Articles de pierre_radmacher
Restaurant Ma Table en Ville à Mâcon - octobre 2021
Depuis deux ans, l’ami Cyril et moi avions pris l’habitude de terminer notre journée dans le vignoble du Mâconnais par un dîner au Château des Poccards (CLIC) mais hélas ce restaurant a fermé ses portes en 2021.
Nous allons donc tester une nouvelle adresse gourmande : « Ma Table en Ville », un restaurant qui propose une cuisine actuelle avec des produits frais fournis en grande partie par des producteurs locaux.
La salle du restaurant est assez petite mais son agencement et son décor contemporain créent une ambiance très agréable.
La carte des mets est très courte – 2 entrées, 2 plats et 2 desserts – mais tous les plats proposés ce soir me faisaient vraiment envie.
Mon choix de menu pour ce soir :
Œuf poché et poêlée de girolles
Agneau confit, lingots et légumes de saison.
Moelleux au chocolat et glace vanille
La carte des vins n’est pas trop longue mais fait une très large place aux vignerons locaux avec des noms qui sonnent bien à nos oreilles d’amateurs : Cornin, Saumaize, Maillet, La Soufrandière, Chagnoleau…que du bon !
Pour l’apéritif nous optons pour une valeur sûre avec un verre de Saint Véran Vieilles Vignes des Crèches 2019 du domaine Jacques Saumaize : un fruité frais soutenu par de fines notes boisées/torréfiées au nez, un jus pur et minéral en bouche, une finale tonique, crayeuse et légèrement tannique.
Notre choix « sans risque » nous a permis de déguster un saint véran tout en élégance et en pureté, qui a rempli parfaitement son rôle de réveil papillaire…et comme j’avais gardé un fond de verre pour l’entrée, j’ai pu profiter d’un accord tout en douceur et en suavité avec les saveurs de cette belle assiette automnale.
Pour le repas ce sera une bouteille de Givry 1°Cru Petit Marole 2019 du domaine François Lumpp : un nez ouvert et charmeur avec des notes de fruits rouges bien mûrs sur un fond floral raffiné, une bouche pleine et profondément fruitée avec une texture onctueuse et une finale longue et sapide.
Que ce soit avec l’entrée ou avec le plat principal, cette très belle cuvée de Givry a réussi un accord tout en douceur et en délicatesse : le velouté et la finesse aromatique du vin ont joué presque ton sur ton avec la préparation aux girolles comme avec cet agneau fondant et son jus aux saveurs subtiles et raffinées.
C’est toujours avec grand plaisir que je termine une journée de bourlingage dans les vignes avec l’ami Cyril, par un petit dîner dans un restaurant local comme cette « Table en Ville » où on vous sert de jolies assiettes qu’on peut accompagner avec de très belles bouteilles proposées par une carte des vins qui fait une très large place à la production locale.
Pour finir, il faut également relever la qualité du service, rapide et souriant ainsi que des prix très raisonnables pour le menu comme pour les vins…que demander de plus !
Les vins du mois de septembre 2021
Riesling Fronholz 2017
Domaine Ostertag à Epfig
Robe : jaune franc et très lumineux.
Nez : complexe et évolutif, notes d’ananas frais et d’agrumes mûrs sur un fond zesté, épicé et légèrement grillé.
Bouche : attaque franche, jus ample structuré par une acidité large et un léger grain tannique, finale sapide avec des amers nobles et un long sillage sur le pamplemousse et la craie.
André Ostertag a parfaitement saisi l’identité de ce terroir d’Epfig qu’il met en valeur comme nul autre en nous proposant des vins exceptionnels comme ce riesling à la fois complexe mais très facile à approcher, très puissant mais d’une grande élégance…un grand vin tout simplement !
Riesling Kaploen 2015
Domaine Mochel à Traenheim
Robe : jaune moyen des éclats dorés.
Nez : riche et très expressif, notes d’agrumes mûrs et d’ananas frais sur un fond herbes à tisane (verveine, mélisse).
Bouche : attaque assez vive, jus ample et généreux (33g de SR) structuré par une acidité large et intense, finale digeste et très appétante un sillage épicé et de beaux amers salivants.
Ce riesling né sur l’Altenberg de Bergbieten mais « déclassé » par Guillaume Mochel à cause d’une richesse un peu trop importante pour le cahier de charges du Grand Cru, reste néanmoins un très beau vin qui se déguste avec grand plaisir dès aujourd’hui mais qui a les épaules pour tenir de longues années en cave. MIAM !
