Articles de pierre_radmacher
Petits repas entre bons vivants - Juin 2022
Ce petit compte-rendu est destiné à partager avec vous un instant de convivialité où quelques bouteilles ont été débouchées et dégustées sans prises de notes : les commentaires sont rédigés à postériori en se basant que sur des sensations en mémoire.et (si possible) sur une nouvelle dégustation des fonds de bouteilles…à table !
Un déjeuner en compagnie de 3 fins becs avec au menu :
- salade composée blé, thon, courgette et maïs au curry
- brochettes de filet mignon au chorizo et macédoine de légumes maison
- munster de la ferme-auberge du Strohberg
- panna cotta, fraise, coco, basilic
Et quelques bouteilles pour accompagner tout ça !
Les notes des premiers vins ont été rédigées après avoir regoûté les fonds de bouteilles le soir :
Riesling Grand Cru Rangen-Clos Saint Théobald 2019 – Domaine Schoffit : robe jaune moyen, très lumineuse, nez très séduisant avec une palette suave et complexe (agrumes, pierre, fumé léger…), bouche consistante avec du gras et de la structure, équilibre bien droit avec une belle salinité, finale tendue et légèrement tannique avec une belle persistance aromatique sur le pamplemousse.
Un Rangen ouvert et accessible dans sa jeunesse qui confirme son niveau à chaque nouvelle dégustation…un apéritif de luxe !
Luberon 2009 – Domaine Guillaume Gros : robe presque noire avec une frange grenat, nez assez évolué mais très avenant, notes de prune bien mûre et d’aromates sur un fond délicatement chocolaté, bouche puissante et concentrée avec des tanins soyeux, finale assez digeste avec un belle persistance sur le cacao amer.
Un rouge sudiste tout en rondeur et en expressivité qui a bien tenu face aux arômes épicés de l’entrée.
Les trois vins suivants n’ont pas survécu au déjeûner…donc notes plus courtes rédigées de mémoire :
Coteaux du Languedoc Terrasses du Larzac 2013 – Domaine de Montcalmès : robe sombre, olfaction fraîche et raffinée, bouche longiligne, très élégante, tanins bien enrobés, finale digeste et délicatement épicée.
Même si le style tout en finesse de Montcalmès a orienté les dégustateurs du jour vers le vignoble bourguignon, le vin a quand même réussi à tenir tête aux saveurs pimentées et épicées de la viande…à croire que le plat a réveillé le caractère sudiste de cette très belle bouteille.
Alsace Altenberg de Bergheim 2011 – Domaine Deiss : robe jaune franc, très lumineuse, nez complexe et envoûtant avec des notes fruitées et terpéniques, bouche très lumineuse avec un jus riche et suave mais très tonique, finale sapide avec une très longue persistance sur les agrumes et la fraise des bois.
Avec son aromatique vraiment exceptionnelle et sa présence en bouche d’une classe folle, cet Altenberg a mis tout le monde d’accord autour de la table : c’est un très grand vin qui commence à arriver au top de sa forme et qui a bien apprécié l’association avec un munster affiné à plus de 1000 mètres d’altitude sur les flancs du Petit Ballon…un vrai mariage d’amour entre un « paysan » et un « aristocrate ».
Gewurztraminer S.G.N. 2001 – Domaine Mochel : robe jaune profond avec de reflets topaze, nez riche et complexe, notes de céréales grillées et d’agrumes confits sur un fond légèrement épicé, bouche bien liquoreuse mais assez facile à siroter grâce à une finale bien digeste
Après plus de 2 décennies de garde cette demi-bouteille d’or liquide a magnifiquement accompagné le dessert : voilà une SGN qui a trouvé son équilibre idéal et qui se boit avec une facilité déconcertante…quel régal !
Les vins du mois de mai 2022
Riesling Grand Cru Kaefferkopf-Vieilles Vignes 2010
Domaine Adam à Ammerschwihr
Robe : jaune profond avec des éclats dorés
Nez : évolutif et très complexe, notes d’agrumes et de zestes d’agrumes, de cire d’abeille et de résine sur un fond pierre à fusil
Bouche : attaque très vive avec une acidité alerte et puissante qui structure un jus fruité bien frais, finale très digeste avec un beau sillage citronné et terpénique.
