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Petits repas entre bons vivants - Août 2020
Le 16/08/2020
Ce petit compte-rendu est destiné à partager avec vous un instant de convivialité où quelques bouteilles ont été débouchées et dégustées sans prises de notes : les commentaires sont rédigés à postériori en se basant que sur des sensations en mémoire.et (si possible) sur une nouvelle dégustation des fonds de bouteilles…à table !
J’ai organisé cette soirée pour présenter quelques souvenirs de vacances à une joyeuse tablée d’amateurs du bien manger et du bien boire…quelques gourmandises pour réveiller les papilles, des brochettes et des saucisses au barbecue, un petit plateau de fromages et une jolie série de bouteilles…c’est l’été, on profite !
Un smoothie concombre/basilic et un ceviche de daurade à la pèche pour réveiller les papilles…
… un peu de « viande » pour le BBQ…
...et un petit plateau de fromages…au cas où !
Des vins des vacances mais pas que…
Chignin Galante 2015 – Domaine Girard-Madoux : un vin de jacquère, vif et ciselé conçu par un jeune vigneron que j’ai rencontré en 2018.
Roussette de Savoie Frangy-Les Barriques 2017 – Domaine Lupin : une altesse toute en finesse et en délicatesse qui confirme les bonnes impressions ressenties lors de mon passage au domaine cet été.
Chablis Vieilles Vignes 2018 – Domaine N. et G. Fèvre : un chablis très « académique » qui s’est accordé parfaitement avec le ceviche.
Viré Clessé La Verchère 2016 – Bret Brothers : un chardonnay citronné, crayeux et discrètement épicé avec une texture plus charnue.
Saint Chinian Classic 2018 – La Madura : un rouge sudiste discret et raffiné avec un équilibre précis et digeste.
VDF Karmenère 2018 – Domaine de l’Arjolle : un vin réalisé à partir de carmenère (un cépage d’origine bordelaise, très répandu dans les vignobles du Chili) avec une aromatique intense et originale et un jus très consistant.
Gigondas Terre des Ainés 2007 – Domaine Montirius : un gigondas arrivé à maturité qui s’exprime avec une très grande finesse…il a emmené certains dégustateurs du côté de la Bourgogne, c’est dire !
Nuits Saint Georges 1°Cru Les Pruliers 2000 – Domaine Duband : là on est bien en Bourgogne…et dans ce qu’elle peut produire de grand !
Un vin fin et racé…et d’une fraîcheur étonnante après deux décennies de garde.
Alsace Huebuhl 2008 – Domaine Deiss : une complantation de pinots et de muscat qui nous a régalés par sa complexité aromatique et son jus riche et sapide.
Petits repas entre bons vivants - Août 2020
Le 11/08/2020
Ce petit compte-rendu est destiné à partager avec vous un instant de convivialité où quelques bouteilles ont été débouchées et dégustées sans prises de notes : les commentaires sont rédigés à postériori en se basant que sur des sensations en mémoire.et (si possible) sur une nouvelle dégustation des fonds de bouteilles…à table !
Depuis quelques années mon périple sudiste me conduit à passer quelques jours du côté de Béziers pour aller faire quelques escapades vineuses avec mon ami Dany qui a pris l’habitude de profiter de l’occasion d’organiser une soirée gourmande en compagnie de quelques amateurs éclairés et de quelques vignerons locaux.
Ambiance chaleureuse, cuisine généreuses et goûteuse…et bien sûr une belle série de quilles pour arroser tout ça.
La table est mise…
Dany à la plancha pour préparer les aubergines et le poulpe
Les tentacules de poulpe prêts à être servis…
…et les épaules de mouflon qui sortent du four.
Les blancs alsaciens :
Riesling Schiefferberg-Oberhagel 2016 – Domaine Bohn : un riesling de schiste, droit et profondément minéral.
Riesling Grand Cru Rangen-Clos Saint Théobald 2016 – Domaine Schoffit : un Rangen puissant et expressif…le coup de cœur de la série !
Alsace Gold R 2019 – Domaine Gross : une macération de 3 cépages sur le Grand Cru Goldert, une cuvée surprenante avec une expression aromatique complexe et une salinité intense en bouche.
Riesling Grand Cru Schlossberg-Cuvée Sainte Catherine 2012 – Domaine Weinbach : un riesling de granit, ouvert et séduisant avec une silhouette très élégante en bouche.