Riesling Grand Cru Sommerberg-Arnaud 2014
Domaine de l’Oriel à Niedermorschwihr
Robe : jaune clair, très lumineux avec des éclats argentés
Nez : intense et complexe, notes de pamplemousse, de zestes d’agrumes et de romarin sur un fond finement terpénique
Bouche : attaque nette et directe, jus bien gourmand avec un centre légèrement moelleux, finale puissante avec une minéralité intense et une longue persistance fruitée et épicée.
Millésime après millésime, cette vieille vigne sur les pentes abruptes du Sommerberg offre à Claude Weinzorn une matière première de qualité exceptionnelle qui lui permet de nous proposer ce riesling plein d’énergie et de gourmandise. MIAM !
Arbois Naturé 2018
Domaine Ratte à Arbois
Robe : jaune clair avec une légère turbidité et des reflets argentés
Nez : complexe et racé, arômes de fruits blancs frais et de vanille suivis par des notes d’épices et de pierre à fusil.
Bouche : léger perlant à l’ouverture, acidité large et percutante équilibrée par une matière très pulpeuse, finale tendue avec un petit grip tannique et une belle persistance sur les épices et la minéralité.
Après un temps d’affinage en cave, cette cuvée de savagnin ouillé produite par un domaine que j’ai visité à deux reprises, commence à révéler l’empreinte de ces beaux terroirs de marnes bleues et grises du vignoble arboisiens.
Côtes du Jura Savagnin 2011
Domaine Pignier à Montaigu
Robe : jaune paille avec des éclats dorés.
Nez : complexe et raffiné, notes d’agrumes confits et d’épices (curry, gingembre) sur un fond de fruits secs et de sous-bois.
Bouche : attaque vive et franche, acidité virulent et très large qui structure un jus très consistant, présence saline très intense, finale tonique et salivante avec un léger grain tannique et un long sillage sur les épices et les fruits secs.
Cette cuvée de savagnin plus classique (travaillée sans ouillage) qui a bénéficié d’un vieillissement conséquent, montre aujourd’hui un profil tout en finesse et en délicatesse un peu loin des standards de la région mais d’une classe absolue.
Beaune 1° Cru Grèves 2017
Domaine Germain à Nantoux
Robe : grenat assez dense avec une fine frange orangée.
Nez : très discret avec une palette complexe sur la mûre et l’orange sanguine sur un fond fumé/pierreux un peu austère.
Bouche : attaque très franche, jus plein et bien structuré, tanins fondus, finale minérale et saline avec un long sillage poivré et fumé.
Avec son expression très racée mais son profil encore un peu austère, ce premier cru de Beaune affirme un caractère de grand vin de garde et de gastronomie.
Voilà une belle bouteille produite par une famille vigneronne établie sur les hauteurs de Pommard et qui nous propose une gamme de vins offrant un rapport Q/P très intéressant…à bon entendeur !
VDP de Vaucluse Domaine des Tours 2017
EARL des Tours à Sarrians
Robe : rouge profond avec beaucoup d’éclat
Nez : ouvert et engageant avec une palette sur les fruits rouges bien mûrs (fraise, framboise, groseille) et les épices douces.
Bouche : attaque très gourmande, jus opulent et très onctueux, développement aromatique suave et complexe, finale intense mais d’une belle buvabilité.
Quand on oublie la détestable bulle spéculative qui règne autour des bouteilles produites par ce domaine et qu’on se limite aux qualités intrinsèque de cette cuvée, on ne peut être que subjugué par ce vin remarquable de finesse et de gourmandise. MIAM !
Panorama automnal sur la plaine du Rhin à partir du Scharrachberg avec la flèche de la cathédrale de Strasbourg au loin
"L'Alsace à boire" c'est à Strasbourg
Cette enseigne qui a fait son apparition au 14 rue du 22 novembre à Strasbourg au cours de l’été 2021, fait à la fois caviste et bar à vin tout en restant très majoritairement dédiée aux vins et d’Alsace…mais on y trouve aussi quelques bières produites par des brasseries locales.
On peut s’installer au bar ou à une table à l’intérieur ou en terrasse pour y déguster quelques verres de vin et une planchette garnie de fromages et de charcuteries régionales préparées minute.
