Articles de pierre_radmacher

Petits repas entre bons vivants - Décembre 2019

Par Le 23/12/2019

Ce petit compte-rendu est destiné à partager avec vous un instant de convivialité où quelques bouteilles ont été débouchées et dégustées sans prises de notes : les commentaires sont rédigés à postériori en se basant sur des sensations en mémoire et (si possible) sur une nouvelle dégustation des fonds de bouteilles…à table !


Apéritif : crème de buttenut à l’huile de noix et rillettes de thon au curcuma

Pfalz Riesling Grosse Lage Forster Jesuitengarten-Spätlese 2013 – Von Bassermannn-Jordan : nez riche et complexe, notes de fruits jaunes bien mûrs (abricot, mirabelle) et d’ananas frais, bouche généreuse avec un centre bien moelleux, développement aromatique intense, acidité large et assez envahissante qui rafraîchit progressivement la finale qui se prolonge avec de beaux arômes fruités et épicés.
Wachau Riesling Ried Loibenberg-Federspiel 2013 – Knoll : nez qui laisse deviner une petite déviance liégeuse – largement confirmée après quelques heures d’ouverture – matière longiligne, structure très élégante, équilibre sec, finale qui révèle de belles nuances minérales…mais toujours un peu de liège !

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Le défaut de bouchon qui brouille l’expression du riesling de Knoll est d’autant plus regrettable que la matière était vraiment belle avec un équilibre droit et minéral très classe alors que le riesling du Palatinat s’est livré avec une spontanéité gourmande tout à fait réjouissante même si la fin de bouche nous rappelait le millésime et ses acidités souvent redoutables.
Avec l’élimination du riesling autrichien il n’y a pas eu de match en ce qui concerne les accords mais le riesling du « Jesuitengarten » a fait le job sans faillir : après un accord évident sur la douceur et l’onctuosité avec le velouté au butternut, le vin a démontré son caractère en tenant très bien sa place à côté saveurs plus intenses de la préparation au thon…décidément ces petites friandises allemandes ont vraiment de la ressource !


Entrée : noix de saint jacques et velouté petits pois-menthe

Chablis Grand Cru Vaudésir 2012 – Domaine Buisson-Charles : nez intense et charmeur, notes de chair de fruits blancs bien mûrs, de miel millefleurs sur un fond crayeux, bouche juteuse avec une acidité large et mûre, finale assez généreuse où on devine de belles nuances salines et iodées
Puligny-Montrachet 1° Cru Les Combettes 2012 – Domaine F. Carillon : nez discret, palette balsamique (résine, zeste) et minérale (pierre chaude), notes florales délicates à l’aération, bouche concentrée avec un équilibre tonique, finale sapide avec de beaux amers et un retour minéral persistant.

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A côté d’un Puligny Combettes qui s’exprime avec un classicisme d’école – droit, profond et minéral – le Vaudésir qui a été élevé dans une cave murisaltienne bien connue, nous fera patienter jusqu’à la finale pour dévoiler la salinité caractéristique de son terroir.
Si en dégustation pure, c’est certainement le Puligny qui a fait la plus belle impression, face au plat qui alliait des saveurs végétales et légèrement mentholées avec des effluves marins pas trop marqués, j’ai trouvé que le Chablis était bien plus à sa place. Comme souvent, au contact des saint jacques, le chardonnay beaunois a fait apparaître ces saveurs iodées que je n’aime pas beaucoup…je pense qu’un poisson de rivière ou une volaille à la crème l’auraient bien mieux accompagné.


