La reprise de notre programme AOC va nous permettre de vivre une séance de dégustation mémorable à plus d’un titre puisqu’elle va nous emmener aux antipodes pour découvrir :
- quelques vins de Tasmanie,
avant de nous faire revenir « à la maison » en découvrant une sélection qui rend hommage à un cépage injustement sous-évalué dans notre région avec :
- quelques pinots blancs alsaciens
La série de vins de Tasmanie a été constituée par l’ami Stefan, un fidèle du club qui va nous quitter pour raison professionnelles après avoir passé plus de 10 ans à ouvrir nos horizons viniques en nous proposant des séries de vins venus d’ailleurs.
La série de pinots blancs a été constituée par mes soins avec quelques bouteilles prélevées dans ma cave et dans celle de François, et d’autres achetées chez des cavistes locaux.
Les bouteilles tasmaniennes ont été débouchées avant la dégustation et servies étiquettes découvertes.
Les bouteilles de blancs ont été débouchées avant la dégustation et servies une par une ou deux par deux à l’aveugle dans des bouteilles neutres et numérotées.
Verres Royal Glass 400ml
Soirée Club AOC du 15 octobre 2021 à La Wantzenau
Thème 1 : y-a-t-il des vins « diablement » bons en Tasmanie ?
Champagne Brut Premier – Domaine Roederer à Reims : nez agréable avec de belles notes de brioche grillée sur un fond légèrement fumé, bouche équilibrée avec un joli gras et une bulle assez vive, finale fraîche et appétante avec une salinité sensible et de beaux amers.
(40% pinot noir + 40% chardonnay + 20% pinot meunier)
Tasmania Premium Cuvée – Jansz Tasmania Winery : nez discret sur les fruits blancs et la craie, bouche bien gourmande avec une bulle très fine, à la limite du perlant d’un pet’nat, finale légère et digeste.
(chardonnay + pinot noir ° pinot meunier)
Servis à l’aveugle, ces deux « bulles » bien typées n’ont trompé personne : le cru champenois qui s’exprime de façon très classique a été identifié sans difficulté face à une cuvée de « méthode tasmanienne » assez séduisante sur le plan aromatique mais qui manquait un peu d’énergie en bouche.
Tasmania Sauvignon Blanc 2017 – Bay of Fires Winery : nez intense et typé sauvignon avec des notes de groseille à maquereau sur un fond légèrement fumé, bouche assez légère avec une ligne acide filante, finale fraîche et digeste.
Tasmania Chardonnay 2018 – Bay of Fires Winery : nez complexe avec des notes de beurre frais et d’amande sur un fond boisé/fumé délicat, bouche consistante avec un jolis gras et des arômes lactés assez présents, finale droite structurée par une acidité vive et quelques amers fins.
Tasmania Pinot Gris 2018 – Bay of Fires Winery : fruité frais et belles nuances fumées au nez, bouche ample et bien charnue, équilibre très sec, finale sapide soutenue par de beaux amers.
Avec un sauvignon un poil caricatural sur le plan aromatique, un chardonnay très élégant et un pinot gris très bien construit, cette petite trilogie de blancs tasmaniens s’est laissé déguster avec un plaisir réel ce soir…mais leur style très « frenchy » ne nous a pas fait voyager trop loin de nos frontières hexagonales.
Tasmania Pinot Noir-Eddystone Point 2018 – Bay of Fires Winery : nez discret sur la griotte et le noyau de cerise, bouche longiligne, équilibre assez vif, tanins bien souples, finale fraîche et fruitée.
Tasmania Pinot Noir-Yarra Valley 2015 – Hardys Winery : nez charmeur, notes de fruits rouges mûrs sur un fond menthe/eucalyptus très raffinées, jus frais et gourmand en bouche, finale sapide avec un retour fruité/fumé persistant.
A l’instar des trois vins blancs dégustés pour ouvrir cette série, cette doublette de pinots noirs venus des antipodes ne nous a pas fait faire un très grand voyage : ce sont des vins très bien vinifiés qui ressemblent à s’y méprendre à ce qu’on peut trouver par chez nous...d’ailleurs, même les caractéristiques des deux millésimes ressemblent à celles qu’on retrouve en Alsace ou en Bourgogne !
Tasmania Pinot Noir-Eileen Hardy 2014 – Hardys Winery : nez ouvert et complexe, palette séduisante avec des notes de fruits rouges bien mûrs sur un fond boisé/fumé très élégant, bouche charnue et gourmande avec un jus bien corsé et un équilibre tonique, finale fraîche et sapide avec un long retour fruité.
Tasmania Pinot Noir-Estate 2004 – Pipers Brook Vineyard : nez très fatigué, bouche fluette avec un jus aigrelet et des tanins assez agressifs en finale.
La série se termine par deux cuvées de pinot noir d’âge très différent avec un 2014 absolument magnifique, capable de rivaliser avec quelques belles appellations française et un 2004 qui a rendu l’âme depuis fort longtemps…une bouteille qui peut faire penser que la culture des grands vins de garde reste l’apanage des vignobles de l’ancien monde !
J’avoue sans honte que j’aurai été incapable de situer la Tasmanie sur une carte du monde jusqu’à aujourd’hui mais à présent je sais que c’est une île située à l’est de la côte nord de l’Australie à la hauteur de la ville de Melbourne.
J’ai aussi appris que le vignoble de Tasmanie occupe une superficie de 300 hectares qui sont exploités par une soixantaine de domaines viticoles.
Une petite carte géographique pour repérer la Tasmanie
Grâce à l’ami Stefan, notre jazzman œnophile, qui nous a composé cette petite série de vins tasmaniens, nous avons pu faire ce long voyage qui ne nous a pas autant dépaysé que ça finalement.
Profitant du climat océanique tempéré qui règne sur cette île, le vignoble de Tasmanie produit des vins qui s’apparentent à ceux qu’on peut trouver dans des pays européens.
La dégustation de ce soir nous a proposé une bulle bien travaillée, trois blancs qui interprètent leur cépage avec une belle franchise et trois rouges très séduisants (on oublie le dernier…) qui nous ont étonnés par leur proximité stylistique avec les pinots noirs alsaciens ou bourguignons.
Le coup de cœur du soir est attribué sans hésitation au pinot noir 2014 de la maison Hardy, un vin complexe et complet comme j’aime !
Merci à Stefan d’avoir conçu cette jolie série.
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