Terroir de schiste, terroir volcanique, terroir calcaire et terroir granitique…4 bouteilles pour donner un aperçu de la diversité alsacienne
Les pinots noirs :
Pinot noir Hélios 2016 – Domaine de l’Agapé : un fruité pur et frais, une bouche longiligne et sapide…un pinot noir qui a fait une forte impression autour de la table.
Pinot noir Les Rocailles 2015 – Domaine P. Ginglinger : un peu fermé (et réduit) à l’ouverture, cette cuvée – l’une de mes préférées en Alsace sur ce cépage – a évolué très favorablement dans le verre pour montrer cette plénitude et cette gourmandise qui la rendent pratiquement irrésistible.
Latricières-Chambertin 2009 – Domaine Rossignol-Trapet : une expression aboutie et une classe folle pour cette quintessence de pinot noir bourguignon…un Grand Cru qui assume pleinement son statut.
Volnay 1°Cru Les Champans 2009 – Domaine J. Voillot : un Volnay concentré et tramé par une structure acide/tannique puissante…le style de J.P. Charlot dans toute sa splendeur.
Duel amical entre Alsace et Bourgogne…avec une très belle impression laissée par les rouges alsaciens qui n’ont pas démérité face aux grosses cylindrées bourguignonnes.
Les rouges du Roussillon :
IGP Côtes Catalanes Espurna 2011 – Domaine Danjou-Banessy : une cuvée 100% cinsault servie à l’aveugle et qui n’a pas manqué de dérouter les dégustateurs du jour, c’est puissant, profond, un poil austère…et somme toute assez loin de l’image qu’on se fait des vins issus de ce cépage.
Côtes du Roussillon Villages Muntada 2016 – Domaine Gauby : une autre grosse référence du Roussillon servie à l’aveugle mais qui s’est goûtée assez difficilement ce soir…débouché bien trop jeune par notre ami Dany, ce grand vin aurait du bénéficier d’un long passage en carafe avant d’être servi. Dommage.
Les deux bouteilles du Roussillon pour mettre un point final à une très belle série de rouges.
Les douceurs : là les souvenirs sont vraiment trop flous pour pouvoir être formulés…j’aurai du cracher un peu ce soir !
Une triplette internationale pour accompagner le dessert...
...et une joyeuse tablée pour une bien belle soirée…merci à Carole et à Dany.
Le restaurant 1er Mets à Annecy
Le 02/08/2020
Pour célébrer comme il se doit la première soirée de mon périple haut-savoyard (et ma première via ferrata de l’année), j’ai choisi de m’offrir un dîner dans un bon restaurant d’Annecy et suite à quelques investigations sur la toile, mon choix s’est porté sur « 1er Mets » une adresse gourmande régulièrement encensée par la presse spécialisée.
Un quartier de la vieille ville d’Annecy…tout près du lac.
Situé dans une petite rue de la vieille ville, cet établissement peut accueillir une vingtaine de convives dans un cadre chaleureux et familial.
Nicolas Mouroux derrière ses fourneaux et son épouse Gaëlle en salle vous proposent des plats cuisinés avec des produits frais et de saison.
L’entrée du restaurant, place Saint Maurice à Annecy…
…et la salle qui peut accueillir une vingtaine de convives.
Pour ce soir, j’ai choisi le « Menu de Saison » en trois temps en commençant bien sûr par une verre de blanc savoyard pour l’apéritif avec une Roussette de Savoie Marestel-Le Verney 2017 du Château de la Mar : un très beau blanc avec une aromatique élégante qui déclines des notes florales et pierreuses sur un fond finement boisé et qui développe un jus équilibré et bien sapide en bouche avec un joli gras et une acidité bien fondue mais dont la présence étire et rafraîchit la finale.
Petites gourmandises pour se mettre en condition : des charcuteries locales et un sablé au beaufort…
…suivies par une crevette au tempura et son accompagnement aigre-doux
Cette Roussette de belle facture a eu un peu de mal à tenir tête aux arômes fumés assez prononcés des charcuteries savoyardes mais s’est bien plu en compagnie du sablé au Beaufort qui a réveillé son expressivité aromatique.
L’accord a été encore plus intéressant avec le tempura de crevette qui a été un partenaire gustatif idéal pour un dialogue de saveurs en parfaite harmonie.
