- Accueil
- Blog
Blog
Les vins du mois de novembre 2022
Le 19/12/2022
Gewurztraminer Vendanges de Glace 2008
Domaine de l’Oriel à Niedermorschwihr
Robe : jaune franc avec des éclats dorés.
Nez : discret et complexe, notes de miel de sapin et de raisin sec relevées par quelques nuances épicées.
Bouche : matière juteuse et souple, équilibre moelleux, finale digeste légèrement acidulée avec une petite présence tannique stimulante.
Débouchée pour faire plaisir à mon ainé qui n’apprécie que les vins moelleux, la dernière bouteille de cette vendange incroyable (réalisée en janvier 2009) a fait son effet…c’est un gewurztraminer riche, complexe et très facile à boire. MIAM !
Pouilly Fuissé Les Plessis 2017
Domaine Cornin à Chaintré
Robe : jaune clair avec une belle brillance
Nez : discret et complexe, notes de chèvrefeuille, de citron frais et de poudre de craie sur un fond délicatement anisé
Bouche : attaque souple et suave, jus très gourmand avec un joli gras soutenu par une acidité bien large, finale élancée avec une présence tannique délicate et de belles sensations salines et minérales.
Après quelques années de garde, cette cuvée de Pouilly Fuissé s’exprime avec une très belle plénitude tout en laissant entrevoir un joli potentiel d’évolution.
Aujourd’hui c’est un vin qui se goûte remarquablement bien mais je sens qu’il lui faut encore un peu de temps pour livrer tous ses secrets.
Meursault Vieilles Vignes 2017
Domaine Buisson-Charles à Meursault
Robe : jaune très clair avec des éclats argentés.
Nez : très discret à l’ouverture, il a fallu attendre quelques heures pour profiter d’une palette fruitée (poire, cédrat) et balsamique (résine, cire) très raffinée.
Bouche : attaque franche et pointue, matière dense et charnue avec un très beau gras équilibrée par une structure acide/saline large et bien en place, finale fraîche et salivante avec une longue persistance fruitée et minérale (silex, craie)
Comme toujours le meursault du domaine Buisson-Charles a besoin d’une aération conséquente pour se livrer pleinement – surtout lorsqu’on le débouche un peu trop jeune – et comme toujours il développe un jus d’une élégance rare en délivrant une aromatique remarquable de complexité. MIAM !
Puligny Montrachet 2014
Domaine F. Carillon à Puligny Montarchet
Robe : jaune franc, très lumineux.
Nez : expressif et raffiné avec une palette complexe, notes de fruits blancs mûrs, d’amande grillée et de beurre sur un fond citronné et légèrement boisé.
Bouche : jus ample et très sapide structuré par une acidité vive et large, texture onctueuse, finale acidulée et salivante avec une longue persistance balsamique (résine, cire d’abeille) et minérale (pierre chaude)
8 années après sa naissance, cette cuvée de Puligny villages commence à faire parler son terroir en développant une matière puissamment structurée tout en nous séduisant par une expression aromatique pure et raffinée.
Savigny-les-Beaune 1° Cru Les Vergelesses 2015
Domaine Parigot à Meloisey
Robe : rubis moyen avec une frange brunissante
Nez : élégant et charmeur, notes de fruits rouges confits et d’épices douces avec quelques nuances évoquant le sous-bois (feuilles mortes, humus).
Bouche : attaque franche et assez vive, jus longiligne, souple et suave, beau développement aromatique sur les fruits mûrs, texture soyeuse, finale sapide avec une belle persistance fruitée/épicée.
Avec ce beau terroir de Savigny et ce millésime chaud qui a favorisé une belle maturité des pinots noirs, Alexandre Parigot a réussi à produire cette superbe cuvée toute en élégance et en gourmandise.
Ce vin semble avoir atteint aujourd’hui sa phase de pleine maturité mais je suis certain qu’il tiendra encore quelques années à ce niveau. MIAM !
Paysage du Beaujolais en novembre 2022
Un déjeuner d'anniversaire à La Taverne Alsacienne
Le 09/12/2022
Après de multiples atermoiements suite notamment aux restrictions sanitaires qui ont bouleversés pas mal d’agendas festifs durant ces dernières années, Thierry Meyer a réussi à célébrer son demi-siècle comme il se doit en compagnie de quelques amis œnophiles qu’il a invités à partager un déjeuner à La Taverne Alsacienne d’Ingersheim.
