Articles de pierre_radmacher
Les vins du mois de mai 2021
Riesling Bihl 2015
Domaine Rieflé à Pfaffenheim
Robe : jaune clair avec des reflets argentés
Nez : ouvert et plaisant avec une palette bien complexe sur la bergamote, l’anis et les épices douces.
Bouche : attaque franche, matière assez généreuse structurée par une acidité large et solide, finale intensément saline avec de beaux amers minéraux.
Avec son jus opulent dû à la chaleur du millésime, parfaitement équilibré par une belle acidité calcaire, ce beau riesling vinifié de main de maître par l’ami Jean-Claude se goûte remarquablement bien après 5 années en cave mais il me semble qu’il dispose encore de ressources pour évoluer très favorablement dans le temps.
Riesling Saint Jacques 2016
Domaine E. Beyer à Eguisheim
Robe : jaune clair, très lumineux
Nez : expressif et engageant, notes d’agrumes mûrs, de fenouil et de poivre blanc.
Bouche : attaque vive, jus consistant qui enrobe une acidité mûre, texture légèrement grenue, finale digeste avec des amers salivants et un long sillage fruité et épicé.
Ce grand classique du domaine (et de ma cave) qui commence à atteindre sa forme optimale nous rappelle que le millésime 2016 a permis aux vignerons alsaciens de produire quelques superbes cuvées comme ce riesling plein de vie et de fraîcheur qui se livre dès aujourd’hui avec une vraie gourmandise mais qui a les épaules pour supporter encore quelques belles années en cave. MIAM !
Bourgogne 2018
Domaine F. Carillon à Puligny Montrachet
Robe : jaune pâle avec beaucoup d’éclat
Nez : discret mais séduisant, palette bien fraiche sur le citron et la verveine sur un fond boisé très élégant.
Bouche : attaque vive, matière longiligne, acidité large mais bien enrobée, finale très salivante avec des amers nobles et un retour aromatique sur le pamplemousse.
Ces chardonnays bien nés dans un beau millésime ont permis à ce grand vigneron de Puligny de faire naître cette très jolie cuvée « générique » qui nous régale par son élégance très « bourguignonne » et sa parfaite buvabilité…la bouteille se vide pratiquement toute seule !
VDP du Mont Baudile Le Bourboulenc de Nega Saumas 2017
Domaine Supply-Royer à Arboras
Robe : jaune profond avec des éclats dorés.
Nez : ouvert et envoutant, palette complexe sur l’abricot frais, la résine, la craie et les épices orientales.
Bouche : ample et opulente avec un jus concentré équilibré par une acidité assez pointue, finale longue et tonique avec des amers salivant et un retour aromatique sur le pamplemousse et les épices
Avec son expression aromatique complexe et exubérante, la richesse naturelle de son jus et la puissance de sa trame acide/minérale, cette cuvée de bourboulenc vinifiée par l’ami Eric, confirme largement sa place sur mon podium personnel des meilleurs blancs du sud. MIAM !
Quel plaisir de retrouver notre liberté de circuler et d"aller rendre visite à nos vignerons !
La Vigne Vagabonde
Après « La Cave en Tournée » dont je vous ai parlé il y a quelques temps, je vous présente « La Vigne Vagabonde » tenue par une caviste itinérante que vous pourrez retrouver sur les marchés de notre région :
- le mercredi matin à Andlau ou à Villé (une semaine sur deux),
- le jeudi matin à Schiltigheim,
- le jeudi après-midi à Muttersholtz,
- le vendredi matin à Turckheim,
- le vendredi après-midi à Truchtersheim ou à Ostwald (une semaine sur deux),
- le samedi matin à Colmar.
Sarah de Boistel a travaillé durant 7 ans en tant que guide et sommelière sur des péniches-hôtels qui proposaient des circuits sur les canaux du Midi, de la Vallée du Rhône, des Pays de Loire ou de Bourgogne. Par la suite, son intérêt grandissant pour le vin et la dégustation, l’a conduit à entreprendre une formation en sommellerie et en œnologie avant de partir travailler comme caviste à Londres. Après son séjour outre-manche, elle revient en France pour parfaire ses connaissances chez Alain Bosc, un célèbre caviste installé à Nîmes (« Les Plaisirs de la Table »).
