Articles de pierre_radmacher

L'Altévic à Hattstatt - Visite 2018

Par Le 12/08/2018

Etant « désigné volontaire » pour convoyer mon fiston et ses comparses vers l’aéroport de Bâle-Mulhouse, j’ai choisi de « rentabiliser » ce déplacement par une petite étape dans le vignoble avec une promenade matinale à Eguisheim et un déjeuner à l’Altévic…une de mes adresses fétiches dans la région depuis quelques années.


La formule déjeuner est toujours à 22 euros et propose un choix de 2 entrées, 2 plats et 2 desserts.

Aujourd’hui mon choix s’est porté sur :

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Grecque de légumes rafraîchie aux herbes, mélisse et romarin.

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Filet de julienne à la plancha et sa grande tomate au crumble

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Carpaccio d’ananas comme aux Caraïbes, vierge de pastèque, kiwi et pomelo.

L’entrée qui associe des cubes de légumes croquants et un jus subtil rafraîchi par des herbes aromatiques est un vrai délice.
Le poisson du jour est cuit à la perfection et son accompagnement tout en finesse et en légèreté est un magnifique plat d’été.
Le dessert entièrement dédié aux fruits développe des saveurs suaves et complexes en mettant un point final à un repas parfaitement adapté à ces jours de canicule.

Comme lors d’une de mes précédentes visites mon choix de vins s’est porté sur une demi-bouteille de Riesling Drei Exa 2016 du domaine Paul Ginglinger.
C’est un riesling sec et bien droit avec une structure finement ciselé et une finale marqué par une belle minéralité et un sillage sur les herbes aromatiques.

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Avec l’entrée, l’accord a été immédiat, presque naturel, avec une harmonie finale qui a fait ressortir de belles notes de mélisse et de romarin.
Avec le poisson parfumé au thym frais, le mariage gastronomique fut également très réussi : pas de goût iodé en finale (je n’aime pas ça !) mais une jolie entente autour es herbes aromatiques.
Avec la tomate, ce fut un peu plus difficile mais l’acidité du vin lui a permis de tenir la distance face à ce légume/fruit toujours très difficile à marier.


Pour résumer et pour conclure : une fois encore, j’ai passé un très beau moment de gastronomie à l’Altévic…Bravo et merci M. Perrin !

Les vins du mois de juillet 2018

Par Le 09/08/2018

Clos du Val d’Eléon 2014
Domaine Kreydenweiss à Andlau

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Robe : jaune clair, reflets argentés.
Nez : intense, racé et profondément minéral, note d’agrumes (citron vert, pamplemousse), de carambole et de pierre à feu.
Bouche : matière pleine et charnue, équilibre frais, structure bien droite, finale persistante avec des amers minéraux très qualitatifs et un sillage très agréable sur les agrumes frais et la vanille.
Toujours un peu revêche et turbulente dans ses jeunes années, cette cuvée, née sur un terroir de schistes complanté de riesling et de pinot gris, se livre aujourd’hui avec beaucoup de classe : après quelques années en cave ce vin m’a ébloui par son équilibre presque magique entre fruit et minéralité. MIAM !


Gewurztraminer V.T. 2007
Domaine Emile Beyer à Eguisheim

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Robe : jaune profond avec des reflets dorés.
Nez : discret et très complexe, notes d’abricot confit et de raisin confit sur un fond délicatement floral (pétale de rose) et légèrement poivré.
Bouche : attaque franche, jus riche et concentré, texture assez épaisse, acidité vive et large qui retombe progressivement pour laisser place à de beaux amers minéraux, finale très digeste, sillage très long sur l’orange amère et les épices.
Cette bouteille qui a fait partie de ma sélection vinique pour arroser mon repas d’anniversaire avec les membres du club AOC, nous a épatés par la complexité de son expression aromatique et par la qualité de son équilibre en bouche…une alliance parfaite entre richesse et fraîcheur. MIAM !


