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Pèlerinage en Bourgogne-Beaujolais 2013 - Domaine Buisson-Charles
Depuis l’année 2010, cette seconde incursion de l’année en terre bourguignonne me donne l’occasion de retrouver des vignerons qui n’étaient pas disponibles lors de ma visite estivale mais aussi de partir un peu plus au sud pour tester quelques adresses dans le Beaujolais.
Le programme 2013, me fera commettre de coupables infidélités – à Jean-Marc Burgaud notamment – mais ma pile de gamays commençait à devenir monotone : le changement c’est maintenant !...hein, quoi, je l’ai dit ? Mais alors je ne l’ai pas dit fort…
La première journée sera beaujolaise et mâconnaise avec des visites au Domaine des Marrans à Fleurie, au domaine Richard Rottiers à Romanèche pour terminer par un nouveau rendez-vous à la Soufrandière à Vinzelles.
La seconde journée nous fera remonter vers le nord avec trois étapes bourguignonnes : Buisson-Charles à Meursault, Murat à Concoeur et Castagnier à Morey…routine quand tu nous tiens !!!
Hoppla, c’est parti !
Vue sur le vrai moulin à vent de Romanèche avec de belles couleurs automnales.
Jour 2. : visite au domaine Buisson-Charles à Meursault
Après une première journée dense et riche en belles rencontres qui s’est terminée en apothéose par un splendide dîner au Château de Besseuil, nous voilà réveillés (à peu près… !) et « on the road again » pour partir vers notre premier rendez-vous du jour, au domaine Buisson-Charles à Meursault.
Rayon de soleil automnal sur Meursault
Accueillis par un Patrick Essa boitillant (suite à une récente entorse à la cheville) et par son épouse Catherine nous évoquons rapidement les difficultés du dernier millésime : beaucoup de travail à la vigne, une belle qualité des raisins, mais des rendements très faibles qui inquiètent la patronne « avec une demande en forte progression, on va manquer de vin à coup sûr…on ne pourra pas satisfaire tout le monde ».
Après un petit avant goût du dernier millésime avec la dégustation d’un échantillon de bourgogne blanc 2013 prélevé sur cuve, nous descendons dans la cave entièrement rénovée pour goûter une série de vins en bouteilles.
Alignements de barriques sous les voûtes anciennes de la cave Buisson-Charles avec l’oenothèque au fond.
Première série sur 2012 :
Bourgogne rouge : nez expressif et joliment fruité (fruits rouges, fraise), bouche charnue avec des tanins fins et une belle structure acide, toucher caressant, finale nette et fraîche.
Du fruit, de la souplesse, de la finesse et un équilibre parfait…que demander de plus ! Cette entrée de gamme de très belle facture permettra à chacun de se faire plaisir avec un beau vin rouge de Bourgogne.
Aligoté Sous le Chemin: nez net et précis sur les fruits blancs avec de fines notes épicées, bouche avenante qui révèle un joli gras et une petite touche miellée en finale.
Elevé sous bois pour la première année cet Aligoté affirme son côté murisaltien avec beaucoup d’aplomb…à l’heure où les cuvées haut de gamme deviennent inaccessibles cette jolie bouteille constitue une aubaine incontournable !
Meursault Vieilles Vignes : nez discret, bouche ample, concentrée avec une présence minérale déjà bien marquée qui soutient une finale très vive et légèrement vanillée.
Comme à son habitude cette cuvée « villages » élevée pour 25% en barriques neuves affirme une classe incontestable. Encore un peu fermé mais dense et profondément minéral ce vin est un bon placement d’avenir.
Chassagne Montrachet 1°Cru En Remilly : nez au fruité délicat et finement boisé, matière élégante avec un très beau gras et une finale qui révèle un sillage aromatique long et expressif sur les fruits blancs et les épices.
Elevé pour moitié en fûts neufs ce Chassagne est encore très réservé sur le plan olfactif mais montre une présence en bouche de toute beauté…issue de l’un des lieux-dits classés les plus qualitatifs du finage de Chassage, voilà une cuvée qui mérite amplement sa place parmi les pépites de la gamme Buisson-Charles.
Meursault Tessons : nez encore un peu fermé mais montrant d’ores et déjà son profil minéral, bouche tendue et verticale avec une matière longiligne, finale marquée par une forte empreinte crayeuse et pierreuse.
Ce Tessons 2012, véritable monolithe minéral, est encore très secret aujourd’hui mais son potentiel est indiscutable...millésime après millésime ce terroir confirme qu’il mérite pleinement sa place tout près des premiers crus dans la hiérarchie murisaltienne.
Meursault 1° Cru Charmes : nez discret qui dévoile un fruité très suave sur les agrumes frais, bouche plus accueillante que le Tessons avec une matière puissante et une structure plus lisse.
Avec un petit côté magnétique et envoûtant qui commence à s’affirmer, on peut dire que sur ce millésime, le « Charmes » mérite bien son nom...MIAM !