Elle est arrivée en Alsace en septembre 2019 et suite à une période de réflexion durant la période de confinement du printemps 2020, elle a décidé de se lancer dans l’aventure du « nomadisme vinique » en créant « La Vigne Vagabonde ».
Depuis février 2021, vous pouvez donc retrouver, ce beau camion jaune entièrement réaménagé (il servait jadis à la vente d’huîtres du côté de Cancale) sur quelques marchés de notre région, notamment celui que je fréquente régulièrement, place de la Mairie à Schiltigheim.
La gamme de vins assez réduite mais très intéressante propose des vins originaux et authentiques, sourcés avec beaucoup de soin : à quelques rares exceptions près Sarah connait tous les vignerons dont elle commercialise les vins.
Dans la gamme alsacienne, j’ai repéré des noms qui me sont familiers avec des bouteilles signées Rietsch, Kreydenweiss, Fleith, Fuchs…mais la sélection de vins provenant des vignobles de sud comporte aussi quelques adresses bien connues comme Danjou-Banessy, Mirabel, Richaud ou encore La Roche Buissière.
Un petit aperçu de l’offre vinique de « La Vigne Vagabonde » sur le marché de Schiltigheim.
Bref, si vous voyez ce beau camion jaune sur l’un de vos marchés, n’hésitez pas à vous arrêter pour y découvrir une jolie série de bouteilles présentées par une caviste passionnée.
Vous trouverez plus de renseignement sur les activités de Sarah de Boistel sur son site internet ou sur sa page Facebook.
Les vins du mois de mars 2021
Pinot Blanc La Fontaine aux Enfants 2017
Domaine Kreydenweiss à Andlau
Robe : jaune moyen, très lumineux
Nez : intense et vivifiant avec de belles notes de citron et d’oseille fraîche sur un fond finement épicé/fumé
Bouche : attaque nette et franche, jus consistant avec un gras sensible équilibré par une ligne acide filante et incisive, finale longue et saline.
Cette cuvée réalisée à partir d’un assemblage de pinots blancs et d’auxerrois plantés sur le plateau granitique situé sur les hauteurs du Kastelberg, est toujours aussi agréable à déguster : aromatique séduisante, très belle gourmandise et buvabilité maximale…pour faire encore plus court, c’est très, très bon !!!
Riesling Grand Cru Pfersigberg 2017
Domaine Emile Beyer à Eguisheim
Robe : jaune moyen, limpide et lumineux
Nez : expressif et raffiné, palette complexe sur les fruits blancs frais et les herbes méditerranéennes (basilic, menthe poivrée) sur un fond pierreux/crayeux
Bouche : attaque vive et gourmande, jus généreux organisé par une acidité large mais bien centrée, finale très saline, longue et tonique avec un joli retour fruité et des amers nobles.
Cette nouvelle rencontre avec l’édition 2017 de ce Grand Cru (la précédente remonte à la journée Portes Ouvertes au domaine en 2019) a été un grand moment de bonheur gustatif : c’est un riesling flamboyant qui flatte tous nos sens par son éclat, sa grande complexité aromatique et sa présence voluptueuse en bouche.
C’est tellement bon en ce moment que je ne suis pas sûr de laisser vieillir les quelques bouteilles que me restent…même si elles le mériteraient amplement !
Pinot Gris Grand Cru Gloeckelberg 2016
Domaine Engel à Orschwiller
Robe : jaune moyen, belle brillance et reflets argentés
Nez : ouvert et flatteur, notes de fruits à noyau (mirabelle, abricot frais) sur un fond végétal noble (chèvrefeuille, herbe coupée)
Bouche : attaque franche, jus suave et généreux équilibré par une acidité filante et bien centrée, finale très sapide avec des amers et une salinité très stimulants.
