Tournée dans le vignoble du Pays Basque - Visite au domaine Ilarria à Irouléguy

J’ai à peine eu le temps de faire mes bagages après ma sortie dans le Sud avec l’ami François, que me voilà déjà reparti en compagnie des jeunes cavistes de « La Vinoterie » pour faire une série de visites dans le vignoble de Jurançon et dans le vignoble d’Irouléguy.

Deux journées intenses où nous irons vadrouiller entre Béarn et Pays Basque pour rencontrer Maxime Salharang au Clos Larrouyat à Gan, Jean-Baptiste Semmartin au domaine Lajibe à Lucq-de-Béarn, Anne-Marie Barrère au domaine Barrère à Lahourcade, Bixente Indart au domaine Goienetxea à Saint-Etienne-de-Baïgorry, Paul Carricaburu au domaine Espila à Ascarat, Michel Riousperous au domaine Arretxea et Peio Espil au domaine Ilarria, tous deux basés à Irouléguy
Hoppla, c’est parti !


Visite au domaine Ilarria à Irouléguy

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Pour faire notre dernière visite vigneronne dans le pays basque, il nous suffit simplement d’aller toquer à la porte de la maison voisine du domaine Arretxea pour découvrir la production vinique du domaine Ilarria, un domaine « historique » de l’appellation Irouléguy.


Etabli dans le Pays Basque depuis plusieurs siècles, le domaine Ilarria est une exploitation agricole familiale qui a abandonné la polyculture en 1987 pour devenir le premier domaine viticole indépendant du village.
L’aventure a commencé avec une parcelle existante – « des vignes qui ont plus de 70 ans aujourd’hui » – puis la famille Espil a démarré un programme de plantation sur des terroirs argilo calcaires situés sur les coteaux dominant la maison : « un îlot argilo-calcaire de 8,5 hectares, une situation unique dans un vignoble dominé par les terroirs de schistes et de grès ».

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Lucie Espil qui nous accueille au caveau…

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…et qui nous présente son domaine et les différents terroirs autour d’Irouléguy

A l’heure actuelle, le domaine Ilarria exploite 10 hectares de vignes travaillées en viticulture biologique depuis 1991, répartis de la manière suivante : 3 hectares de blancs avec du petit manseng (2 HA) et du petit courbu (1 HA) et 7 hectares de rouges avec du tannat (3 HA), du cabernet franc (3 HA) et du cabernet sauvignon (1 HA).

Avant de déguster, Lucie Espil nous propose de faire une petite visite dans les vignes pour nous présenter ces coteaux argilo-calcaires qui font la spécificité du domaine Ilarria.

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On parle terroir et viticulture in situ…

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...et on admire les paysages et les parcelles de vignes du domaine, entourées de bosquets…

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…et totalement enherbées.

Au niveau de la viticulture, les vignes sont totalement enherbées et le travail du sol est très limité, « notamment parce que la nature de ce sol très rocailleux rend le travail du sol difficile voire impossible ».

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Des cabernets francs, les pieds dans l’herbe…

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…et la roche calcaire qui affleure dans les parcelles de vigne.


De retour au domaine, nous visitons rapidement les installations professionnelles pour parler des grands principes mis en œuvre pour la vinification et l’élevage des différentes cuvées du domaine Ilarria.

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L’étage supérieur qui permet l’entonnage des raisins et des jus par gravité

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L’étage inférieur avec des cuves inox pour les vinifications et des fûts de chêne pour les élevages.

Peio Espil est un adepte des vinifications naturelles « mais sans dogmatisme par rapport aux sulfites ».
Ses vins effectuent leurs phases de fermentation alcoolique et malo-lactique en cuve : « cela permet d’obtenir un niveau d’hygiène suffisant pour pouvoir travailler sans SO2 ».
Les élevages des différentes cuvées durent de 12 à 18 mois et se font sous bois (demi muids et barriques) et en cuve inox.

La gamme vinique du domaine Illaria compte actuellement 4 cuvées : un blanc, un rosé et deux rouges…allez, on goûte !

Irouléguy Blanc 2022 : aromatique séduisante avec de belles notes florales sur un fond anisé et citronné, bouche ample avec un joli gras et un équilibre plutôt généreux, finale fraîche et salivante avec une longue persistance minérale.
(50% petit manseng + 50% petit courbu – élevage : cuve inox)
Cet assemblage équilibré entre petit manseng et petit courbu – « un cépage sensible et assez fragile mais avec moins d’acidité que le petit manseng » – révèle un joli caractère sudiste tout en gardant une très belle buvabilité. MIAM !

Irouléguy Rosé 2022 : nez ouvert et flatteur avec des notes de petits fruits rouges sur un fond amylique délicat, bouche fraîche mais très vineuse, finale très sapide avec un beau retour fruité.
(60% tannat + 40% cabernet franc – élevage : cuve inox)
La seule cuvée de rosé dégustée aujourd’hui a parfaitement tenu son rôle : c’est un vin accessible mais avec une très belle présence en bouche, un « vin de copains » qui dispose d’un vrai potentiel gastronomique. Joli !

VDF Rouge 2021 : nez complexe qui développe de belles notes de fruits rouges frais sur un fond végétal noble, bouche juteuse et fraîche avec un toucher velouté, finale droite et salivante avec un long sillage fruité et minéral.
(50% tannat + 45% cabernet franc + 5% cabernet sauvignon – élevage : fûts de chêne)
VDF Rouge (sans soufre ajouté) 2021 : aromatique discrète qui laisse deviner de belles nuances de fruits rouges et d’épices, bouche charnue et profondément fruitée, structurée par des tanins très fins, finale acidulée et très digeste avec une longue persistance épicée et végétale.
(50% tannat + 50% cabernet franc – élevage : fûts de chêne)
Les deux cuvées de rouge proposées à la vente en ce début d’année, se sont montrées très avenantes avec leurs aromatiques fruitées et leurs matières solidement construites mais assez voluptueuses en bouche.
Ceci dit, si la version classique me semble déjà prête à boire, la version « nature » gagnera probablement encore en finesse après quelques années supplémentaires en cave.

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La gamme actuelle du domaine Ilarria


Notre longue journée dans le vignoble du Pays Basque, s’est terminée par une visite dans un autre domaine incontournable de l’appellation Irouléguy.
Certes, mes papilles un peu fatiguées par une succession de dégustations ne m’ont pas permis d’apprécier pleinement les vins présentés mais j’ai quand même pris du plaisir en sirotant ces quatre jolies cuvées servies par Lucie Espil.

J’ai bien aimé le style de ces vins à la fois puissants et sociables…des bouteilles idéales pour une initiation « en douceur » à l’esthétique particulière des vins du Pays Basque.

Merci à Lucie Espil pour son accueil et « Gora Euskal Herria ! »

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