Après plus de 10 années sous verre, ce riesling exprime avec une parfaite lisibilité la signature granitique de ce beau terroir d’Ammerschwihr. C’est un vin qui semble avoie atteint son plateau de maturité mais qui dispose des ressources nécessaires pour y rester encore longtemps.
Mâcon-Vinzelles Le Clos de Grand-Père 2019
La Soufrandière à Vinzelles
Robe : jaune clair, avec des reflets argentés
Nez : intense et très évolutif qui s’ouvre sur notes de citron frais et de craie avant de laisser s’exprimer de belles notes de fleurs blanches
Bouche : attaque souple et suave, milieu assez riche, texture consistante et légèrement grenue, finale fraîche et très saline.
Cette cuvée que je suis depuis ma première rencontre avec les frères Bret se goûte toujours aussi bien avec ce jus dense et sapide et cette expression aromatique d’une pureté inouïe…une petite consolation pour oublier que mes deux gaillards ne sont toujours pas prêts à me filer mon billet d’entrée pour génération des papys.
Meursault Les Tessons 2013
Domaine Buisson-Charles à Meursault
Robe : jaune profond avec des éclats dorés
Nez : évolutif et très complexe, notes d’agrumes et de zestes d’agrumes, de cire d’abeille et de résine sur un fond pierre à fusil
Bouche : attaque très vive avec une acidité alerte et puissante qui structure un jus fruité bien frais, finale très digeste avec un beau sillage citronné et terpénique.
J’ai toujours adoré les vins issus de ce grand terroir de Meursault, surtout lorsqu’ils sont vinifiés par un vigneron de la trempe de Patrick et ce n’est certainement pas cette cuvée sublime, arrivée sur son plateau de maturité optimale, qui va remettre en cause cette dilection.
Voilà probablement une bouteille qui va entrer dans le gotha des plus grands vins dégustés cette année. MIAM !
Pinot Noir Vieilles Vignes 2019
Domaine P. Gaschy à Eguisheim
Robe : grenat profond avec une frange tirant sur le roux
Nez : intense et flatteur avec des arômes fruités (fraise, cerise burlat) et épicés sur un fond légèrement fumé
Bouche : charnue et bien gourmande avec des tanins très onctueux, finale fraîche et salivante avec une belle persistance fumée/épicée.
Avec ce millésime béni pour les pinots noirs, ces terroirs d’Eguisheim capables de donner naissance à de grands vins rouges et ce vigneron formé à Beaune et particulièrement bien inspiré lorsqu’il s’agit de travailler ce cépage, nous avions là des conditions idéales pour faire naître une très belle bouteille…et ça n’a pas raté ! Bravo Hervé !
Vacqueyras Variation 2019
Domaine Montvac à Vacqueyras
Robe : sombre, dense, presque noire
Nez : intense et complexe, notes de fruits noirs bien mûrs, d’herbes de garrigue et d’épices orientales
Bouche : pleine et concentrée avec un jus fruité bien consistant mais très digeste, texture soyeuse, finale sapide avec une persistance épicée et légèrement fumée.
Lorsque je commence à planifier mon périple sudiste, je débouche toujours l’une ou l’autre bouteille qui va m’emmener vers ces vignobles méridionaux que j’aime de plus en plus comme cette cuvée de Vacqueyras qui nous propose une équilibre tout à fait remarquable entre puissance et buvabilité…allez, je prépare ma valise !
Ventoux Souvage 2020
Domaine La Combe au Mas à Mormoiron
Robe : rubis profond avec une finale frange mauve
Nez : très intense et complexe, notes de livèche, de bois de réglisse et de poivre noir sur un fond fumé très présent
Bouche : très puissante avec un jus concentré et bien texturé structuré par une acidité fraîche et une trame tannique fine mais bien stimulante, finale tonique avec une présence minérale bien salivante
La suite de la préparation à ma future sortie dans le sud a été assurée par cette cuvée incroyable vinifiée par Thomas Ayoun à partir de raisins récoltés sur une vigne qui n’a plus connu d’intervention humaine depuis plusieurs années.
C’est un vin vraiment hors norme qui m’étonne, m’interpelle et finit toujours par me séduire. MIAM !