Aligoté Sous le Chemin 2015
Domaine Buisson-Charles à Meursault

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Robe : jaune très clair avec des éclats argentés.
Nez : frais et engageant, notes de chair de fruits blancs très frais sur un fond citronné et crayeux.
Bouche : attaque bien vive, matière ample, équilibre frais, aromatique suave et très complexe, finale nette et appétante.
Voilà surement l’un des plus beaux aligotés que j’ai rencontré dans toute ma carrière de picoleur : une pureté absolue, un équilibre parfait (même pour un 2015 !) et une buvabilité vraiment exceptionnelle…bravo et merci M. Essa !!!


Chablis 1° Cru Montmains 2014
Domaine Besson à Chablis

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Robe : jaune clair avec des reflets argentés.
Nez : frais et très fin, chair de poire fraîche et poudre d’amande sur un fond minéral discret (pierre, craie, iode).
Bouche : chair consistante structurée par une ligne acide fin mais très vive, finale longue et puissamment minérale avec des amers délicats bien salivants.
Acheté lors de ma dernière visite au domaine Besson (en 2016) ce superbe Montmains entré dans la plénitude de son âge mûr, nous rappelle une fois encore que le vignoble chablisien regorge de pépites viniques qui offrent des rapports Q/P exceptionnels. MIAM !


VDP du Mont Baudile Les Intillères blanc 2016
Domaine Supply-Royer à Arboras

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Robe : jaune clair, bien lumineux avec des éclats argentés.
Nez : intense et complexe, notes de résine, de coing frais, d’abricot mûr et de gingembre.
Bouche : matière ample et consistante, ligne acide solide et bien en place, fine présence tannique, finale longue et digeste, sillage aromatique très agréable sur les fruits blancs et les épices douces.
Réalisée à partir d’un assemblage de jeunes chenins et bourboulencs plantés sur le « triangle des Intillères » cette nouvelle cuvée de blanc du domaine Supply-Royer n’a pas eu besoin de beaucoup de temps pour exprimer son talent.
Voilà une bouteille qui n’a pas fini de faire parler d’elle !!!


Pinot Noir V 2015
Domaine Muré à Rouffach

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Robe : lumineuse avec une teinte rubis et une densité moyenne.
Nez : ouvert et envoûtant, notes de fruits noirs (myrtille, cassis) bien mûrs dès l’ouverture puis nuances plus fraîches évoquant les fruits rouges et les fleurs (mauve, violette).
Bouche : matière pleine et onctueuse, équilibre parfait, tanins souples mais structurants, finale bien sapide, amers minéraux racés et long sillage fruité.
Cette cuvée née sur le coteau classé du Vorbourg et vinifiée par les Muré ne m’a encore jamais déçu…et ce sublime 2015 perpétue cette tradition d’excellence en atteignant un niveau qui m’a littéralement mis sur le c...
Pour faire court, c’est l’un des plus grands rouges alsaciens que j’ai dégusté jusqu’ici…mais j’ai encore quelques autres belles cartouches de 2015 qui attendent dans ma cave. MIAM admiratif !


Saint Chinian Grand Vin 2010
Domaine La Madura à Saint Chinian

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Robe : sombre et dense avec une fine frange grenat.
Nez : ouverte et bien expressif, notes de mûre confite et d’herbes de garrigue (romarin, cade) sur un fond d’orange sanguine.
Bouche : matière volumineuse, texture soyeuse très « nappante », trame tannique veloutée, finale parfaitement digeste avec une acidité qui donne du tonus et une présence minérale bien salivante, sillage long sur les fruits noirs et la violette.
Comme me l’a soufflé mon ami Dany, « le grand vin de la Madura a besoin de temps pour révéler sa classe »…et cette bouteille gardée pendant quelques années dans ma cave prouve qu’il a tout à fait raison (comme souvent d’ailleurs…).
Cyril Bourgne qui a appris l’exigence et la rigueur dans le vignoble bordelais arrive à tirer la quintessence de ces beaux terroirs du saint-chignanais…ce qui est écrit sur l’étiquette se vérifie dans le verre : c’est un « Grand Vin ». MIAM !