La Savoie jusque dans les couverts
Mon verre de Marestel, n’ayant pas survécu aux deux assiettes apéritives, j’ai décidé d’en reprendre un second pour accompagner la suite de mon repas.
Gravlax de féra du lac d’Annecy et salade asiatique.
Face à ce plat aussi beau que bon, le vin a réalisé un très bel accord régional avec cette féra subtilement parfumée aux épices et aux agrumes qui a fait littéralement « chanter » la roussette
Avec ses saveurs exotiques, la préparation aux légumes a accompagné le poisson d’une façon originale et agréable mais le vin n’a pas tellement apprécié l’assaisonnement (nuoc mam ou sauce soja…) qui a muselé son expressivité.
Poitrine de cochon confite, laque d’épice et garniture de saison.
Après mon récent déjeuner aux « Funambules » a Strasbourg avec une poitrine de cochon mémorable, j’ai sauté sur cette nouvelle occasion de me faire plaisir avec une préparation que j’affectionne particulièrement…et je n’ai pas été déçu !
La poitrine fondante laquée avec une préparation haute en saveur et accompagnée par des légumes travaillés de diverses manières m’a fait vivre un joli moment de plaisir papillaire et contrairement à mon attente le vin blanc a très bien réagi face aux saveurs acidulées et épices de cette pièce de viande…il faut croire que la roussette de Savoie a un potentiel gastronomique dont on ne connait pas encore la valeur !
Et pour finir en beauté :
Le dessert : entremet fromage frais citronné, croustillant de spéculos et abricots rôtis au miel.
J’ai passé un très bon moment dans ce restaurant qui propose une cuisine raffinée et goûteuse présentées des assiettes très esthétiques et assez généreuses.
Le service est rapide et très avenant, les plats qui constituent les différentes étapes du menu sont savoureux…ma seule réserve sera pour la carte des vins qui propose quelques bouteilles intéressantes – notamment en Bourgogne – mais qui devrait faire une place bien plus importantes à la production régionale. Au cours de mes nombreux périples viniques, j’ai rencontré des vignerons savoyards qui travaillaient remarquablement bien et dont les vins mériteraient de figurer sur la carte d’un établissement de ce niveau…les beaux mariages gustatifs réalisés par cette roussette Marestel sur l’ensemble du menu prouvent que ces vins ont un vrai potentiel gastronomique.
Ceci dit, le restaurant « 1er Mets » est une adresse que je ne peux que vous recommander et que je vais de ce pas noter dans la liste des « incontournables » de cette région.
Le restaurant Les Funambules à Strasbourg
Le 20/07/2020
Ma tournée des belles tables de ma région se poursuit avec un déjeuner au restaurant « Les Funambules », une adresse strasbourgeoise récemment récompensée par une étoile Michelin.
C’est un projet qui date de l’époque du confinement et que j’ai eu le plaisir de réaliser dès ma première semaine de vacances (officielles)…à table !!!
La rue Geiler et l’entrée du restaurant « Les Funambules »
Un aperçu de la salle...un décor sobre et élégant.
Le restaurant est dirigé par un trio d’anciens élèves du lycée hôtelier de Strasbourg avec Chloé et Guillaume aux fourneaux et Jean-Baptiste au service des vins.
Formés tous les trois dans des établissements étoilés, ils proposent aujourd’hui une cuisine raffinée et 100% maison ainsi qu’une carte des vins qui fait la part belle aux producteurs en biodynamie et aux adeptes des vinifications sans intrants.
Le menu du déjeuner se décline en 3 plats et celui du dîner en propose un voyage gustatif en 4 ou en 6 étapes.
Mon terrain de jeu du jour avec la petite mignardise apéritive
Pour les vins, le sommelier nous invite à découvrir quelques belles cuvées servies au verre et pour « ouvrir le bal » mon choix se porte sur un VDP des Côtes Catalanes L’Original 2018 de Marc Barriot : un vin frais et appétant qui s’exprime avec une certaine retenue au nez mais qui s’épanouit en bouche avec un joli gras au toucher et une finale tonique qui laisse persister de beaux arômes de citron et d’herbes aromatiques.