Tu aimais bien manger, boire un bon vin ou une bière fraîche, tu aurais eu 90 ans le 26 mai…
Winstub Le Rosenmeer à Rosheim
Même si je n’en ai que très peu parlé sur ce site (à part pour évoquer une soirée en compagnie de la famille Weinzorn), le Rosenmeer a été le restaurant gastronomique que j’ai fréquenté le plus souvent mais je ne n’avais encore jamais testé la « winstub » attenante, j’ai donc profité d’une petite virée dans le vignoble alsacien pour combler cette lacune.
La winstub du Rosenmeer
Le chef Hubert Maetz est aux fourneaux dans sa grande cuisine où sa brigade prépare aussi bien les plats pour le restaurant gastronomique que la winstub.
Le menu »Printemps » de la winstub est servi en trois temps :
- l’entrée : marcassin, asperges d’Alsace et copeaux de jambon séché comme un carpaccio
- le plat : assiette de la marée aux herbes
- le dessert : vacherin glacé aux fraises
L’assiette de l’entrée…
…et le plat.
Pour l’apéritif et pour l’entrée, j’ai choisi un verre de Muscat 2019 du domaine Jacques Maetz : un nez séduisant avec des notes de raisin frais sur un fond finement mentholé, une bouche riche mais avec un équilibre bien sec, une finale gouleyante et sapide.
Avec son aromatique expressive et bien typée et son jus bien construit, ce muscat m’a séduit : de belles promesses au nez et une présence en bouche qui assure…un équilibre pas toujours facile à construire avec ce cépage.
Après une prestation souveraine à l’apéritif, le muscat a eu fort à faire face à une assiette très complexe en saveurs et en textures mais il a réussi à tenir sa place dans cet environnement gastronomique un peu impressionniste tout se payant le luxe de rester maître du jeu en finale…le muscat est un cépage magique !
Pour le repas ce sera un verre de Riesling Réserve du Domaine 2014 du domaine Jacques Maetz : un nez fin et discrètement zesté, une bouche juteuse et bien saline, une finale tonique avec une belle persistance minérale et terpénique.
Issu d’un millésime qui se goûte très bien en ce moment – et qui nous réserve de plus en plus de bonnes surprises en Alsace – ce riesling entré dans sa phase de pleine maturité se laisse boire avec plaisir tout en révélant une trame minérale de belle facture.
Face à cette préparation qui nous emmenait dans une ambiance gustative très douce avec un filet de lieu moelleux et des légumes croquants dans une nage généreusement crémée, le riesling s’est senti particulièrement à l’aise : ses arômes se sont intensifiés et son acidité est devenue plus saillante pour nous laisser le palais parfaitement frais et dispos…bref, l’assiette et le verre se sont vidés tous seuls !
J’ai été ravi de retourner dans cette grande institution gastronomique de Rosheim, pour y retrouver le chef Hubert Maetz et déguster quelques très belles préparations culinaires dont j’ai apprécié autant la présentation que l’harmonie des saveurs et des textures.
Comme toute winstub qui se respecte, les vins du domaine familial sont proposés pour accompagner avec bonheur les jolies assiettes qui sortent de la cuisine du restaurant gastronomique.
Pour finir, il faut également relever la qualité du service, rapide et sympathique ainsi que des prix très raisonnables pour le menu comme pour les vins…que demander de plus !
Les vins du mois d'avril 2022
Muscat Mittelweg 2019
Domaine Gross à Gueberschwihr
Robe : jaune franc avec un léger trouble
Nez : intense et charmeur, notes de raisin frais sur un fond floral épanoui et complexe (fleur de sureau, muguet, fleur d’oranger)
Bouche : pleine et charnue structurée par une acidité assez vive et une fine trame tannique, texture légèrement grenue, finale tonique avec des amers minéraux délicats.
Avec son aromatique épanouie et sa présence en bouche pleine d’énergie cette cuvée de muscat de macération (25 jours, raisins égrappés) révèle une vrai personnalité de vin de terroir et nous rappelle que Vincent Gross est vraiment une référence alsacienne sur ce style de vin. MIAM !
