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Pourquoi je ne bois que du bon vin !!!
Le 16/05/2016
Ce petit texte publié il y a quelques années sur l'un de mes anciens blogs est toujours encore d'actualité et traduit plus que jamais le sens de mes publications sur ce site :
" Lors d’un petit retour en arrière sur mes notes de l’année écoulée, j’ai pris conscience que, d’après le contenu de mes commentaires, j’étais un dégustateur qui ne buvait que de très bons vins : conséquence d’une propension au dithyrambe gratuit, liée à mon grand âge…éventuellement, chance éhontée dans le choix de mes bouteilles…peut-être !
Ces hypothèses si peu flatteuses à mon égard ont surement leur part de vérité (hélas…), néanmoins je vais quand même essayer de vous livrer quelques explications plus personnelles sur la manière dont je conçois ma pratique d’œnophile et de bloggeur vinique.
En premier lieu, je voudrais préciser que je ne rédige pas de compte-rendu sur tous les vins que je goûte : ma vitesse d’écriture étant inversement proportionnelle à la vitesse à laquelle je vide ma cave, le rapport exhaustif de mes aventures viniques monopoliserait l’intégralité du temps libre que m’octroie l’Education Nationale.
Je suis donc obligé de sélectionner les bouteilles qui feront l’objet de mes élucubrations.
Pour ce faire, j’utilise un critère très simple : si je n’aime pas un vin, je m’interdis d’écrire une ligne à son sujet. Cela va de soi pour certains, vraiment mauvais, qui ne méritent pas qu’on en parle (mais à vrai dire, j’en croise très peu…) mais cela s’applique aussi à d’autres, bien plus nombreux, qui sont certainement bien faits mais qui auront été desservis par un contexte, une ambiance et se présenteront à moi sans charme et parfois même sans intérêt. Dans ces conditions, je ne vois pas comment, avec ma seule légitimité de critique amateur autoproclamé, je pourrais, d’un coup de plume, torpiller le produit du travail d’un vigneron sans avoir essayé de comprendre sa conception du vin.
Le vin n’est pas une boisson comme une autre (pour ceux qui en doutent, allez faire un tour chez Jean-Robert Pitte), c’est un objet de culture dont la pleine jouissance demande parfois certaines connaissances. Pour moi, la démarche d’œnophile est une démarche d’apprentissage permanent, dans les livres, les clubs de dégustation, certains sites internet, mais surtout sur le terrain avec les vignerons.
Lorsque je suis en face d’une bouteille qui me laisse perplexe, je me demande toujours si je suis assez informé pour l’apprécier pleinement… en général, l’envie d’écrire des sentences définitives sur sa qualité me passe très vite.
En second lieu, je doute que le seul fait de publier des articles sur un site me confère le statut de dégustateur…
D’ailleurs, lorsque j’entends parler de la vie de ces stakhanovistes du crachoir, je suis très heureux de me retrouver à ma place et de profiter de leurs travaux de défrichage pour choisir sereinement les vins que je vais goûter ou les vignerons que je vais rencontrer.
Je me souviens de ces temps anciens, où je partais à la découverte d’un vignoble sans guide et où je me retrouvais dans des caves choisies au hasard de la route. Je dégustais des vins qui, l’ambiance aidant (je ne crachais pas à l’époque), me semblaient remarquables mais qui, une fois de retour au bercail, se montraient beaucoup moins à leur avantage…
Dieu merci, ce genre de mésaventure est devenu beaucoup plus rare à l’heure actuelle !
Les dégustateurs goûtent évaluent et hiérarchisent, c’est leur travail qui permet à l’amateur de se retrouver dans le dédale de l’offre vinique actuelle.
Moi je parle de vins, de vignerons, de régions qui me plaisent, c’est ma manière de prolonger les émotions liées à ces rencontres et de pérenniser quelques beaux souvenirs…
Plaisir de goûter, plaisir d’écrire et plaisir de pouvoir partager ces émotions avec vous…
3 raisons de ne boire que du bon vin. "
Es gilt !!!
