grand Cru Schlossberg 2014 – Domaine Mader à Hunawihr : nez pur et discret, belle complexité avec un fond minéral déjà bien dessiné (silex et fumé), bouche ample, matière gourmande équilibrée par une fine ligne acidulée, finale sapide et délicatement épicée.

Dsc 2893

Offerte au club par Jérôme Mader à l’occasion de ma récente visite au domaine, cette bouteille a étonné et séduit notre assemblée : même si la signature du cépage est présente au niveau de l’expression aromatique de ce vin, la puissante minéralité du Schlossberg commence à se montrer en donnant un joli relief à sa structure.
MIAM !


Thème 2
Les rouges de l’Etna vont-ils provoquer une éruption sensorielle ?


DOC Etna Rosso Murgo 2012 – Azienda Agricola Murgo : nez facile et plutôt engageant sur les fruits rouges frais, matière assez fluette, acidité pointue, finale glissante mais bien courte.

Dsc 2919

DOC Etna Rosso Val Cerasa 2011 – Azienda Agricola Alice Bonaccorsi : nez intense, notes de fruits noirs (mûre, cassis, cerise) et d’épices, matière charnue en bouche, aromatique expressive sur la cerise noire, présence tannique marquée qui donne un côté râpeux et amer à la finale.
La série commence par un premier vin flatteur mais sans beaucoup de fond et une cuvée qui se montre très agréable au nez et en attaque de bouche mais qui déçoit par une finale rustique et austère…pas très convaincant tout ça !


IGT Sicilia Rossorelativo 2011 – Azienda Agricola Alice Bonaccorsi : robe étonnamment claire, nez frais et assez agréable sur la cerise et l’amande, bouche concentrée avec une expression aromatique toujours dominée par la cerise noire, finale acide et tannique, très rude.
DOC Etna Rosso Cavanera 2009 – Azienda Agricole Firriato : nez intense et bien complexe, notes de tabac, fruité très discret, touche mentholée sur un fond lacté, attaque vive avec une acidité cinglante, matière dense mais équilibre très viril, tanins fermes et asséchants, finale longue mais dominée par une composante acidité/tanins dominatrice.

Dsc 2922

Même si le premier vin de cette doublette m’a surpris par son aspect visuel qui contraste vraiment avec la sensation éprouvée en bouche, j’ai quand même trouvé de nombreux points communs à ces deux cuvées : bien expressifs au nez, assez généreux en bouche mais avec des charpentes acides/tanniques vraiment trop agressives pour moi.


IGT Sicilia Passopisciaro 2012 – Viticoltore Passopiscaro SRL : nez élégant et très complexe, fruits noirs, épices et fumé léger, bouche volumineuse, belle impression de concentration et de puissance, finale durcie par des tanins trop virulents.

Dsc 2923

Pas de doute, voilà surement la plus belle quille de la série !
Avec son aromatique complexe et racée et sa matière dense et juteuse en bouche ce vin possède de vrais arguments pour entrer dans la famille des grands crus italiens mais en ce qui me concerne la rugosité de la finale reste rédhibitoire…ce n’est décidément, pas mon style de vin !


DOC Etna Rosso Crucimonaci 2008 – Azienda Agricola Alice Bonaccorsi : nez séduisant, très engageant sur les fruits noirs bien mûrs (myrtille, cerise noire), petite touche minérale, attaque agréable, milieu de bouche friand et bien équilibré, finale agressive avec des tanins qui assèchent complètement les muqueuses.
DOC Etna Rosso Arcuria 2009 – Azienda Agricole Calcagno : nez plus évolué avec un fruité bien mature complété par une fine touche miellée, attaque fine, matière élégante, finale très dure, sèche et décharnée.

Dsc 2920

La dernière paire nous propose des bouteilles plus âgées qui nous donnent un petit aperçu du comportement de ces vins face au temps : les palettes aromatiques s’affinent, les silhouettes s’allongent mais les finales deviennent encore plus austères…renforçant ainsi ma conviction qu’un vin dur dans sa jeunesse ne va pas s’assouplir en vieillissant…bien au contraire hélas !


Brut Metodo Classico Murgo 2010 – Azienda Agricola Murgo : nez très discret mais bien frais, mousse expansive…voire explosive en bouche, acidité marquée et finale un peu amère.

Dsc 2921

Ce blanc de noirs dégorgé en septembre 2014 – donc près de 4 ans sur lattes – tombait à pic pour rincer mes pauvres papilles mises à rude épreuve par cette série de rouges bien trop virils pour ma petite constitution…mais hélas, cette cuvée n’a pas répondu à mes attentes : bulle agressive, matière anguleuse, expression aromatique en berne…vite un bon crémant d’Alsace !


Pour conclure :

Bon, inutile de tourner autour du pot, je n’ai vraiment pas aimé cette série de vins que j’ai tous trouvés trop rudes.

Bien évidemment ces vins nés sur ces pentes volcaniques aux sols riches en minéraux méritaient leur place dans la programmation de tout club oenophile qui se veut ouvert sur le monde car ce vignoble de l’Etna est remarquable à plus d’un titre :
- un cépage dominant original avec le nerello mascalese, qui rentre à plus de 80% dans l’assemblage de chaque cuvée,
- des vignes plantées en haute densité et en altitude avec des parcelles situées près des 1000 mètres,
- la présence de vignes très âgées, pré-phylloxériques pour certaines…

Mais le fait est que, malgré toute ma bonne volonté, je n’arrive pas à me faire plaisir avec ces vins italiens…cela s’est confirmé à de nombreuses reprises au sein du club AOC ou lors de sessions UGV comme celles passées en compagnie de Ian D’Agata ou d’Enzo Vizari. Dommage…

 

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