Périple sudiste d'automne - Visite au domaine Supply-Royer à Arboras

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Le Ventoux et les Dentelles de Montmirail en septembre 2023

Comme l’édition printanière de ce périple a été écourtée à cause de ma vieille mais fidèle Renault Espace qui a été victime de quelques ennuis électronico-mécaniques, j’ai décidé de profiter de ce beau mois de septembre pour refaire une petite virée dans le sud.

Mon voyage aller vers Port Camargue se fera en deux temps : une première journée avec une petite halte en Haute Savoie au domaine Lupin et une visite des caves de la Chartreuse à Voiron et une seconde journée avec une via ferrata à Buis les Baronnies et une visite chez Laurent Bellion à Séguret.

Après un mercredi plus calme avec un parcours de golf à La Grande Motte et une visite à la Maison des Vins de l’Espiguette, je repars dans le vignoble du Ventoux pour retrouver Marie-Sophie et Thomas au domaine de La Combe au Mas avant de refaire un petit tour à Piolenc pour déguster quelques vins du château Simian.

En attendant le week-end festif et gourmand en Ardèche chez Cyril et Géraldine, je vais passer une dernière journée dans le Languedoc pour découvrir le domaine « Chemin des Rêves » à Saint Gély du Fesc avant de me rendre à Arboras pour retrouver Eric et Marie-Ange et goûter quelques vins du domaine Supply-Royer.

Qui m’aime, me suive…hoppla, c’est parti !

 

Domaine Supply-Royer à Arboras

 
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La vue classique sur Arboras en septembre 2023

Un périple sudiste ne sera jamais vraiment complet sans une visite chez mes amis Eric et Marie-Ange et ce n’est pas mon rendez-vous raté de ce printemps qui va me faire renoncer à cette bonne habitude !
Ma deuxième escapade de l’année 2023 dans le sud va donc se terminer comme il se doit par une dernière étape à Arboras au domaine Supply-Royer
.


Après un très joli voyage dans les vignobles entre le Pic-Saint-Loup et Arboras, je retrouve Eric Supply qui m’attend dans sa cave où il est en train de terminer les derniers remontages de ses cuvées de rouge 2023

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L'entrée de la cave

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Eric qui arrose le chapeau de la cuvée des intillères 2023

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Mesure de la densité du jus et arrosage du chapeau de la cuve des mouvèdres de Montlong

Pendant qu’il termine son travail, Eric me parle rapidement du millésime 2023 : « une canicule avec beaucoup de journées à plus de 40 degrés et des pieds chargés qui poussent sur des sols légers a provoqué le flétrissement des baies »
« Malgré une belle sortie de raisins la sécheresse estivale a fait baisser considérablement les rendements ».

Mis à part la parcelle de marsanne vendangée le 19 août, qui a donné 6 pièces de vin, les autres vignes de blanc n’ont produit que peu de jus : « une pièce de Bourboulenc et une pièce et demie d’Intillères malgré un gain de volume obtenu grâce pressurage à l’aide du pressoir pneumatique prêté par Konrad (le vigneron du Domaine de l’Accent avec qui Eric partage la cave ».
Les vignes de rouge n’ont pas été plus généreuses sauf cette nouvelle vigne dans l’Aveyron où le domaine va produire une cuvée V.D.F. « Les Terrasses d’Albertine », un assemblage de merlot, syrah et cabernet-sauvignon…hâte de goûter ça !

Allez c’est le moment de goûter quelques cuvées du millésime 2022 !

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Les échantillons sont prêts, la séance de dégustation peut commencer

La Marsanne de Labade : nez ouvert et séduisant avec de belles notes fruitées sur la pêche et l’abricot frais, bouche gourmande avec un joli gras et en centre assez rondouillard, finale sapide avec une longue persistance minérale et épicée.
Née sur une parcelle de marsanne qu’Eric a « pris en main » il y a quelques années, cette cuvée très expressive et déjà bien en place, est une petite friandise qui se laisse déguster avec plaisir dès maintenant…ça commence bien !

La Cuvée Jules : nez discret mais d’une très belle pureté, attaque vive puis développement d’un jus assez riche et très profond, finale bien fraîche avec une persistance aromatique épicée et mentholée.
Réalisée avec un assemblage de sémillon, chenin et roussanne provenant d’une très jeune parcelle de vigne (4ème feuille), plantée sur Costas, cette cuvée dédiée par les Supply-Royer à leur petit fils, commence à se placer dans la gamme du domaine avec sa présence en bouche pleine de belles promesses.

Les Intillères blanc : nez ouvert et complexe avec des notes de fruits blancs mûrs sur un fond balsamique/boisé très « classieux », bouche puissante, concentrée et solidement structurée, finale tendue avec un long retour aromatique fruité/boisé/épicé.
Cette année les chenins et les bourboulencs plantés sur le « triangle magique » d’Arboras ont bénéficié d’un élevage particulier – 6 mois en fûts neufs et 6 mois en fûts plus âgés – pour produire cette cuvée toujours aussi convaincante dès son plus jeune âge.
Il n’en reste pas moins que ce grand blanc languedocien pourra se bonifier encore quelques belles années en cave.

Le Bourboulenc de Nega Saumas : nez très frais avec des notes d’agrumes et d’herbes aromatiques, bouche pleine, tendue par une acidité très solide et stimulé par une belle présence saline, finale fraîche et croquante avec un sillage boisé/épicé délicat.
Année après année, cette cuvée de bourboulenc affine sa structure et définit un peu plus son caractère minéral.
Une fois encore, la doyenne de la cave Supply-Royer s’impose tout naturellement comme le grand vin de garde du domaine

La Roussane du Bramaïre : nez ouvert et charmeur avec des notes de pain grillé et de brioche vanillée sur un fond légèrement mentholé, bouche très ample avec un centre opulent et consistant, une texture soyeuse et une finale épicée et très sapide relevée par une fine amertume.
Cette cuvée de roussanne continue sa progression en affirmant cette générosité et cette belle buvabilité qui la rendent tout à fait irrésistible. MIAM !

