Dégustation club AOC : rieslings alsaciens sur terroirs sédimentaires et su terroirs cristalins

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La deuxième session 2024 de notre club AOC a vu le retour de notre trésorier en pleine forme, les bras chargés d’une belle collection de bouteilles de Bandol, une série qu’on aurait du déguster en janvier mais qui passera surement aussi bien en février en compagnie d’une sélection de rieslings qui va nous permettre de comparer les terroirs cristallins et les terroirs sédimentaires.
Martial a composé la série de bandols avec des cuvées achetées essentiellement chez des cavistes.
J’ai composé la série de rieslings avec des bouteilles provenant de ma cave.

Les bandols rouges ont été débouchés 8 heures avant la dégustation et servis 2 par 2 étiquettes cachées, les bandols blancs ont été débouchés avant la dégustation et servis à l’aveugle.
Les rieslings ont été débouchés et transvasés dans des bouteilles anonymées trois heures avant la dégustation et servis deux 2 par 2 à l’aveugle mais avec annonce du millésime.

Pour cette nouvelle saison nous avons décidé de reprendre l’évaluation individuelle de chaque vin avec la grille créée par Thierry Meyer avec les fameux « Beurk », « Bof », « Bien », « Très Bien » et « Excellent ».

Verres Spiegelau-Cremona 460ml

Soirée Club AOC du 9 février 2024 à La Wantzenau


Mise en bouche :

Champagne Grand Cru Brut-Classic – Domaine M. Decelle à Mailly-en-Champagne : nez très séduisante qui développe une palette classique sur la brioche au beurre, le citron mûr et la craie, bouche longiligne et très fraîche avec une mousse bien crémeuse, finale tonique et sapide.

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L’ami Philou nous a encore gâtés en nous offrant ce nouveau magnum de champagne Grand Cru tout à fait réussi avec une aromatique très engageante et une présence en bouche gourmande et appétante à souhait. Merci !

 

Duel amical entre rieslings issus de terroirs cristallins (granit et gneiss) et rieslings issus de terroirs sédimentaires (calcaire, argiles et marnes)


Alsace Grand Cru Riesling Sommerberg-Cuvée J.V. 2021 – Domaine Boxler à Niedermorschwihr : nez très discret avec une palette très pure sur les agrumes, les zestes et le caillou, bouche fraîche, solidement tendue par une acidité très vive, finale sur le pamplemousse, bien droite mais un peu courte
Appréciation moyenne : BIEN

Alsace Grand Cru Riesling Altenberg de Bergbieten-Cuvée Henriette 2021 – Domaine Mochel à Traenheim : nez séduisant, sur les fruits blancs frais et les céréales, bouche ample et bien charnue basée sur une acidité mûre et large, finale intense mais très digeste.
Appréciation moyenne : BIEN

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On démarre par un duo de rieslings très jeunes dont les structures en bouche bien typées ont permis au groupe d’identifier assez facilement la nature de leur terroir d’origine.
Au niveau purement qualitatif, j’ai été un peu déçu par la légèreté du riesling du domaine Boxler, qui a fait pâle figure face à la belle prestation de l’Altenberg de Bergbieten vinifié par l’ami Frédéric Mochel.


Alsace Grand Cru Riesling Clos Saint Landelin 2018 – Domaine Muré à Rouffach : nez discret où on devine des notes de pierre à fusil et de baie de genièvre sur un fond légèrement terpénique, bouche assez gourmande avec un joli gras, tenue par une acidité mûre et large, finale riche relevée par quelques amers minéraux.
Appréciation moyenne : BIEN

Alsace Grand Cru Riesling Brand 2018 – Domaine de l’Oriel à Niedermorschwihr : nez ouvert et flatteur qui développe une belle palette sur la mangue et les herbes de garrigue, bouche longiligne, étirée par une acidité droite et filante, finale salivante mais un poil trop lourde à mon goût.
Appréciation moyenne : BIEN

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Pour cette seconde doublette, l’identification des terroirs a été un peu plus difficile mais la majorité des dégustateurs avait quand même repéré le style plus longiligne et l’acidité plus véloce du Brand pour le placer sur un sol cristallin.
Au niveau purement qualitatif, le riesling du clos a un peu déçu par son caractère austère (qui a probablement trompé pas mal de dégustateurs…) et le riesling du brand a livré une prestation honorable sans pour autant faire des étincelles même s’il a obtenu la meilleure note de la soirée.