Comme son nom l’indique, c’est un vin « original » qui s’exprime avec une certaine discrétion mais qui développe une belle énergie en bouche : très à son aise lorsqu’il s’agit de réveiller les papilles à l’apéritif, il a également montré que des saveurs typées comme celle de ce sablé à l’anchois et au parmesan ne lui faisaient pas peur…y a pas à dire, on trouve vraiment des blancs très intéressants dans le Roussillon.
Pour accompagner l’entrée, mon choix ira vers un Saint Véran 2018 du domaine Ferret : un très joli cru de mâconnais avec un nez sur les fruits blancs frais relevés par une touche finement boisée et une bouche très avenante avec un jus gourmand, un équilibre très tonique et une finale très sapide avec un sillage aromatique sur le citron et la pierre à fusil sur un fond légèrement tannique.
L’entrée : maquereau fumé/brûlé, taboulé et pickles de chou fleur au safran, chou rave mariné au gingembre
Face à cette assiette aux arômes puissants et complexes avec un maquereau (presque cru) à la chair très moelleuse, stimulé par une préparation aux légumes assez épicée, ce Saint Véran a réalisé un accord très étonnant mais très gastronomique : le boisé du vin a été mis en sourdine pour laisser la place à de belles nuances minérales sans laisser de place à ces notes iodées que je retrouve souvent (et que je n’aime pas) lorsque je goûte un chardonnay bourguignon avec un poisson de mer.
Pour accompagner le plat, je me suis laissé tenter par le Côtes du Rhône Flonflons 2018 du domaine La Roche Buissière : un assemblage de syrah (70%) et de grenache (30%) vinifié « nature » qui s’exprime avec une belle spontanéité sur les fruits rouges et les épices orientales et qui développe un jus très gourmand qui respire le soleil tout en gardant un côté bien « glissant » en finale.
Le plat : duo de cochon grillé au barbecue, petite salade de haricots verts à la thaï, condiment ail noir/pruneau
Pour moi, une poitrine de cochon bien préparée est un mets tout à fait irrésistible…autant dire que face à ces morceaux fondants et délicatement caramélisés accompagnés par des légumes riches en saveurs orientales j’ai atteint un sommet de plaisir gustatif.
La cuvée de la Roche Buissière – que je connaissais déjà un peu – a réussi à répondre à ce plat haut en couleurs : si l’accord avec la viande a été évident, ce vin a également très bien tenu face aux saveurs assez « punchy » de la sauce et des légumes…même si ce sont les nuances poivrées du plat qui ont remporté la mise en fin de bouche.
Et pour finir en beauté :
Le dessert : île flottante à la praline rose, sorbet fruits rouges du moment, crème anglaise pistache grillée
J’ai vécu une très belle expérience gustative dans ce restaurant strasbourgeois qui mérite amplement les louanges de la critique gastronomique officielle : un cadre élégant, des assiettes esthétiques, une cuisine novatrice et goûtue, un service diligent et attentionné…que demander de plus !
J’ai aimé l’aspect visuel, le jeu des textures et les saveurs dépaysantes de ces 3 très belles assiettes qui ont composé mon déjeuner du jour…MIAM !!!
J’ai aimé la carte des vins où j’ai retrouvé un bon nombre de vignerons alsaciens que je connais bien comme Rietsch, Rieffel, Mochel, Pfister et bien d’autres…et que dire de cette cuvée « Flonflons » de La Roche Buissière – un domaine que j’ai visité en 2018 – qui nous a prouvé qu’un vin « modeste » mais bien travaillé peut s’accorder parfaitement avec une cuisine très raffinée.
Pour finir, il faut également signaler que ces plats et ces vins sont proposés à des tarifs vraiment accessibles…mais je vous demanderai de ne pas trop le répéter car j’aimerais bien pouvoir trouver régulièrement une petite place dans ce restaurant strasbourgeois.
Le 18/07/2020
Riesling Grand Cru Eichberg 2011
Domaine P. Ginglinger à Eguisheim
Robe : jaune profond avec des reflets presque fluo.
Nez : franc et bien ouvert, notes d’agrumes mûrs et de zestes confits sur un fond craie/vanille très élégant.
Bouche : attaque douce et suave, jus très gourmand structuré par une acidité bien large, finale puissante mais sapide avec une présence saline très marquée.
Après avoir montré un caractère plutôt fougueux dans ses jeunes années – avec une richesse et une minéralité imposantes – ce Grand Cru semble avoir trouvé une belle sérénité après quelques années en cave.