Margaux Château Monbrison 2007
Famille Davis à Margaux

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Robe : sombre et dense avec une fine frange grenat.
Nez : intense et voluptueux, palette complexe sur la myrtille et la violette sur un fond finement balsamique (cèdre, encens).
Bouche : matière dense, texture épaisse avec un toucher très velouté, équilibre tonique, tanins fondants, finale longue et digeste.
J’ai acheté cette bouteille lors d’une FAV en souvenir de ma première tournée bordelaise…c’était dans les années 80 et nous avions été très bien reçus par Jean-Luc Vonderheyden qui nous avait fait découvrir les millésimes 80, 81 et 82.
Après une dizaine d’années de garde, ce 2007 se tient magnifiquement bien et se livre aujourd’hui avec beaucoup de sincérité et de spontanéité. MIAM !

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Sortie sportivo-vinique en Savoie en juillet 2018…via ferrata du Roc du Vent

Le Théâtre du Vin : les 51 Grands Crus d'Alsace à portée de main

Par Le 06/08/2018

Rencontré une première fois en 2011 dans son premier « Théâtre du Vin » à Schaeffersheim, Christophe Lasvigne est un caviste original et passionné qui dispose aujourd’hui d’un magnifique point de vente à Strasbourg.

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L’entrée du « Théâtre » strasbourgeois

Après un premier point de vente ouvert il y a 5 ans à côté du magasin « Grand Frais » de Fegersheim, Christophe Lasvignes s’est fait plaisir en créant cet espace moderne et lumineux entièrement dédié au culte de la dive bouteille.
Petite visite…

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La scène ouverte du théâtre

Les bouteilles sont présentées sur des ilots où sur de longues tablettes et classées selon 7 familles : vins à fines bulles, vins blancs vifs et légers, vins blancs riches et tendus, vins moelleux et liquoreux, vins rosés et rouges frais et fruités, vins rouges gourmands et intenses, vins rouges riches et tanniques.

Cette pratique mise en œuvre par Christophe Lasvigne depuis le début de son aventure « théâtrale » permet au visiteur de se repérer très facilement dans cette grande salle climatisée…mais en cas de besoin des conseillers attentifs et efficaces sont là pour vous aider à faire votre choix.

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Le rayon de la famille des blancs vifs et légers…

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…et une très longue tablette qui propose des vins de France et d’ailleurs.

L’offre vinique est imposante et les prix pratiqués sont sages et parfaitement cohérents : Christophe Lasvigne et ses collaborateurs sont toujours à la recherche de bons rapports qualité/prix dans les vignobles du monde.

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Le petit coin plus « cosy » pour découvrir une belle sélection d’eaux de vie.

Comme je l’ai déjà relevé dans mon premier article, Christophe Lasvigne est un caviste très « cosmopolite » lorsqu’il sélectionne ses vins mais il a quand même décidé de mettre en lumière notre vignoble de la plus belle manière qui soit en nous présentant les 51 Grand Crus d’Alsace vinifiés par nos plus grands vignerons.

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L’ilot 100% Grands Crus d’Alsace…

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…avec des bouteilles signées par de grands noms du vignoble alsacien.

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On peut y aller les yeux fermés…non ?

Bref, vous l’aurez compris, ce caviste qui a eu la bonne idée de s’installer à Strasbourg – et dans un quartier un peu excentré où le stationnement est facile – mérite amplement une petite publicité sur ce site œnophile : l’accueil est sympathique, le choix des vins est exceptionnel (plus de 1200 références) et la fourchette des prix est très large (il y a une centaine de bouteilles à moins de 8 euros)…que demander de plus !!!

Adresse : le Théâtre du Vin, 2 rue du Marché Gare, STRASBOURG

Pour plus d’information : CLIC

Le chalet T'Chinn Wa Wa à Chamonix : deuxième visite

Par Le 23/07/2018

Nouveau périple sportivo-vinique dans le massif alpin et nouvelle halte au chalet t’chinn wa wa…et toujours autant envie de partager cette excellente adresse avec vous !