Ce terroir granitique classé est connu pour sa capacité à produire de très belles cuvées de pinots gris et cette jolie bouteille nous confirme que cette réputation n’est pas usurpée. C’est un vin riche et exubérant doté d’une énergie minérale qui va encore développer son côté harmonieux et sapide pour peu qu’on lui laisse encore un peu de temps…mais qui pourra résister à son charme ravageur ?
Chablis 2019
Domaine Droin à Chablis
Robe : jaune très clair avec des éclats argentés
Nez : ouvert et charmeur avec de belles notes de citron, de beurre frais et de gingembre sur un fond crayeux.
Bouche : attaque franche, acidité citronnée (un peu yuzu) très large enrobée par un jus fruité très gourmand, salinité puissante qui s’impose en finale dans un long sillage minéral et iodé.
Dégoté complètement par hasard chez un caviste du pays de Bitche (« Diogène Atmosphère » à Rohrbach les Bitche) cette bouteille de chablis m’a fait vivre un bel instant de plaisir gustatif : c’est un vin très gourmand mais construit sur une charpente minérale de toute beauté…c’était la première fois que je goûtais une cuvée signée Droin et je n’ai vraiment pas été déçu. MIAM !
Pinot Noir Clos Saint Landelin 2015
Domaine Muré à Rouffach
Robe : rubis moyens avec des bords tirant sur le roux
Nez : loquace et évolutif, notes de fraise écrasée, de pivoine et de végétal noble avec de légères nuances de torréfaction en fond.
Bouche : matière longiligne, onctueuse et suave, aromatique épanouie sur les fruits rouges et la feuille de laurier, finale plus sérieuse avec une ligne acide bien longue et une présence tannique très stimulante.
Issu d’un millésime chaud et né sur les terrasses exposées plein sud du Clos Saint Landelin, ce pinot noir qui brille par sa finesse et sa complexité révèle la force de ce grand terroir alsacien...ici pas d’excès de maturité ni de lourdeur excessive mais un équilibre juste qui lui donne une très belle buvabilité.
Morgon Côte du Py-Réserve 2008
Domaine Burgaud à Morgon
Robe : rubis sombre, assez dense avec une fine frange purpurine
Nez : discret, limite austère avec une palette complexe sur le noyau de cerise et la mine de crayon sur un fond épicé/fumé.
Bouche : attaque franche et pure, matière assez concentrée une structure étirée tenue par une acidité marquée et une maille tannique très fine, présence minérale soutenue en finale.
Ce vin qui a brillé par de très beaux arômes fruités dans sa jeunesse révèle un profil très cistercien dans sa phase de maturité.
Voilà un Morgon qui a abandonné sa gourmandise initiale pour laisser s’exprimer sa minéralité et développer son caractère gastronomique…mais pour tout dire, je le préférais dans sa première phase.
Côte de Brouilly Les Griottes de Brulhié 2019
Château Thivin à Odenas
Robe : rubis sombre, assez dense avec des bords violine.
Nez : attaque franche et fruitée sur la cerise noire et la prune, évolution vers des arômes plus sombres (fumée et graphite) après aération.
Bouche : longiligne, juteuse et bien fraîche avec une présence minérale marquée en finale et une longue persistance sur les fruits, le noyau et les épices
Cette bouteille récupérée après une dégustation à « La Vinoterie » de La Wantzenau s’est révélée comme étant la plus avenante de la gamme du Château Thivin, un domaine dont je suis la production depuis bien des années.
Avec son fruité croquant et sa bouche déjà très avenante, ce Côte de Brouilly représente tout à fait ce que je cherche quand je débouche une quille de Beaujolais.
Chambolle Musigny Vieiles Vignes 2011
Domaine Marchand frères à Gevrey Chambertin
Robe : rubis moyen avec une fine frange tirant sur le roux
Nez : agréable et bien complexe, notes fruitées encore très fraîches complétées par des nuances épicées (curry) sur un fond sous-bois et végétal discret.
