Dégustation club AOC - Vins de Gaillac et de Marcillac

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La session d’avril 2024 de notre club AOC va nous faire découvrir deux appellations du sud-ouest dont nous avons pratiquement jamais goûté de vins : Gaillac et Marcillac mais elle également nous faire faire un long voyage vers les antipodes grâce à une série de vins blancs d’Australie.
François et Philippe ont composé la série de rouges avec des bouteilles achetées chez des cavistes locaux.
Jamie a composé la série de blancs australiens avec des bouteilles achetées chez des cavistes en ligne.

Les rouges ont été débouchés, goûtés et rebouchés une heure avant la dégustation et servis deux 2 par 2 étiquettes visibles.
Les blancs ont été débouchés au moment de la dégustation et servis 2 par 2 étiquettes visibles.

Pour cette nouvelle saison nous avons décidé de reprendre l’évaluation individuelle de chaque vin avec la grille créée par Thierry Meyer avec les fameux « Beurk », « Bof », « Bien », « Très Bien » et « Excellent ».

Verres Spiegelau-Cremona 460ml

Soirée Club AOC du 12 avril 2024 à La Wantzenau


Mise en bouche :

Crémant d’Alsace Brut Tradition – Domaine J. Gross à Wolxheim : nez frais avec des notes de fruits blancs frais et de citron mûr, bouche juteuse et suave stimulée par une bulle très fine, finale légère et appétante.

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On ouvre cette séance avec une bulle alsacienne accessible et gourmande mais avec un équilibre assez punchy…une jolie quille produite par un domaine que j’ai visité très récemment.


Un voyage dans le sud-ouest avec des vins de Gaillac et de Marcillac


Marcillac Cuvée N° 25 2021 – Domaine du Cros à Goutrens : nez végétal sur la feuille de cassis et l’herbe coupée, bouche assez légère étirée par une fine acidité, finale plutôt courte avec une amertume assez prononcée.
(100% braucol – élevage : cuve inox)
Appréciation générale : BOF
Gaillac Braucol 2021 – Domaine Gayrard à Milhavet : nez complexe avec une palette un peu austère qui révèle des notes de métal froid, de poivre et de craie, bouche dense et solidement charpentée une acidité vive et des tanins serrés, finale courte et astringente.
(100% braucol – élevage : cuve ciment)
Appréciation générale : BOF

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Notre série commence par deux cuvées élaborées par des vignerons qui travaillent de façon naturelle à la vigne et en cave (viticulture BIO et vinifications sans intrants).
Ce sont des vins sans défaut mais vraiment difficiles à déguster seuls : des aromatiques peu engageantes, des équilibres plutôt légers et des finales courtes et assez dures…vraiment pas ma came !


Marcillac Tandem 2019 – Domaine des Costes Rouges à Marcillac Vallon : nez assez discret avec des notes crayeuses, bouche légère et fluide avec des tanins souples, finale fraîche mais toujours un peu courte.
(100% fer servadou – élevage : cuve)
Appréciation générale : BOF
Gaillac Esquisse 2019 – Domaine Rotier à Caladen : nez complexe et agréable avec des notes de mûre sur un fond épicé/torréfié, bouche dense avec des tanins soyeux et une acidité fine et longue qui étire la finale.
(100% duras – élevage : cuve)
Appréciation générale : BIEN

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On continue cette série avec deux vins un peu évolués qui se sont un peu mieux goûtées sans convaincre l’assemblée pour autant : à côté de la cuvée « Esquisse » de Rotier qui a montré un profil plutôt avenant, la cuvée « Tandem » du domaine des Costes Rouges commençait à montrer des signes de fatigue sans pour autant avoir réussi à lisser sa texture.


Marcillac Laïris 2015 – Domaine Matha à Clairvaux-d’Aveyron : nez très austère avec des notes de métal froid sur un fond fumé/torréfié sensible, dense et serrée soutenue par une acidité large, finale sèche et astringente.
(100% fer servadou – élevage : cuve)
Appréciation générale : BOF
Gaillac Jadis 2018 – Domaine Carcenac à Montans : nez ouvert et mûr avec des notes de fruits noirs confits sur un fond caramel/lacté assez marqué, bouche puissante et concentrée avec un équilibre plutôt gourmand, trame tannique serrée mais avec un grain très fin, finale longue et sapide.
(braucol + syrah – élevage : barriques)
Appréciation générale : BIEN

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On poursuit avec une doublette qui nous propose un Marcillac de 2015 d’une étonnante austérité – un millésime chaud et quelques années de vieillissement en bouteille m’avaient fait espérer un profil plus avenant – et un très joli Gaillac 2018 pour qui la présence de syrah dans l’assemblage et l’élevage sous bois semblent avoir été très bénéfiques.


