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Pèlerinage en Bourgogne 2014 - Domaine Rebourgeon Mure
Mon premier séjour bourguignon date du début des années 80 et mon premier compte-rendu spécial « Bourgogne » a été publié sur le net en 2006 (sur le forum « degustateurs.com »)…bon sang, j’ai l’impression que le temps passe de plus en plus vite !
Avec quelques désistements pour raisons professionnelles notre groupe de pèlerins ne comptera que 3 fidèles en 2014, puisque seuls Martial et son épouse ont réussi à se libérer pour venir célébrer Bacchus au pays de Saint Vincent en ma compagnie.
A force de venir frapper aux portes des mêmes vignerons, j’ai fini par comparer cette tournée à un pèlerinage…d’ailleurs, avec le programme de cette année qui ne propose qu’une seule visite inédite parmi les 7 étapes prévues, le terme n’a jamais été aussi approprié !
Dans la liste des « connus et reconnus » nous trouverons Rebourgeon-Mure, Chicotot, Buisson-Charles, Nicolas Perrault, François Carillon et Marchand Frères, dans le rôle de la « découverte de l’année » il y aura le Domaine des Rois Mages à Rully.
Hoppla c’est parti !
Nuages bas et pluie fine sur le vignoble de Rully très vert en cette fin d’été…l’image d’une Bourgogne qui attend le soleil avec impatience pour sauver un nouveau millésime bien compliqué...allez, on y croit !
Jour 1. : domaine Rebourgeon-Mure à Pommard
Après une première visite très concluante en 2013, le domaine Rebourgeon-Mure a très vite acquis le statut d’étape incontournable dans notre tournée bourguignonne et en l’absence d’Hervé Murat, notre traditionnel rendez-vous matinal à Concoeur a été remplacé par cette halte à Pommard.
La grand rue de Pommard…le domaine Rebourgeon-Mure se trouve au n° 6.
Comme en 2013 c’est Daniel Rebourgeon qui va nous accompagner durant notre visite. Fataliste et philosophe l’an passé, ce vigneron expérimenté nous fait part de son inquiétude après ce nouvel orage de grêle qui a durement frappé le vignoble de Beaune à Meursault pour la troisième année consécutive : « c’était encore pire que l’an passé avec des grêlons qui pouvaient atteindre la taille d’un œuf de poule…la récolte sera encore plus faible qu’en 2013 sans compter qu’avec les lésions constatées sur les bois on il sera très difficile de tailler la vigne pour préparer le millésime suivant ».
Pour l’heure, les crus de 2012 et de 2013 sont en cave – « ils sont réussis mais il y en a vraiment peu » – et ce sont principalement les cuvées du millésime 2011 qui sont proposées à la vente et dont nous allons déguster quelques spécimens.
Le comité d’accueil dans la cave du domaine Rebourgeon-Mure.
Bourgogne rouge Cuvée de la Maison Dieu 2012 : nez délicat avec des notes de cassis et de fleurs, bouche vive, structure en demi-corps très déliée, trame tannique souple et finale bien fraîche.
Issue d’une parcelle située entre le Château de Pommard et les Epenots, cette Cuvée de la Maison Dieu 2012 s’exprime aujourd’hui avec beaucoup de sincérité et de gourmandise. Sans avoir la profondeur des grandes cuvées du domaine, ce Bourgogne générique respire le soin et la précision et témoigne de la grande qualité du travail de ces vignerons…et un premier MIAM pour bien commencer la journée !!
Volnay 2011 : nez ouvert développant déjà un vrai bouquet très complexe, belle matière en bouche, assez ronde avec un toucher velouté, structure acide/tannique bien insérée, finale étirée où se prolongent de jolis arômes floraux.
Réalisé à partir d’une parcelle de très vieilles vignes (plantées en 1927) sur le lieu-dit « Les Puchots » et d’une parcelle du secteur des « Lurets » dont une moitié est classée 1° Cru ce Volnay séduit par la finesse de son expression aromatique et l’harmonie de sa matière…une vraie caresse !
Volnay 1°Cru Les Mitans 2011 : nez plus discret mais très raffiné sur un registre floral, bouche superbe avec un jus parfaitement équilibré, une trame tannique d’une finesse extrême et une persistance aromatique majuscule.