Bouche : attaque souple, matière juteuse en demi-corps avec un toucher velouté, finale fraîche, tonique et bien salivante.
Dans un millésime très compliqué en Bourgogne – surtout pour les pinots noirs qui m’ont réservé plus de mauvaises surprises que de bonnes jusqu’ici – les vins de Denis Marchand se distinguent par leur très belle tenue comme ce Chambolle 2011 remarquable d’élégance qui s’est laissé déguster avec un vrai plaisir aujourd’hui.
Une vigne de pinot noir à Eguisheim en mars 2021
Les vins du mois de février 2021
Riesling Grand Cru Sommerberg-Z 2017
Domaine del’Oriel à Niedermorschwihr
Robe : jaune moyen, très lumineux
Nez : ouvert et très fringant, palette complexe sur la citronnelle, le cédrat, le basilic et la verveine.
Bouche : attaque vive avec une acidité puissante et centrée, jus fruité dense, structure longiligne, finale intense et longue avec des amers salivants et un beau sillage aromatique sur le pamplemousse et la pierre frottée.
Ce riesling né dans les roches granitiques au sommet du 4° amphithéâtre du Sommerberg, impressionne par sa fougue et son expressivité...mais qu’on ne s’y trompe pas, ce vin est encore bien trop jeune pour donner toute la mesure de son talent.
Vouvray Le Facteur su’ l’Vélo 2019
F. Brutout et M. Cosme à Noizay
Robe : jaune clair avec des éclats argentés
Nez : vif et fringant avec des notes de coin frais, de citron et de pierre à fusil sur un fond fumé et poivré.
Bouche : élégante et longiligne avec un jus assez dense équilibré par une acidité très marquée, limite envahissante, finale salivante, sillage aromatique très raffiné sur le pamplemousse, l’aspérule et un fumé léger.
J’ai beaucoup aimé ce chenin ligérien qui s’exprime avec une belle complexité tout en développant une matière pleine d’énergie en bouche…voilà une bouteille qui me rappelle qu’il faut vraiment que j’aille faire une petite escapade dans ce vignoble.
IGP Côtes de Gascogne Les Sources 2017
Domaine Rubens Spengler à Nogaro
Robe : jaune franc avec beaucoup d’éclat
Nez : complexe et charmeur avec une belle palette fruitée sur l’ananas, le citron vert et l’abricot frais sur un fond gingembre et jasmin
Bouche : attaque franche avec une acidité large assez saillante, aromatique très exubérante, finale bien sapide stimulée par de fins amers.
Issu d’un assemblage de gros et de petit manseng, ce blanc sudiste se déguste avec plaisir et facilité dès maintenant : c’est une petite friandise séduisante et digeste qu’on pourra proposer à l’apéritif ou sur des entrées froides à base de poissons ou de légumes.
Pinot Noir S 2015
Domaine Bechtold à Kirchheim
Robe : grenat clair avec une légère turbidité.
Nez : ouvert et charmeur avec une palette fruité bien mûre, notes de cerise noire et de cassis sur un fond finement épicé.
Bouche : jus gourmand et bien consistant structuré par une acidité large et une mâche tannique très soyeuse, finale tonique et salivante.
Née sur le terroir calcaire du Grand Cru Steinklotz de Marlenheim, ce pinot noir nous propose une synthèse parfaitement équilibrée entre la richesse provenant d’un millésime solaire – d’autant plus que l’orientation du coteau du Steinklotz est au sud – et d’une minéralité calcaire très présente…un charmeur avec du corps et du fond.
Hautes Côtes de Beaune Clos de la Perrière 2017
Domaine Parigot à Meloisey
Robe : rubis moyen avec un fin liseré tirant sur le roux
Nez : intense, mûr et très flatteur, notes de fruits rouges compotés, d’épices douces et de sous-bois
Bouche : matière pleine et suave avec une acidité large et bien intégrée, trame tannique veloutée, finale fraîche et appétante avec une jolie persistance épicée.