La carte des vins au verre propose une vingtaine de références et les rayonnages du côté caviste sont garnis de 180 références produites par 70 domaines différents.
« L’Alsace à boire » côté bar…
…et côté terrasse.
« L’Alsace à boire » côté caviste…
…avec quelques très belles étiquettes.
Tous les samedis après-midi de 15 heures à 20 heures, l’« Alsace à boire » convie un vigneron pour qu’il puisse présenter son domaine et ses vins aux clients et ce samedi 9 octobre c’était au tour du domaine Emile Beyer avec Valérie Beyer venue d’Eguisheim pour faire déguster quelques références du domaine en vente chez ce caviste.
Valérie Beyer qui présente les vins du domaine Emile Beyer
Pinot Gris Eguisheim 2019 – Domaine Emile Beyer à Eguisheim : nez très charmeur, notes de coing frais sur un fond floral très élégant, bouche suave et très aérienne, équilibre sec, finale sapide avec une longue persistance fruitée et légèrement fumée.
Ce pinot gris tout en finesse nous rappelle que ce cépage peut générer de très beaux vins en Alsace.
Avec sa belle gourmandise et son profil gastronomique très large, cette cuvée « Eguisheim » 2019 est une petite friandise qui se laisse déguster avec une grande facilité dès maintenant. MIAM !
Riesling Grand Cru Pfersigberg 2019 – Domaine Emile Beyer à Eguisheim : nez discret mais très racé, notes d’agrumes frais et de zestes sur un fond poudre de craie assez marqué, bouche longiligne mais d’une belle densité, équilibre tonique et salinité intense, finale vive, citronnée et salivante.
Voilà une grosse cartouche qui n’a pas eu besoin d’attendre pour se faire remarquer (une grosse note dans le dernier B&D)…un riesling, plein, complexe, imprégné d’une profonde minéralité et déjà très accessible aujourd’hui. J’adore !!!
Pinot Noir Hüt 2017 – Domaine Mélanie Pfister à Dahlenheim : nez ouvert et raffiné, fruité profond soutenu par de belles notes boisées/torréfiées, attaque en bouche vive et franche avec un jus concentré et bien gourmand, trame tannique veloutée, finale fraîche avec de fines touches épicées et minérales.
Ce pinot noir dégusté au bar de « L’Alsace à boire » allie puissance, élégance et complexité dans un ensemble parfaitement équilibré tout en gardant une belle gourmandise et une parfaite buvabilité. La classe !
Avec sa sélection de vins de haute tenue et son bar à vin très accueillant « L’Alsace à boire » ne tardera pas à s’imposer comme un lieu de rendez-vous incontournable pour tout amateur de grands vins d’Alsace.
L’idée de programmer régulièrement des rencontres avec les vignerons au sein de la capitale alsacienne me semble également très intéressante.
J’ai été ravi d’échanger quelques mots avec Valérie Beyer et de déguster ces deux très belles cuvées en sa compagnie : un pinot gris très séduisant et un riesling exceptionnel, deux vins qui annoncent une gamme 2019 particulièrement réussie au domaine Beyer…à bon entendeur !
J’émettrai cependant une petite réserve en ce qui concerne la politique tarifaire appliquée au niveau du bar à vin : près de 9 euros pour un verre de pinot noir – même très bon et servi généreusement (10 ou 12 cl) – c’est franchement exagéré car quand on connait un peu les tarifs pro pratiqués par les domaines, on se rend compte que ça culbute un peu fort dans cet établissement. Dommage !
Ceci dit, l’endroit vaut quand même largement le déplacement et je ne peux que vous inciter à y faire une petite halte, notamment les samedis après-midi.
Aujourd’hui (samedi 10 octobre), « L’Alsace à boire » accueille le domaine Deiss et par la suite il y a plein de très beaux domaines alsaciens qui vont s’y succéder…comme Meyer-Fonné, Josmeyer, Zusslin, Engel, Frick, Fuchs…
Vous trouverez des informations plus précises sur la page Facebook de « L’Alsace à boire ».
Petits repas entre bons vivants - Septembre 2021
Ce petit compte-rendu est destiné à partager avec vous un instant de convivialité où quelques bouteilles ont été débouchées et dégustées sans prises de notes : les commentaires sont rédigés à postériori en se basant que sur des sensations en mémoire.et (si possible) sur une nouvelle dégustation des fonds de bouteilles…à table !
