Dégustation club AOC : Bandol en rouge et en blanc

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La deuxième session 2024 de notre club AOC a vu le retour de notre trésorier en pleine forme, les bras chargés d’une belle collection de bouteilles de Bandol, une série qu’on aurait du déguster en janvier mais qui passera surement aussi bien en février en compagnie d’une sélection de rieslings qui va nous permettre de comparer les terroirs cristallins et les terroirs sédimentaires.
Martial a composé la série de bandols avec des cuvées achetées essentiellement chez des cavistes.
J’ai composé la série de rieslings avec des bouteilles provenant de ma cave.

Les bandols rouges ont été débouchés 8 heures avant la dégustation et servis 2 par 2 étiquettes cachées, les bandols blancs ont été débouchés avant la dégustation et servis à l’aveugle.
Les rieslings ont été débouchés et transvasés dans des bouteilles anonymées trois heures avant la dégustation et servis deux 2 par 2 à l’aveugle mais avec annonce du millésime.

Pour cette nouvelle saison nous avons décidé de reprendre l’évaluation individuelle de chaque vin avec la grille créée par Thierry Meyer avec les fameux « Beurk », « Bof », « Bien », « Très Bien » et « Excellent ».

Verres Spiegelau-Cremona 460ml

Soirée Club AOC du 9 février 2024 à La Wantzenau


Mise en bouche :

Champagne Grand Cru Brut-Classic – Domaine M. Decelle à Mailly-en-Champagne : nez très séduisante qui développe une palette classique sur la brioche au beurre, le citron mûr et la craie, bouche longiligne et très fraîche avec une mousse bien crémeuse, finale tonique et sapide.

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L’ami Philou nous a encore gâtés en nous offrant ce nouveau magnum de champagne Grand Cru tout à fait réussi avec une aromatique très engageante et une présence en bouche gourmande et appétante à souhait. Merci !


9 flacons pour faire une petite promenade hivernale dans le vignoble de Bandol.

On démarre avec 6 cuvées de rouge.

Bandol 2019 – Château Pradeaux à Saint-Cyr-sur-Mer : nez flatteur avec des notes de réglisse et d’épices sur un fond minéral et terreux, bouche serrée et dense avec une accroche tannique très virile, finale austère et astringente.
(90 à 95% mourvèdre + grenache – élevage : foudre)
Appréciation générale : BIEN
Bandol 2019 – La Bastide Blanche à Sainte-Anne-du-Castellet : nez assez intense sur la réglisse et la torréfaction, bouche charnue et bien concentrée, finale très rustique avec une amertume prononcée et des tannins asséchants.
(76% mourvèdre +15% grenache + 5% cinsault + 3% syrah + 1% carignan– élevage : foudre)
Appréciation générale : BOF

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Malgré des palettes aromatiques plutôt engageantes, les deux premières cuvées de bandol rouge ont dérangé la majorité des dégustateurs par leurs présences en bouche peu avenantes : des jus puissants mais très serrés et des finales d’une dureté assez rédhibitoire…des vins probablement débouchés trop jeunes mais qui laissent deviner un style qui, comme je m’y attendais un peu, ne va pas me convenir.


Bandol For My Dad 2021 – Julien Castell à La Cadière d’Azur : nez agréable avec des notes de fruits rouges et d’épices sur un fond légèrement fumé, bouche puissante avec un jus consistant et solidement charpenté, finale sèche et tendue avec des tanins un peu anguleux.
(mourvèdre dominant + cinsault + carignan – élevage : fût de chêne)
Appréciation générale : BIEN
Bandol Lulu et Lucien 2021 – Domaine Tempier au Castelet  : nez ouvert et complexe avec des notes florales et épicées sur un fond cacao/réglisse très classe, bouche très austère avec un jus dense et mâchu tenu par une trame tannique très (trop) ferme, finale dure, sèche et astringente.
(75% mourvèdre + grenache +cinsault + syrah + carignan – élevage : foudre)
Appréciation générale : BIEN

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On continue cette série avec deux bouteilles dans la même ligne esthétique que les précédentes : malgré des expressions aromatiques plutôt engageantes, les vins restent bien trop durs en bouche avec des tanins qui sèchent les finales
Bref, même si le groupe n’a pas trop mal jugé ces deux cuvées, je suis resté sur un « petit » BIEN pour la cuvée de Julien Castel, toujours un peu trop rustique à mon goût, surtout en finale, et un BOF bien affirmé pour la cuvée du domaine Tempier, dont la dureté tannique a malmené mes papilles de l’attaque à la fin de bouche.