Riesling Grand Cru Kastelberg 2011
Domaine Moritz à Andlau
Robe : jaune profond avec des éclats dorés
Nez : complexe et racé avec des notes de pamplemousse, de cire d’abeille et d’épices sur un fond terpénique assez marqué
Bouche : droite et puissante avec un jus concentré et légèrement grenu, présence saline intense, finale très salivante avec des amers nobles et un long sillage minéral (pierre à fusil, poudre à canon)
Après une décennie de vieillissement, ce Kastelberg assume pleinement la puissance et le caractère minéral un peu austère qui lui viennent de e grand terroir de schiste : c’est un vin pur et racé qui fera merveille à table dès maintenant mais qui pourra encore attendre quelques années en cave.
Moselle Château de Vaux-Maddalena 2015
Domaine Molozay à Vaux
Robe : jaune franc, très lumineuse
Nez : intense et complexe, notes de pomelo, d’anis et de gingembre sur un fond végétal noble relevé par de fines nuances torréfiées
Bouche : attaque franche avec une acidité mure et large qui structure un jus fruité consistant et très salin, finale tendue et salivante avec un retour persistant sur les agrumes.
Elevée durant 14 mois dans des fûts de chêne mosellan de 600 litres, cette cuvée 100% müller-thurgau est une vraie petite pépite qui allie parfaitement gourmandise et buvabilité tout en révélant un caractère gastronomique tout à fait exceptionnel : c’est un grand vin qui se plaira en compagnie de mets raffinés à base de fruits de mer comme des gambas ou des saint jacques. MIAM !
Pouilly Fuissé En Carementrant 2012
Domaine Bret Brothers à Vinzelles
Robe : jaune clair avec des éclats argentés
Nez : ouvert et très frais, notes de cédrat et de gingembre frais sur un fond fumé très délicat.
Bouche : attaque vive avec un jus dense posé sur une acidité bien large, toucher bien gras, finale très sapide avec un long sillage sur le citron, la cire et la résine.
Après une petite déception sur une cuvée de Pouilly-Fuissé La Roche 2010, dégustée lors d’une récente session AOC, ce magnifique « En Carementrant » 2012 m’a pleinement rassuré : c’est un vin riche, complexe et sapide, étonnant de jeunesse et capable de résister encore quelques années à l’usure du temps.
Roussette de Savoie Marestel 2009
Domaine Dupasquier à Jongieux
Robe : jaune profond avec des éclats vieil or
Nez : mûr et complexe avec des notes de miel de châtaignier, d’agrumes confits et de cire sur un fond légèrement fumé/grillé.
Bouche : ample et suave avec un centre légèrement moelleux, finale droite et digeste avec des amers minéraux bien salivants et une belle persistance sur les épices et la pierre à fusil.
Malgré une robe dorée qui trahit son âge, cette cuvée d’altesse séduit par sa rondeur gourmande tout en nous étonnant par sa présence en bouche pleine de fraîcheur et d’énergie…une valeur sure du vignoble savoyard qui tient superbement son rang. MIAM !
Mondeuse Avalanche 2019
Domaine F. Trosset à Arbin
Robe : sombre, presque noire avec une frange pourpre
Nez : mûr et expressif, notes de prune, de myrtille et de poivre noir
Bouche : attaque douce et suave, centre souple et fruité avec des tanins très soyeux, finale fraîche et délicatement épicée.
Ce domaine que j’ai visité l’année passée, produit une jolie série de vins savoyards comme cette cuvée de mondeuse récoltée sur son terroir de prédilection et élevée en cuve. C’est un vin plein de gourmandise avec un fruité bien défini stimulé par la signature épicée du cépage.
Maranges 1°Cru La Fussière 2019
Domaine Regnaudot à Dezize-les-Maranges
Robe : rubis très profond avec des bords bien compacts
Nez : mûr et expressif, notes de fruits rouges frais et de pivoine sur un fond boisé très raffiné.
Bouche : voluptueuse et gourmande avec un jus fruité dense et très soyeux, finale étirée et sapide, stimulée par une acidité longue et une présence minérale salivante.
Suivant les recommandations d’un partenaire de golf, j’ai visité ce domaine à l’automne 2021 et depuis je goûte régulièrement les cuvées de maranges que j’y ai acheté pour vérifier que mes bonnes impressions initiales se confirment dans le temps…et ce n’est pas cette superbe bouteille de premier cru qui va me faire revoir mon jugement initial : c’est un vin plein et expressif qui se livre à la dégustation avec une gourmandise tout à fait irrésistible…on oublie très facilement que c’est également un vin de garde qui pourra se bonifier encore quelques années en cave.