Un déjeuner en compagnie de 3 fins becs avec au menu :
- velouté de butternut à la châtaigne et aux graines de courge
- joues de porc confites au cidre et aux épices
- panna cotta à la noix de coco et aux fruits d’automne
Et quelques bouteilles pour accompagner tout ça :
Edelzwicker 2017 – Domaine Haegi : expression aromatique très discrète, souple, léger et assez gourmand en bouche, finale courte avec une petite pointe alcooleuse…un edel « honnête et marchand » dont la qualité principale est de ne pas avoir de défaut.
VDP des Allobroges Terroir du Léman-Un P’tit Coin de Paradis 2018 – Domaine Les Vignes du Paradis : nez délicat sur le miel et les fleurs des prés sur un fond crayeux, bouche ample avec un jus consistant et un équilibre très droit, salinité intense et léger grip tannique en finale…un chasselas assez déroutant né sur les rives du lac Léman.
Chassagne Montrachet 1° Cru En Remilly 2011 – Domaine Buisson-Charles : un boisé un peu marqué à l’ouverture, notes de fruits blance et de fenouil sur un fond légèrement fumé par la suite, bouche svelte assez élégante avec un centre un peu creusé, équilibre bien droit, finale un peu austère marquée par une salinité intense avec un sillage iodé et végétal…un bon chardonnay beaunois qui reste néanmoins en deçà la qualité habituelle des vins du domaine Buisson-Charles.
Kaiserstuhl Spätburgunder 2017 – Domaine Salwey : une bouteille victime d’un bouchage défectueux et c’est bien dommage car j’ai toujours bien goûté cette cuvée de pinot noir produit sur les sols volcaniques du Kaiserstuhl par l’un des domaines phares de cette appellation
Pinot Noir Marianne 2018 – Domaine Albert Hertz : nez ouvert, notes de fruits rouges bien mûrs sur un fond fumé/épicé assez présent, bouche dense, texture onctueuse, charpente solide, finale fraîche et appétante…un pinot noir alsacien qui séduit par sa gourmandise mais dont la puissance laisse présager un très beau potentiel de garde.
Gewurztraminer Ostenberg SGN 2007 – Domaine Loew : nez ouvert, riche et complexe avec de belles notes florale et épicées, jus très concentré en bouche avec une expression aromatique qui gagne en intensité, texture assez épaisse, finale persistante et d’une très belle buvabilité…après une garde conséquente la droiture inhérente à ce terroir calcaire contrebalance avec bonheur la richesse de cette liqueur (plus de 100g de SR) pour laisser une très belle impression d’harmonie.
Les vins de l'été 2021
Riesling Burg 2018
Domaine Lorentz à Bergheim
Robe : jaune très clair avec des reflets argentés
Nez : pur et profondément minéral, notes de pierre humide et de silex…un peu eau de roche.
Bouche : matière ample avec beaucoup de gras équilibrée par une acidité large et léger grain tannique, finale puissamment saline avec un long sillage citronné
Ce terroir marno-calcaire assez froid, situé entre le Grand Cru Kanzlerberg et le massif vosgien, a généré un riesling puissant avec une structure bien droite et une minéralité très impressive
Voilà un vin qui interprète ce grand cépage alsacien avec un classicisme absolu…un régal pour un amateur du genre comme moi MIAM !
Gewurztraminer L’œuf ou la poule ? 2018
Clos Liebau à Ribeauvillé
Robe : orange avec une forte turbidité
Nez : intense et flatteur, notes de rose et d’épices douces sur un fond végétal très discret.
Bouche : volumineuse et concentrée avec un équilibre légèrement moelleux, texture épaisse et légèrement grenue, finale saline, bien salivante avec une longue persistance épicée.
Avec son aromatique qui traduit assez fidèlement l’identité du cépage, ce gewurztraminer de macération révèle cependant une constitution très originale en bouche…c’est un vin qui peut déstabiliser le puriste mais qui se goûte fort bien au bout du compte.
Pouilly Fuissé La Verchère-Vieilles Vignes 2017
Domaine Barraud à Vergisson
Robe : jaune moyen avec des éclats dorés
Nez : charmeur et voluptueux, notes de mandarine, d’épices douces, de vanille et de résine.
Bouche : ample et charnue avec un joli gras, acidité mure et bien large, finale très salivante avec une petite présence tannique – un peu poudre de craie – des amers minéraux très racés, sillage persistant sur les agrumes et la craie sur un fond délicatement boisé.
