Dégustation club AOC : 8 cuvées de Chinon

La session de novembre va nous offrir une longue promenade dans les vignoble des Pays de Loire avec la dégustation d’une série de 8 cuvées de Chinon et d’une série de 10 cuvées de Sauvignon de Touraine.

Les vins de la soirée ont été sélectionnés par David suivant les conseils d’un caviste ligérien.

Tous les ont été débouchés 2 heures avant la dégustation et servis étiquettes découvertes.

Comme d’habitude, l’évaluation individuelle de chaque bière se fera en se référant à la grille créée par Thierry Meyer avec les fameux « Beurk », « Bof », « Bien », « Très Bien » et « Excellent ».

Verres Spiegelau-Cremona 460ml

Soirée Club AOC du 14 novembre 2025

La mise en bouche

Touraine Sauvignon 2018 – Domaine Octavie à Oisly : nez ouvert et mûr avec des notes d’acacia relevées par de fines touches exotiques, bouche riche et bien sapide, finale rafraîchie par une délicate amertume.

Cette mise en bouche tout à fait dans le thème de la soirée, nous propose une version assez évoluée mais très séduisante d’un sauvignon de Loire…étonnant !

Un cabernet franc Chinon rien !

Chinon Les Granges 2023 – Domaine B. Baudry à Cravans-les-Coteaux : nez peu avenant sur le poivron et la réglisse, bouche dense avec des tannins fins et mûrs, finale assez austère avec une amertume persistante.
(élevage : 7 à 10 mois en cuve ciment)
Appréciation générale : BIEN

Chinon 2023 – Vignoble du Rab à Cravans-les-Coteaux : nez un peu plus agréable avec un fruité plus mûr, bouche légère et gouleyante, finale très courte.
(élevage : en cuve fibre de verre)
Appréciation générale : BOF

La dégustation débute par deux cuvées proposées par des domaines aux caractéristiques très différentes : le domaine Baudry crée en 1975, qui exploite 32 hectares de vignes et qui travaille en bio de façon plutôt classique et le domaine Rab crée en 2021, qui exploite 5 hectares de vignes et qui travaille de façon naturelle (culture bio et vinifications sans intrants)…deux vins biens identifiables mais avec un caractère trop marqué par des cabernets pas assez mûrs pour le premier et une présence en bouche très maigrelette pour le second…bref, je n’aime pas !

Chinon Les Mollières 2021 – Domaine B. Baudry à Cravans-les-Coteaux : nez vert dominé par des notes végétales, bouche sèche avec un jus qui manque cruellement de maturité, finale très astringente.
(élevage : 18 mois en cuve ciment)
Appréciation générale : BIEN

Chinon Le Clos Guillet 2021 – Domaine B. Baudry à Cravans-les-Coteaux : nez un peu plus complexe avec des notes végétales accompagnées par de fines touches épicées, bouche assez puissante structurée par une acidité vive et des tanins très serrés, finale très austère.
(élevage : 12 mois en barriques non neuves + 9 mois en cuve ciment)
Appréciation générale : BOF

La suite de notre dégustation nous présente deux autres cuvées du domaine Baudry dans un millésime difficile : pas grand-chose à dire sur ces vins qui manquent de maturité et de charme.
Le groupe a réussi à faire une différence qualitative entre le premier été le second mais en ce qui me concerne, c’est « niet » !

Chinon Les Moulins de Beau Puy 2021 – Domaine des Frères à Beaumont-en-Véron : nez étrange avec des notes de légumes (chou fleur, betterave), bouche très droite étirée par une acidité incisive, finale très rustique marquée par une forte amertume.
(élevage : 12 mois en foudre)
Appréciation générale : BOF

Chinon Les Justices 2021 – Domaine Les Justices à Varrains : nez complexe sur le végétal et les épices, bouche plus concentrée mais durcie par une acidité et des tanins pas très mûrs, finale bien saline avec des amers nobles.
(élevage : 9 mois en demi muids et en cuve)
Appréciation générale : BIEN

La troisième doublette nous présente deux cuvées également signées par le millésime 2021. Avec sa matière un peu plus charnue et son aromatique moins « déviante », le Chinon du domaine Les Justices a réussi à séduire une partie de l’assemblée mais en ce qui me concerne aucun des deux vins ne m’a convaincu…encore raté !

V.D.F. Braconnelle 2021 – Domaine Marula à Thizay : nez discret et d’une belle complexité, bouche droite et très juteuse avec une belle concentration et un toucher très soyeux, finale longue et sapide avec un beau sillage minéral et réglissé.
(élevage : non précisé)
Appréciation générale : TRES BIEN

Chinon Les Picasses 2020 – Domaine des Frères à Beaumont-en-Véron : nez mûr et complexe avec des notes de petits fruits rouges et d’épices, bouche élégante et gourmande, finement acidulée avec un toucher très soyeux, finale salivante avec une longue persistance fruitée/épicée.
(élevage : 12 mois en barriques non neuves + 12 mois en bouteilles)
Appréciation générale : TRES BIEN

La série se termine par deux jolies bouteilles, des vins vinifiés sans intrants avec des jus mûrs et gourmands et des expressions aromatiques très avenantes…deux cuvées ont réussi à créer une quasi-unanimité ce soir.
Comme quoi, il ne faut jamais désespérer !

Ceux qui me connaissent un peu savent que je ne suis pas un grand fan de cabernet franc (euphémisme !).
En fait, mis à part les vins du Clos Rougeard que j’ai eu la chance de déguster au domaine en 2024 et une bouteille de Pierre Ménard servie par les cavistes de « La Vinoterie », les vins issus de ce cépage ne me plaisent vraiment pas.

Bien évidemment, je ne dirai pas que j’attendais cette soirée AOC avec une grande impatience mais notre club a toujours cette vocation d’ouverture qui nous emmène parfois vers des univers viniques qu’on ne fréquente pas habituellement.

Chinon est une appellation emblématique de la vallée de la Loire, réputée pour ses terroirs qui permettent au cabernet franc de se révéler pleinement.
Il était donc évident que notre club fasse cette petite virée dans ce vignoble avec cette série de 8 bouteilles qui nous ont donné un petit aperçu sur cette appellation largement dédiée à ce cépage.

Les 6 premières bouteilles de la série ont été diversement appréciées par l’assemblée mais en ce qui me concerne j’ai été dérangé à chaque fois par des aromatiques et des équilibres qui trahissaient un déficit de maturité.
Les vins de la dernière doublette, plus mûrs, plus souples et plus gourmands ont réussi à redonner le sourire à toute la tablée pour se placer sur les deux plus hautes marches du podium de la soirée.

Merci à David d’avoir osé « prendre le risque » de nous proposer cette série.