Dégustation club AOC - Soirée grands vins : les blancs
Pour bien commencer cette année et célébrer le « dry january » à notre façon, notre club œnophile a décidé de programmer une série de bouteilles que le prix (entre 50 et 100 euros) place dans la famille des « vins de prestige »…une distinction dont nous allons essayer de tester la légitimité ce soir.
La série de bouteilles a été constituée par David et Martial avec des flacons prélevés dans leurs caves ou dans la cave d’autres membres du club et par quelques achats chez des cavistes.
Les vins tranquilles –blancs et rouges – ont été débouchés et transvasés dans des bouteilles neutres, les vins effervescents ont été mis sous chaussette et débouchés au moment du service.
Les dégustations et les évaluations sont faites à l’aveugle (sauf pour les deux organisateurs de la soirée).
Les organisateurs préparent la soirée
Comme d’habitude, l’évaluation individuelle de chaque vin se fera en se référant à la grille créée par Thierry Meyer avec les fameux « Beurk », « Bof », « Bien », « Très Bien » et « Excellent ».
Verres Spiegelau-Cremona 460ml
Soirée Club AOC du 11 janvier 2025
Les blancs
Alsace Grand Cru Riesling Sommerberg-Eckberg 2019 – Domaine Boxler à Niedermorschwihr : nez superbe qui développe une palette très complexe sur les agrumes frais et la pierre frottée sur un fond légèrement terpénique, bouche puissante avec un jus riche et suave équilibré par une acidité ciselée et une salinité bien sensible, finale longue et salivante avec beau sillage fruité et épicé.
(100% riesling – terroir : granit – élevage : foudre)
Appréciation moyenne : TRES BIEN
Côtes du Jura Les Juvéniles-Lias 2019– Domaine Labet à Rotalier : nez assez discret mais d’une grande pureté (fruits blancs, eau de roche, craie…), bouche longiligne mais bien concentrée, stimulée par une intense salinité, finale très sapide avec une persistance fruitée et épicée d’une longueur exceptionnelle.
(100% chardonnay – terroir : argiles du Lias sur calcaire du Bathonien – élevage : fûts de 228 L et de 500 L)
Appréciation moyenne : EXCELENT
On démarre la série des blancs par deux « bombinettes » venues des vignobles alsacien et jurassien avec un riesling sublime de pureté et de fraîcheur produit par l’un des « maîtres » du Sommerberg et un somptueux Côtes du Jura signé Labet, un vin au style unique que j’ai reconnu assez vite…et pourtant, je ne bois pas souvent des vins de ce domaine, hélas !
Au risque de casser les suspens, je pense que nous tenons là les deux meilleur vin de la soirée…en tous cas pour moi !
Puligny-Montrachet Les Enseignères 2011– Domaine F. Carillon à Puligny-Montrachet : nez ouvert et bien agréable avec des notes de citron vert et de poudre de craie sur un fond légèrement fumé, bouche droite avec une structure en demi-corps et un équilibre très sec, finale austère avec des amers assez marqués et un sillage minéral et végétal.
(100% chardonnay – terroir : argilo-calcaire – élevage : pièces bourguignonnes)
Appréciation moyenne : TRES BIEN
Chassagne-Montrachet 1er Cru Les Macherelles 2017– Domaine F. Carillon à Puligny-Montrachet : nez ouvert et charmeur avec des notes de fruits blancs mûrs (coing, poire) et de miel sur un fond fumé/boisé très élégant, bouche riche et suave avec un jus concentré qui enrobe une acidité bien mûre, finale agréable mais qui manque un peu de tonus.
(100% chardonnay – terroir : marno-calcaire – élevage : pièces bourguignonnes)
Appréciation moyenne : BIEN
La deuxième doublette de blancs – qui a été rapidement démasquée par le groupe – nous présente deux cuvées de chardonnay, vinifiées par un grand nom de Puligny.
A côté d’un Puligny Les Enseignères 2011, d’une droiture un peu monacale – et pas trop typé 2011 malgré une finale qui trahissait une maturité limite – le Chassagne 1er Cru 2017 a séduit certains dégustateurs par sa générosité et sa gourmandise mais d’autres ont été un peu déçus par son manque de structure surtout pour un premier cru…mais si mes souvenirs sont bons, cette vigne est encore bien jeune puisqu’elle elle a été replantée assez récemment par les frères Carillon.
Hermitage Chante-Alouette 2020– Domaine Chapoutier à Tain-l’Hermitage : nez expressif et très charmeur avec des notes de fleurs blanches et de miel, bouche volumineuse et puissante avec un jus très consistant stimulé par un léger grip tannique, finale très généreuse qui laisse une petite impression de lourdeur malgré la présence de jolis amers minéraux.
(100% marsanne – terroir : alluvions + loess + argiles + granit – élevage : 30 à 40% en cuve inox + 60 à 70% en demi-muids avec 10% de bois neuf)
Appréciation moyenne : BIEN
Hermitage Arpège 2017– Domaine Betton à La Roche de Glun : nez ouvert et engageant avec des notes de fruits blancs et d’épices sur un fond boisé/vanillé très élégant, bouche riche et puissante équilibrée par une acidité souple et une amertume assez sensible, finale longue et intense avec un retour persistant sur le poivre et la minéralité.
(100% marsanne – terroir : colline de l’Hermitage versant est – élevage : barrique)
Appréciation moyenne : BIEN
La dernière doublette nous emmène sur la colline de l’Hermitage avec une cuvée « Chante-Alouette » élaborée par un très grand nom de la région, un vin très expressif, opulent et solidement construit et une cuvée Arpège vinifiée par Christelle Betton, un vin volumineux, assez rond mais bien sapide en finale. Ces deux bouteilles ont un peu divisé l’assemblée par leur style résolument sudiste, pas toujours compatible avec certains palais alsaciens patinés au riesling…mais moi j’ai beaucoup aimé !
Cette série plus courte que la précédente, nous a permis de déguster 6 très beaux vins blancs avec des styles très différents : un Alsace et un Jura purs et pleins d’énergie, deux crus bourguignons d’un classicisme un peu plus sage et deux cuvées rhodaniennes nées sur l’un des plus grands terroirs de la région, puissantes et opulentes à souhait.
Comme prévu, la dégustation à l’aveugle a apporté sont lot de surprises au moment des évaluations en plaçant le Côtes du Jura du domaine Labet sur la plus haute marche du podium suivi par le riesling du domaine Boxler et la cuvée de puligny du domaine Carillon…les trois autres bouteilles finissent bien décrochées du groupe de tête.
Merci à Martial et David de nous avoir proposé cette jolie série.
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