Voilà un Pouilly Fuissé avec un caractère « sudiste » bien affirmé mais qui se laisse boire avec une grande facilité grâce à une empreinte minérale très profonde…preuve qu’un terroir puissant est parfaitement capable de répondre à une matière mûre et généreuse. MIAM !
Saint Aubin 1°Cru Les Murgers des Dents de Chien 2016
Domaine F. Carillon à Puligny
Robe : jaune clair avec des reflets argentés
Nez : discret et racé, notes de fougère et de zestes d’agrumes et de craie sur un fond boisé très délicat.
Bouche : attaque vive et franche, acidité large et assez invasive, jus élancé avec un joli gras, finale tendue et intensément saline, long retour aromatique sur la poudre de craie.
Quand un grand terroir de Saint Aubin récite son message minéral avec autant d’emphase, on retrouve dans le verre une version élégante et finement ciselée d’un chardonnay de la Côte de Beaune...un vin qui oublie un peu la gourmandise pour mettre en avant un caractère éminemment gastronomique.
Crozes-Hermitage Caprice 2017
Domaine Betton à La Roche de Glun
Robe : très sombre avec des bords pourpres très compacts
Nez : ouvert et complexe, notes de fruits noirs bien mûrs (cassis, myrtille) et de violette sur un fond légèrement fumé.
Bouche : attaque franche et fruitée, milieu très dense avec une richesse qui laisse une petite impression de sucrosité très agréable, texture caressante, finale assez nerveuse avec une présence acide stimulante et appétante.
Après quelques temps en cave, la grande cuvée de Crozes de Christelle Betton se présente à nous de la plus belle façon qui soit : il y a de la complexité, une petite douceur, une belle élégance et une buvabilité exemplaire…que demander de plus !
Languedoc Domaine La Bergerie de l’Arcade 2018
P. et G. Soulas à Pouzols
Robe : très sombre et dense, presque noire avec une fine frange rubis
Nez : riche et bien mûr, palette très complexe avec des notes de fruits noirs confits, de caramel, et d’épices (curcuma, girofle) sur un fond légèrement marqué par l’alcool.
Bouche : jus opulent et bien corsé, texture très onctueuse, expression aromatique qui monte en puissante pour devenir assez envahissante, finale douce et épicée.
Issu d’un assemblage de cépages sudistes largement dominé par le couple syrah/grenache, ce vin puissant et loquace nous parle du vignoble languedocien avec un accent très prononcé.
Une belle découverte que mes amis Nelly et David ont voulu partager avec moi…merci à eux !
Les aiguilles de Chamonix en août 2021…toujours aussi magnifiques !
Petits repas entre bons vivants - Août 2021
Ce petit compte-rendu est destiné à partager avec vous un instant de convivialité où quelques bouteilles ont été débouchées et dégustées sans prises de notes : les commentaires sont rédigés à postériori en se basant que sur des sensations en mémoire.et (si possible) sur une nouvelle dégustation des fonds de bouteilles…à table !
J’ai organisé cette soirée pour présenter quelques souvenirs de vacances à une joyeuse tablée d’amateurs du bien manger et du bien boire…quelques gourmandises pour réveiller les papilles et accompagner les premières bouteilles, une daube de bœuf à la provençale pour répondre à quelques vins plus solides et une tarte aux abricots pour finir…on profite en attendant un été qui ne vient toujours pas.
Des vins des vacances mais pas que…
Riesling Grand Cru Pfingstberg 2016 – Domaine François Schmitt : nez frais sur le citron et le fenugrec, bouche ample et consistante, équilibre sec, salinité intense, finale un peu austère, sillage sur le pomelo et la craie...un riesling droit comme un « i » qui a encore de belles ressources pour évoluer positivement en cave.
Pouilly Fuissé Sur la Roche 2019 – Domaine Jacques Saumaize : nez délicat et très élégant, notes lactées, florales et crayeuses sur un fond boisé noble, bouche ample, acidité assez saillante, finale suave et délicatement épicée avec un léger grain tannique…un très grand Pouilly-Fuissé débouché un peu trop jeune (en fait je n’ai pas pris la bonne bouteille dans ma cave) mais qui s’est déjà fort bien goûté mais qui sera probablement bien meilleur dans 2 ou 3 ans.