Le programme des réjouissances
Pour accompagner une série de bouteilles remarquables – voire mythiques – sélectionnées par l’ami Thierry, la famille Guggenbuhl nous a servi un repas de toute beauté avec des assiettes généreuses et d’une parfaite gourmandise.
Notre menu du jour s’est décliné en 5 étapes et l’accompagnement liquide était servi à l’aveugle.
Les discussions autour des vins et des associations gustatives étaient particulièrement intéressantes mais je n’ai pas pris de notes pour pouvoir relater précisément le déroulement de ce festin.
Ceci dit, je vais quand même partager quelques photos et quelques impressions avec vous…et si vous voulez lire quelques commentaires plus complets je vous invite à aller voir sur le blog de Stéphane ou à suivre les publications de Thierry sur son FB Oenothèque Alsace.
Apéritif
La mise en bouche
Riesling Grand Cru Wineck-Schlossberg 1999 – Domaine Spannagel : un nez mûr et finement épicé, une bouche longiligne et bien fraîche…un riesling assez léger mais qui se tient encore très bien.
Riesling Grand Cru Kastelberg 1999 – Domaine Kreydenweiss : un nez zesté et pierreux, une bouche texturée, droite et saline…un Kastelberg épuré et minéral.
Riesling Grand Cru Muenchberg 1999 – Domaine Ostertag : un nez ouvert et complexe, une bouche pleine et sapide…une expression du Moenchberg pleine de sérénité.
Premier plat
Le Tataki d’espadon et la salade thaïe
Riesling Grand Cru Rangen de Thann-Clos Saint Urbain 1999 – Domaine Zind-Humbrecht : nez complexe sur un registre assez évolué, jus massif et sapide tenu par une minéralité intense…un Rangen à plaine maturité avec une puissance expressive qui fait oublier le cépage (je pensais boire un pinot gris et mon voisin partait sur un gewurztraminer…mais nous avions identifié le terroir)
Riesling Clos Sainte Hune 1999 – Domaine Trimbach : aromatique très discrète, bouche assez austère avec un équilibre très droit…un Sainte Hune avec un profil très cistercien, complètement écrasé par la personnalité du Rangen mais assez à l’aise sur le plat.
Riesling Cuvée Théo 1999 – Domaine Weinbach : un nez flatteur, assez évolué avec de belles notes épicées, une bouche opulente mais avec une belle fraîcheur finale…un vin très gourmand qui aurait plus facilement trouvé sa place à l’apéritif (encore une victime de la puissance du Rangen).
Deuxième plat
La pièce de bœuf dans le filet et son accompagnement de légumes et de champignons des bois
Nuits Saint Georges 1° Cru Les Pruliers 1999 – Domaine Boillot : une palette aromatique très sombre, une bouche fraîche et élancée avec des tanins assez saillants, une finale sèche et anguleuse…un vin trop rustique pour mon palais qui a vraiment contrasté avec l’onctuosité de la viande et la suavité du jus
Chambertin Grand Cru 1999 – Domaine Rossignol-Trapet : un nez très complexe avec des arômes d’évolution très classieuses (fleurs séchées, tabac, cuir…), une bouche ample et charnue avec une texture caressante, une finale longue et sapide…un vin exceptionnel plébiscité par les convives. Magique !
Volnay 1° Cru Santenots 2020 – Domaine Buisson-Charles : un nez expressif et charmeur, un jus dense et parfaitement équilibré en bouche, une finale tonique avec une belle persistance fruitée et épicée…un « intrus » proposé par Patrick Essa, un Santenot 2020 construit pour défier le temps mais qui se laisse boire avec grand plaisir dès maintenant.
Plateau de fromages de Jacky Quesnot (fromagerie Saint Nicolas à Colmar)
Côte Rôtie La Turque 1999 – Domaine Guigal : un nez d’une extrême complexité, du volume et de la consistance en bouche, une finale longue, tonique et sapide…un équilibre parfait, une texture onctueuse et une jeunesse éclatante pour ce vin hors norme qui a très bien apprécié l’association avec le brillat-savarin et le chaource.
Arbois Pupillin Vin Jaune 1999 – Domaine Overnoy : une aromatique et une présence en bouche d’une finesse inouïe, une maîtrise parfaite de l’oxydation…un vin rarissime élaboré par le maître de Pupillin pour une association classique mais toujours réussie avec un vieux comté et un etivaz.