Même si sa générosité initiale reste encore perceptible à l’heure actuelle, on tombe facilement sous le charme de ce riesling qui respire la vie et l’harmonie. MIAM !
Riesling Grand Cru Kastelberg 2008
Domaine Kreydenweiss à Andlau
Robe : jaune très profond avec des reflets vieil or.
Nez : complexe et racé, notes de miel de forêt et de pierre à fusil sur un fond citronné bien frais.
Bouche : attaque vive et cinglante, acidité large et envahissante qui structure un jus fruité très dense, salinité tannique intense, finale longue et vibrante avec de beaux amers minéraux et un sillage aromatique sur l’orange sanguine et la pierre.
Ce Kastelberg qui commence sa phase de pleine maturité, exprime son terroir de schiste avec une force peu commune : on y sent une énergie minérale –presque tellurique – qu’on ne retrouve que rarement dans une bouteille de vin.
Attention, ça claque !
Pinot Gris Eguisheim 2017
Domaine E. Beyer à Eguisheim
Robe : jaune moyen, très belle brillance.
Nez : pur et raffiné, notes de céréales et de fleurs des prés sur un fond minéral/fumé délicat.
Bouche : attaque très paisible avec une matière fruitée assez dense réveillée par acidité qui se positionne progressivement en largeur et une salinité qui monte en puissance, finale sapide avec de très beaux amers minéraux.
Même si je pense l’avoir débouché un peu trop tôt (comme d’habitude !), ce pinot gris né sur les coteaux d’Eguisheim s’exprime dès aujourd’hui avec une élégance et une classe remarquables.
Voilà un vin qui confirme que lorsqu’il est travaillé par un bon vigneron, ce cépage peut engendrer de très grands vins secs en Alsace. MIAM !
Pinot Gris Barriques 2013
Domaine Ostertag à Epfig
Robe : jaune moyen, très belle brillance.
Nez : discret et classieux avec de discrètes évocations florales sur un fond fumé/épicé très délicat.
Bouche : attaque franche, acidité qui borde la langue en centrant un jus fruité très élégant, toucher sensuel avec un joli gras, finale salivante avec des amers nobles et de légères nuances fumées.
Même s’il doit sa réputation à ses rieslings du Muenchberg et du Fronholz, André Ostertag est un vrai magicien lorsqu’il s’agit de vinifier le pinot gris : un jus gourmand mais parfaitement équilibré et un boisé dosé avec une grande subtilité…quelle belle bouteille !
Alsace Ambre 2016
Domaine P.H. Ginglinger à Eguisheim
Robe : jaune clair avec des reflets métalliques.
Nez : ouvert et flatteur, palette fruitée bien mûre complétée par de belles notes d’épices douces et un boisé délicat
Bouche : attaque nette et précise, matière ample avec du gras, acidité vive et longue qui tient solidement la structure, salinité déjà bien marquée, finale digeste avec un beau sillage boisé/vanillé.
Cet assemblage de pinots auxerrois et de pinots gris, vinifié et élevé en fûts de chêne, nous fournit une preuve supplémentaire que les pinots alsaciens peuvent être travaillés sous bois et donner naissance à de très belles cuvées comme cet « Ambre » élaboré par Mathieu Ginglinger…à l’aveugle, j’étais parti sur un grand Pouilly Fuissé, c’est dire !!!
Saint Véran La Bonnode 2016
Domaine La Soufrandière à Vinzelles
Robe : jaune clair avec des éclats or pâle.
Nez : discret et raffiné, notes de fruits blancs, de céréales et d’herbes à infusion (mélisse, verveine) sur un fond pierreux déjà bien marqué.
Bouche : attaque assez douce, acidité vive et large qui monte rapidement en puissance pour tenir fermement un jus fruité d’une grande pureté, présence saline très sensible, finale très tonique marquée par de belles évocations minérales
Cette grande parcelle exposée au levant et située sous la roche de Vergisson, permet aux frères Bret d’enrichir la gamme de la Soufrandière par une cuvée de Saint Véran de toute beauté.
Elevé durant 11 mois en pièces et durant 6 mois en cuve, ce Saint Véran est une vraie petite pépite vinique. MIAM !
Crozes Hermitage Circé 2018
Domaine Betton à La Roche de Glun
Robe : jaune clair avec des éclats argentés.