Le Rangen au printemps 2022
L'Altévic à Hattstatt - Visite 2022
Même si durant l’été 2021 j’ai eu l’occasion de participer à un diner-dégustation à l’Altévic autour des vins du domaine Otter, ça faisait bien longtemps que je n’avais pas fait une pause déjeuner dans ce restaurant de Hattstatt.
J’ai donc profité d’une sortie dans le vignoble alsacien – pour aller travailler sur mon article à propos du Hengst avec Hervé Gaschy – pour faire une nouvelle petite halte gourmande chez Jean-Christophe Perrin et son équipe.
La formule déjeuner est à 24 euros avec une entrée, un plat et un dessert.
En ce début mai le menu du jour de l’Altévic nous propose les plats suivants :
Salade de poireaux de Munwiller au fruit de la passion, saucisson de cuisse de volaille
Paleron de bœuf cuit mœlleux, légumes braisés de chez Sylvie
Galette/ pancake d'avoine, fruits du verger, sauce caramel
Pour l’apéritif et l’entrée, j’ai choisi un verre de Riesling Grand Cru Pfersigberg-Hertacker 2019 du domaine P. Ginglinger : une aromatique discrète avec une palette florale délicate, une bouche très droite avec un équilibre, une finale stimulante avec de la salinité et de beaux amers minéraux.
L’entrée qui associe une saucisse faite maison et des poireaux assaisonnés avec une vinaigrette au goût exotique, offre un jeu de saveurs et de textures d’une grande subtilité.
Ce plat original – comme toujours à l’Altévic ! – a réveillé l’expression aromatique du vin qui a autant aimé le moelleux et la suavité de la saucisse que les saveurs végétales et exotiques de l’accompagnement mais il a gardé la main en finale avec une persistance minérale bien marquée.
Pour le plat de résistance, j’ai choisi de rester chez le même viticulteur en demandant un verre de Pinot Noir Les Rocailles 2019 du domaine P. Ginglinger : un joli bouquet floral au nez, un jus gourmand et solidement charpenté en bouche avec une trame tannique très soyeuse et un finale longue, sapide et délicatement fumée.
L’assiette du plat principal révèle des arômes très engageants et nous présente une viande qui fond littéralement sur la langue, un jus bien goûtu et des légumes légèrement craquants boostés par le romarin et les oignons crus…bref, nous avons là un jeu de saveurs et de textures plein de gourmandise et d’harmonie.
Ce plat a réussi à dompter un peu la fougue de ce vin qui aurait besoin d’encore un peu de temps pour trouver son équilibre (comme beaucoup de 2019 d’ailleurs).
L’accord a permis à ce grand pinot noir de définir son profil aromatique tout en donnant plus de souplesse à sa structure.
Pour résumer et pour conclure, je ne vais pas faire beaucoup d’effort pour être original, je dirais simplement qu’une fois encore, j’ai passé un très beau moment de gastronomie à l’Altévic…Bravo et merci M. Perrin !
Les vins du mois de mars 2022
Riesling Grand Cru Schoenenbourg 2014
Domaine Dopff au Moulin à Riquewihr
Robe : jaune moyen avec beaucoup d’éclat
Nez : pur et très expressif, notes de zestes d’agrumes et nuances balsamiques sur un fond minéral bien marqué.
Bouche : pleine et très harmonieuse, jus dense et bien gourmand, équilibre très droit, finale vive et saline avec beaux amers et un long sillage minéral sur la pierre à fusil et la poudre à canon.
Dégusté une première fois à l’occasion de mon travail sur ce Grand Cru avec Pascal Batot, ce riesling tient toutes ses promesses, puisqu’après 7 années de vieillissement il se présente devant nous de fort belle manière avec une aromatique très racée et une présence en bouche empreinte d’une profonde minéralité. MIAM !
Pinot Gris Eguisheim 2017
Domaine E. Beyer à Eguisheim
Robe : jaune clair avec des reflets argentés
Nez : expressif et classieux, notes de fleurs printanières et nuances minérales bien marquées sur un fond légèrement fumé.
Bouche : attaque souple et suave, jus consistante et solidement charpenté, équilibre sec, finale très sapide avec une présence saline sensible et un long retour fumé.