Dessert
La torche aux marrons, le dessert incontournable si on partage un repas avec Thierry
Riesling Cuvée Ernest S.G.N. 1999 – Domaine Schlumberger : un nez évolué mais très charmeur avec des notes exotiques et épicées, une bouche gourmande et très digeste…encore un très beau vin qui a souffert de la présence un peu envahissante d’un cru du Rangen.
Pinot Gris Grand Cru Rangen de Thann-Clos Saint Urbain V.T. 1999 – Domaine Zind-Humbrecht : une robe topaze très dense, un nez d’une incroyable complexité, une bouche riche avec un jus ultra concentré mais d’une parfaite buvabilité, une finale intensément minérale…une bouteille vraiment exceptionnelle !
Merci à Thierry de m’avoir invité à partager ces instants magiques à la « Taverne Alsacienne » et de nous avoir servi ces vins que je ne pensais pas pouvoir déguster un jour.
Et bravo à l’équipe du restaurant…au top comme toujours !
Le 27/11/2022
Les Halles du Scilt de Schiltigheim accueillaient 7 vignerons alsaciens – domaine Luc Faller, domaine Geiger Koenig, domaine Moritz, domaine du Petit Poucet, domaine Michel, domaine Paul Gaschy – qui le temps de week-end allaient tenir compagnie à Nicolas Jaegert de La Cave en Tournée pour porter la bonne parole vinique dans la cité des brasseurs.
En marge de ce mini salon des vins David Lefebvre nous a proposé une petite animation gourmande pour nous exposer sa façon de concevoir des accords mets-vins.
L’atelier mets et vins est prêt…
…et les participants commencent à s’installer
Grâce à des bouteilles fournies par les vignerons invités et aux gourmandises fournies par les commerçants du Scilt (Duchemin, Kirn et l’Epicier Grand Cru), David Lefebvre nous a proposé quelques accords mets et vins très intéressants.
Un peu de théorie…
…et des travaux pratiques
Armé d’une solide formation en chimie et en œnologie, David s’est intéressé aux processus de minéralisation dans les aliments et notamment dans le vin : pour en savoir plus vous pouvez lire l’article dans la revue « Le Rouge et le Blanc » (ICI et LA) ou écouter le podcast sur « La Terre à Boire »…ou relire l’une de mes anciennes contributions sur une petite conférence de David au domaine Schoenheitz (60-p.o.-schoenheitz-2011-2.pdf (120.5 Ko)).
L’idée du jour consistait à nous faire découvrir des accords gustatifs qui n’étaient pas centrés sur les expressions aromatiques des vins et des mets mais sur le rapport éléments organiques et éléments minéraux qu’on trouve dans tous les aliments.
Par exemple un vin jeune se plaira en compagnie d’un chèvre frais riche en éléments organiques alors qu’un vin plus évolué qui aura eu davantage de temps pour minéraliser sera plus à son aise face à un crottin affiné qui aura concentré sa teneur en sels minéraux.
Crottin de chèvre frais et riesling Schiefferberg 2019 du domaine Geiger-Koenig
Crottin de chèvre affiné avec un riesling Grand Cru Eichberg 2014 du domaine Gaschy
Les autres accords proposés étaient tous pensés selon la même logique et ma foi, , j’ai pu me rendre compte que cette théorie originale (pour moi du moins…) s’est plutôt bien vérifiée dans la pratique à travers tout une série d’accords très réussis.
Voilà quelques exemples pour que vous pourrez tester pour vérifier…
Comté 30 mois avec un riesling Grand Cru Eichberg 2001 du domaine Gaschy
Munster avec un gewurztraminer Leckerli 2020 du domaine Florence et Sandra
Piment d’Espelette avec un pinot gris macération 2020 du domaine du Petit Poucet
Chaource et Cuvée TM 2015 (assemblage riesling+pinot gris+ gewurztraminer en V.T.) du domaine Moritz.
Jambon cuit, jambon sec et pâté en croûte avec des pinots noirs 2011 et 2001 du domaine Gaschy.
Je terminerai en vous priant de m’excuser pour l’indigence de mes notes et de mes commentaires.