Le 04/05/2016
Riesling Clos Rebberg 2008 – Domaine Kreydenweiss à Andlau
Robe : jaune franc, belle brillance.
Nez : intense et expressif, notes d’agrumes mûrs et d’épices, fine touche fumée.
Bouche : attaque franche et vive, matière charnue, assez épaisse avec une trame minérale d’une force incroyable, finale longue et salivante, sillage aromatique sur le pamplemousse et la pierre à feu.
Voilà un vin splendide qui confirme que les sols schisteux du Clos Rebberg font partie des très beaux terroirs alsaciens. Avec ce riesling 2008 qui me semble être arrivé à son optimum de maturité – mais qui va surement y rester quelques temps - Antoine Kreydenweiss prouve qu’il a parfaitement compris comment il fallait travailler ses vignes et son vin pour faire parler le schiste. MIAM !
Gewurztraminer Grand Cru Rosacker 2012 – Domaine Mader à Hunawihr
Robe : jaune clair, lumineux avec des éclats argentés.
Nez : délicat et très complexe, notes florales raffinées (bouton de rose), touche finement exotique (litchi) sur un fond déjà bien minéral (poudre de craie).
Bouche : matière longiligne, suavité extrême, délicatement moelleux mais structuré par une belle ligne acide, finale très longue, sillage fruité charmeur et notes végétales nobles (cône de houblon), salinité naissante.
Goûté (et approuvé) une première fois lors de ma rencontre avec Jérôme Mader et le Rosacker, ce gewurztraminer s’est encore affiné pour devenir cette merveille de finesse et d’élégance qui joue la carte de la séduction tout en affirmant une personnalité de très grand vin…un instant de bonheur total !
Cuvée K 2014 – L’Oustal Blanc à Creissan
Robe : noire et épaisse avec une fine frange rubis.
Nez : typé et charmeur, notes de fruits rouges très mûrs et nuances aromatiques d’herbes de garrigue.
Bouche : attaque très douce, matière ample et juteuse avec une richesse qui donne une petite sensation de moelleux en milieu de bouche, tannins lisses, finale assez tonique et parfaitement digeste, très « glissante ».
Cette cuvée 100% carignan née sur les zones d’appellation Minervois et Saint Chinian a été déclassée en vin de table pour cause d’encépagement non conforme.
C’est un vin gourmand et charmeur qui ne ment pas sur son origine sudiste et qui trouve une balance tout à fait équilibrée entre richesse et structure.
Très belle découverte, merci Dany !
En avril c’est cap au sud..ici on est près de Saint Chinian !
Archive des bonnes feuilles à déguster
Le 30/04/2016
L'été et les vacances approchent doucement, je me permets donc de vous rappeler quelques conseils de lecture publiés sur mes anciens blogs :
- Invignez-vous de Jacques Dupont (publié le 21/06/2013)
- Alsace, une civilisation de la vigne de Claude Muller (publié le 23/06/2012)
- Château Bordeaux de Corbeyran et Espe (publié le 05/03/2012)
- Les Ignorants d'Etienne Davodeau (publié le 20/01/2012)
- Le désir du vin à la conquête du monde de J.R. Pitte (publié le 26/02/2010)
- Les gouttes de Dieu de T. Agi et S. Okimoto (publié le 07/08/2009)
- C'est du vin...et alors ? de Roland Lecarpentier (publié le 29/06/2009)
- Le vin mode d'emploi de Jacques Vivet (publié le 03/05/2009)
- Les Grands Crus d'Alsace de S. Dubs et D. Ritzenthaler (publié le 16/04/2009)
- In vino satanas de D. Saverot et B. Simmat (publié le 02/04/2009)
- Mes aventures sur les routes du vin de Kermit Lynch (publié le 01/04/2009)
- Le goût et le pouvoir de Jonathan Nossiter (publié le 01/04/2009)
Le dictionnaire amoureux du vin - Bernard Pivot
Le 05/04/2016
J’ai longtemps hésité à acheter ce livre : auteur trop connu, sujet bateau et présentation un peu académique de la question…un dictionnaire, excusez du peu !