Cette superbe cuvée de pinot gris qui séduit par son aromatique raffinée et son équilibre parfaitement balancé en bouche, nous apporte la preuve que ce cépage gagne à être vinifié en sec.
C’est un vin de plaisir et de gastronomie qui pourra encore supporter quelques années de garde. Bravo Christian !
Gewurztraminer Grand Cru Rosacker 2012
Domaine Mader à Hunawihr
Robe : jaune moyen avec beaucoup d’éclat
Nez : pur et très expressif, notes de zestes d’agrumes et nuances balsamiques sur un fond minéral bien marqué.
Bouche : pleine et très harmonieuse, jus dense et bien gourmand, équilibre très droit, finale vive et saline avec beaux amers et un long sillage minéral sur la pierre à fusil et la poudre à canon.
J’ai découvert ce gewurztraminer lors de ma visite au domaine Mader pour finaliser mon travail sur le Grand Cru Rosacker en compagnie de Jérôme Mader.
Ce vin déjà très prometteur dans sa jeunesse a encore gagné en harmonier et en finesse après une petite dizaine d’années de garde…une friandise irrésistible !
Alsace L’Affranchi 2017
Domaine Wantz à Mittelbergheim
Robe : jaune clair avec des reflets métalliques
Nez : ouvert et complexe, notes de fruits secs, de miel d’acacia et d’épices douces
Bouche : attaque assez souple suivie par la mise en place d’une structure acide bien large qui soutien un jus fruité bien concentré, finale longue et légèrement tannique avec une belle persistance épicée.
Elaborée à partir d’un assemblage de sylvaners, de rieslings et de gewurztraminers provenant du Grand Cru Zotzenberg, cette cuvée a été élevée durant 18 mois sans ouillage dans un fût neuf de 400 litres en bois d’acacia.
C’est un vin atypique mais très agréable à déguster : il y a de la richesse, de l’expressivité, un bel équilibre et une grande longueur…tout ce qu’il faut pour susciter un joli MIAM !
Mâcon Vinzelles Le Clos de Grand-Père 2019
La Soufrandière à Vinzelles
Robe : jaune moyen avec des éclats dorés.
Nez : frais et très pur, notes de pêche blanche, de citron et de sauge sur un fond minéral bien marqué (poudre de craie)
Bouche : attaque assez franche avec un jus bien consistant structuré par une acidité large et mûre et une salinité intense, finale tonique et salivante avec long un sillage sur le pomelo et la craie.
Issue d’une parcelle de vieilles vignes située dans la partie basse du coteau de Vinzelles, cette cuvée emblématique des frères Bret se déguste remarquablement bien dès aujourd’hui, même si elle dispose de toutes les qualités pour se bonifier encore quelques années en cave.
Vouvray Le Peu de la Moriette 2009
Domaine Pichot à Vouvray
Robe : jaune franc avec une belle brillance
Nez : intense et très complexe, notes d’ananas frais et de miel de fleurs complétées par de fines nuances balsamiques et légèrement fumées,
Bouche : attaque assez souple et suave, jus fruité et très gourmand structuré par une acidité mûre et large, équilibre légèrement moelleux, finale fraîche et salivante avec une salinité sensible et un long sillage fruité et balsamique.
Après plus d’une douzaine d’années de garde, ce chenin demi sec est aujourd’hui une petite pépite vinique d’une parfaite harmonie et d’une redoutable buvabilité.
Bref, j’ai vraiment adoré !
Bourgogne Passe Tout Grains 2019
Domaine Castagnier à Morey Saint Denis
Robe : teinte purpurine avec une fine frange rose clair
Nez : expressif et séduisant, notes de cerise rouge bien mûre et d’épices douces sur un fois délicatement boisé
Bouche : jus fruité très gourmand, équilibre parfaitement balancé, tanins soyeux, finale fraîche et glissante.
Comme toujours, cette cuvée d’entrée de gamme élaborée par Jérôme Castagnier nous propose une interprétation pure et séduisante d’un pinot noir bourguignon.
C’est un vin qui a bénéficié des mêmes attentions que ses prestigieux voisins de cave n’a qu’un seul défaut, sa rareté qui le rend souvent plus difficilement accessible que les Grands Crus du domaine…dommage !