On était dimanche matin, et je suis sorti sans mon matériel (pas d’appareil photo, pas de carnet de notes)…mais j’ai quand même voulu partager ces quelques impressions avec vous tout en vous encourageant à vous pencher sur les travaux de David Lefebvre pour comprendre un peu mieux ce terme de « minéralité ».
Je vous invite aussi à tester quelques accords gustatifs en vous référant à ce rapport organique/minéral qui nous permet de concevoir des associations mets et vins en oubliant un peu la référence aromatique pour se focaliser sur la cohérence des sensations en bouche.
Merci à David pour cette conférence-dégustation très intéressante et merci aux vignerons et aux artisans des halles du Scilt d’avoir accepté de partager quelques vins et quelques denrées avec nous.
Restaurant L'Autre Rive à Saint Laurent sur Saône - novembre 2022
Le 24/11/2022
Pour terminer notre journée dans le vignoble du Beaujolais et de Mâconnais, l’ami Cyril a eu la bonne idée de réserver une table dans ce restaurant situé sur les bords de la Saône et tenu par un chef qui adore le vin…et qui a semblé très heureux de partager durant quelques instants sa passion œnophile avec nous.
La salle lumineuse et accueillante est prolongée par une véranda d’où on bénéficie d’une vue imprenable sur Mâcon et le pont Saint Laurent.
Le restaurant côté salle…
…et la vue depuis la terrasse couverte de « L’Autre Rive »
Le menu du soir est alléchant et la carte des vins est absolument géniale tant par la qualité des références présentées que par la sagesse des tarifs…je pense qu’on va passer une bonne soirée !
Bon, comme je suis en très bonne compagnie – l’ami Cyril et son épouse Géraldine – je ne vais pas sortir mon carnet de notes pour relever en détail mes sensations et mes émotions du soir…mais je vais quand même vous faire partager ce très beau moment avec quelques photos et quelques impressions restées en mémoire.
L’apéritif
Saumon et bouchée à l’escargot pour réveiller les papilles
Un joli verre de pet’nat 2021de gamay du domaine Séléné (offert par le patron) pour nous mettre en joie
L’entrée
Foie gras au naturel avec compotée pomme/coing et pain aux céréales toasté.
La grande cuvée de gringet du regretté Dominique Belluard au rendez-vous de l’excellence attendue…un vin inclassable mais d’une plénitude absolue pour un accord très équilibré avec le foie gras mais beaucoup plus à l’aise face à l’assiette suivante à bas de ris de veau.
Le plat
Noisettes de ris de veau croustillantes et duxelles de champignons avec un jus de veau et une émulsion crémeuse aux cèpes
Je n’aime pas trop les rouges du Jura et le trousseau est un cépage que je connais peu mais cette bouteille choisie par Cyril produite par un vigneron dont j’adore les cuvées de blancs m’a vraiment subjugué.
Je pense que cette cuvée de trousseau 2020 du domaine Labet fera partie de mes très grandes bouteilles dégustées durant cette année.
Le dessert
Un soufflé au Grand Marnier et sa boule de sorbet à l’orange…une finale toute en douceur. MIAM !
Cette soirée à « L’Autre Rive » fut une expérience vraiment mémorable.
Nous nous sommes régalés en dégustant de très belles préparations culinaires où on sentait le souci de respecter les produits ainsi qu’une belle maîtrise de l’harmonie des saveurs.
Nous avons pu nous offrir deux bouteilles mythiques choisies sur une carte des vins exceptionnelle et présentées par Vincent Rivon, un chef cuisinier vraiment passionné de vin.
Voilà une adresse qui va figurer tout en haut de la liste de mes étapes gourmandes en Bourgogne.
Les vins du mois d'octobre 2022
Le 20/11/2022
Riesling Grand Cru Pfersigberg 2010
Domaine Emile Beyer à Eguisheim
Robe : jaune profond avec des reflets vieil or.
Nez : noble et racé avec des notes de zestes d’agrumes, d’orange amère et d’épices douces sur un fond de pierre à fusil.
Bouche : ample et concentrée avec un centre très suave et une acidité large et aiguisée qui envahit progressivement la bouche pour étirer une finale longue et profondément saline.
Malgré une robe qui trahit son âge, ce riesling m’a impressionné par son énergie et sa grande complexité aromatique.
C’est un grand Pfersigberg arrivé dans sa phase de pleine maturité mais qui dispose des ressources nécessaires pour bien se tenir durant quelques années encore.