Voilà une bouteille qui me rappelle pourquoi j’aime les pinots noirs bourguignons : c’est un vin accessible et gourmand qui s’exprime avec une délicatesse et un raffinement incomparables…tout ce que j’aime !
Mon prochain terrain de jeu en Alsace...
Le club AOC est toujours en vie !
Afin d’oublier un peu la frustration de ne pas pouvoir nous retrouver tous les mois pour partager quelques bouteilles lors de nos sessions A.O.C., notre « repaire » de La Wantzenau se transforme régulièrement en « guinguette éphémère » pour 4 ou 5 amateurs de bonne chère et de beaux vins.
Le principe est simple : chacun apporte quelque chose – du solide ou du liquide – et on s’organise un petit festin à l’heure du déjeuner.
Au menu de ce jour : magret fumé, rillettes et chorizo, sauté de veau au porto, fromage et dessert…le tout accompagné par 5 jolis flacons.
Pas de prise de notes, juste quelques rémanences sensorielles à partager :
Riesling Grand Cru Sommerberg 2015 – Domaine Boxler : un riesling ample, riche et gourmand, étiré en finale par une acidité longue et acérée.
Morey Saint Denis En la Rue de Vergy 2018 – Domaine Bouvier : un très joli Morey, juteux à souhait avec un équilibre très élégant et un grain tannique d’une grande finesse.
Stellenbosch Syrah Circumstance 2017 – Domaine Waterkloof : un nez sur les fruits noirs, un jus généreux, une acidité fine et des tanins très soyeux…une syrah sud africaine conçue pour séduire.
Côtes du Rhône Couzou 2016 – Domaine Jamet : un assemblage viognier, marsanne et roussanne très agréable au nez et d’une fraicheur étonnante en bouche.
Gewurztraminer G.C. Goldert-Clos Saint Imer 2016 – Domaine Burn : un gewurztraminer qui s’exprime avec beaucoup de classe en développant un jus concentré et onctueux mais d’une parfaite digestibilité…un signe qui ne trompe pas : c’était la dernière bouteille débouchée et la seule qui a été vidée !
Les vins du mois de janvier 2021
Riesling Steinstuck 2015
Domaine Rieflé à Pfaffenheim
Robe : jaune profond avec des reflets dorés.
Nez : vif et expressif, notes d’agrumes frais et de miel de fleurs avec une fine touche de gingembre frais.
Bouche : attaque franche et sèche, matière bien consistante, acidité large et salinité puissante, finale intense avec un long sillage sur la pierre, les épices et les zestes d’agrumes.
Fruit d’une alliance très réussie entre un grand cépage, un millésime chaud et un beau terroir marno-calcaire le tout orchestré par des vignerons passionnés, ce vin nous livre une version classique et parfaitement équilibrée d’un grand riesling alsacien. MIAM !
Chablis 1° Cru Mont de Milieu 2011
Domaine de la Meulière à Fleys
Robe : jaune moyen, belle brillance
Nez : expression olfactive classique avec des notes végétales très raffinées sur un fond crayeux et iodé bien défini.
Bouche : pleine, opulente et solidement charpentée par une belle ossature acide/minérale, amers nobles et salinité intense en finale.
Ce premier cru de Chablis arrivé sur son plateau de maturité optimale nous a offert un superbe récital aromatique aux accents minéraux t végétaux d’une grande élégance tout en développant un jus riche et sapide. MIAM !
Vin des Allobroges Savagnin 2019
Domaine des Vignes de Paradis à Ballaison
Robe : jaune clair, très lumineux
Nez : complexe et racé, notes de fruits blancs frais, de gomme à l’acacia et d’agrumes sur un fond légèrement fumé.
Bouche : matière ample et pleine avec un joli développement aromatique sur le sucre d’orge, acidité vive mais bien intégrée, salinité très intense, finale minérale avec des amers nobles et un long sillage sur le pamplemousse et la pierre à fusil.
