Grâce à mon départ à la retraite officialisé le 1 septembre 2020, c’est en « homme libre » que peux entreprendre cette nouvelle escapade automnale en terre burgonde…et même si le contexte actuel n’est pas des plus réjouissants, j’ai bien l’intention de profiter pleinement de ces quelques jours pour aller boire quelques canons et partager des moments de convivialité et de gourmandise avec quelques défenseurs du bien-vivre, amateurs de bons vins et de bonne chère.
Comme d’habitude, mon parcours 2020 va me permettre de retrouver des vignerons que je fréquente depuis longtemps et d’autres que je vais avoir le plaisir de rencontrer pour la première fois…bref, c’est un pèlerinage classique avec ses haltes « obligatoires » et ses découvertes qui vont étoffer encore un peu plus mon carnet d’adresses viniques.
La première journée sera consacrée au vignoble mâconnais avec 3 visites chez des vignerons : le matin au domaine de La Soufrandière à Vinzelles, l’après-midi au domaine Cornin à Chaintré et au domaine Maillet à Verzé.La seconde journée nous mènera de Vergisson où nous irons goûter les vins du domaine Jacques Saumaize et à Régnié pour une nouvelle rencontre avec Antoine Sunier.Pour la troisième journée mon programme prévoit une deuxième étape beaujolaise au domaine des Marrans à Fleurie et une visite inédite en côte châlonnaise au domaine Charton à Mercurey.Mon séjour 2020 se conclura par une énième halte chez mes amis Catherine et Patrick Essa au domaine Buisson-Charles à Meursault et un rapide passage chez Jérôme Castagnier à Morey Saint Denis.
Hoppla, c’est parti !
Le village de Vergisson et le massif du Mont Blanc à l’horizon…magique !
Jour 1 : visite au domaine Nicolas Maillet à Verzé
La dernière étape de notre première journée dans le mâconnais se fera chez Nicolas Maillet à Verzé, un vigneron que m’a fait connaître l’ami Cyril et que je suis maintenant depuis 3 ans : après une première rencontre en 2017, une rencontre au salon d’Hurigny en 2019 nous avons programmé une nouvelle visite dans la cave du domaine…juste avant notre dîner au Château des Poccards.
C’est parti pour une dégustation chez Nicolas Maillet…y a pire comme endroit pour prendre l’apéro, non !
Vue des coteaux de Verzé à partir de la cave de Nicolas Maillet
Comme il nous l’a expliqué en détail lors de ma première visite, Nicolas Maillet travaille ses vignes en biodynamie et élève ses vins blancs exclusivement en cuve pour garder « la pureté du fruit et l’authenticité de l’expression du terroir »
Les 2 cuvées de rouge bénéficient d’un séjour d’une année dans des fûts anciens et de 6 mois en masse dans une cuve.
Allez on goûte !
L’espace dégustation dans la cave du domaine à Verzé…
…et Nicolas Maillet qui se met au travail.
Bourgogne Aligoté 2018 : nez très complexe qui s’ouvre sur des notes de citron et de craie avant de libérer de belles fragrances florales, bouche très élégante, jus fruité assez dense, équilibre droit, finale fraîche et bien saline.
Cette très belle quille qui ouvre la dégustation confirme que l’aligoté peut faire des merveilles dans le mâconnais…si comme Nicolas Maillet – ou les frères Bret et leur « Aligato » – on le plante sur des terroirs qualitatifs et on le cultive en contrôlant les rendements.
C’est un vin très complexe et parfaitement équilibré, qui se livre avec une belle spontanéité tout en laissant deviner un joli potentiel de garde. MIAM !
Mâcon Villages 2018 : fruité assez discret, bouche charnue avec une belle tension et un développement aromatique bien net sur la groseille blanche, finale droite et saline.
Cette cuvée réalisée principalement à partir de raisins achetés – mais cultivés en bio – est une entrée de gamme de belle facture mais qui a peut être encore besoin d’un peu de temps (ou d’un carafage) pour libérer son expression aromatique.
Mâcon Verzé 2018 : nez discret avec une palette très minérale sur la pierre humide et la craie, bouche longiligne avec un équilibre vif et une minéralité qui confirme les sensations perçues à l’olfaction, salinité puissante et persistante en finale.