Puligny Montrachet 1° Cru Les Perrières 2009
Domaine Carillon à Puligny
Robe : jaune franc, limpide et brillante.
Nez : un peu retenu mais bien complexe, notes d’amande fraîche, de chèvrefeuille et d’herbes à tisane.
Bouche : attaque vive et claquante avec une acidité large et puissante qui structure un jus bien concentré, texture soyeuse avec un gras agréable, finale vive et assez austère avec une longue persistance minérale.
Les 13 années en cave n’auront pas pu gommer totalement cette impression de rigueur monastique que laisse toujours la dégustation d’un cru des Perrières de Puligny mais on ne peut pas rester insensible face cette cuvée de chardonnay qui nous emmène vers des sommets d’élégance et de classe.
Saint Chinian Classic 2018
Domaine de La Madura à Saint Chinian
Robe : grenat moyen avec une fine frange rose
Nez : discret et bien complexe, notes de sous-bois, d’épices et d’herbes de garrigue
Bouche : attaque souple et suave, jus assez dense structuré par une acidité rayonnante et une fine trame tannique, finale digeste avec une présence minérale très stimulante
Si vous prenez 4 cépages emblématiques du sud (syrah, grenache, mourvèdre et carignan) nés sur des parcelles plantées sur les 3 types de sols du saint-chignanais (argilo-calcaire, grès et schistes) et vous les confiez à un grand vinificateur qui maîtrise les élevages à la perfection, vous obtenez ce superbe vin rouge équilibré et digeste qui nous propose une interprétation toute en élégance de ces grands terroirs sudistes. MIAM !
VDP du Mont Baudile Le Mourvèdre des Crouzets 2011
Domaine Supply-Royer à Arboras
Robe : très dense, pratiquement noire avec des bords bien compacts
Nez : complexe et racé avec une palette très sombre sur les baies noires (mûre, myrtille), le chocolat noir, la réglisse sur un fond minéral assez marqué (pierre, mine de crayon)
Bouche : matière concentrée et serrée avec une texture très soyeuse, équilibre tonique, finale puissante avec une longue persistance fruitée et minérale.
Après plus d’une décennie en cave, ce grand rouge languedocien vinifié par l’ami Eric Supply s’exprime avec une plénitude absolue : une belle complexité aromatique au nez, de l’énergie et de la buvabilité en bouche…tout ce qu’il faut pour me plaire !
Cette cuvée qui nous offrira son « chant du cygne » avec le millésime 2021 – là c’est définitif, la parcelle des Crouzets a été arrachée après les vendanges 2021 – nous manque déjà !
Le Clos de la Coulée de Serrant en octobre 2022.
Restaurant Pierre et Jean à Chagny - octobre 2022
Le 15/11/2022
Quatrième dîner chez « Pierre et Jean » combiné avec une nuitée à l’Hôtel de la Poste – toujours aussi bien tenu – qui se trouve juste en face du restaurant…voici une soirée qui s’inscrit parfaitement dans l’esprit « pèlerinage » de ce séjour bourguignon.
La cuisine en « open space » au rez-de-chaussée…
…et comme toujours, ma table située à l’étage.
En attendant ma commande, je m’octroie un petit apéritif avec un verre de Santenay Le Chainey 2020 du domaine C. Nouveau : une aromatique bien ouverte avec un fruité délicat et un boisé fin, une bouche droite et sapide, une finale digeste et appétante
La mise en bouche avec une verrine de gravlax de dorade sur purée de pois chiches et la traditionnelle gougère.
Cette cuvée de chardonnay s’est livrée à la dégustation avec une belle spontanéité , tout en réalisant un accord régional parfait avec la gougère (légèrement trop salée à mon goût)
Face à cette verrine qui développait des notes finement iodées adoucies par son accompagnement à base de pois chiches, le vin a bien tenu sa place en imposant son côté vif et minéral en finale.
Mon menu du soir
Entrée
Ravioles d’escargots de Bourgogne avec butternut au beurre d’ail et émulsion à la châtaigne.
Pour accompagner l'entrée j'ai choisi un verre de Hautes Côtes de Nuits Chardonnay 2020 du domaine Chevrot : un nez discret avec des notes d’amande fraîche sur un fond délicatement boisé, une bouche longiligne avec un équilibre droit, une finale salivante avec un léger grip tannique et un sillage balsamique/épicé.