Plat : foie gras d’oie de la maison Hirsch de La Wantzenau

Château d’Yquem 1988 : nez ouvert et d’un raffinement extrême, palette évolutive et très complexe, citron confit, mandarine, vanille, cannelle…sur un fond délicatement balsamique (résine, cèdre), attaque bien franche, liqueur suave et concentrée, soutenue par une acidité bien en place, finale parfaitement digeste avec une persistance aromatique d’une longueur magistrale, retour des notes d’agrumes confits, d’épices, de caramel, de raisin de Corinthe…

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La « star » de ce déjeuner s’est vraiment montrée à la hauteur de nos attentes : mon premier Yquem a été un 86, grandissime bouteille et souvenir impérissable qui date de l’époque de mes premiers pas dans le monde des grands vins, et depuis j’ai dégusté 5 ou 6 autres millésimes (de mémoire : 1985, 1987, 1991, 1999, 2001, 2015…et j’en oublie peut-être) sans pour autant retrouver l’intensité de cette première émotion.
Il a fallu attendre cette rencontre avec un 88 dans la force de l’âge en compagnie de quelques fins dégustateurs pour revivre ces instants magiques.
En ce qui concerne l’accord, j’ai choisi d’organiser un  mariage classique mais inratable avec foie gras d’oie de la maison Hirsch…comme au début des années 90 pour l’Yquem 86. MIAMMMMM !!!


Plat : bœuf mijoté à la provençale – purée maison

Clos de Vougeot Musigni 2014 – Domaine Gros frère et sœur : nez racé et complexe, notes de petits fruits rouges, de rose fanée, de bois de réglisse sur un fond très légèrement fumé/torréfié, bouche longiligne mais avec une chair bien consistante, acidité centrée et trame tannique caressante, finale longue, digeste et appétante.
VDP de l’Hérault Domaine de la Grange des Pères 2011 : nez complexe, fruits noirs confits, prune bien mûre, herbes de garrigue et une petite pointe alcooleuse, bouche assez puissante mais équilibre élégant et digeste, finale bien fraîche avec une belle persistance fruitée et réglissée.

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Malgré sa jeunesse et un millésime réputé difficile, le Clos de Vougeot m’a étonné et séduit – comme toute notre tablée d’ailleurs – par cette finesse et cette classe incomparables qui caractérisent les grands crus de Bourgogne bien nés et bien travaillés.
A côté de ce modèle d’élégance, le vin de la Grande des Pères a relevé le défi en assumant pleinement son origine sudiste mais sans tomber dans la caricature d’une expression trop exubérante et d’une richesse excessive.
Face au plat, aux saveurs méridionales la Grange a joué en terrain conquis pour réaliser un accord régional évident…efficace mais un peu convenu.
Malgré l’impression de finesse qu’il dégageait lors de la dégustation préliminaire, le Clos de Vougeot a montré qu’il avait de vraies ressources gastronomiques en s’accordant parfaitement avec les saveurs du plat tout en réussissant à garder la main en finale…très grand vin !

Réflexions sur l'Alsace et ses vins par André Ostertag

Par Le 22/12/2019

Un grand vigneron alsacien qui nous propose une analyse d'une grande lucidité sur le vignoble alsacien : ne ratez pas ces 30 minutes de culture et de sagesse.

CLIC

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Pierre

Les vins du mois de novembre 2019

Par Le 18/12/2019

Riesling Stein 2016
Domaine Rietsch à Mittelbergheim

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Robe : jaune clair, limpide et lumineux.
Nez : intense et complexe, notes d’orange amère, de zestes confits, de vanille et d’épices douces.
Bouche : ample et consistante, acidité vive et rayonnante, finale salivante avec une salinité intense et de beaux amers minéraux.
Né sur les pentes calcaires du Stein, ce riesling qui a bénéficié d’un élevage sur lies de 29 mois montre un profil à la fois gourmand et profondément minéral.
Elaborée sans sulfites ajoutés (18 mg de SO2 total au final) cette cuvée parfaitement en place nous prouve une fois encore qu’on peut faire de très grands vins sans SO2.
Bravo Jean-Pierre !


