Dégustation club AOC -bordeaux rive droite et bordeaux rive gauche

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Après une séance de septembre très festive, sans thème vinique précis mais avec de très bonnes tartes flambées, le club AOC reprend son fonctionnement habituel avec une séance qui va nous proposer deux thèmes bien différents : la découverte d’une série de prosecco « haut de gamme » et une petite dégustation comparative en terre bordelaise entre crus de la rive droite et crus de la rive gauche.
La série de prosecco a été constituée par François qui a profité d’une petite escapade en Italie pour dénicher quelques bouteilles intéressantes auprès de vignerons et caviste locaux.
La série de bordeaux a été composée par David avec des bouteilles sorties de sa réserve personnelle et des bouteilles achetées chez un caviste strasbourgeois.

Les vins rouges ont été débouchés 24 heures avant d’être servis 2 par 2 à l’aveugle.
Les prosecco ont été débouchés au moment de la dégustation et servis 2 par 2, étiquettes découvertes.
Pour cette nouvelle saison nous avons décidé de reprendre l’évaluation individuelle de chaque vin avec la grille créée par Thierry Meyer avec les fameux « Beurk », « Bof », « Bien », « Très Bien » et « Excellent ».

Verres Spiegelau-Cremona 460ml

Soirée Club AOC du 21 octobre 2023 à La Wantzenau


Mise en bouche

Alsace Riesling Vertical de Granit 2019 – Domaine de l’Oriel à Niedermorschwihr : nez ouvert et complexe avec des notes d’ananas mûr et de pomelo sur un fond légèrement terpénique, bouche puissante avec une attaque bien fraîche et un centre très concentré avec une présence alcoolique sensible et une acidité bien marquée, finale longue et intense avec des amers délicats et un sillage zesté et minéral.
Cette nouvelle cuvée du domaine de l’Oriel nous invite à découvrir un riesling un peu hors norme avec une richesse assez extrême (15°) et une force minérale qui parvient néanmoins à équilibrer l’ensemble en lui conférant une belle buvabilité.
C’est un vin qui aura besoin de beaucoup de temps pour tempérer son ardeur mais qu’on pourra servir dès aujourd’hui sur de la cuisine exotique…après un passage en carafe.


Thème 2 : petit match amical à Bordeaux entre crus de la rive droite et crus de la rive gauche.


Saint Estèphe Château La Peyre 2009 : nez agréable avec des notes balsamiques (cèdre, résine) sur un fond fruité discret, bouche longiligne avec un équilibre très frais, finale un peu dure avec des amers et des tanins asséchants.
(cabernet sauvignon et merlot dominants + cabernet franc + petit verdot).
Appréciation moyenne : BOF
Saint Emilion Grand Cru Clos des Menuts 2009 : nez ouvert qui s’exprime sur un registre tertiaire avec des lardées et fumées, bouche généreuse avec un jus fruité bien dense, équilibre très tonique avec une trame tannique assez rugueuse, finale trop austère.
(85% merlot + 10% cabernet sauvignon + 5% cabernet franc)
Appréciation moyenne : BOF

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On commence cette série par deux vins issus d’un très bon millésime mais qui n’ont pas suscité beaucoup d’enthousiasme : globalement bien construits mais assez simples et peu avenants en fin de bouche…un duel qui s’est soldé par un match nul en bas de classement général de la soirée.


Saint Estèphe Château Haut Coteau 2013 : nez complexe et racé avec une palette épicée et finement boisée, bouche ample et charnue avec un grain tannique très soyeux et une finale longue et sapide.
(50% cabernet sauvignon + 40% merlot + 10% cabernet franc).
Appréciation moyenne : BIEN
Lussac Saint Emilion Château des Rochers 2015 : nez bien fringant sur la cerise acidulée et la menthe verte, bouche droite et sèche avec des tanins assez agressifs, finale très austère.
(80% merlot + 20% cabernet franc)
Appréciation moyenne : BOF

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La suite de la série nous présente une doublette surprenante avec une cuvée de Lussac Saint Emilion issue d’un autre grand millésime bordelais mais qui a fait l’unanimité contre elle pour se retrouver à la dernière place de notre classement et une cuvée de Saint Estèphe issue d’un millésime médiocre mais qui a été appréciée pour la qualité de son aromatique et sa belle tenue en bouche.


Haut Médoc Château Brousseau 2015 : nez agréable et complexe avec de belles notes fruitée sur un fond légèrement crayeux, bouche très élégante avec un jus gourmand équilibré par une acidité droite et une trame tannique bien mûre, finale légère et un peu courte
(60% cabernet sauvignon + 40% merlot).
Appréciation moyenne : BIEN
Pomerol Château Pont-Cloquet 2015 : nez discret avec une palette complexe sur les épices, le cuir et le fumé, bouche ample avec un jus dense soutenu par des tanins assez durs, finale serrée, peu agréable.
(90% merlot + 5% cabernet sauvignon + 5% cabernet franc)
Appréciation moyenne : BIEN

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On poursuit notre dégustation avec deux bouteilles de 2015 qui se sont plutôt bien tenues ce soir, notamment la « modeste » cuvée de haut médoc qui a conquis l’assemblée par sa belle palette aromatique et sa belle buvabilité.
La cuvée de pomerol ne manquait pas d’atouts pour convaincre mais une fois encore c’est la dureté rédhibitoire de sa finale qui a fait pencher la balance du côté de la rive gauche.


Graves Château Massereau 2009 : nez évolué avec une palette tertiaire et des notes alcooleuses, bouche longiligne, presque maigre avec un équilibre frais et une finale très austère.
(45% cabernet sauvignon + 30% merlot + 15% cabernet franc + 10% petit verdot).
Appréciation moyenne : BIEN
Pomerol Château Feytit-Clinet 2008 : nez complexe et assez classieux sur la violette et les épices, bouche assez puissante avec un jus consistant et solidement tramé, finale très (trop) virile portée par une maille tannique très serrée.
(90% merlot + 10% cabernet franc)
Appréciation moyenne : BIEN

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Nous terminons cette série avec une cuvée de Graves 2009 qui m’a semblée extrêmement fatiguée mais qui a relativement bien plu aux autres dégustateurs du soir et par une cuvée de pomerol de 2008 plutôt bien construite mais avec une finale dont la dureté des tanins m’a vraiment gêné…dommage !


Souffrant depuis de longues années d’un vrai désamour pour les vins de cette région, j’ai abordé cette série avec l’espoir de retrouver les sensations et les émotions que je ressentais lors de mes débuts de dégustateur amateur face à une bouteille bordelaise…raté !

Malgré une sélection soignée qui proposait des cuvées issues pour la plupart des grands millésimes que sont 2009 et 2015, cette dégustation n’a pas crée un déclic réconciliateur.
Certes tous les vins étaient encore en bonne forme mais aucune bouteille n’a soulevé l’enthousiasme : des expressions aromatiques souvent plaisantes mais des jus qui manquaient cruellement de gourmandise avec des finales vraiment trop austères.
De plus, j’ai bien peur que quelques années de garde supplémentaires ne pourront pas apporter davantage de charme à ces vins…mais je me trompe peut-être !

Pour ce qui est du classement général, c’est la modeste cuvée de Haut Médoc 2015 qui occupe la première place devant la cuvée de Graves 2015 et la rencontre amicale entre les deux rives s’est soldée par une victoire des crus de la rive gauche…mais le match n’a vraiment pas été d’un niveau exceptionnel.

Merci à David d’avoir composé cette série très intéressante…qui n’a malheureusement pas réussi à me redonner envie de racheter des vins de cette région.

 

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