Les puissants arômes d’herbes aromatiques et de sous-bois des ravioles adoucis par la douceur de la butternut et de la châtaigne ont un peu durci le vin qui a développé des notes pierreuses et métalliques un peu trop prononcées à mon goût…
Je pense que la cuvée de santenay bue à l’apéritif aurait été plus à son aise face à au caractère très « forestier » de ce plat.
Plat
Râble de lapin à la sauge, polenta et shitakés
Pour accompagner le plat principal, j’ai choisi un Santenay Les Charmes Dessus 2020 du domaine C. Nouveau : nez expressif t charmeur sur les fruits rouges et noirs bien mûrs avec une fine touche boisée/épicée, bouche bien gourmande avec un jus généreux solidement structuré, tannins poudrés, finale longue et sapide.
Cette très belle assiette nous maintient dans une ambiance automnale et sylvestre avec un râble charnu et goûteux, un accompagnement très marqué par des notes de « sous-bois » et un jus de viande très suave.
Ce plat a développé l’expressivité et aiguisé la structure acide/saline de ce beau vin rouge qui est resté maître du palais en finale en laissant une belle impression de fraîcheur.
Dessert
Potimarron confit avec crémeux aux épices et sorbet à l’orange.
Au risque de me répéter, je conclurai en disant que cette adresse gourmande de Chagny est toujours aussi recommandable avec son service très efficace et sa cuisine précise et créative.
Hélas, je dois réitérer ma remarque au sujet de la carte des vins : toujours très courte avec des références immuables et bien trop peu de propositions pour des demi-bouteilles ou des vins au verre…bref, ça ronronne et ça va finir par lasser
Ceci dit, son rapport Q/P toujours aussi attractif et sa situation face à mon hôtel préféré restent des arguments assez convaincants pour que restaurant conserve son titre de passage obligé en terre burgonde.
Restaurant L'Hoirie à Beaucouzé
Le 10/11/2022
Pour terminer une belle journée dans le vignoble angevin, j’ai eu le plaisir de diner dans ce restaurant gastronomique que m’avait conseillé la collaboratrice de la famille Joly lors de ma visite au château de la Roche au Moines.
Le menu du soir propose une série de préparations culinaires sur le thème « Entre terre et mer » avec un choix de 3 entrées, 3 plats et 3 desserts.
Mon terrain de jeu du soir : un salon au style épuré et élégant, j’adore !
Pour le choix du vin, j’ai laissé la main au sommelier qui m’a proposé d’accompagner les préparations culinaires du chef avec trois cuvées originales élaborées par des vignerons ligériens…allons-y !
L’apéritif
Un velouté de carotte avec une mousse au parmesan et une chips au chorizo
Crémant de Loire Brut Nature 2019 du domaine Bois-Brinçon : une aromatique discrète et complexe avec des notes de fruits blancs et de brioche au beurre, un jus fruité bien sapide en bouche avec une mousse crémeuse et une finale salivante stimulée par de beaux amers.
Avec sa bulle d’une grande finesse, ce crémant réalisé à partir d’un assemblage original de 90% de chenin et de 10% de cabernet franc, propose un équilibre subtil entre vinosité et gourmandise. Belle découverte !
Cette petite préparation apéritive toute en douceur et en suavité a réveillé l’acidité du vin pour produire un accord très équilibré qui laisse le palais frais et dispos pour pouvoir apprécier pleinement la suite du repas.
L’entrée
Le croustillant de queues de gambas sauvages avec un gaspacho de tomate, pistou et crémeux mozzarella.
VDF Source 2020 du domaine Jardins de Fleury : un nez qui s’ouvre sur des notes de pain grillé et de fumé avant que l’aération ne libère de délicats arômes de fruits blancs frais, une bouche ample avec un joli gras et une profonde salinité, une finale vive et légèrement grenue avec de beaux amers minéraux et une longue persistance épicée.
Elaborée par Carole Kohler, une vigneronne nouvellement installée dans les Deux Sèvres – 2020 est seulement son deuxième millésime – cette superbe cuvée de chenin, née sur un terroir de schiste et de quartz a été travaillée nature et élevé en amphore…un vin pur, vivant et expressif comme j’aime !
Avec des gambas vraiment exceptionnelles qui nous proposaient un jeu de goûts et de textures très intéressant et leur accompagnement aux saveurs très raffinées, le vin s’est tenu à merveille en réalisant une accord ton sur ton face aux notes grillées du plat tout en développant davantage son côté salin et minéral en finale face à la suavité crémeuse de l’accompagnement.