Nez : riche et charmeur, notes de fleurs et d’abricot frais sur un fond boisé/vanillé très élégant.
Bouche : charnue et très suave avec un joli gras et un centre assez doux, structure acide large et stimulante qui donne beaucoup de tonus à l’ensemble, finale salivante avec quelques amers et un beau sillage balsamique et fruité.
Les rangs de marsanne situés sur la colline de l’Hermitage (juste à la limite de l’appellation), permettent à Christelle Betton de nous gratifier d’une cuvée pleine d’énergie et de gourmandise qui se goûte déjà très bien aujourd’hui même si je pense qu’elle peut encore se bonifier en cave. MIAM !
Côte de Brouilly Les Griottes de Brulhié 2017
Château Thivin à Odenas
Robe : rubis sombre et dense avec un fin liseré violine
Nez : intense et complexe, notes fruitées à l’ouverture (prune, cerise acidulée), puis belles nuances pierreuses, fumées et épicées ;
Bouche : matière concentrée structurée par une acidité vive et envahissante, tanins très soyeux, finale longue et profondément minérale.
Née sur un sol de « roches bleues » cette superbe cuvée de Côte de Brouilly nous offre une interprétation haute en couleur de ce grand terroir du Beaujolais…un vin « volcanique » proposé par un domaine qui fait référence sur cette appellation.
Charmes Chambertin 2008
Domaine Castagnier à Morey Saint Denis
Robe : grenat moyen avec une frange orangée
Nez : discret et très complexe, notes de griotte acidulée, de feuille de cassis, de poivre noir, d’écorce et de graphite
Bouche : attaque vive, silhouette plutôt anguleuse, jus assez dense et trame tannique bien mûre, finale longue et sapide, retour des notes épicées et minérales (graphite).
Marqué par cette acidité très vive qu’on retrouve régulièrement sur les rouges bourguignons de ce millésime, ce Grand Cru trouve un très bel équilibre grâce à un jus fruité bien concentré…bien évidemment ça reste du 2008 mais c’est vraiment bon !
VDP du Mont Baudile Le Grenache du Badaïre 2017
Domaine Supply-Royer à Arboras
Robe : très sombre, presque noire avec une fine frange rubis
Nez : complexe et bien typé « sud », notes de réglisse, de cacao amer et d’herbe de garrigue.
Bouche : matière très charnue, solidement charpentée mais d’une parfaite gouleyance, tanins fondants, finale parfaitement digeste avec un très beau sillage épicé et boisé.
Ce grenache gorgé de soleil et d’effluves de garrigue se livre dès aujourd’hui avec une facilité déconcertante sans pour autant cacher ses dispositions pour la garde…bref, c’est un vin sudiste comme j’aime. Merci Eric !
Languedoc Montpeyroux Cuvée Aupilhac 2014
S. Fadat à Montpeyroux
Robe : très sombre, presque noire avec une fine frange grenat.
Nez : ouvert et complexe, notes de prune, de pêche de vigne et d’herbes de garrigue.
Bouche : attaque très douce, jus acidulé assez consistant, tanins fins et fondants, finale sapide avec des amers nobles et un sillage sur la groseille et les épices douces.
Avec son aromatique très « punchy » et son équilibre bien tonique, cet assemblage dominé par la syrah (complété avec mourvèdre et carignan) et élevé sous bois (barriques et foudres), nous prouve que l’excès de chaleur n’est pas une fatalité pour ces vins du sud. Quelle belle bouteille mes amis !
Reprise de mes promenades sur les terroirs classés alsaciens.
Réunion de fin de saison du club AOC - Programme 2020/2021
Le 16/07/2020
Après un calendrier 2019/2020 bouleversé par l’épidémie de Covid, le club AOC a terminé sa saison par une petite réunion conviviale pour établir le programme des dégustations pour 2020/2021.
Pas de commentaires mais quelques photos souvenirs :
Les gourmandises qui vont accompagner les bouteilles…
…et une première série de blancs : crémant « Nature », un muscadet « houblonné », un vin orange et un sauvignon classique…ça commence « fort » !