Marcillac Méli-mélo 2018 – Domaine des Costes Rouges à Marcillac Vallon : nez très élégant avec une palette complexe sur les fruits rouges frais et les épices, bouche longiligne qui développe un jus mûr et profond, finale longue et digeste avec une persistance sur la groseille et le poivre.
(fer servadou + prunelard – élevage : cuve)
Appréciation générale : BIEN
Marcillac Clos Ferrière 2018 – Domaine des Costes Rouges à Marcillac Vallon : nez complexe avec des notes fruitées et végétales sur un fond légèrement fumé, bouche consistante tenue par une acidité vive et une trame tannique très serrée, finale sèche et un peu astringente.
(100% fer servadou – élevage : cuve enterrée)
Appréciation générale : BIEN

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Nous terminons cette série de rouges avec deux bouteilles de marcillac du même millésime et du même domaine : à côté d’une cuvée « Méli-mélo » gourmande et équilibrée qui a réussi à convaincre l’assemblée, la cuvée « Clos Ferrière » a connu un succès plus mitigé avec son caractère encore un peu fermé malgré un très beau potentiel, c’est un vin qui aura besoin d’encore un peu de garde pour se révéler pleinement.


Gaillac Mauzac Nature 2021 – Domaine Plageoles à Cahuzac-sur-Vère : aromatique florale très séduisante au nez, bouche légère et suave stimulée par une bulle agressive qui durcit l’ensemble, finale appétante mais assez courte.
(100% mauzac rose – méthode « rurale » ou « gaillacoise »)
Appréciation générale : BOF
Produite par un domaine gaillacois très réputé, cette bulle très prometteuse au nez s’est révélée plutôt décevante en bouche, la faute à une effervescence trop appuyée et une finale assez insignifiante. Dommage !

Gaillac Mauzac Roux 2022 – Domaine Plageoles à Cahuzac-sur-Vère : nez étrange avec des notes de vieux calvados, bouche assez légère avec un équilibre moelleux mais bien digeste, finale très courte.
(100% mauzac roux – élevage : cuve béton)
Appréciation générale : BIEN
Dégustée en fin de soirée (après les blancs australiens), cette cuvée moelleuse n’a fait d’étincelles même elle se sort de l’évaluation collective en sort avec un petit « BIEN »…en ce qui me concerne, j’attendais vraiment beaucoup plus des vins de ce domaine qui nous avait gratifié de l’une des meilleures bouteilles de l’année avec le vin de voile 2010. Déception…

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J’ai fait quelques visites vigneronnes dans le vignoble de Gaillac il y a longtemps – c’était à l’occasion de séjours estivaux dans ma belle-famille qui résidait à Montauban – mais je n’ai jamais été totalement convaincu par les vins que j’y ai dégusté...et ce n’est pas la série de ce soir qui va faire évoluer mont goût personnel.
Ceci dit, il faut rappeler que notre club a pour objectif premier d’élargir la culture vinique de ses membres, ce qui implique de proposer des thèmes qui nous font parfois sortir de notre « zone de confort gustatif », au risque de nous déranger un peu ou, ce qui se produit parfois, de nous faire changer d’avis sur l’une ou l’autre appellation.

Elaborées avec une très forte proportion de fer servadou (ou braucol à Gaillac), un cépage très rustique qui donne souvent des vins avec des expressions aromatiques un peu « sauvages » et une forte charge tannique. Ce sont de solides gaillards qui ont besoin de temps pour s’affiner (ou non) ou alors d’un accompagnement solide fort en goût, comme des plats à base de gibier ou des viandes mijotées.

Au niveau de l’évaluation générale, il y a deux cuvées qui se sont nettement détachées de l’ensemble : sur la plus haute marche on retrouve comme prévu le Marcillac « Méli-mélo » 2018, suivi d’assez près par le Gaillac « Jadis » 2018. Deux bouteilles qui nous rappellent que les vins de Gaillac et de Marcillac ont besoin de temps pour donner le meilleur d’eux-mêmes mais aussi que 2018 est un grand millésime dans ces appellations. A bon entendeur…

Merci à François et à Philippe d’avoir « pris le risque » de nous proposer pour cette série.

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