Pèlerinage en Bourgogne/Beaujolais 2020 - Visite au domaine Antoine Sunier à Régnié-Durette

Grâce à mon départ à la retraite officialisé le 1 septembre 2020, c’est en « homme libre » que peux entreprendre cette nouvelle escapade automnale en terre burgonde…et même si le contexte actuel n’est pas des plus réjouissants, j’ai bien l’intention de profiter pleinement de ces quelques jours pour aller boire quelques canons et partager des moments de convivialité et de gourmandise avec quelques défenseurs du bien-vivre, amateurs de bons vins et de bonne chère.

Comme d’habitude, mon parcours 2020 va me permettre de retrouver des vignerons que je fréquente depuis longtemps et d’autres que je vais avoir le plaisir de rencontrer pour la première fois…bref, c’est un pèlerinage classique avec ses haltes « obligatoires » et ses découvertes qui vont étoffer encore un peu plus mon carnet d’adresses viniques.

La première journée sera consacrée au vignoble mâconnais avec 3 visites chez des vignerons : le matin au domaine de La Soufrandière à Vinzelles, l’après-midi au domaine Cornin à Chaintré et au domaine Maillet à Verzé.La seconde journée nous mènera de Vergisson où nous irons goûter les vins du domaine Jacques Saumaize et à Régnié pour une nouvelle rencontre avec Antoine Sunier.Pour la troisième journée mon programme  prévoit une deuxième étape beaujolaise au domaine des Marrans à Fleurie et une visite inédite en côte châlonnaise au domaine Charton à Mercurey.Mon séjour 2020 se conclura par une énième halte chez mes amis Catherine et Patrick Essa au domaine Buisson-Charles à Meursault et un rapide passage chez Jérôme Castagnier à Morey Saint Denis.

Hoppla, c’est parti !

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Le village de Vergisson et le massif du Mont Blanc à l’horizon…magique !


Jour 2 : visite au domaine Antoine Sunier à Régnié-Durette

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Ma dernière visite en compagnie de mon binôme ardèchois se fera à Régnié-Durette pour retrouver Antoine Sunier et vérifier si ses vins de 2019 sont aussi bons que ceux de 2018.
Pour rester fidèle au principe du « pèlerinage » et de ses « passages obligés » c’est après une pause déjeuner au restaurant « La Robe Rouge » de Villié-Morgon que nous montons vers le lieu-dit La Plaigne situé sur les hauteurs de Régnié-Durette pour notre deuxième rencontre avec ce « néo-vigneron » installé dans le vignoble du Beaujolais depuis 2014.

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Régnié-Durette et son église à double clocher à l’automne 2020

Comme nous avons déjà pas mal parlé du domaine lors de notre première visite, Antoine Sunier nous invite à passer directement aux « choses sérieuses » en dégustant les vins de 2020 en cours d’élevage mais qui ont tous terminé leurs phases de fermentation alcoolique et malo-lactique.
Au domaine Sunier les vendanges 2020 ont commencé le 25 août pour le Morgon et le 29 août pour les Régnié : « une vendange de qualité avec un peu plus de matière qu’en 2019 ».

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Les 2020 du domaine en cours d’élevage…

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…et Antoine qui joue de la pipette sur un fût de Morgon.

Morgon 2020 : nez fruité très fin sur la cerise mûre, matière consistante en bouche, équilibre très gourmand.
(terroir : alluvionnaire, assez riche en argile)
Régnié 2020 : nez ouvert et charmeur notes de bonbon à la cerise et de fleurs, bouche ample et charnue avec un centre assez rond et une finale bien fraîche.
(terroir : granit profond)
Régnié Montmerond 2020 : nez un peu plus discret mais d’une grande complexité, bouche sphérique avec un jus fruité très concentré tenu par une trame acide/minérale bien mûre mais solide.
(terroir : roche granitique en altitude)
Avec leurs expressions aromatiques pures et séduisantes, leurs jus très bien constitués et leur parfaite buvabilité, ces 2020 n’ont pas eu besoin de beaucoup de temps pour dévoiler leur très grand potentiel…un très grand millésime annoncé et largement confirmé par ces trois superbes cuvées. Joli travail !

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Les 2019 prêts à être servis et la carte géologique du vignoble de Régnié-Durette va nous permettre de repérer les différents terroirs.

Régnié 2019 : olfaction pure et très charmeuse, palette fruitée sur la cerise, la pêche de vigne et la pivoine, bouche ronde et bien gourmande, finale sapide et gouleyante avec un retour floral et fruité persistant.

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Réalisée à partir d’un assemblage de gamays provenant de 2 parcelles différentes – une parcelle granitique et une parcelle d’alluvions – cette première cuvée de Régnié a été élevée pour moitié en fûts et pour moitié en cuve béton.
Pour ce millésime Antoine Sunier s’est équipé pour pouvoir vinifier ses cuvées avec un contrôle précis des températures et ce Régnié qui s’exprime avec une belle spontanéité tout en développant un jus riche et parfaitement équilibré nous fait penser que cet avancée technique va encore faire progresser la qualité de la production de ce vigneron.

Morgon 2019 : nez très expressif sur la cerise et le noyau, bouche juteuse et très gourmande, texture veloutée, équilibre parfait, finale assez riche mais d’une parfaite buvabilité avec un beau sillage fruité et légèrement épicé.

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Comme lors de notre dégustation de l’année dernière ce morgon issu du secteur des Cras et élevé pour 70% en fûts, révèle une personnalité très sociable dès sa prime jeunesse : c’est un vin ouvert et charmeur qui se goûte très bien aujourd’hui mais qui a les moyens de se bonifier encore durant quelques années en cave…pour peu qu’on parvienne à résister à la tentation du « Carpe Diem ».

Régnié Montmerond 2019 : fruité discret et complexe au nez sur un fond légèrement boisé, bouche ample et puissante avec un jus consistant, une trame acide mûre et structurante et des tanins fondants, finale longue et digeste.

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Née au niveau de la limite haute de l’appellation Régnié sur un sol peu profond de granit et de roches bleues, cette cuvée parcellaire a bénéficié d’un élevage de 11 mois sur lies fines dans des fûts anciens.
A ce stade, ce Régnié garde un côté un peu plus retenu au nez tout en manifestant une énergie incroyable en bouche…c’est un vin impressionnant qui fera une très grande bouteille dans quelques années.


Cette seconde visite en compagnie de mon ami ardèchois nous a confortés dans l’idée qu’Antoine Sunier mérite amplement sa place parmi les grands vignerons du Beaujolais : il travaille ses vignes dans le respect de l’environnement, vinifie ses jus avec finesse et précision et adapte parfaitement ses élevages pour permettre à chaque cuvée d’exprimer au mieux la nature profonde de son terroir d’origine.

Avec la mise en œuvre d’un contrôle des températures durant les phases de vinification, Antoine a encore fait progresser la qualité de ses 3 cuvées : leurs profils aromatiques ont gagné en définition leurs équilibres en bouche ont encore gagné et finesse…chapeau !!!

Même si 2019 et 2020 ont été deux millésimes qui ont produit des jus concentrés et structurés, les vins dégustés aujourd’hui – en bouteille ou en cours d’élevage – m’ont vraiment séduit par leur pureté et leur élégance : un Régnié et un Morgon irrésistibles de gourmandise et une cuvée Montmerond qui dispose de toutes les qualités pour devenir une cuvée de référence sur cette appellation…bref, 3 références qui se doivent de figurer dans la cave de tout amateur de Beaujolais !

Merci à Antoine Sunier pour son accueil…et merci à Cyril d’avoir partagé ces moments avec moi.

 

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