Cependant, lorsqu’en cherchant un peu de lecture pour accompagner mes instants de détente après-ski dans mon hôtel autrichien je suis tombé sur la version « poche » de cet opuscule, je me suis laissé tenter…et je dois avouer que j’ai pris un vrai plaisir à déguster ces pages rédigées par notre professeur de dictée favori.
Le livre regorge d’anecdotes personnelles racontées dans une langue truculente et raffinée…à l’image de cet auteur qui voue une passion au vin et à la bonne chère.
On se rend vite compte que ce dictionnaire est une forme d’autobiographie qui relate de nombreux évènements de la vie personnelle et publique de Bernard Pivot liés à la culture du vin.
Bien sûr, l’amateur averti relèvera quelques lieux communs et autres truismes, notamment sur les vins d’Alsace (GRRR !!!), mais ce ne sont que de petites réserves qui n’on limité en rien mon bonheur de partager ces moments de gourmandise.
Je vais même vous inviter à savourer deux morceaux choisis…à la bonne vôtre :
« Je crois que les femmes et les hommes dont l’enfance et l’adolescence ont couru les vignes ne sont pas tout à fait comme les autres. Ni pires ni meilleurs, mais d’une nature un peu différente, d’une sensibilité légèrement plus minéralogique. Le terroir a une si grande importance pour le vin qu’il en a forcément aussi, même si cela n’est pas mesurable, pour les personnes qui y ont grandi et s’y sont…cultivées. Dans l’intimité des vignes et des caves, on prend une mentalité de feuilletoniste. Au prochain chapitre ! A suivre, à suivre…avec le vin on n’en a jamais fini ».
« Le terroir, c’est la rencontre d’un sol qui a du talent, parfois du génie, toujours du caractère, avec un vigneron qui a du talent, parfois du génie, toujours du caractère ».
Le 03/04/2016
IGP Pays d’Hérault-Mont Baudile Le Bourboulenc de Nega Saumas 2013 – Domaine Supply-Royer à Arboras
Robe : jaune profond avec beaucoup d’éclat.
Nez : intense et envoûtant, très balsamique à l’ouverture, la palette aromatique se complexifie avec l’oxygénation, notes de pêche jaune bien mûre, gingembre et herbes de garrigue.
Bouche : matière dense, équilibre tonique avec une acidité virevoltante, toucher onctueux, finale sapide avec des amers fins et un sillage aromatique long et toujours très complexe.
IGP Pays d’Hérault-Mont Baudile Le Mourvèdre des Crouzets 2007 – Domaine Supply-Royer à Arboras
Robe : noire, opaque avec une très fine frange violacée.
Nez : profond et méditatif, palette évolutive qui s’ouvre sur le cacao amer et le bois de réglisse, notes de myrtille, d’épices, d’encens…
Bouche : matière épaisse et très concentrée, mâche tannique imposante mais d’une douceur absolue, finale sapide avec un long sillage épicé.
IGP Pays d’Hérault-Mont Baudile Les Intillères 2011 – Domaine Supply-Royer à Arboras
Robe : dense et ténébreuse avec une fine frange purpurine.
Nez : beaucoup de « noir » dans l’expression aromatique (à l’image de la robe), notes de myrtille et de cacao sur un fond de garrigue (ciste et romarin).
Bouche : matière sphérique, lisse et opulente mais d’une parfaite buvabilité, acidité bien tendue qui tient solidement la structure, tanins d’une finesse incroyable, finale bien fraîche avec un long retour aromatique sur les aromates et les épices.