Nuits Saint Georges 1° Cru Les Pruliers 2014
Domaine Chicotot à Nuits Saint Georges
Robe : rubis assez clair avec une frange orangée
Nez : discret et raffiné, notes florales délicates et fines touches épicées sur un fond minéral sensible (terre humide, graphite)
Bouche : attaque franche et tonique, jus fruité dense et solidement charpenté, trame tannique très fine qui se combine avec une acidité pointue pour structurer une finale fraîche et salivante qui laisse persister de belles nuances minérales et épicées
Après quelques années en cave, ce premier cru de Nuits a gagné en souplesse et en définition aromatique tout en conservant ce côté ciselé et « punchy » qu’on retrouve toujours chez les vins signés Chicotot.
C'est le printemps et les sorties dans le vignoble reprennent comme ici dans les vignes du Clos Saint Landelin
Déjeuner-dégustation au restaurant Le Massala à Schiltigheim
Avec ses 1,4 milliards d’habitants, l’Inde est le deuxième pays le plus peuplé du monde mais malgré une vraie culture gastronomique, les indiens ne boivent pas beaucoup de vin.
Il y a pourtant de plus en plus d’indiens qui s’intéressent à la chose vinique comme Ankush, un jeune homme originaire du Penjab, qui effectue un stage chez notre ami François pour approfondir une formation orientée vers le commerce du vin.
Afin de tester une série d’accords entre cuisine indienne et vins français, François et Ankush ont organisé un déjeuner-dégustation au restaurant « Le Massala » de Schiltigheim.
Une dizaine de convives, une douzaine de vins et une belle série de spécialités indiennes…voilà un déjeuner dominical qui s’annonce bien.
Tout est en place pour passer un bon moment.
Bon, c’est dimanche, je suis parti sans mon cahier de notes et avec mon petit numérique Canon…donc je ne vais partager que quelques photos et quelques impressions générales sur mon ressenti face à des accords gustatifs très originaux.
La sélection de vins blancs et un rosé…
…et les vins rouges.
Les entrées arrivent sur la table…
…avec des assiettes bien colorées…
…et les convives testent et échangent sur des accords…et des désaccords.
Le chef cuisinier du restaurant Le Massala nous a présenté une sélection de spécialités indiennes en prenant soin de doser les épices très piquantes avec mesure afin de laisser une chance aux vins de pouvoir établir un dialogue aromatique équilibré avec les différents plats.
Voici quelques assiettes pour vous mettre en appétit !
Au niveau des vins blancs, ce sont les 3 bouteilles alsaciennes – le sylvaner Effenberg 2019 du domaine F. Schmitt, le pinot gris 2019 du domaine Engel et le gewurztraminer 2017 du domaine Boxler – qui ont fait l’unanimité en résistant sans fléchir aux arômes épicés des plats servis en entrée ou des préparations à base de poisson.
Au niveau des vins rouges, la cuvée de Terrasses du Larzac 2018 a relevé le défi de la force expressive lancé par les différents plats de viande…mais je m’y attendais un peu, par contre j’ai été surpris par la tenue remarquable des deux cuvées de gamay – le côtes du Forez 2020 du domaine de Bonnefoy et le beaujolais 2020 du domaine Melinon – deux vins qui ont su créer des accords vraiment harmonieux avec cette cuisine exotique.
Merci à tous ceux qui ont œuvré pour la réussite de ce déjeuner.
Pour plus d’information sur le restaurant : CLIC
Et si vous voulez vous procurer ces vins : CLIC
Les vins du mois de février 2022
Sylvaner L’Indigène 2018
Domaine Bohn à Reichsfeld
Robe : ambre clair avec une légère turbidité
Nez : ouvert et complexe, notes de pomme au four, de miel et d’herbes aromatiques sur un fond balsamique très élégant.
Bouche : jus consistant et solidement charpenté par une maille acide/tannique mûre mais bien serrée, finale très saline avec un beau sillage aromatique épicé et minéral.
Issus d’une vieille vigne de sylvaners (70 ans) cette cuvée a été vinifiée à l’ancienne avec une macération de 4 semaines sur grappes entières avant pressurage.