Avant de déguster les cuvées de rouge Eric m’invite à découvrir quelques blancs de 2023.

La Cuvée Jules : un jus riche et bien équilibré avec un joli gras et une salinité marquée
La Roussane du Bramaïre : une aromatique exotique très épanouie et une bouche généreuse mais d’une belle sapidité.

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La roussanne 2023 prélevée sur fût.

Les Intillères blanc : un nez exotique très discret, un jus pleine et charnu et une finale fraîche sur le pamplemousse.

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La cuvée des Intilléres 2023 prélevée sur un fût neuf

La Marsanne de Labade : « les plus beaux raisins du millésime » mais une cuvée qui n’a pas encore fini ses sucres – « une fainéante dès le départ » – mais un jus riche, sapide et gourmand avec de beaux arômes épicés.

Ces 4 cuvées très prometteuses – même si elles sont loin d’avoir terminé leur phase d’élevage en fûts – ont tout pour perpétuer la tradition d’excellence qui caractérise les blancs vinifiés par Eric…une dégustation qui ne laisse aucun doute sur la qualité des vins du millésime 2023.


Après cette série de blancs, on passe aux rouges.

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Les 5 Feuillettes 2022 : olfaction charmeuse et bien complexe, bouche juteuse et charnue, équilibre très gourmand, finale très digeste.
Cette cuvée réalisée à partir des 5 cépages rouges cultivés au domaine (syrah, grenache, mourvèdre, carignan et cinsault) et travaillés en macération courte, allie gourmandise et gouleyance dans un rapport parfaitement équilibré.

Le Badaïre 2022 : nez encore assez discret avec une palette très agréable sur le cassis et les épices, bouche bien construite avec un jus généreux structuré par une trame acide/tannique très ferme, finale fraîche mais avec des tanins un peu asséchants.
En 2022, cette cuvée habituellement dédiée au grenache devient un assemblage grenache-cinsault labellisé Vin de France…c’est un vin dont le style dénote un peu dans la gamme Supply-Royer…mais que je suivrai avec beaucoup d’intérêt.

La Syrah de Pey Cherres 2022 : nez ouvert et très charmeur avec des notes de fruits noirs et d’épices, bouche puissante et bien charnue avec des tanins veloutés, finale très sapide avec un long sillage épicé.
Comme la syrah du domaine bénéficie toujours de la durée d’élevage la plus longue, cette cuvée qui séjourne encore en masse dans une cuve sera mise en bouteilles au printemps 2024.
Depuis toujours, la vigne de Pey Cherres se distingue par la régularité de sa production en volume – « elle nous donne 4 pièces de vin quel que soit le millésime » – comme en qualité…et ce n’est pas cette très belle cuvée 2022 qui va remettre en question cette tradition d’excellence.

La Syrah de Pey Cherres 2021 : nez très discret, bouche puissante avec un jus concentré et solidement charpenté, finale tonique avec un sillage aromatique sur le cacao et la réglisse.
La version 2021 de la syrah qui a été mise en bouteilles récemment se trouve dans une phase de fermeture au plan aromatique mais en bouche on sent le vin déjà bien en place avec des arguments pour bien évoluer dans le temps.


Nous terminons cette dégustation par quelques cuvées de rouge de 2023, « des jus qui auront besoin d’un élevage en futs précis pour se faire ».

Grenache : un nez discret, légèrement fermentaire, une très belle bouche, profondément fruitée  avec des arômes de mûre et de fraise qui se prolongent durablement en finale.
Cinsault : un nez fermentaire, un jus fruité bien gourmand en bouche, une finale très tonique.
Ces grenaches vinifiés après une cuvaison très courte de 3 jours (alors que pour les autres cuvées de rouge du domaine, elles durent entre 10 et 21 jours) et ces cinsaults rentrés à 13°5 vont être assemblés pour créer la cuvée « Le Badaïre » 2023…voilà une jolie petite pépite fruitée qui va intégrer la gamme du domaine.

Syrah de Pey Cherres : un nez discret marquée par une légère réduction, une bouche puissante et équilibrée avec un fruité épanoui sur la mûre et la myrtille, une finale fraîche et sapide.
Cette cuvée qui « gazouille » encore un peu en bouche, semble disposer de tous les éléments constitutifs pour prolonger la lignée hautement qualitative des syrahs du domaine.

La visite chez Eric et Marie-Ange s’est terminée comme toujours par un repas sur la terrasse d’un restaurant de Montpeyroux où nous avons continué à parler vin, mais aussi de la famille, des amis, de la vie…bref, nous avons vécu une fois de plus un très beau moment de convivialité et d’amitié partagée.
Merci les amis !

J’ai pu goûter une série de vins de 2022 et quelques jus de 2023 qui sortaient de leur phase de fermentation alcoolique pour me faire une faire une petite idée du style des vins qu’on trouvera au domaine Supply-Royer dans les prochaines années.
En 2022 comme en 2023, les vignes du domaine ont souffert de la sècheresse et de la chaleur mais au bout du compte les vins de ces deux derniers millésimes révèlent des niveaux de qualité très prometteurs…mais à vrai dire je n’en doutais pas !

Bref, je vais conclure en vous disant une fois de plus tout le bien que je pense de ces vignerons languedociens - des personnes remarquables d'humanité que j'ai  le grand plaisir de pouvoir compter parmi mes amis -  et de leurs vins qui m'étonneront toujours par leur constance stylistique et qualitative.

A l’année prochaine, bien sûr !

 

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