Mon périple sudiste annuel approche et je commence à me mettre en condition en débouchant quelques bouteilles languedociennes produites par des amis vignerons à qui je rends visite régulièrement depuis l’année 2008…déjà !!!
Le bourboulenc encore très jeune s’exprime avec beaucoup d’originalité mais montre une tenue vraiment impeccable en bouche, le mourvèdre d’une complexité inouïe développe une présence en bouche dont l’équilibre de la structure et des saveurs force l’admiration et le carignan assume pleinement son statut de cuvée haut de gamme du domaine Supply-Royer…je confirme que pour moi, c’est l’un des plus grands vins du Languedoc.
Savennières Clos de Coulaine 2008 – Domaine Papin-Chevalier à Beaulieu sur Layon
Robe : jaune intense avec des reflets dorés.
Nez : profond et bien typé, notes de fruits à chair blanche, nuances minérales qui se développent progressivement, pierre chaude, silex, fumé discret.
Bouche : matière généreuse, volume en largeur, équilibre très sec, acidité puissante et salinité tactile bien présente, finale sapide avec un sillage minéral long et une fine amertume.
Avec son expression aromatique étonnante de complexité et de minéralité et sa présence en bouche marquée par une salinité pénétrante, ce Savennières est un vrai régal. MIAM !
Chablis 1° Cru Mont de Milieu 2008 – Domaine La Meulière à Fleys
Robe : jaune moyen, très lumineux.
Nez : noble et typé, notes de beurre frais et de craie sur un fond discrètement iodé.
Bouche : matière posée et sereine, gras très élégant, ligne acide mûre et tendue, finale très sapide, amers délicats et profonde minéralité.
Raffiné, précis, salin et très appétant ce Mont de Milieu s’exprime avec la prestance des grands Chablis arrivés à maturité.
Vendu moins de 20 euros (tarif actuel pour le dernier millésime) ce vin nous rappelle que c’est dans cette région que l’amateur de chardonnays bourguignons peut encore trouver d’excellents rapports Q/P.
Puligny Montrachet 1° Cru Les Perrières 1996 – Domaine L. Carillon et fils à Puligny
Robe : jaune franc avec des reflets dorés.
Nez : toujours très retenu mais racé et complexe, palette qui évolue continuellement, notes de beurre frais, de vanille, de citron vert, de grillé, de pierre chaude…
Bouche : acidité mature mais très puissante, gras enveloppant, petite présence tannique, finale étirée, très saline.
Bouteille de secours prévue pour pallier une défaillance du Bienvenues-Bâtard-Montrachet 1998 lors durepas organisé par T. Meyer à « La Taverne Alsacienne », ce premier cru de Puligny a été débouché quelques semaines plus tard et nous a subjugués par sa plénitude et sa fraîcheur…je ne suis pas sûr que le BBM aurait soutenu la comparaison !
Château la Tour Carnet 1996 – G.F.A. du château à Saint Laurent de Médoc
Robe : sombre, opaque avec des bords rubis très fins.
Nez : fin et très racé, fruité très discret, notes de suie et de bois de réglisse, nuances minérales bien présentes (terre humide, argile).
Bouche : matière posée, équilibre impeccable, mâche tannique très souple, finale digeste avec des amers persistants.
J’ai toujours autant de difficulté à vibrer lorsque je déguste un cru du bordelais mais face à ce Haut Médoc de 20 ans étonnant de jeunesse je ne peux être qu’admiratif.
Voilà un très beau vin sur qui le temps ne semble pas avoir de prise…Impressionné !
Château Meyney 1991 – Cordier à Saint Estèphe
Robe : grenat profond avec une fine frange tirant sur le roux
Nez : discret et racé, fruité délicat encore bien frais, notes florales délicates et nuances minérales nobles.
Bouche : matière bien posée, acidité et tanins souples, équilibre très dynamique, finale longue, amers minéraux, rémanences sur le bois de réglisse et la terre humide.