Cette vigne plantée à mi-coteau sur un sol argilo-calcaire très caillouteux a généré une cuvée dont l’aromatique et la structure sont marquées par une présence minérale profonde et intense...pas de doute, voilà un vrai vin de terroir !
Mâcon Igé 2018 : nez raffiné avec de belles notes de pierre à fusil et d’herbes à tisane (verveine, tilleul), bouche généreuse avec une chair consistante et un joli gras, salinité intense, finale plus légère avec un beau sillage minéral.
Née sur une parcelle en bas de coteau avec un sol plus riche en argiles, cette cuvée très séduisante trouve son équilibre grâce à une présence saline très puissante qui compense harmonieusement la richesse du jus. MIAM !
Mâcon Verzé Le Chemin Blanc 2018 : nez complexe et racé, notes florales (acacia) et minérales (pierre, craie), bouche charnue et solidement charpentée, finale longue et tendue par une ligne acide bien droite.
Succédant à un trio de chardonnays de très belle facture, la cuvée du « Chemin Blanc » affirme avec beaucoup d’aplomb sa position au sommet de la gamme de Nicolas Maillet : c’est vin déjà bien en place mais qui gagnera surement à rester quelques années en cave pour pouvoir donner la pleine mesure de son potentiel.
Avant de passer aux cuvées de rouges, Nicolas Maillet nous invite à goûter 2 blancs de millésimes plus anciens :
Mâcon Verzé 2017 : nez ouvert et expressif, fruité charmeur et notes minérales bien définies, matière dense et très concentrée en bouche, finale profondément minérale.
Avec un rendement de 25 hl/ha sur ce millésime, cette cuvée révèle la force de son terroir avec une certaine véhémence tout en gardant un côté séduisant et accessible…bref, c’est très bon. MIAM !
Mâcon Verzé Le Chemin Blanc 2014 : nez complexe et raffiné avec des notes de fruits blancs bien mûrs sur un fond minéral très marqué, bouche ample et puissante avec du gras et de la consistance, structure acide/saline impressive, finale d’une très grande longueur.
Après 6 années de vieillissement, la grande cuvée du domaine se présente à nous au meilleur de sa forme en développant une aromatique très complexe et un jus magnifique d’équilibre et de minéralité…Grand vin !
On termine par les 2 cuvées de rouges produites par Nicolas Maillet :
Mâcon Verzé 2018 : réduction furtive à l’ouverture puis très belle palette fruitée sur les baies sauvages (mûre, myrtille, prunelle), bouche puissante avec une chair consistante et une trame tannique fondue, finale fraîche et fruitée sur la ronce et la mûre.
Oh la jolie cuvée de gamay que voilà !
Bien sûr, il y a ce fruité guilleret qu’on attend toujours avec ce cépage mais il y a aussi une densité et une profondeur tout à fait exceptionnelles, qui, à l’aveugle, m’auraient plutôt fait penser à un beau pinot noir bourguignon. Bref, j’adore !
Bourgogne 2018 : nez sur les fruits rouges relevé par de légères notes fumées, bouche longiligne avec un beau développement aromatique sur la cerise croquante, tanins soyeux, finale fraîche et sapide.
Un peu moins « spectaculaire » que la cuvée de gamay, ce pinot noir plein de fruit et d’énergie est une petite gourmandise qui s’offre à la dégustation avec une spontanéité tout à fait réjouissante. MIAM !
Cette nouvelle rencontre avec Nicolas Maillet a confirmé les belles impressions ressenties lors de notre visite au domaine en 2017.
Ses cuvées de blanc, travaillées exclusivement en cuve, sont des modèles de pureté et d’élégance avec notamment un Bourgogne Aligoté qui m’impressionne à chaque nouvelle dégustation et une cuvée de Mâcon Verzé Le Chemin Blanc, que je placerai sans hésiter dans la catégorie des très grands vins de terroir du Mâconnais.
Cette année, j’ai également très bien goûté les 2 vins rouges du domaine avec un vrai coup de cœur personnel pour la cuvée de gamay.
Mille mercis à Nicolas Maillet pour son accueil.
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