J’avais entendu parler de ce salon pour la première fois à l’occasion d’une virée dans le vignoble jurassien – au domaine Ratte et au domaine de La Borde notamment – mais suite aux restrictions dues à la crise sanitaire, cette manifestation n’a pas pu se tenir en 2020 et en 2021.
J’ai donc été ravi d’apprendre que mes jeunes amis David et Maxime – le caviste de La Vinoterie – organisaient un déplacement pour aller visiter l’édition 2022 du « Nez dans le Vert » et qu’ils étaient d’accord pour emmener une personne âgée, je n’ai pas hésité…
Hoppla, c’est parti !
Les premiers visiteurs attendent l’ouverture des portes pour accéder au site des Salines Royales d’Arc et Senans qui accueille le salon « Nez dans le Vert » 2022
Les bâtiments majestueux des Salines Royales d’Arc et Senans
Les visiteurs matinaux commencent à arriver…
…et les domaines recherchés sont pris d’assaut…
...comme le domaine Bruyère-Houillon…
…le domaine Labet…
…ou le domaine des Miroirs.
Chez Kenjiro Kagami on peut goûter mais il n’y a pratiquement pas de vin à vendre…
…ce qui ne l’empêche pas d’avoir une pensée pour l’Ukraine…mais c’est vrai que les couleurs de les étiquettes du domaine des Miroirs rappellent celles du drapeau ukrainien.
Pour commencer notre visite nous suivons les conseils de notre caviste qui connait particulièrement bien cette région et nous allons déguster et acheter quelques bouteilles auprès des vignerons jurassiens recherchés comme Adeline Houillon et Renaud Bruyère, Alain Labet et Kenjiro Kagami.
L’engouement pour ces domaines est impressionnant…mais le nombre de vins à la vente est très limité (1 à 3 bouteilles selon le domaine) et la réserve de bouteilles prévues pour la journée sera épuisée très rapidement.
La file d’attente pour acquérir une bouteille du Domaine des Miroirs
Après un passage obligé chez les vignerons « stars », nous commençons une longue tournée qui va nous permettre de rencontrer quelques autres grands noms du vignoble jurassien : le nombre de vins à la dégustation est limité (entre 2 et 4 vins) et la prise de notes quasiment impossible (comme souvent dans les salons)…je vais donc essayer de vous faire un petit reportage photo en partageant quelques impressions personnelles.
Les noms des domaines qui participent à cette manifestation parlent à tout amateur de vins du Jura mais il est évident que je ne pourrai pas m’arrêter chez tout le monde.
Ceci dit, je vais quand même aller à la limite de ma résistance de dégustateur amateur pour profiter au maximum de cette occasion unique de découvrir ce qui se fait de mieux dans ce vignoble.
Une belle dégustation au domaine Les Dolomies dont nous avons déjà goûté quelques vins lors de nos sessions AOC.
Le domaine Buronfosse qui propose de très beaux chardonnays ouillés…nous avons acheté les dernières bouteilles du stock du jour et il n’est que 11 heures !
Julien Mareschal que j’avais rencontré en 2019 élabore des blancs remarquables de précision…une valeur sûre pour moi.
Pauline Fromont du domaine des Marnes Blanches dont la cuvée de savagnin « Empreinte » 2018 m’a particulièrement séduit…
…mais pour l’heure, le millésime 2018 est épuisé.
Petite dégustation chez Françoise Ratte, des cuvées de haut vol qui confirment les belles impressions ressenties lors de mes deux visites au domaine
Loreline Laborde du domaine Les Granges Paquenesses…
…qui nous a proposé l’une des plus belles cuvées de Trousseau du jour.
Stéphane Tissot nous montre toute la confiance qu’il a dans la force de ses terroirs…
…en nous faisant goûter 5 cuvées de vin jaune du millésime 2014, des vins d’une grande finesse mais avec des caractères bien trempés…étonnant !
Après plus de deux heures de dégustation, il est temps de faire une petite pause pour se restaurer et prendre l’air dans le parc des Salines.
Il est près de 13 heures et les visiteurs sont bien plus nombreux que ce matin…
L’espace extérieur aménagé pour servir des repas aux visiteurs du salon.
Bon, on ne va pas se mentir, mais cette pause méridienne ne restera pas dans ma mémoire de gastronome – beaucoup d’attente et des mets sans grand intérêt – mais ça nous a quand même permis de déguster quelques vins intéressants fournis par les participants au salon : on donne 20 euros et on reçoit une bouteille au hasard…pas mal comme idée !
Allez, une petite sieste digestive au soleil et on y retourne !
Les jolis vins de Thomas Jacquin dont nous avons pu apprécier une bouteille de Tony Truand au déjeuner…mais rien à vendre, dommage !
Dégustation chez Damien Courbet…
…avec une triplette de blancs purs et salins
Ultime étape chez Nicolas Jacob dont nous avons goûté le vin orange lors de la session AOC de février et qui nous propose aujourd’hui une très belle cuvée de poulsard et une cuvée de pinot noir tout à fait remarquable.
Les vignerons jurassiens du « Nez dans le Vert » ont également invité quelques vignerons savoyards, notamment Marie Curtet que j’ai rencontré à son domaine en 2019
Cette première visite au salon « Le Nez dans le Vert » m’a laissé une très bonne impression générale avec quand même quelques réserves.
J’ai aimé rencontrer ces vignerons qui travaillent leurs vignes dans le respect de leur environnement et qui élaborent leurs vins sans artifices œnologiques
J’ai beaucoup apprécié l’homogénéité qualitative de l’ensemble des vins proposés à la dégustation.
Bien qu’ils soient élaborés avec peu ou pas d’intrants, la grande majorité des cuvées que j’ai pu goûter étaient nettes et bien construites avec des trames minérales/salines marquées et des finales très sapides.
Cependant j’ai eu un peu plus de mal à comprendre (à accepter) le fonctionnement du marché jurassien qui voit fleurir des domaines hautement spéculatifs sans pour autant que la qualité intrinsèque de leurs vins – que j’ai eu tout loisir à comparer aux autres durant ce salon – ne le justifie vraiment…et j’ai bien peur qu’avec la rareté engendrée par les faibles rendements du millésime 2021 va encore accentuer le phénomène.
Ceci dit, je ne vais pas conclure sur une note négative car j’ai vécu un joli moment de partage et de plaisir gustatif en compagnie des vignerons jurassiens…d’ailleurs je suis déjà sûr que « Le Nez dans le Vert » va devenir un évènement incontournable pour l’amateur de très longue date de vins du Jura que je suis.
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