Savoie Tonnerre de Grès 2018
Domaine Curtet à Motz

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Robe : jaune pâle, brillant avec des bords très clairs.
Nez : discret mais d’une remarquable pureté, palette florale et minérale qui évoque l’eau de roche, petites nuances de miel et de pollen.
Bouche : attaque très suave, milieu de bouche qui donne une impression de rondeur, tension acide qui monte en puissance progressivement, finale étirée avec de la salinité et des amers nobles.
Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, 2018 a été un millésime assez compliqué du côté de la Chautagne avec des vignes de jacquère et d’altesse qui ont souffert de la sécheresse et produit trop peu de raisins pour permettre l’élaboration des 2 cuvées habituelles
Marie et Florian Curtet ont décidé de produire cette unique cuvée « Tonnerre de Grès », un superbe vin blanc résultant d’une situation de pénurie gérée à merveille par deux jeunes vignerons savoyards très prometteurs. MIAM !


Pouilly Vinzelles Les Quarts 2011
Domaine de La Soufrandière à Vinzelles

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Robe : jaune clair avec des éclats argentés
Nez : discret et raffiné avec une palette complexe sur l’amande fraîche, la craie humide et les herbes aromatiques.
Bouche : attaque franche, matière consistante équilibrée par une acidité vive et bien large, présence saline qui donne une impression de fine tannicité, finale longue et tendue.
Après une dégustation récente qui m’a laissé un peu perplexe – c’était cet automne à Hurigny avec un magnum de cette même cuvée – j’ai eu envie de regoûter ce vin pour voir si mes impressions un peu négatives allaient se confirmer…
Fort heureusement cette bouteille m’a pleinement rassuré et j’y ai retrouvé cette grande cuvée de Vinzelles – futur 1° cru dans cette appellation – telle que je l’ai toujours aimée…bref, c’est super bon !


Chassagne-Montrachet 1° Cru Les Macherelles 2011
Domaine F. Carillon à Puligny

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Robe : jaune franc, très lumineux
Nez : complexe et racé, note de fruits blancs mûrs, de verveine et de citronnelle sur un fond minéral bien crayeux.
Bouche : matière pleine et bien charnue structurée par une puissante minéralité, toucher gras mais équilibre très droit, finale marquée par une belle présence saline et des amers nobles.
Ce premier cru de Chassagne vinifié par François Carillon exprime aujourd’hui la plénitude d’un beau terroir bourguignon : complexité, texture et trame minérale très profonde...il y a tout ce que j’attends d’un grand blanc de la Côte de Beaune !


Pinot Noir V 2016
Domaine Muré à Rouffach

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Robe : rubis sombre avec des bords tirant sur le roux
Nez : frais et spontané avec une palette fruitée (groseille, mûre) et florale (violette, pivoine).
Bouche : attaque souple, matière longiligne et bien déliée, tanins veloutés, finale sapide avec un retour floral persistant.
Ce futur Grand Cru de pinot noir nous a régalés par son expression aromatique ouverte et séduisante tout en développant un jus gourmand et bien structuré.
Ce 2016 qui semble déjà bien en place nous permettra d’attendre les 2015 ou 2017 qui auront probablement besoin d’un peu plus de temps pour s’affirmer pleinement.


Nuits Saint Georges 1°Cru Les Pruliers 2013
Domaine Chicotot à Nuits Saint Georges

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Robe : rubis clair, lumineux
Nez : discret mais très charmeur, il s’ouvre sur des notes de fruits rouges avant que l’aération révèle une palette plus complexe sur la violette et les épices.
Bouche : attaque franche, bouche très élégante avec une matière dense tenue par une acidité large et une maille tannique bien mûre, finale longue et salivante avec de belles nuances minérales et fruitées.
Un peu trop fougueux dans sa prime jeunesse, ce premier cru de Nuits a profité de ces quelques années de garde pour patiner sa matière puissante et solidement charpentée : l’expression aromatique s’est affinée et l’acidité initialement un peu mordante s’est bien fondue dans le jus fruité.
C’est aujourd’hui un très beau vin de gastronomie qui se plaira en compagnie d’un plat mijoté comme un bœuf bourguignon ou un gigot d’agneau aux épices.