Sur ces coteaux du Léman dédiés presque exclusivement au chasselas, cette cuvée de savagnin s’exprime tout en finesse et avec une classe déjà bien affirmée en nous montrant que ce cépage peut également produire de grands vins ailleurs que dans la Jura.
Bienvenues-Bâtard-Montrachet 2002
Domaine L. Carillon à Puligny Montrachet
Robe : jaune profond, très lumineux
Nez : intense, profond et complexe, note de chair de poire, de citron mûr, de cire d’abeille, de résine, d’amande grillée…et j’en oublie !
Bouche : puissante et volumineuse, jus très concentré, acidité large et incisive, gras sensible et salinité bien marquée, finale droite et salivante avec des amers minéraux et un retour aromatique soutenu pendant plus d’une minute…
Voilà la bouteille qui m’a permis de passer en 2021 avec un grand sourire.
Déguster un très grand chardonnay bourguignon qui a atteint sa phase de plénitude est une expérience vraiment inoubliable !
Hélas, faute de moyens suffisants, le secteur de ma cave consacré aux grands crus bourguignons décroit d’année en année…et je n’arrive toujours pas à me dire que ces merveilles finiront à l’avenir dans le cave d’un milliardaire russe ou asiatique…ou d’un financier qui spécule sur les vins. MIAM attristé !
VDP du Mont Baudile Le Grenache du Badaïre 2017 – Domaine Supply-Royer à Arboras
Robe : sombre et dense avec une fine frange rubis.
Nez : ouvert et très complexe, notes d’orange sanguine et de fruits rouges et noirs compotés sur un fond épicé et balsamique.
Bouche : attaque souple, jus concentré et charnu, texture agréable avec une mâche tannique fine et très gourmande, équilibre digeste, finale appétante avec un long retour aromatique sur les épices douces.
A l’opposé du vin précédent, ce grenache vinifié par l’ami Eric Supply, est une vraie grande bouteille que tout amateur pourra s’offrir sans risquer de mettre à mal l’équilibre de son budget familial.
C’est un rouge languedocien remarquable de complexité, de densité, de structure et d’équilibre…et qui peut encore tenir de longues années en cave. MIAMMMMM !!!
Et pour finir voici quelques notes succinctes sur des bouteilles débouchées à l’occasion d’un repas dominical chez l’ami Thierry Meyer
Crémant du Jura Cuvée BBF – Domaine Tissot : un jus assez consistant, une bulle d’une finesse champenoise mais une finale très (trop) austère.
Riesling Clos Haüserer 2016 – Domaine Zind-Humbrecht : un équilibre subtil entre une matière fruitée très généreuse et une structure acide très solide…un grand vin d’Alsace.
Meursault 1° Cru Charmes 2002 – Domaine Buisson-Charles : une expression aromatique sur le tabac brun et de suie sur un fond végétal discret, un équilibre tout à fait cistercien en bouche…un peu trop viril à mon goût.
Riesling Grand Cru Kastelberg 2001 – Domaine des Marronniers : une aromatique épanouie, un jus riche et une structure ronde mais une finale minérale très digeste.
Bourgogne 2015 – Domaine Méo-Camuzet : un pinot noir bourguignon juteux et accessible, un équilibre très sec avec des tanins bien souples.
Gewurztraminer Réserve Personnelle 1971 – Domaine Louis Sipp : un vaillant quinquagénaire qui a eu besoin d’un peu de temps pour dévoiler une palette complexe sur la fleur séchée, les épices et la menthe et une matière très élégante et d’une étonnante fraîcheur.
Riesling Grand Cru Zinnköpfle SGN 2011 – Domaine Seppi Landmann : une harmonie gourmande entre un terroir solaire et une acidité minérale tonique et salivante…jouissif !
Ce petit retour a été rédigé de mémoire mais si vous voulez davantage de précisions sur ces belles cartouches, je vous invite à vous rendre sur les pages Facebook de Thierry Meyer ou de Stéphane Wasser.