Bandol 2014 – Château de Pibarnon à La Cadière d’Azur : nez fin et complexe avec des notes de fruits noirs sur un fond légèrement camphré, bouche juteuse et solidement construite mais avec un équilibre assez gourmand, finale tendue avec une belle persistance épicée/réglissée.
(90% mourvèdre + 10% grenache – élevage : foudre)
Appréciation générale : TRES BIEN
Bandol Cuvée India 2009 – Dupéré-Barrera à Carnoules : nez ouvert et flatteur avec de belles notes florales et épicées, bouche riche avec un jus consistant et une texture veloutée, finale sèche et tonique avec un long sillage épicé/réglissé.
(mourvèdre dominant + grenache + carignan + cinsault + syrah – élevage : fûts de chêne)
Appréciation générale : TRES BIEN

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On termine cette série de rouges avec deux bouteilles plus évoluées, des vins qui se sont bien mieux goûtés que les précédentes et qui nous ont confirmé que les bandols avaient vraiment besoin d’un peu de temps pour digérer leur force tannique.
Le groupe a très bien noté ces vins mais pour ce qui me concerne, j’ai été un peu moins enthousiaste dans mes appréciations…je crois que je ne suis pas fait pour aimer le Bandol !


On enchaîne avec 3 cuvées de blanc.

Bandol For My Dad 2021 – Julien Castell à La Cadière d’Azur : nez mûr et complexe avec des notes de citron confit, de mirabelle et d’épices douces, bouche riche et gourmande, marquée par une légère oxydation, finale digeste soutenue par une belle présence saline.
(clairette + rolle – élevage : barrique)
Appréciation générale : BIEN
Bandol 2021 – La Bastide Blanche à Sainte-Anne-du-Castelet : nez discret avec des notes de pêche blanche sur un fond floral délicat, bouche longiligne et assez légère, finale soutenue par une fine amertume mais un peu courte.
(clairette + ugni blanc + bourboulenc + rolle)
Appréciation générale : BIEN
Bandol 2020 – Domaine Tempier au Castelet : nez frais et complexe avec des notes de citron et de pêche sur un fond anisé, bouche assez puissante avec un jus dense fermement tenu par une acidité droite, finale longue et intense, limite un peu trop lourde.
(60% clairette + 19% bourboulenc + 18% ugni blanc + 3% marsanne – élevage : fûts de chêne)
Appréciation générale : BIEN

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Pour conclure cette escapade au bord de la Méditerranée, Martial nous a proposé trois jolis blancs qui ont été bien appréciés par l’ensemble des dégustateurs sans pour autant susciter un enthousiasme débordant : des vins séduisants, équilibrés et digestes, des plutôt faciles à approcher mais qui manqent quand même un peu de fond.


Le vignoble de Bandol couvre une superficie de 1480 hectares de vignes plantées dans un grand amphithéâtre naturel situé au pied du massif de la Sainte Baume.
Sur ce terroir marno-calcaire très solaire – plus de 3000 heures de soleil par an – le cépage mourvèdre y a trouvé son terroir d’élection. C’est le cépage principal des vins rouges de l’appellation : les assemblages sont composés de 50 à 95% de mourvèdre que les vignerons vont associer à d’autres cépages sudistes comme le grenache ou le cinsault.
Les vins rouges de Bandol sont de solides gaillards qui ont souvent besoin d’un peu de temps en cave – je dirai, au moins 5 ans…mais 10 ans c’est mieux ! – pour calmer la fougue de leur jeunesse.

D’ailleurs, si on excepte les deux dernières bouteilles qui ont été très bien notées par le groupe, les vins de ce soir ont été servis trop jeunes et n’ont pas pu se présenter à nous sous leur meilleur profil.
Pour ce qui est de mon goût personnel, j’avoue ne pas avoir pris beaucoup de plaisir à déguster ces vins qui m’ont tous semblés un peu trop virils…mais mon problème avec le mourvèdre ne date pas d’hier.

Très fringants et faciles à approcher, les 3 cuvées de blancs ont livré une prestation honorable sans pour autant faire d’étincelles mais j’ai bien apprécié leur fraîcheur et leur suavité qui m’ont permis des remettre mes papilles en place.

Au niveau du classement général, la première place est occupée par Pibarnon 2014 suivi de près par India 2009 et par le blanc 2021 de Julien Castel.

Merci à Martial d’avoir composé cette série.

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