C’est un vin orange qui se goûte déjà avec beaucoup de plaisir mais qui se plaira fort bien à table en compagnie d’une spécialité alsacienne ou avec un plat à base de poisson fumé.
Riesling Grand Cru Pfersigberg-Ortel 2014
Domaine P. Ginglinger à Eguisheim
Robe : jaune profond, très brillant.
Nez : discret et racé avec de belles notes d’agrumes frais (citron, pomelo) sur un fond crayeux bien marqué.
Bouche : assez opulente avec une chair bien dodue appuyée sur une acidité très large et relevée par une puissante salinité, équilibre sec, finale pointue et très salivante.
Vinifié comme toujours avec une grande précision par l’ami Michel, ce riesling marqué par une empreinte minérale très profonde, nous livre une interprétation sans concession de ce grand terroir Eguisheim.
C’est un vin à l’esthétique monacale inspirée par la nature calcaire du sol mais après plus de 7 années de garde, sa pureté aromatique et son élégance nous régalent.
Riesling Grand Cru Kastelberg 2017
Domaine Kreydenweiss à Andlau
Robe : jaune clair avec des éclats argentés.
Nez : racé et très complexe avec des notes de résine, de vanille et de gingembre sur un fond fumé et minéral (pierre à fusil)
Bouche : attaque vive avec une acidité assez mordante, jus dense et grenu, finale longue marquée par une intense salinité.
Ce riesling qui a vraiment pris son temps pour finir ses sucres et qui a été mis sur le marché plus de 4 ans après sa naissance, est un vin puissant et concentré qui se goûte déjà remarquablement bien dès maintenant…mais il ne faut pas oublier que comme tout grand Kastelberg, ce vin aura pris une autre dimension après quelques années en cave.
Riesling Cuvée Saint Hubert V.T. 2010
Domaine Metz à Blienschwiller
Robe : jaune profond, très lumineux
Nez : intense et complexe, notes d’agrumes confits, de raisin de Corinthe, de céréales grillées et d’épices douces.
Bouche : attaque assez vive avec une acidité immédiate qui se place et soutient fermement un jus fruité bien concentré, équilibre très fringant, finale tonique et très sapide avec un long sillage sur l’orange amère et les épices
Après plus de 10 années de garde, ce riesling V.T. nous a offert un magnifique récital aromatique et gustatif après une journée de ski en Autriche.
Mes deux garçons qui ne boivent quasiment jamais de vin ont vraiment apprécié cette cuvée remarquable de gourmandise et de buvabilité…tout n’est pas perdu !
Bourgogne Chardonnay 2018
Domaine F. Carillon à Puligny-Montrachet
Robe : jaune très clair avec des éclats argentés
Nez : complexe et raffiné, notes de fleurs blanches, d’amande fraîche te brioche au beurre.
Bouche : attaque souple et suave mais très vite on sent une présence acide/saline très large qui structure le milieu de bouche et tend un jus fruité bien dense, finale longue et digeste avec des amers nobles et de belles rémanences sur le pamplemousse et la résine.
Réalisée par un assemblage des meilleurs fûts de la cuvée de bourgogne chardonnay, cette cuvée a été élevée durant 12 mois en fûts (avec 10% de bois neuf) puis 6 mois en foudre.
Après quelques années en cave, ce vin respire la plénitude et la classe tout en se laissant approcher avec une grande facilité…bref, c’est très bon !
Meursault Les Tessons 2012
Domaine Buisson-Charles à Meursault
Robe : jaune franc, très lumineux
Nez : très fin et très complexe avec de belles notes de fleurs blanches, d’anis et de noisette sur un fond pierreux bien marqué.
Bouche : pleine et juteuse, construite autour d’une structure acide mûre et large, texture caressante avec un gras très élégant, finale bien salivante avec une longue persistance aromatique sur le pamplemousse et la pierre.
Les Tessons a toujours été l’une de mes cuvées préférées du domaine Buisson-Charles et ce n’est pas cette nouvelle rencontre avec ce vin entré dans sa phase de pleine maturité qui va remettre en cause cette dilection : c’est un vin sublime qui se donne avec une belle générosité tout en développant ce caractère racé et raffiné qu’on ne trouve que chez les plus grands meursaults. MIAM !
Après 4 années de pause on reprend nos bonnes habitudes avec un séjour familial dans la vallée du Stubaï.