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Chamonix, été 2018

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La vue à partir du chalet T’chinn wa wa n’est pas mal non plus !

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C’est l’heure de l’apéro sur la terrasse du chalet.

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Luc Clemens qui sert le dîner

Après les diots au vin rouge de 2017, Luc Clemens nous propose de découvrir une autre spécialité locale : la croûte savoyarde…un plat goûteux et consistant qui tombe à point nommé pour recharger les batteries après une  belle journée en montagne. MIAM !

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Il est près de 22 heures et l’Aiguille profite des derniers rayons de soleil.

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La seconde chambre du chalet T’chinn wa wa.

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La table du petit déjeuner toujours aussi bien garnie.

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Lever de soleil sur le massif du Mont Blanc

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…et sur les crêtes du massif du Brévent.

Après cette seconde halte au chalet T'chinn Wa Wa je ne peux que vous inviter une fois encore à venir rendre une petite visite à Luc Clemens pour apprécier la qualité de son accueil dans ce site magique au pied du Mont Blanc.
Vous vous régalerez en goûtant les confitures maison ou la cuisine savoyarde d'un hôte vraiment aux petits soins pour ses clients…et si vous le souhaitez il vous préparera également quelques spécialités alsaciennes comme le backaoffa ou la choucroute.
En ce qui concerne les vins, cet amateur de grands rhums a encore un peu de chemin à faire pour convaincre un œnophile passionné mais sa volonté de progresser est évidente, la preuve, on a bu un très bon gewurztraminer G.C. Kaefferkopf-Cuvée Jean-Baptiste 2015 à l’apéritif…et je ne désespère pas de le mettre en contact avec l’un des producteurs savoyards que j’ai découvert durant mes escapades viniques (pourquoi pas Bruno Lupin !).

Mille mercis Luc pour ce joli moment de convivialité…et à très bientôt pour une nouvelle visite !

Pour en savoir plus : CLIC

Le Carré des Sens à Chambéry

Par Le 23/07/2018

Après une journée assez harassante – une superbe via ferrata près du col du Cornet de Roselend et une visite au Château de la Violette aux Marches – j’ai eu envie de me faire un petit plaisir en trouvant une bonne table du côté de Chambéry et après quelques recherches sur le net j’ai choisi d’aller me restaurer au Carré des Sens à Chambéry.

Adepte d’une cuisine moderne et raffinée, le jeune chef Jean-Bernard Verjus propose 3 beaux menus qu’on peut déguster en salle ou sur une jolie terrasse qui donne sur la place Monge.

La carte des vins n’est pas trop imposante mais relativement complète même si on pourrait lui reprocher de ne pas faire assez de place aux vignerons locaux…et de ne pas proposer de vins d’Alsace !
Les prix sont cohérents et les quelques bouteilles de vins savoyards proposées à un tarif vraiment abordable (25-3à euros) permettent aux convives d’arroser leurs agapes sans se ruiner.

Voici mes assiettes du soir :

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Mise en bouche : saumon gravlax et maki de boeuf

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En entrée : le thon mi-cuit…

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Le plat principal : la pêche du jour, un filet de bar.

Pour accompagner ce dîner en solitaire, j’ai choisi une bouteille de Chignin Bergeron Grande Réserve 2017 de la maison Perret, un vin frais, glissant et accessible avec de beaux arômes de miel de fleurs, de coing frais et de craie, qui a accompagné parfaitement les plats dégustés ce soir.

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Le dessert incontournable de ce restaurant : un soufflé au Grand Marnier.

Avec des plats très joliment présentés, des poissons et des petits légumes cuits à la perfection et un service efficace et attentionné le Carré des Sens est une adresse hautement recommandable dans cette belle ville de Chambéry.
Ceci dit, mon enthousiasme est un peu retombé face à une carte des vins que j’aurais aimée plus riche en références locales, sans parler pas de l’offre de vins aux verre où on ne trouve aucun cru savoyard…dommage !