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Le traminer 59 du domaine Beyer : une peu d’or en carafe servi au restaurant « La Taverne Alsacienne » en novembre 2019.

La Villa Sepia présente ses vins à Strasbourg

Par Le 06/12/2019

 

Comme leurs vins se trouvent actuellement sur la carte du restaurant strasbourgeois « Le Botaniste », Frédéric et Catherine Albert ont décidé de faire une petite visite dans la capitale alsacienne pour y présenter leur production vinique
Frédéric Albert, qui est tombé un peu par hasard sur mon site internet, m’a gentiment invité à venir le rencontrer dans ce restaurant (que je ne connaissais pas d’ailleurs…) pour découvrir ses vins.
Bon, il fait froid, c’est le marché de Noël, Strasbourg est en état de siège…mais je suis toujours prêt au sacrifice lorsqu’il s’agit de boire un coup !

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Le restaurant « Le Botaniste », rue Thiergarten à Strasbourg

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Frédéric et Catherine Albert font goûter leurs différentes cuvées à une partie de l’équipe du restaurant en discutant des accords possibles avec les mets proposés à la carte ce soir.

Crée en 2011, ce domaine situé sur la commune de Montblanc exploite 4 hectares de vignes de carignan, syrah, grenache et viognier.
Les vignes de la Villa Sepia sont cultivées en biodynamie et les vins sont travaillés de façon naturelle et élevés exclusivement en cuves.

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La gamme complète de la Villa Sepia exposée sur le bar du restaurant « Le Botaniste »

A l’heure actuelle, le domaine élabore une gamme de 8 vins d’appellation I.G.P. Côtes de Thongue : 2 vins blancs – Lunatick (100% viognier) et Poetick (100% terret) – 4 vins rouges – Artistick (100% grenache), Enigmatick (grenache + carignan), Charismatick (100% carignan), Magnetick (100% cabernet sauvignon) et Galactick (syrah + grenache + carignan) – et un Carthagène baptisé Meetick.

Cette brève rencontre avec ces vignerons du sud, m’a permis de déguster une série très cohérente de vins naturels élaborés avec une grande maîtrise et révélant un très beau niveau qualitatif.
Je n’ai pas pris le temps de prendre des notes détaillées mais l’adresse de ce domaine est enregistrée dans mon calepin et le rendez-vous pour une visite au printemps prochain est d’ores et déjà convenu…affaire à suivre !

Le Maufoux à Beaune - 2019

Par Le 29/11/2019

Après 3 repas successifs dans des restaurants, j’avais décidé de faire « maigre » pour la dernière journée de mon pèlerinage en Bourgogne mais lorsque Patrick Essa m’a proposé de l’accompagner à Beaune pour un déjeuner en compagnie de son épouse et Thomas Noël, le caviste avec qui j’ai partagé ma dégustation au domaine Buisson-Charles, j’ai vite oublié ma bonne résolution du matin…direction « Le Maufoux » pour un joli moment de convivialité et de gourmandise.

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La salle de restaurant du Maufoux et la cuisine en « open space »

Mon menu du jour :

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Les escargots qui grésillent sous les herbes aromatiques...

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…et une cassolette d’œufs meurette largement recouverts d’une râpée de champignons d’automne.

Si la carte des mets est assez courte – 3 entrées, 3 plats et 3 desserts – la carte des vins est hallucinante...je ne vais pas la décrire en détail mais si vous êtes curieux rendez vous sur le site du restaurant (CLIC)…et vous verrez que je n’exagère pas !

Le premier vin choisi par Thomas Noël est un Chassagne Montrachet 1° Cru Les Chaumées 2016 de Caroline Morey : un nez expressif sur les fruits blancs, le tilleul sur un fond boisé assez présent, matière ample avec un gras sensible, finale riche avec un sillage épicé/vanillé.
Le second vin choisi par Patrick Essa est un Châteauneuf du Pape Clos des Papes 2016 : un fruité pur et complexe au nez, une bouche opulente mais tenue par une structure acide tannique très solide, finale puissante mais parfaitement digeste.