Dans un petit coin de l’oenothèque du domaine Buisson-Charles, la série de bouteilles prêtes à être dégustées.
Meursault 1° Cru Bouches-Chères : nez au fruité subtil, bouche épanouie et très avenante avec une acidité présente mais bien intégrée, belle impression de pureté en finale.
Posé, frais et très digeste, ce cru séduit dès son plus jeune âge par sa finesse et sa souplesse mais ne nous trompons pas, la base acide et minérale est bien là et l’assise pour tenir dans le temps est très solide.
Meursault 1° Cru Goutte d’Or : précis et délicat au nez, bouche avec une puissance très contenue – fait un peu « monstre endormi » – très belle acidité longue et profonde.
Ce meursault limpide, fin et racé se positionne dans la gamme Buisson-Charles comme un modèle de pureté cristalline. Une référence absolue sur l’appellation !
Chablis Grand Cru Vaudésir : nez très pur sur les fruits blancs, matière ample et généreuse en milieu de bouche, finale tendue par une fine acidité, belle longueur aromatique.
Avec une appellation qui en fait un véritable intrus dans cette gamme, ce Grand Cru chablisien a possède néanmoins un petite touche beaunoise particulièrement « sexy ». Effet de la patte du vinificateur ou influence d’une cave remplie de chardonnays murisaltiens, la question reste posée…ceci dit, le vin est superbe et c’est bien là l’essentiel !
Malgré l’heure déjà bien avancée – on est déjà tout près de midi – Patrick nous invite à déguster une petite sélection de bouteilles de 2011 :
Meursault Tessons : nez assez ouvert et très délicat avec des notes de miel d’acacia et de fleurs, bouche généreuse, riche et concentrée, finale rafraîchie par une belle allonge minérale.
Avec une minéralité moins imposante que le 2012 (et que le 2010 d’ailleurs) ce Tessons déjà très accessible brille par son élégance et son raffinement. C’est la petite friandise de la gamme !
Meursault 1° Cru Charmes : aromatique naissante mais très racée au nez, bouche volumineuse, belle densité et trame acide solide.
Etonnamment fermé, surtout lorsqu’on le compare au 2012, ce Charmes profond et encore bien mystérieux recèle un très beau potentiel…un placement sûr pour l’avenir.
Meursault 1° Cru Goutte d’Or : nez délicat et très complexe, très puissant en bouche avec une matière charnue, un gras de belle facture et une très belle acidité qui rehausse la minéralité déjà bien marquée en finale.
A l’inverse du Charmes, le 2011 de Goutte d’Or est bien plus ouvert que le 2012…une pépite absolue déjà presque prête à boire. MIAM !!!
Corton Charlemagne : nez épanoui et complexe sur l’amande fraîche et le pain d’épices, bouche ample avec une acidité mûre et bien souple, finale précise et sapide marquée par un beau sillage aromatique sur la cannelle.
Issu du lieu-dit « En Charlemagne », ce Grand Cru qui s’invite depuis la deuxième année dans la gamme du domaine est un pur bonheur : un caractère très exubérant, une matière puissante et un équilibre final brillant. Excellent !
Mon « chauffeur » et Patrick dans la cave BC.
Pour éviter la redondance, je ne m’attarderai pas sur des impressions générales à propos de ce domaine que je suis maintenant depuis quelques années (voir ICI ou LA ou LA) et dont j’apprécie autant les vins que les vignerons qui les conçoivent.
La gamme de vins de 2012, d’une homogénéité qualitative exemplaire, porte la marque d’un très bon millésime : même si les palettes aromatiques sont encore réservées sur presque toutes les cuvées, on se régale en bouche avec des matières déjà parfaitement équilibrées. Les concentrations sont optimales, les trames acides de très belle facture et les élevages dosés avec une grande intelligence enjolivent le tout avec beaucoup de classe…du très beau travail !
Les quelques 2011 dégustés aujourd’hui confirment leur style et leurs belles dispositions repérés lors de notre passage au domaine en 2012 : des vins épanouis, avenants et sociables avec des aromatiques qui commencent à s’exprimer et des trames minérales qui se dessinent. Voilà des bouteilles dont on pourra apprécier assez rapidement la belle qualité et qui permettront aux amateurs d’attendre les 2010 et les 2012.
Invités un peu exotiques dans la cave Buisson-Charles, le Corton Charlemagne et le Vaudésir sont travaillés avec cette même recherche de pureté et de précision qu’on ressent sur les grandes cuvées de Meursault du domaine...un véritable enrichissement sur cette gamme de vin qui se hisse peu à peu vers les sommets de la hiérarchie beaunoise. Chapeau !
Merci à Catherine et à Patrick pour leur accueil…et à l’année prochaine
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Commentaires
1 LES SENTIERS Le 18/12/2013
P.S. : C'est toujours un plaisir de te lire Pierre et j'attends avec impatience ton compte-rendu sur le domaine Castagnier !
LES SENTIERS
2 Essa Le 17/12/2013
Patrick