Cette cuvée splendide est issue de deux parcelles de 20 ares chacune, l’une située sur « En l’Ormeau », l’autre sur « Les Mitans » mais, comme nous l’a expliqué Daniel Rebourgeon, « En l’Ormeau » a été intégré aux « Mitans » depuis 2006.
Après un Volnay, friand et liant à souhait, je suis tombé sous le charme de ce premier cru qui manifeste sa noblesse avec beaucoup d’aisance tout en restant très accessible…MIAM !
Pommard 1°Cru Clos des Arvelets 2011 : nez frais et typé avec une palette qui allie des notes de baies de cassis avec des nuances plus minérales (terre humide), matière dense et solidement charpentée en bouche, tonique et longuement aromatique en finale.
Située sur un coteau très pentu exposé au sud à la sortie de la grande combe de Pommard cette parcelle organisée en terrasses non mécanisables a fait naître un Pommard de style classique : puissant, solide, très masculin mais avec un côté bien convivial.
Structure de fer dans une matière de velours…j’aime !
Daniel Rebourgeon qui nous raconte par le menu l’histoire des terroirs de Pommard et de Volnay…captivant !
Pommard 1°Cru Le Clos des Charmots 2011 : nez fin et très complexe avec une palette bien épanouie sur les fruits rouges, bouche ample et profonde, structure élégante et texture soyeuse, finale très alerte, finement acidulée avec un fruité charmeur.
Issu d’une vendange précoce (fin août 2011) sur une parcelle de très vieilles vignes (plantées en 1901 et en 1925) dans un secteur riche en terres rouges très légères, ce 1° Cru au charme ravageur, nous a vraiment convaincus. Après avoir pu apprécier une cuvée 2008 en pleine phase de maturité l’année passée, cette version 2011 nous parle le même langage de séducteur patenté…décidément Les Charmots portent vraiment bien leur nom chez les Rebourgeon.
Pommard 1°Cru Les Grands Epenots 2011 : nez mûr et assez intense avec des arômes de cerise noire à l’eau de vie et quelques notes minérales (argile, terre humide), bouche très concentrée avec une ossature très masculine enveloppée d’une chair généreuse, longue finale avec un sillage aromatique réglissé et minéral.
Avec de premier cru qui s’exprime déjà avec beaucoup de clarté, on se régale d’une aromatique riche et exubérante et on goûte avec respect cette matière pleine de force et de profondeur…aucun doute, c’est un très grand vin !
Comme je l’attendais un peu, cette seconde visite au domaine Rebourgeon-Mure n’a fait que confirmer les bonnes impressions ressenties en 2013 et ce nouveau tour d’horizon sur une partie de la gamme des vins élaborés par ces vignerons me conduit à reprendre une partie de mes conclusions de l’année passée :
« Le domaine propose 12 appellations différentes sur son tarif actuel et notre dégustation du jour nous a laissé une très belle impression générale…et comme un petit goût de revenez-y ! »
« Trouvant des équilibres parfois virtuoses entre la gourmandise des jus et les puissantes expressions minérales des terroirs autour de Pommard, ces vignerons produisent des vins authentiques mais toujours accessibles...même dans leur prime jeunesse. »
Sur ce millésime, présenté comme étant plus chaud que le précédent, l’équilibre et la classe restent des constantes sur tous les vins élaborés par les Rebourgeon, même si les Volnays se montrent encore plus sensuels et les Pommards un peu plus athlétiques.
Avec leur potentiel de séduction et leur potentiel de garde vraiment exceptionnels ces bouteilles sont des « musts » pour chaque cave d’amateur.
Comme coup de cœur, je placerai évidemment le grandissime Epenots 2011 sur la plus haute marche de mon podium personnel mais je ne résiste pas au plaisir de reparler du Volnay villages, que j’ai découvert cette année et qui doit constituer l’un des tout meilleurs rapports Q/P de la Côte de Beaune…qu’on se le dise !
Merci à Daniel Rebourgeon pour son accueil.
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Commentaires
1 Pierre Benveniste Le 02/09/2014
Je suis passé au Domaine Rebourgeon-Muré à la fin juillet 2014. Le dernier vin de ce domaine que j'ai bu était un Pommard Grands Epenots 1988, acheté après une critique chaleureuse de la RVF. Cette fois ci, j'ai choisi les Volnay Les Mitans et Caillerets 2010 (longue hésitation entre 2010 et 2011!) car 2010 me semble plus fidèle au terroir mais je peux me tromper.
Bonne soirée
Pierre Benveniste