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« Le Maufoux » qui se présente comme « le p’tit bistrot du Soufflot » propose une cuisine joliment teinté de tradition bourguignonne que les convives sont invités à déguster en compagnie d’une bouteille choisie sur une très belle carte de vins constituée avec la complicité du sommelier du Soufflot.
Des assiettes généreuses et goûteuses et une remarquable collection de flacons proposés à des prix ultra-raisonnables…voilà une adresse incontournable pour tout œnophile de passage en Bourgogne.
Mille mercis à Kate et Patrick de m’avoir invité à découvrir cette jolie table

Les vins du mois d'octobre 2019

Par Le 22/11/2019

Gewurztraminer Grand Cru Altenberg de Bergbieten-Les Jardins d’Aurélien 2008
Domaine R. Schmitt à Bergbieten

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Robe : jaune franc avec des éclats dorés.
Nez : fin et complexe, notes d’agrumes confits, de gelée de coing, de caramel, de poivre blanc…
Bouche : attaque franche, matière ample et consistante structurée par une acidité minérale bien large, finale très digeste ace des amers nobles et un beau retour aromatique sur le mile et les épices.
Ce gewurztraminer qui vient de passer sa première décennie se livre à la dégustation en développant un jus riche mais parfaitement équilibré et une expression aromatique d’une incroyable complexité.
L’Altenberg de Bergbieten est un terroir capable d’engendrer de très belles cuvées de gewurztraminer et cette belle bouteille qui semble atteindre tout doucement son plateau de maturité optimale nous en apporte une preuve très convaincante.


Chablis 1° Cru Montmains 2014
Domaine Besson à Chablis

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Robe : jaune clair, très lumineux.
Nez : ouvert et bien typé, notes de beurre frais, d’agrumes (citron, pamplemousse) et de coquille d’huitre.
Bouche : attaque vive, matière tendue par une maille acide/minérale très puissante, finale profondément saline avec un sillage citronné et iodé.
Avec sa belle complexité aromatique et sa présence en bouche imprégnée par une minéralité imposante, ce Montmains 2014, nous présente une très belle version d’un premier cru de Chablis.
C’est un vin bien en place qui fera merveille à table en compagnie de produits de la mer mais qui pourra encore tenir quelques années en cave.


Meursault Les Tessons 2010
Domaine Buisson-Charles à Meursault

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Robe : jaune pale avec des éclats argentés.
Nez : fin et racé, notes de fruits blancs frais (poire, coing) et d’herbes aromatiques (basilic, menthe poivrée) sur un fond minéral (pierre à fusil et craie).
Bouche : matière consistante structurée par une acidité large et bien mûre, équilibre parfaitement balancé, finale tonique marquée par une minéralité « envahissante ».
Ce meursault qui a attendu 9 années en cave s’exprime aujourd’hui avec une classe tout à fait exceptionnelle : un jus d’une pureté absolue et une présence minérale qui m’a fait penser à un 1° Cru de Puligny (du style « Perrières »).
Un beau millésime, un terroir qualitatif et un grand vigneron…un trio gagnant pour élaborer un grand vin !


Bergerac L’Extase 2014
Domaine de l’Ancienne Cure à Colombier

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Robe : jaune citron bien clair avec de beaux reflets argentés.
Nez : discret et raffiné, notes d’amande fraîche, de fleurs et de fruits blancs sur un fond finement boisé.
Bouche : attaque franche, jus consistant avec une texture bien grasse mais équilibre assez vif, finale digeste avec quelques amers nobles et un retour aromatique sur les fruits secs (noisette, amande).
Cet assemblage de cépages typiques du sud-ouest (40% sauvignon + 20% sémillon + 20% muscadelle + 10% ondenc) complété par 10% de chenin, a été conçu pour donner une image très séduisante d’un blanc de Bergerac : il y a une belle expression aromatique mise en valeur par un élevage raffiné et une présence en bouche pleine d’énergie...bien sûr, ça reste un vin un peu « technique » mais c’est diablement efficace !