Fête de fin de saison du club AOC

Par Le 11/07/2018

Pour cause de célébration d'anniversaire du doyen du club AOC  - dont nous tairons l'identité et l'âge...un peu de compassion ne fait jamais de mal - notre dernière réunion a pris un caractère plus festif avec au menu : pâté en croûte au magret et foie gras, terrine de lapereau en gelée, plateau de fromages de la maison Steinmetz et desserts...le tout arrosé par quelques jolis flacons.

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3 magnums et quelques bouteilles pour accompagner la fête.

Ambiance festive oblige, pas de prise de notes...même si certaines bouteilles l'auraient mérité, notamment ce muscat 1964 (cave de Sigolsheim) encore très fringant, ce magnum de gevrey chambertin 1993 (domaine Mortet) étonnant de concentration et d'énergie ou ce superbe gewurztraminer VT 2007  (E. Beyer).

La saison 2017/2018 est terminée...et vive  la saison 2018/2019  Programme aoc 2018programme-aoc-2018.pdf (137.69 Ko) !

 

 

Les vins du mois de juin 2018

Par Le 07/07/2018

Muscat Ottonel 2015
Domaine Barmès-Buecher à Wettolsheim

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Robe : jaune clair, belle brillance.
Nez : ouvert, suave et complexe, notes de fleure de sureau, de pulpe de raisin et de menthe fraîche.
Bouche : matière douce et très gourmande, petite présence de CO2 très stimulante, belle expression aromatique fruitée et florale, finale glissante et digeste.
Avec sa belle suavité aromatique très classique avec le muscat ottonel et sa générosité due au millésime, ce vin vraiment superbe en dégustation pure fera merveille à l’apéritif….c’est tellement bon que ça peut devenir addictif. Attention !


Pinot Gris Lerchenberg 2014
Domaine Kreydenweiss à Andlau

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Robe : jaune franc avec des éclats or clair.
Nez : intense et bien complexe, notes de mirabelle, de vanille et d’épices douces.
Bouche : attaque très douce, matière ample et consistante, présence saline bien sensible, finale puissante et profondément minérale avec des amers nobles qui stimulent la salivation.
Ce pinot gris que j’ai bien goûté dès sa sortie s’est encore bonifié durant ces quelques années de garde supplémentaires : c’est un vin qui a gagné en complexité et en finesse tout en définissant encore un peu plus son expression minérale…à boire aujourd’hui ou dans quelques années car il me semble que son potentiel de garde est toujours intact. MIAM !


Riesling Grand Cru Hengst 2010
Domaine Josmeyer à Wintzenheim

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Robe : jaune franc, très lumineux avec des reflets un peu fluo.
Nez : franc et racé, notes d’agrumes mûrs et de zestes sur un fond minéral très pur qui évoque l’eau de roche.
Bouche : matière ample et concentrée, acidité ferme et large, amers qualitatifs et salinité puissante, finale persistante sur le pamplemousse et la pierre chaude.
Lorsqu’une grande maison alsacienne propose une cuvée issue d’un grand cépage sur un grand terroir et dans grand millésime, il est difficile de ne pas s’attendre à goûter un vin d’exception.
Autant dire qu’en débouchant cette bouteille mes attentes étaient très élevées mais je n’ai pas été déçu…quelle belle quille mes amis !


Cairanne 2014
Domaine Richaud à Cairanne

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Robe : compacte et presque noire, fine frange violine
Nez : fin et séduisant, notes de myrtille et d’herbes de garrigue sur un fond de bois de réglisse.
Bouche : attaque douce et suave, puissance qui s’affirme avec une matière charnue tenue par une trame acide minérale qui gagne progressivement en intensité, finale sapide et longuement aromatique.
Après quelques années en cave, cette cuvée de Cairanne a lissé sa texture et affiné son équilibre pour nous donner un beau récital sudiste plein de gourmandise et d’harmonie. MIAM !