Avec près d’un quart de siècle au compteur, ce Saint Estèphe semble tout aussi inaltérable que le Haut Médoc 1996…ça confirme quand même le fait que les crus bordelais sont des placements sûrs pour des amateurs de vins de garde.
J’admire la performance…même si je m’ennuie un peu à la longue !
Le sommet du Kastelberg d’Andlau au printemps.
Les vins du mois de février 2016
Le 03/03/2016
Riesling Fronholz 2012 – Domaine A. Ostertag à Epfig
Robe : jaune clair, très brillant, reflets argentés.
Nez : délicat et complexe, notes d’agrumes frais (orange, mandarine) et de kiwi, sur un fond minéral très racé (pierre, graphite).
Bouche : matière concentrée, jus fruité très gourmand, trame acide minérale structurante, finale intensément saline et sillage aromatique long avec des amers nobles qui font saliver.
Né sur un coteau sablo-argileux bien ventilé et exposé au sud-ouest, ce riesling Fronholz s’exprime aujourd’hui avec une grande sérénité tout en donnant une l’impression de plénitude absolue.
Après un 2013 un peu décevant dégusté lors d’une réunion AOC, ce 2012 nous a vraiment régalé…Très grand vin !
Riesling Grand Cru Pfersigberg-Hertacker 2014 – Domaine P. Ginglinger à Eguisheim
Robe : jaune très clair avec beaucoup d’éclat.
Nez : discret, pur et raffiné, palette vivifiante avec des arômes de citron vert, carambole et zestes d’agrumes sur un fond d’herbes aromatiques (mélisse, verveine).
Bouche : attaque tonique, acidité longue et tendue qui étire une matière assez concentrée, finale longue avec des notes d’agrumes frais sur un fond minéral très froid.
Depuis quelques millésimes, Michel Ginglinger a choisi de vinifier 2 cuvées différentes de riesling Pfersigberg : l’une sur le lieu-dit « Ortel » à dominante calcaire et l’autre sur le lieu-dit « Hertacker » à dominante gréseuse.
Ce riesling Hertacker, dégusté dans sa prime jeunesse est un vin d’une grande élégance avec une droiture sans concession et une profondeur structurelle peu commune. MIAM !
Coteaux de l’Ardèche Grains d’Ambre 2011 – Domaine Salel-Renaud à Faugères
Robe : jaune doré, lumineux, frange très claire.
Nez : intense et envoûtant, notes de raisin de Corinthe, d’abricot confit et d’épices de Noël (cannelle, girofle…).
Bouche : matière riche, expression aromatique suave et toucher très onctueux, acidité qui élargit la structure, finale très longue, notes épicées et légèrement grillées.
Réalisée à partir de grains de viognier botrytisés, cette cuvée liquoreuse que j’ai découverte au domaine Salel-Renaud en 2013 a superbement évolué.
Déjà très séduisante lors de ma première dégustation, cette petite friandise a gagné en complexité et en finesse après deux années en cave. MIAM !
Hautes Côtes de Nuits Cuvée Marius 2009 – Hervé Murat à Concoeur
Robe : rubis assez sombre avec une fine frange violine.
Nez : expressif et raffiné avec une palette fruitée mûre et un boisé d’une extrême délicatesse.
Bouche : matière généreuse associant puissance et sensualité, acidité structurante et tannins veloutés, finale fraîche avec de belles notes de fruits rouges.
Cette cuvée née sur « Le Clos Duc » et vinifiée comme un vin de garde se goûte parfaitement bien aujourd’hui…le jus très riche et l’élevage ambitieux se sont harmonisés pour nous transporter dans un univers gustatif plein de volupté et de raffinement.
Pic Saint Loup Cuvée Sainte Agnès 2013 – Ermitage du Pic Saint Loup à Saint Martin de Tréviers
Robe : très sombre, très dense avec une fine frange purpurine.