On revient vers des cuvées plus classiques : Alsace, Vallée du Rhône et Bourgogne
Les blancs comme les rouges sont servis à l’aveugle…
Une partie des rouges dégustés ce soir (pas de photo pour les autres bouteilles…la fatigue !)…
…et une petite bulle champenoise pour finir
Une soirée conviviale avec quelques jolies bouteilles d’Alsace, de Bourgogne, de la Vallée du Rhône et d’ailleurs, en attendant la reprise de nos activités œnophiles en septembre…merci à tous ceux qui ont contribué à sa réussite.
Pour info : si vous êtes intéressés pour participer aux sessions de dégustation du club, vous pouvez prendre contact avec moi.
PROGRAMME AOC 2020-2021
septembre Soirée inscription pour la saison 20/21
octobre Blancs de Chassagne Montrachet - Pinots noirs signés « Schmitt »
novembre Condrieu - Rouges d’Auvergne
décembre Des jeux et des vins...
janvier Blancs d’Auxey Duresses et de Saint Romain - Rouges de Tasmanie
février Pinots blancs alsaciens - Rouges de Monthélie
mars Blancs de Pessac Léognan - Rouges du Jura
avril Rieslings de granit et rieslings de calcaire - Cot ou Malbec : duel France – Argentine
mai Sortie chez un vigneron
juin Blancs de Pouilly-Fumé et de Sancerre - Rouges de Calce
Le restaurant Utopie à Strasbourg
Le 09/07/2020
Après la lecture d’un article des Dernières Nouvelles d’Alsace relayé par FB, j’ai eu envie de découvrir cette nouvelle adresse gourmande nichée au cœur de la capitale alsacienne à quelques pas du quartier de la Petite France.
La petite rue des Dentelles à Strasbourg…
…et l’entrée du restaurant « Utopie »
Située dans une ruelle piétonne « Utopie » est un charmant petit restaurant qui propose une cuisine de saison avec un menu unique préparé « maison » par Tristan Weinling, un jeune chef qui a fait ses « classes » en compagnie de quelques grands noms de la gastronomie française, notamment Pierre Gagnaire et Jean Imbert.
Dans une salle pouvant accueillir une petite quinzaine de convives et sur la petite terrasse d’été, Camille Besson assure le service des plats et des vins avec une parfaite maîtrise.
Le soir le menu est proposé en 6 temps et à midi en 3 temps « modulables » en fonction de l’appétit…c’est parti pour les 3 temps de midi !
Pour l’apéritif et pour accompagner l’entrée j’ai choisi un verre de la cuvée Le Veilleur de Nuit 2018 de la Cave de Turckheim : un edelzwicker charmeur à souhait, avec une expression fruitée avenante sur l’abricot mûr et la banane, un équilibre très suave en bouche et une finale bien gourmande quoique un peu trop mollassonne à mon goût.
En entrée : un pâté en croûte maison, chou fleur et pickles.
Même s’il manquait un peu de punch pour bien réveiller les papilles à l’apéritif, le vin a très bien tenu face au pâté en croûte et à son accompagnement : le goût très délicat et la texture souple du pâté en croûte se sont accordés presque ton sur ton avec le côté « friandise » de cet edelzwicker classique mais fort bien travaillé.
Pour accompagner la suite de mon repas, j'ai choisi de suivre le conseil de Camille Besson qui m'a proposé un Saumur blanc L’ingénue 2018 du domaine des Varinelles : un nez complexe et avenant avec de belles notes de chair de poire et de fleurs des prés sur un fond finement balsamique, une bouche qui présente une chair assez consistante avec un joli gras mais un équilibre très sec et une finale vive, salivante et délicatement boisée.
Le plat : truite et courgettes au beurre blanc
A chaque fois que je déguste un chenin ligérien, je tombe sous le charme de ce cépage incroyable qui fait des merveilles sur ces coteaux des bords Loire et ce n’est pas cette jolie cuvée de Saumur blanc proposée ce jour pour accompagner mon plat principal qui va me faire changer…
Face à cette assiette aux saveurs estivales, le vin a réalisé un accord quasi parfait : le chenin s'épanouit toujours face à des préparations au poisson comme ce filet de truite cuit à l’unilatérale mais il aujourd'hui il a montré qu'il sait aussi apprécier la compagnie de ces légumes parfumés au basilic qui lui ont donné beaucoup de ressort tout en exaltant ses arômes balsamiques…MIAM !
