Même si durant l’été 2021 j’ai eu l’occasion de participer à un diner-dégustation à l’Altévic autour des vins du domaine Otter, ça faisait bien longtemps que je n’avais pas fait une pause déjeuner dans ce restaurant de Hattstatt.
J’ai donc profité d’une sortie dans le vignoble alsacien – pour aller travailler sur mon article à propos du Hengst avec Hervé Gaschy – pour faire une nouvelle petite halte gourmande chez Jean-Christophe Perrin et son équipe.
La formule déjeuner est à 24 euros avec une entrée, un plat et un dessert.
En ce début mai le menu du jour de l’Altévic nous propose les plats suivants :
Salade de poireaux de Munwiller au fruit de la passion, saucisson de cuisse de volaille
Paleron de bœuf cuit mœlleux, légumes braisés de chez Sylvie
Galette/ pancake d'avoine, fruits du verger, sauce caramel
Pour l’apéritif et l’entrée, j’ai choisi un verre de Riesling Grand Cru Pfersigberg-Hertacker 2019 du domaine P. Ginglinger : une aromatique discrète avec une palette florale délicate, une bouche très droite avec un équilibre, une finale stimulante avec de la salinité et de beaux amers minéraux.
L’entrée qui associe une saucisse faite maison et des poireaux assaisonnés avec une vinaigrette au goût exotique, offre un jeu de saveurs et de textures d’une grande subtilité.
Ce plat original – comme toujours à l’Altévic ! – a réveillé l’expression aromatique du vin qui a autant aimé le moelleux et la suavité de la saucisse que les saveurs végétales et exotiques de l’accompagnement mais il a gardé la main en finale avec une persistance minérale bien marquée.
Pour le plat de résistance, j’ai choisi de rester chez le même viticulteur en demandant un verre de Pinot Noir Les Rocailles 2019 du domaine P. Ginglinger : un joli bouquet floral au nez, un jus gourmand et solidement charpenté en bouche avec une trame tannique très soyeuse et un finale longue, sapide et délicatement fumée.
L’assiette du plat principal révèle des arômes très engageants et nous présente une viande qui fond littéralement sur la langue, un jus bien goûtu et des légumes légèrement craquants boostés par le romarin et les oignons crus…bref, nous avons là un jeu de saveurs et de textures plein de gourmandise et d’harmonie.
Ce plat a réussi à dompter un peu la fougue de ce vin qui aurait besoin d’encore un peu de temps pour trouver son équilibre (comme beaucoup de 2019 d’ailleurs).
L’accord a permis à ce grand pinot noir de définir son profil aromatique tout en donnant plus de souplesse à sa structure.
Pour résumer et pour conclure, je ne vais pas faire beaucoup d’effort pour être original, je dirais simplement qu’une fois encore, j’ai passé un très beau moment de gastronomie à l’Altévic…Bravo et merci M. Perrin !