Alsace Grand Cru Riesling Praelatenberg 2016 – Domaine Allimant-Laugner à Orschwiller : nez frais est assez austère sur les zestes d’agrumes et les terpènes, bouche droite et solidement tendue par une ligne acide très aiguisée, finale très saline avec un sillage minéral persistant.
Appréciation moyenne : BIEN

Alsace Grand Cru Riesling Pfersigberg 2016 – Domaine E. Beyer à Eguisheim : nez mûr et complexe avec des notes de mirabelle et d’épices sur un fond légèrement oxydatif, bouche riche et ample avec une acidité très souple qui ne parvient pas à équilibrer l’ensemble, finale qui manque de tonus.
Appréciation moyenne : BOF

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La troisième doublette ne s’est pas montrée plus convaincante avec deux Grands Crus dont nous avons eu bien des difficultés à identifier leurs terroirs d’origine (les avis étaient vraiment partagés).
Au niveau qualitatif, il n’y a pas eu de grandes émotions avec un Praelatenberg dont l’élégance très (trop) monacale n’a vraiment pas trouvé son public et un Pfersigberg sans beaucoup d’énergie, un vin que j’avais pourtant très bien goûté à sa naissance…ce qui me fait penser que nous sommes probablement tombés sur un bouteille défectueuse.


Alsace Grand Cru Riesling Eichberg 2013 – Domaine P.H. Ginglinger à Eguisheim : nez ouvert sur les agrumes mûrs et les épices, bouche généreuse avec un jus consistant mais bien tendu, finale un peu plus souple et relativement courte (notamment pour un GC).
Appréciation moyenne : BIEN

Alsace Grand Cru Riesling Wineck-Schlossberg 2013 – Domaine Bernhard à Katzenthal : nez fruité assez discret marqué par une fine touche oxydative, bouche assez opulente équilibrée par une acidité avec une belle salinité, finale sur le pamplemousse et le caillou mais avec toujours ces notes oxydatives.
Appréciation moyenne : BIEN

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On termine cette série sans éclats par une doublette de rieslings de plus de 10 ans, nés sur de grands terroirs mais qu’on a sentis déjà bien fatigués ce soir.
Le côté oxydatif du Wineck a semé la confusion en gommant un peu la vivacité granitique caractéristique de ce Grand Cru, même si le vin de l’Eichberg développait bien la générosité classique de ce beau terroir d’Eguisheim.


Cette série dont j’attendais beaucoup – peut-être un peu trop… ! – m’a offert plus de déceptions que de satisfactions : il y avait quand même 8 Grands Crus produits par de grands domaines alsaciens mais aucune bouteille n’a réussi à se hisser au dessus d’une petite moyenne assez tristounette.
Certes, je n’avais pas choisi les millésimes les plus faciles mais au vu du niveau des étiquettes, on aurait quand même pu espérer prendre davantage de plaisir lors de cette dégustation…raté !

Au niveau de la thématique de cette séquence, si on excepte la dernière doublette, la majorité des dégustateurs a bien ressenti les différences de structure dans ces vins nés sur des terroirs cristallins ou sédimentaires…ce sera ma seule satisfaction, je vais m’en contenter !

Au niveau qualitatif, ce sont les vins de granit qui ont remporté 3 duels sur 4 et c’est le Brand 2018 du domaine de l’Oriel qui a obtenu la meilleure note de la série, devançant de peu l’Altenberg 2021 et le Clos Saint Landelin 2018 classés 2èmes ex-aequo.

 

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