Pour terminer en beauté : une tarte Tatin, caramel et thym citron
« Utopie » est probablement la dernière en date de ces belles adresses gourmandes dont le réseau s’étoffe de jour en jour dans le centre de Strasbourg encore largement envahi par des restaurants attrape touristes.
C’est un projet fondé sur l’envie de partager le plaisir des bonnes choses tout en proposant des produits locaux sourcés avec une grande exigence. Bravo !
Les assiettes sont bien présentées, les cuissons justes et les assaisonnements dosés avec finesse…c’est tout bon !
La carte des vins est très courte, notamment en Alsace – beaucoup de vins de la Cave de Turckheim et quelques références du domaine Hering – mais on y trouve quelques jolies quilles comme ce saumur blanc qui a parfaitement accompagné mon plat.
Bref, cet estaminet caché dans la Petite Rue des Dentelles qui propose un menu de midi de belle facture et avec un rapport prix/plaisir très avantageux, mérite vraiment qu’on s’y arrête…à bon entendeur !
Le restaurant Au Moulin de La Wantzenau
Le 05/07/2020
Pour cette première sortie post-confinement dans un restaurant, ma mère a eu envie de s’attabler dans cet établissement qui symbolise depuis de longues années cette belle tradition gastronomique qui fait la fierté de La Wantzenau…le village où j’ai grandi et où le club AOC organise ses sessions de dégustation.
A midi, le restaurant « Au Moulin » propose notamment une formule de menu baptisée « La table du meunier » servi en trois temps avec entrée-plat-dessert.
La grande salle du restaurant avec une vue sur la terrasse
Pour accompagner les petites gourmandises apéritives et l’entrée j’ai choisi un verre de muscat d’Alsace 2018 du domaine Blanck : un vin charmeur avec une expression aromatique classique sur les fleurs et le raisin frais, en bouche le jus est vif avec un joli gras et la finale tonique et salivante à souhait réveille les papilles.
Le velouté froid aux petits pois et à la menthe, la mousse de carottes aux épices et le pain au lard maison servis avec l’apéritif ont accompagné le vin avec facilité.
Le muscat a beaucoup aimé les saveurs douces et végétales des préparations aux légumes. La bouchée de pain au lard a joué sur un registre plus classique pour réaliser un accord qui sentait bon l’Alsace.
L’entrée : une salade aux herbes et légumes tièdes, gambas et magret de canard laqués
Cette salade généreuse qui marie des goûts et des textures avec élégance et douceur, a offert au muscat une nouvelle opportunité pour montre sa belle polyvalence gastronomique. MIAM !
Pour le plat principal nous choisissons de goûter la Quenelle de Brochet à l’Oseille et parmi les vins proposés par une sommelière passionnée qui connaît son sujet, je choisis un verre de Saint Romain 2017 du domaine Christophe Buisson : nez d’une grande finesse avec des notes de fruits blancs soutenues par une touche boisée/épicée délicate, bouche droite avec une gras élégant, finale fraîche avec un retour agréable sur les épices.
La photo prise avec mon téléphone (appareil photo oublié) n’étant pas présentable, vous ne verrez donc pas cette assiette généreuse avec deux belles quenelles baignant dans une sauce à l’oseille légèrement acidulée...et qui s’est remarquablement bien mariée avec ce joli chardonnay de la Côte de Beaune…une quenelle de poisson de rivière et un bourgogne blanc, c’est un coupe très classique mais également l’assurance d’une belle harmonie gustative.
Et comme j’ai raté la photo du plat, je vous propose celle du dessert…
L’assiette de dessert : un dôme cassis et un sorbet au poivre de timut
C’est au restaurant « Au Moulin » que nous avons pris l’habitude de célébrer un grand nombre d’évènements familiaux – le dernier pour les 90 ans de ma mère ayant été reporté pour cause de pandémie – et c’est là aussi que le club AOC a fait une soirée dégustation en 2017.
Bref c’est une table que je fréquente assez régulièrement mais je n’avais encore jamais testé la « Table du Meunier » jusqu’à aujourd’hui et je dois dire que cette formule m’a particulièrement séduit : un cadre magnifique, un service rapide et précis, des plats généreux et goûtus, une très belle offre vinique au verre et en bouteille, présentée par une sommelière enthousiaste (il faut savoir que Philippe le patron est également un grand amateur de vin) et le tout proposé à un prix vraiment accessible…Bravo !