Pinot Noir 2017
Domaine R. Schmitt à Bergbieten

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Robe : rubis moyen avec une fine frange rose.
Nez : discret mais très engageant, notes de fruits rouges frais sur un fond légèrement poivré.
Bouche : attaque franche, jus plein et très gourmand, structure sphérique, charpente acide solide mais bien intégrée, finale légère et sapide.
Ce pinot noir 2017 débordant de fruit se livre à la dégustation sans faire de manières avec son jus fruité gouleyant et aromatique.
Avec des versions 2015 et 2016 tout aussi réussies, Julien Schmitt réalise là un joli triplé gagnant sur ce cépage. Bravo !


Pinot Noir Eguisheim 2017
Domaine Emile Beyer à Eguisheim

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Robe : rubis clair avec des bords rose pâle.
Nez : expression très complexe, notes fruitées (griotte et baies de cassis) et épicées sur un fond joliment réglissé.
Bouche : attaque suave, jus en demi-corps très gourmand tenu par une acidité large et mûre, finale fraîche et sapide avec de beaux amers minéraux.
Cette cuvée de pinot noir placée au milieu de la gamme de rouges du domaine Beyer – entre la cuvée « Tradition » et la cuvée « Sundel » – est déjà bien en place à l’heure actuelle mais donnera surement encore plus de plaisir dans quelques années : c’est une bouteille qui réjouira l’hédoniste impatient comme l’amateur de vins de garde.


Pinot Noir Rubis 2016
Domaine P.H. Ginglinger à Eguisheim

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Robe : rouge cerise avec une fine frange violine.
Nez : expressif et séduisant sur les fruits rouges bien mûrs avec de fines nuances florales (pivoine) et un léger fumé.
Bouche : chair généreuse et puissamment structurée, jus fruité bien mûr mais équilibre tonique, finale digeste et appétante.
Avec son aromatique complexe - assez "bourguignonne au demeurant - et sa matière plus élancée que les 2 vins de 2017, ce pinot noir se déguste remarquablement bien à l'heure actuelle mais semble encore disposer des ressources pour se bonifier dans les années à venir.

Cette cuvée "Rubis" vinifiée par Mathieu Ginglinger constitue avec "Les Rocailles" de Michel Ginglinger et le "Sundel" de Christian Beyer, mon tiercé gagnant des grands pinots noirs d'Eguisheim.

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Couleurs d’automne à Mercurey en octobre 2019.

Le Bistrot à Chalon sur Saône - 2019

Par Le 19/11/2019

Après un premier dîner très réussi en 2018, j’ai eu envie de revenir passer une soirée dans ce restaurant situé sur l’île Saint Laurent de Chalon sur Saône…rien de tel qu’une belle table pour terminer en beauté une journée dans le vignoble bourguignon !

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La Sâone et Chalon la nuit…

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…et la rue de Strasbourg où on trouve quelques belles tables…

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…comme ce joli « Bistrot » que je retrouve avec grand plaisir cette année. 

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Je ne sais pas pourquoi je me sens un peu chez moi ici !

Mon menu du soir :

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Une petite assiette d’amuse-bouche pour commencer.

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Une mousse onctueuse de pommes de terre Bintje à l’huile d’olive avec un foie gras poêlé et des cèpes du Morvan.

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Dos de cabillaud et escargots fermiers d’Ouroux sur Saône, jeune poireau d’hiver et beurre vert à l’échalote et aux herbes potagères.

Pour accompagner mon menu j’ai choisi une demie de Pouilly Fuissé Sur la Roche 2016 du domaine Jacques Saumaize : un vin dont j’ai pu déguster la version 2017 au « Salon des Artisans Vignerons de Bourgogne Sud » et dont j’avais bien envie de tester le potentiel gastronomique.