La pandémie est toujours d’actualité mais on ne se laisse pas abattre !
Les vins du mois de décembre 2020
Meursault Vieilles Vignes 2014
Domaine Buisson-Charles à Meursault
Robe : jaune clair avec des reflets dorés.
Nez : frais et discret avec une palette raffinée sur l’amande grillée, le miel de fleurs et les écorces d’agrumes.
Bouche : attaque franche, matière en demi corps structurée par une acidité large et centrée qui se pose sur l’arrière de la langue alors que les sensations salines et minérale se placent sur les côtés, finale étirée avec de beaux amers minéraux.
Probablement encore trop jeune pour libérer totalement son expression aromatique, cette cuvée de Meursault impressionne par la qualité de sa présence en bouche. C’est un vin d’une élégance folle et avec une signature minérale déjà bien lisible mais j’ai l’impression qu’il aura bien plus de choses à raconter dans quelques années.
Pouilly Fuissé Le Clos Reyssié 2013
Bret Brothers à Vinzelles
Robe : jaune moyen avec des éclats dorés.
Nez : mûr et complexe, notes de fruits jaunes et de sésame grillé sur un fond balsamique très élégant.
Bouche : attaque douce, jus concentré, structure sphérique, salinité bien marquée qui donne un petit grip tannique à la texture, finale intense avec un long retour épicé et grillé.
Née d’une alliance parfaite entre ce terroir de Chaintré qui génère une certaine opulence et un millésime marqué par de belles acidités, cette cuvée de Pouilly Fuissé est un vrai régal…voilà un futur premier cru qui mérite largement cette distinction. MIAM !
Pouilly Fuissé En Carementrant 2012
Bret Brothers à Vinzelles
Robe : jaune profond, très lumineux.
Nez : fin et racé avec un fruité très charmeur (abricot frais, mirabelle) à l’ouverture avant de développer une palette plus minérale (citron, caillou) après oxygénation.
Bouche : matière ample et consistante avec une acidité très large, finale bien tonique avec un sillage complexe sur le pamplemousse, la craie et la cire d’abeille.
Fidèle à son style, le Pouilly Fuissé de « Carementrant » conjugue un côté fruité assez opulent et une présence minérale intense et stimulante.
C’est une belle cuvée qui a hélas disparu de la gamme des vins signée Bret Brothers mais qui a été remplacée par d’autres tout aussi intéressantes…tout va bien !
Fleurie Champagne 2018
Domaine des Marrans à Fleurie
Robe : rubis très profond avec une fine frange violine.
Nez : ouvert et séduisant, palette complexe avec de belles notes florales (pivoine, œillet, rose fanée…) sur un fond discrètement fruité (prune, pêche de vigne)
Bouche : attaque franche et bien tonique, jus très gourmand avec un équilibre frais et digeste, beau développement aromatique soutenu longuement en finale.
Avec son expression aromatique riche et complexe, son jus fruité très charmeur et son équilibre frais et digeste, cette cuvée de Fleurie est un pur régal…les belles impressions ressenties lors de mon passage au domaine sont confirmées. MIAM !
Givry 1° Cru La Brûlée 2014
Domaine Masse à Barizey
Robe : rubis clair avec des bords brunissants assez larges.
Nez : expressif et très agréable, notes de cerise acidulée et d’amaretto sur un fond boisé/épicé très délicat.
Bouche : attaque nette et vive, jus riche et gourmand équilibré par une acidité longue et puissante, finale acidulée et bien digeste avec un joli sillage épicé.
Après avoir été déçu par quelques quilles bourguignonnes de 2014 débouchées ces derniers temps, j’ai été très heureux de rencontrer ce très beau premier cru de Givry produit par une famille vigneronne que j’ai rencontré à plusieurs reprises et que j’aimerai bien retrouver cette année…si notre Jupiter national ne décide pas de nous entraver une fois de plus.
Un hiver comme j'aime...ou presque !