Côtes du Rhône Terre de Lune 2019 – Domaine La Reméjeanne : nez agréable avec une palette marquée par le côté un peu « sauvage » de la syrah, notes de baies noires et de poivre, bouche bien plus sociable avec un jus fruité onctueux et une belle finale minérale et épicée…un cadeau de l’ami Cyril qui m »a donné une furieuse envie d’aller refaire une petite virée du côté de Sabran
Costières de Nîmes Bien Luné 2016 – Domaine Terre des Chardons : nez ouvert et gorgé de fruit, bouche juteuse et très gourmande, finale d’une redoutable gouleyance…un rouge sudiste qui a mis tout le monde d’accord, c’est super bon !
VDP de Vaucluse Domaine des Tours 2017 – E. Reynaud : nez expressif et très charmeur sur les fruits rouges bien mûrs, présence en bouche absolument impeccable d’élégance et de buvabilité, finale aérienne et profondément fruitée…bon, on ne va pas tergiverser, c’est le vin qui a largement dominé les débats ce soir mais ce n’est pas pour autant que je cautionne la folie qui sévit actuellement à propos des vins de ce vigneron.
Je vomis ces spéculateurs détestables qui s’enrichissent sans rien faire en faisant grimper le prix de ces bouteilles sur le net et j’en profite pour rappeler à tous ces gogos prêts à se ruiner pour avoir une étiquette signée Emmanuel Reynaud dans leur cave que cette superbe bouteille vaut 10 euros au domaine !
Châteauneuf du Pape 2009 – Domaine du Vieux Lazaret : nez profond et un peu austère (surtout après la bouteille précédente), bouche charnue, bien concentrée et structurée par une maille tannique encore bien vive, finale posée avec une longue persistance épicée…voilà un Châteauneuf encore plein d’énergie mais qui s’exprime de façon un peu trop « sérieuse » à mon goût
Châteauneuf du Pape blanc 1995 – Domaine La Millière : nez discret sur le miel, la pêche et les épices douces, jus équilibré et assez gourmand en bouche, finale mentholée avec une amertume marquée et persistante…une « antiquité » dénichée par l’ami Jean-Claude dans sa cave et qui au bout du compte a réalisé une prestation tout à fait respectable ce soir.
Coteaux du Layon-Saint Aubin Clos des Bois 1993 – Jo Pithon : robe topaze foncé, nez riche et complexe, notes de caramel au beurre, de cire d’abeille et d’épices douces, jus épais avec une forte sucrosité équilibrée par une acidité d’une puissance redoutable, finale bien digeste avec un long sillage aromatique sur le pain d’épices…voilà une autre antiquité – piquée dans la réserve du fiston, d’ailleurs – qui s’est très bien tenue face à une tarte aux abricots et aux spéculos.
Les bouteilles de la soirée…
…et le petit dernier qui a droit à une photo tout seul…privilège de l’âge !
Restaurant "La Maisouneta" à Châteauneuf du Pape - juin 2021
Lors de mon périple sudiste 2021, je suis tombé (vraiment par hasard) sur ce restaurant situé sur la place centrale de Châteauneuf du Pape, un peu parce que le menu déjeuner proposé me semblait tout à fait sympathique mais aussi parce que la terrasse et ses petits brumisateurs m’avaient un peu fait de l’œil en me proposant une pause rafraîchissante après une montée vers le château sous la chaleur de ce début d’été.
Dans ce cadre résolument moderne mais très accueillant, Maxime et Véronique Bimet élaborent et servent une cuisine de saison qui fait une large place aux produits du terroir.
Pour ce qui est de la carte des vins, on reste également très local avec une offre très complète de cuvées de Châteauneuf du Pape…avec notamment un « Bois de Boursan » 2020 blanc au verre. Comment résister !
Un joli Châteauneuf blanc pour accompagner mon déjeuner.
Mon menu du déjeuner :
L’entrée : mini courgettes en lamelles et fleurs de courgettes travaillées de deux façons
Le plat principal : dos de cabillaud, riz de Camargue et purée de patates douces.
Le dessert : panna cotta aux arachides caramélisées.
Châteauneuf du Pape blanc 2020 du domaine Bois de Boursan : un nez bien frais avec des notes d’herbes de garrigue sur un fond mentholé, bouche ample avec un très joli gras, équilibre bien digeste, finale fraîche avec des amers délicats et un retour aromatique sur la menthe poivrée.