Le plat
Le merlu des Sables d’Olonne avec écailles de chorizo, légumes wok et crème à l’andalouse.
VDF Le Réau 2020 du domaine Terra Vita Vinum : un nez complexe s’ouvre sur des notes fumées assez marquées avant de développer de belles notes de fruits blancs frais et de fleurs des champs, jus très consistant en bouche avec un équilibre très droit, finale assez douce mais très sapide, relevée par une fine présence tannique.
Cette micro-cuvée parcellaire originaire née sur les terroirs schisteux de l’Anjou noir a été pressée après une courte macération (2 à 3 jours) avant d’être vinifiée et élevée en barriques et en œuf béton.
Malgré son procédé d’élaboration original ce vin révèle d’ores et déjà un caractère de grand chenin de terroir.
Face à cette préparation qui nous emmenait dans une ambiance gustative très douce avec un filet de merlu suave et onctueux stimulé par un jus tomaté épicé par le chorizo, le vin a réalisé un accord vraiment magnifique.
Le plat a permis au vin de développer son expressivité au nez comme en bouche : la palette aromatique s’est complexifiée et la minéralité s’est intensifiée en bouche (un grip tannique sensible et de belles notes de silex).
Le dessert
Le flan pâtissier aux figues avec compotée de figues, chantilly au miel et figues fraîches, encadré par un pré-dessert et un post-dessert…bref, il y a tout ce qu’il faut pour combler un bec sucré de mon acabit. MIAM !
Cette journée dans le vignoble de Savennières s’est terminée de fort belle manière par ce superbe dîner dans cet établissement gastronomique situé à la périphérie d’Angers : un cadre classieux et chaleureux, des mets raffinés présentés dans des assiettes très esthétiques, un service souriant et professionnel et un sommelier passionné et passionnant qui n’a pas peur de sortir des sentiers battus pour proposer des vins élaborés par de jeunes talents du vignoble ligérien…un sommelier comme j’aimerais en trouver plus souvent lors de mes étapes gourmandes dans le vignoble !
Bref, « L’Hoirie » de Beaucouzé est un restaurant très chaudement recommandé pour tout œnophile qui a envie de vivre une belle expérience gustative.
Les vins du mois de septembre 2022
Le 17/10/2022
Riesling Grand Cru Pfersigberg-Hertacker 2014
Domaine P. Ginglinger à Eguisheim
Robe : jaune franc avec des bords argentés
Nez : complexe et raffiné avec des notes de citron frais et d’orange amère sur un fond crayeux
Bouche : attaque puissante, jus riche et consistant structuré par une acidité large et assez mordante, finale longue et très tonique avec une longue persistance sur le pamplemousse et la craie.
Ce riesling Grand Cru, expressif et puissant, semble entrer tout doucement dans sa phase de pleine maturité en nous rappelant qu’en 2014, les cépages qui ont échappé aux attaques de drosophile suzukii ont permis aux vignerons de sortir quelques superbes cuvées.
Riesling Grand Cru Sommerberg 2014
Domaine de l’Oriel à Niedermorschwihr
Robe : jaune clair avec des éclats métalliques
Nez : ouvert et complexe avec des notes d’agrumes mûrs (mandarine, pomelo), d’herbes méridionales et de pierre à fusil
Bouche : attaque vive et franche avec une acidité tranchante et filante qui structure un jus fruité bien concentré, finale très énergique avec des amers nobles, une fine tannicité et un long sillage sur les agrumes et les épices.
Cet autre « survivant » de ce millésime compliqué, se présente également sous son meilleur jour avec une belle aromatique et une parfaite tenue en bouche…je suis d’autant plus content de cette réussite puisque j’ai participé à la vendange de ces rieslings sur le Sommerberg en 2014.
Saint Véran Poncetys 2019
Jacques Saumaize à Vergisson
Robe : jaune clair avec beaucoup d’éclat
Nez : fin et raffiné avec des notes de brioche au beurre et de fruits blancs sur un fond mentholé et anisé
Bouche : attaque assez vive, jus riche et consistant équilibré par une acidité bien large, finale assez intense avec un petit grain tannique très fin mais bien salivant.