Nez : profond et envoûtant, notes d’orange sanguine, de cacao amer, d’épices orientales et d’aromates méditerranéens.
Bouche : chair fruitée et bien juteuse, acidité fine qui structure et tonifie la matière, finale sapide et glissante, longueur aromatique exceptionnelle.
Cette cuvée parcellaire de Pic Saint Loup que j’ai déjà trouvé très en verve lors d’une première dégustation au printemps 2015 a encore gagné en complexité et en gourmandise…quel bonheur !
En février il y a du rouge…mais surtout du blanc !
Restaurant Jean Victor Kalt à Erstein
Le 03/02/2016
La pause méridienne de notre virée oenophile de ce début d'année nous conduit à Erstein où nous avons réservé une table au restaurant du chef Jean-Victor Kalt dont le grand Claude m'a souvent parlé : "Un super gars qui cuisine vraiment bien et qui adore le vin"...ça tombe bien, j'ai faim et j'ai soif !
La salle à manger que j'ai oublié de prendre en photo moi-même...la faim sans doute !
La carte des mets est résolument gastronomique et conformément à nos attentes la carte des vins est vraiment exceptionnelle : rien que pour l'Alsace, 17 pages grand format avec pratiquement tous les Grands Crus servis par des vignerons réputés et proposés sur plusieurs millésimes...le grand Claude ne m'a pas menti c'est la carte d'un oenophile passionné !
Pour le menu nous décidons de suivre la suggestion du chef : une assiette gourmande homard et foie gras en entrée et des filets de soles sur un lit d'endives à la crême en guise de plat principal.
L'entrée proposée par le chef : une assiette gourmande et généreuse.
Pour ce qui est du vin nous nous laissons également guider par Jean-Victor Kalt qui nous propose pour l'apéritif, un verre de Muscat Marnes Bleues 2012 d'Etienne Loew - délicatement aromatique, frais et salivant en bouche - et pour accompagner notre repas, une bouteille de Riesling Grand Cru Kirchberg de Barr 2009 du domaine Heywang, un vin frais et élégant qui s'accordera parfaitement les deux plats de notre menu.
Le restaurant de Jean-Victor Kalt propose une cuisine raffinée avec le sens du goût juste, les assiettes sont copieuses, la carte des vins est époustouflante et les prix sont tout à fait raisonnables...voilà une adresse qui mérite de figurer dans le carnet de tout amateur !
Les vins du mois de janvier 2016
Le 01/02/2016
Riesling Holder 2007 – Domaine Schoenheitz à Wihr-au-Val
Robe : jaune clair, beaucoup d’éclat, reflets dorés.
Nez : séduisant et complexe, palette vivifiante sur les zestes d’agrumes et les herbes aromatiques, notes florales subtiles et complexes.
Bouche : matière délicate superbement équilibrée, chair assez généreuse, acidité fine et profonde qui file en ligne droite, finale très minérale, petites sensations tanniques, sillage balsamique délicat.
Ce très beau riesling qui allie à merveille un côté gourmand et sociable avec une expression minérale intense nous rappelle que les Schoenheitz sont des vignerons qui maîtrisent parfaitement leur travail sur les terroirs granitiques de Wihr-au-Val mais aussi que les grands vins alsaciens de 2007 sont au top en ce moment. A bon entendeur…
Puligny Montrachet 1° Cru Les Referts 2002 – Domaine L. Carillon à Puligny
Robe : jaune moyen, très brillant, reflets dorés.
Nez : très élégant et évolutif, notes d’amande fraîche, de résine, sur un fond citronné et minéral (pierre, craie).
Bouche : matière riche et puissante, tension soutenue mais acidité bien mûre, arômes d’orange juteuse et d’épices, texture finement tannique et minéralité longue et vibrante en finale.
Après 13 années de garde, ce grand Puligny nous régale avec son équilibre apaisé, son énergie sereine et sa trame minérale de grande classe. MIAM !