Cette entrée aux saveurs très délicates a stimulé l’expression du Châteauneuf blanc : si la douceur des préparations à base de fleurs de courgette a accentué le côté gras du vin, les épices qui relevaient la salade de mini courgettes crues ont donné beaucoup de relief à sa structure en laissant une impression finale toute en fraîcheur.
Un accord gastronomique assez étonnant mais très réussi.
Face au plat, le vin a immédiatement résonné à l’unisson avec l’expression suave et douce de la chair du poisson et de la purée de patate douce pour créer un accord naturel très harmonieux…même si en finale, j’ai pu ressentir quelques rémanences iodées qui ne me plaisent pas en général mais qui dans ce cas étaient assez légères pour ne pas ternir la belle impression générale.
Cette petite pause-déjeuner fort agréable sur la terrasse de « La Maisouneta » m’a permis de déguster un menu sans fausse note servi en trois temps avec une entrée originale et rafraîchissante à souhait, un plat de poisson tout en finesse et un dessert qui sentait bon le « fait maison ».
J’ai été particulièrement impressionné par une carte des vins, « chauvine » comme il se doit mais qui proposait une sélection des meilleurs domaines de Châteauneuf à des tarifs tout à fait raisonnables. Chapeau !
Bref, voilà une adresse que je vais retenir en espérant pouvoir y revenir avec un ou deux comparses histoire de profiter un peu plus de cette belle offre vinique.
Les vins du mois de juin 2021
Meursault 1°Cru Bouches-Chères 2010
Buisson-Charles à Meursault
Robe : jaune profond, très lumineux avec des éclats dorés
Nez : complexe et racé, notes de pamplemousse, de verveine et de beurre frais sur un fond résine et pierre à fusil.
Bouche : pleine et généreuse avec un jus consistant, équilibré par une acidité très large, texture soyeuse avec un joli gras, finale très sapide avec un léger grain tannique, des amers nobles et un sillage minéral bien soutenu.
J’ai pour habitude de déboucher une belle quille à la veille de prendre la route pour un voyage et je dois dire qu’avec cette petite merveille vinifiée par l’ami Patrick, j’ai fait une très bonne pioche : complexité, densité, équilibre, salinité et grande longueur…ce premier cru de Meursault a vraiment tout pour mériter le titre de très grand vin. MIAM !
IGP Cévennes Poujol-Lacoste 2020
Cave de Saint Maurice
Robe : jaune clair avec des reflets vert pâle
Nez : intense et charmeur, notes d’élevage assez marquées (résine, vanille) sur un fond florale très élégant (violette, acacia)
Bouche : attaque franche, matière généreuse avec un centre très rond et un beau développement aromatique sur l’abricot mûr et l’acacia, toucher très onctueux, finale persistante sur le fruit et le boisé mais laissant une petite impression de lourdeur malgré quelques amers rafraîchissant.
J’ai retrouvé avec plaisir cette expression exubérante du viognier élevé en barriques (neuves pour 75% du volume) qui a enchanté mes apéritifs de jeune papa lors de nos vacances dans le sud.
Avec quelques années de plus (pas loin de 30 en fait), l’émotion est toujours au rendez-vous mais le plaisir est plus éphémère…le premier verre est agréable mais je n’ai pas forcément envie de me resservir.
C’est bon mais un peu « too much » pour mes papilles de retraité !
Saint Chinian Horizon 2019
Domaine Pin des Marguerites à Berlou
Robe : très sombre et dense, presque noire avec une fine frange grenat
Nez : profond et racé, notes de pierre à fusil et de fruits noirs sur un fond fumé bien marqué
Bouche : attaque souple et soyeuse, jus bien concentré mais équilibre parfaitement digeste, trame tannique veloutée, finale fraîche et salivante avec un retour persistant sur les épices et la violette.
Dénichée à La Maison des Vins de l’Espiguette, cette très jolie bouteille m’a rappelé une belle visite avec l’ami Dany chez Richard Carpena à Berlou.
C’est un Saint Chinian sur schiste qui présente un très bel équilibre entre une générosité sudiste classique et une profonde minéralité qui affine la structure en donnant au vin une très belle buvabilité.
Peu de bouteilles du mois en juin mais de belles dégustations lors de visites dans les vignobles du sud…ici c’est Châteauneuf du Pape.