A l’heure où de nombreux chardonnays de la Côte de Beaune atteignent des prix dissuasifs pour le commun des mortels, le vignoble mâconnais recèle une grand nombre de pépites avec des rapports Q/P très cohérents comme cette cuvée de Saint Véran d’une classe folle qu’on peut apprécier dès maintenant mais qui pourra encore vieillir avec bonheur durant quelques années.
Mâcon Vergisson Sur la Roche 2019
Jacques Saumaize à Vergisson
Robe : jaune moyen, très lumineux
Nez : discret mais d’une belle complexité, notes de pomme verte et de citron sur un joli fond grillé/épicé
Bouche : attaque vive qui place une acidité large et puissante sous un jus dense avec un gras sensible, finale fraîche avec un long sillage citronné et boisé.
Comme ma visite au Salon des Artisans Vignerons de Bourgogne du Sud approche doucement, je suis obligé de faire de la place dans ma cave…surtout dans le secteur des chardonnays du mâconnais.
J’ai donc débouché une deuxième bouteille produite par ce domaine de Vergisson et j’ai tout autant aimé (voire plus) ce Mâcon-Vergisson remarquable de fraîcheur et de précisison. MIAM !
IGP Bouches du Rhône Minna 2015
Minna et J.-Paul Luc à Saint Cannat
Robe : jaune franc et très lumineux.
Nez : complexe et très raffiné avec des notes de fruits exotiques, de fenouil et d’herbes de garrigue sur un fond épicé/vanillé délicat.
Bouche : attaque franche et vive, jus ample et consistant, équilibre très vif avec une belle présence saline, finale sapide avec des amers nobles et une longue persistance aromatique.
Cet assemblage de marsanne (50%), roussanne (34%) et vermentino (16%) élevé en partie en barriques (30%), se goûte remarquablement bien après 7 années de vieillissement : une aromatique complexe, un jus riche, bien construit et une parfaite buvabilité…un grand blanc sudiste que j’aimerai encore plus si l’accueil au domaine était un peu moins austère.
Pinot Noir Sundel 2015
Domaine Emile Beyer à Eguisheim
Robe : rubis profond avec des bords orangés
Nez : complexe et racé avec une palette « sombre » sur la cerise noire, la mine de crayon, la cardamome et le poivre.
Bouche : attaque bien tonique avec une acidité large qui soutient un jus fruité très dense, trame tannique soyeuse, finale fraîche et salivante avec un long sillage réglissé et poivré.
En 2015, la jeune vigne du Sundel a engendré une cuvée de pinot noir pleine de fougue mais promise à un bel avenir.
Après 7 années d’évolution, on sent une matière assagie mais pas encore tout à fait sereine : avec son aromatique racée et son jus toujours bien tonique, ce vin qui se goute très bien en ce moment a encore quelques belles années devant lui.
Châteauneuf du Pape Le Traversier 2017
Château Simian à Piolenc
Robe : grenat moyen avec une fine frange rose, très belle brillance.
Nez : très expressif et raffiné avec une palette complexe sur la cerise et l’orange sanguine sur un fond floral très élégant.
Bouche : attaque suave, jus fruité doux et soyeux, tanins très souples, finale digeste avec un long sillage qui laisse apparaître de belles notes épicées.
Cette première bouteille de châteauneuf débouchée après mon passage au château Simian en 2020 s’est montrée conforme à mes attentes avec une aromatique très séduisante et une tenue en bouche d’une grande élégance. J’adore ce vin !!!
Pauillac Château Batailley 2013
Héritiers Castéja à Pauillac
Robe : grenat profond avec des bords brunissants.
Nez : très expressif et racé avec des notes de cèdre, de cardamome et d’encre sur un fond fumé/suie assez présent
Bouche : belle consistance, texture caressante avec des tanins d’une grande élégance, acidité assez présente, finale parfaitement digeste avec une belle persistance fumée/épicée.
Cela va faire 6 ans que je n’ai plus acheté la moindre bouteille de bordeaux mais je reste néanmoins sensible au charme maitrisé (et un peu convenu) de ces aristocrates médocains qui ne déçoivent jamais sans pour autant réussir à susciter de l’émotion...bref, j’ai bu ce Pauillac avec un vrai plaisir mais j’ai quand même fini par m’ennuyer.
Vendanges à Eguisheim sur le lieu-dit Saint Jacques…les vignerons alsaciens sont très contents de la qualité des raisins pour ce nouveau millésime.