Riesling Andlau 2013 – Domaine Kreydenweiss à Andlau
Robe : jaune clair, brillant, reflets argentés.
Nez : frais et bien ouvert, notes de fruits blancs, de citron et d’herbes aromatiques (sauge, mélisse) sur un fond très minéral (pierre chaude).
Bouche : attaque directe avec une acidité franche qui se pose en largeur avant de s’étirer pour structurer une matière bien juteuse et tenir une finale longue et saline.
Né sur les pentes gréseuses sous le Grand Cru Wiebelsberg, ce riesling complexe et encore plein de fougue se goûte avec beaucoup de plaisir et de facilité aujourd’hui tout en révélant de belles potentialités de vin de garde. Gourmand et prometteur !
Saint Véran Prélude 2014 – Domaine F. Chagnoleau à Pierreclos
Robe : jaune très clair, lumineux, reflets argentés.
Nez : élevage dominateur à l’ouverture (notes boisées, lactées…) mais très belle expression aromatique par la suite, palette raffinée et complexe, fruité gourmand, notes végétales très agréables (citronnelle, mélisse, menthe fraîches), touche minérale discrète.
Bouche : attaque assez souple, matière en demi-corps avec une acidité qui se tend progressivement en apportant beaucoup de tonus à la structure, finale minérale, salinité et amers nobles.
Légèrement marquée par un élevage très soigné cette cuvée s’est ouverte progressivement en délivrant un message fruité et minéral de grande classe.
Les belles impressions ressenties au domaine se confirment…MIAM !
Pouilly Vinzelles Les Quarts 2009 – Domaine de la Soufrandière à Vinzelles
Robe : jaune clair, lumineux avec des reflets argentés.
Nez : fin et délicat avec une palette complexe qui évoluera tout au longe de la dégustation (sur 2 jours en fait), fruité discret, minéralité omniprésente (terre humide, craie), notes balsamiques.
Bouche : équilibre somptueux entre une matière oblongue et une acidité bien mûre, expression aromatique toujours très complexe avec de belles notes d’agrumes frais, finale longue et raffinée, amers nobles et salinité intense.
La cuvée Les Quarts 2009 s’exprime aujourd’hui avec une noblesse qui force le respect tout en conservant cette petite touche de spontanéité fort agréable qui la rend pratiquement irrésistible.
Voilà un Pouilly Vinzelles magnifique de profondeur et de minéralité qui légitime l’ambition de ce terroir d’accéder à un classement en 1° Cru. MIAM !
Châteauneuf du Pape Tradition 2010 – Domaine de Fontavin à Courthézon
Robe : presque noire, dense avec une fine frange rubis.
Nez : exubérant mais bien complexe, notes de cerise noire, d’épices douces (girofle, cardamome), de cacao amer sur un fond délicatement boisé.
Bouche : matière riche et gourmande, texture épaisse, finale fraîche et tonique, long sillage aromatique, notes fruitées et balsamiques.
Très « Châteauneuf » dans son expression aromatique et sa présence en bouche, ce vin garde néanmoins – et pour mon plus grand bonheur – un côté guilleret avec une fraîcheur et une énergie juvénile tout à fait réjouissantes.
Pinot Noir F 2013 – Domaine Beck-Hartweg à Dambach la Ville
Robe : rubis très foncé, très dense.
Nez : très réservé mais profond avec une palette un peu austère dominée par des nuances minérales (terre humide, silex, résine).
Bouche : matière ample, concentrée et solidement charpentée par une ligne acide mûre et une trame tannique sensible mais déjà bien patinée, long sillage minéral en finale.
Voilà un très beau vin rouge intensément imprégné par son terroir qui apporte une preuve supplémentaire que le sol granitique du Frankstein est propice à l’élaboration de grands pinots noirs. Joli travail !
La belle brochette de rieslings de grès dégustés au club AOC en janvier.