Nuits Saint Georges Les Plantes au Baron 2011
Domaine Chicotot à Nuits Saint Georges

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Robe : sombre et dense avec un fin liseré rubis
Nez : notes végétales très douces à l’ouverture (herbe coupée et feuille de cassis), puis développement d’arômes complexes et sur un registre très « noir », notes de mûre, de graphite et de réglisse.
Bouche :attaque douce et suave, jus consistant avec une texture veloutée, tanins fondus, finale fraîche, acidulée et salivante.
Cette cuvée parcellaire vinifiée par Pascale Chicotot s’est très bien goûtée aujourd’hui. Les arômes végétaux initialement assez prégnants (limite disgracieux) se sont intégrés dans une palette complexe très séduisante et le jus dense et structuré laisse une belle impression de plénitude en bouche.
Avis aux amateurs…je crois que les crus bourguignons de 2011 commencent à s’ouvrir !

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Le nouveau logo des vins d’Alsace présenté lors du salon « Millésime Alsace 2018 »

Salon "Millésime Alsace 2018" - Une conférence avec trois grands vignerons pour décrypter les terroirs alsaciens

Par Le 05/07/2018


Organisée dans le cadre du salon « Millésime Alsace » 2018, cette conférence réunit trois vignerons emblématiques pour qu’ils partagent avec nous leurs conceptions et leurs convictions au sujet des grands terroirs alsaciens.

Comme je savais que mes papilles allaient avoir besoin d’une petite pause entre deux dégustations, j’ai décidé de m’inscrire à cette « Masterclass » et je crois que j’ai eu raison : ces personnalités incontournables du vignoble alsacien, nous ont donné une belle leçon de culture vinique !

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André Ostertag, Olivier Humbrecht et Maurice Barthelmé…un trio de choix pour parler terroir.

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La salle de conférence du Parc des Expositions de Colmar bien remplie…

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…par un public très international qui profite d’une traduction simultanée.

C’est Thierry Fritsch, œnologue du CIVA, qui se charge de la modération des débats et qui introduit cette Masterclass en nous présentant les 3 axes qui ont été choisis pour orienter la communication sur les vins d’Alsace :
Axe 1
La diversité des terroirs alsaciens : « Sur les 15500 hectares du vignoble alsacien on trouve tous les terroirs viticoles existant dans le monde ».
Axe 2
La centration de la production alsacienne sur les grands vins blancs.
Axe 3
La mise en avant des valeurs humaines et de la tradition d’hospitalité en Alsace : la qualité de l’accueil au domaine doit rester un point fort dans le vignoble alsacien.

Thierry Fritsch enchaîne en présentant les 3 intervenants et le thème que chacun d’eux va développer : Maurice Barthelmé nous parlera du « Visible », Olivier Humbrecht du « Tangible » et André Ostertag de l’« Invisible ».


Le « visible » ou la naissance d’un paysage selon Maurice Barthelmé

Quelques idées marquantes

Sur une bande de terre de 120 km de long sur 8 km de large, notre vignoble dispose d’une « richesse de terroirs inégalée »…et pour respecter cette diversité les patrimoines viticoles des domaines alsaciens sont souvent très morcelés « au domaine Albert Mann nous cultivons environ 150 parcelles de vignes ».

Pour bien faire son travail et produire de grands vins le vigneron doit avant tout « écouter et comprendre ses sols ». C’est une connaissance précieuse qui se construit avec l’expérience et par la transmission du savoir des anciens.
« Chaque fois que je perds un cheveu, je suis content…ça veut dire que j’ai gagné un millésime d’expérience supplémentaire ».
« Le vignoble alsacien, c’est de l’histoire, de la complexité, de l’énergie, de la rigueur et de la générosité » des qualités précieuses qu’il faut cultiver à tout prix « ce sont les atouts majeurs de notre région et de notre vignoble ».