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Dégusté à l’apéritif, le vin révèle un nez séduisant avec un fruité frais (citron, pomelo) et de fines nuances boisées. En bouche le jus est ample avec un gras qualitatif et une arête acide assez solide. La finale est vive et sapide avec un sillage fruité pur relevé par de discrètes nuances mentholées.

Le premier plat tout en douceur et en suavité a réussi un mariage parfaitement harmonieux avec le vin : les saveurs caramélisées du foie gras et son accompagnement aux arômes forestiers se sont accordés de façon très naturelle avec le gras et les nuances finement boisées de ce Pouilly Fuissé. En finale c’est le vin qui est resté le maître grâce à ses notes mentholées et minérales qui ont apporté une belle fraîcheur en laissant le palais frais et dispos pour la suite…

Comme l’année dernière, j’ai été impressionné par la perfection avec laquelle ce chef arrive à maîtriser la cuisson des légumes...de vraies petites friandises goûteuses et croquantes !
L’association très originale entre poisson et gastéropode, accompagnée avec une belle harmonie par des aromates m’a offert un joli concert de saveurs mais si le vin a particulièrement apprécié la relation avec les légumes et les escargots, il n’a pas trop bien réagi face au cabillaud…en tous cas pour ce qui me concerne parce que je n’aime vraiment pas ces effluves iodés qui envahissent la bouche lorsqu’un poisson de mer rencontre un chardonnay bourguignon !

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Mousse soufflée au chocolat de Tanzanie 75% cacao et crème glacée à la vanille et au poivre de cassis.

Cette seconde visite au « Le Bistrot » de Chalon sur Saône a confirmé mes impressions de l’année passée : c’est de la très belle cuisine présentée avec élégance et qui marie des saveurs et des textures avec beaucoup de subtilité. Le service est attentionné et la carte des vins toujours aussi conséquente propose une jolie série de crus bourguignons proposés à des prix très raisonnables.
Voilà un restaurant qui a gagné sa place dans la « short list » de mes adresses gourmandes incontournables en Bourgogn
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La Robe Rouge à Villié-Morgon

Par Le 14/11/2019

Cette adresse qui nous a été soufflée par Cédric Lecareux lors de notre visite au domaine des Capréoles se trouve au milieu des vignes dans une maison rénovée et réaménagée cette année par Michel Guignier, un vigneron établi à Villié-Morgon depuis 1989.

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Le restaurant « La Robe Rouge »

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La célèbre côte du Py vue de la terrasse du restaurant

.Au niveau inférieur se trouve le caveau de dégustation et de vente des vins du domaine Guignier et à l’étage, une salle de restaurant élégante et lumineuse permet d’accueillir une vingtaine de convives.

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L’intérieur du restaurant…

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…et sa terrasse qui offre une vue imprenable sur le vignoble de Morgon…mais pour en profiter  il faudra attendre l’arrivée des beaux jours !

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Une jolie table !

Ce restaurant tenu par les enfants de Michel Guignier – Thomas en cuisine et Pernelle en salle – propose une carte bistronomique avec quelques spécialités culinaires locales mais également des planchettes de charcuteries et de fromages.

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Ma planchette charcuteries et fromages…

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…et le morgon 2016 du domaine Guignier.

Le morgon du domaine Guignier, séduisant et gouleyant à souhait, a réalisé un accord aux accents « canailles » avec une planchette ultra-généreuse garnie de délicieuses spécialités locales. C’est simple, gourmand et efficace…j’adore !

Situé à proximité d’un grand nombre de belles adresses viniques du Beaujolais, ce restaurant accueille sa clientèle dans un cadre très agréable tout en lui proposant une jolie carte où on trouve des plats préparés minute par un jeune chef formé auprès de quelques grands noms de la gastronomie européenne.

Notre emploi du temps un peu serré nous a fait opter pour une planchette – excellente au demeurant – mais je compte bien revenir m’attabler à La Robe Rouge pour tester la cuisine de Thomas Guignier…rendez-vous en 2020 !