Le problème du réchauffement climatique n’est pas un problème de température moyenne car « nous disposons d’assez de connaissances et de techniques pour adapter notre viticulture à ce phénomène » mais ce qui inquiète le vigneron à l’heure actuelle ce sont « la brutalité des phénomènes climatiques » et « les cycles végétatifs de plus en plus précoces qui augmentent considérablement les risques liés au gel »…des conséquences indirectes du réchauffement qui posent encore beaucoup de questions aux viticulteurs à l’heure actuelle.


Le « tangible » ou la gestion et la valorisation de la diversité des appellations selon Olivier Humbrecht

Quelques idées marquantes

Le tarif actuel domaine Zind-Humbrecht comporte actuellement plus de 90 références : c’est une offre très impressionnante qui peut s’avérer déroutante pour la clientèle mais « il y a dans les gènes du vigneron alsacien, cette envie de chercher ce qui marche le mieux dans chaque endroit »…et « on ne peut pas mélanger des vins qui sont produits dans des lieux aussi différents que ceux qu’on rencontre dans notre vignoble ».
En clair, avec le nombre de terroirs présents dans le vignoble alsacien cette pléthore de bouteilles est inévitable.

La mission du vigneron consiste à « mettre dans une bouteille la magie des grands terroirs alsaciens » et ces grands terroirs sont rares car « le vignoble alsacien situé entre la plaine du Rhin à l’est et le massif vosgien à l’ouest n’est pas extensible ».

Une bouteille de vin d’Alsace nous transmet « l’histoire d’un lieu et il est indispensable que le nom de ce lieu figure sur chaque étiquette »…et un grand vin de terroir ne se comprend bien que lorsqu’on a « visité le lieu où il est né ».

La valorisation des grands terroirs alsaciens se poursuit et l’intégration du pinot noir dans les cépages autorisés sur certains Grands Crus est en bonne voie « avec une limite de rendement à 40 hl/ha, plus sévère que pour les Grands Crus bourguignons ».
Les terroirs sélectionnés pour l’instant sont le Vorbourg, le Hengst et le Kirchberg de Barr mais cette liste n’est pas encore définitive…


L’« invisible » ou la dimension impalpable des grands terroirs alsaciens selon André Ostertag

Quelques idées marquantes :

Il y a des vins qui sont de « purs produits de consommation » et des « vins qui parlent d’un lieu…ce sont ces vins qui nous touchent au plus profond de nous-mêmes ».
Cette « rencontre irrationnelle » n’est pas due au hasard car « un grand terroir est un lieu où se concentrent des énergies » ce sont des « haut lieux vibratoires que les moines cisterciens avaient repéré il y a bien longtemps ».

Le grand terroir a une identité forte et une longue histoire…qui remonte bien au-delà de l’apparition de l’homme sur terre.
« L’homme n’invente pas le grand terroir, l’homme n’est que son révélateur (…) et la vigne joue le rôle de médiateur entre un lieu et un vin »
Face à un grand terroir André Ostertag est persuadé que le millésime a une importance limitée…métaphores artistiques choisies : « le terroir c’est la couleur le millésime apporte la nuance de couleur » ou encore « le millésime c’est la mise en musique d’une histoire dont les paroles sont écrites par le terroir ».

« Un grand vin touche l’être dans sa profondeur et sa présence dépasse les sensations descriptibles. Il se crée une relation intime et irrationnelle…on entre dans le monde de l’invisible ».

Une belle conclusion, non ?


Quel plaisir de terminer cette édition 2018 de « Millésime Alsace » en compagnie de 3 grands vignerons qui ont partagé avec nous leur passion pour notre beau vignoble alsacien !
C’est avec beaucoup de simplicité et de sincérité qu’ils nous ont parlé de leur histoire, de leur métier et des défis qui les attendent dans les années à venir pour que leurs grands vins soient reconnus à leur juste valeur.

Changer en profondeur l’image des vins d’Alsace en mettant en avant la richesse et la complexité de ce vignoble aux terroirs multiples, la tâche est ardue mais nos vignerons ont de la ressource…ça va le faire !!!

Merci à Thierry, Maurice, OIivier et André pour ces beaux moments de culture et d’émotion.