Tournée dans le vignoble béarnais - Visite au Clos Larrouyat à Gan

J’ai à peine eu le temps de faire mes bagages après ma sortie dans le Sud avec l’ami François, que me voilà déjà reparti en compagnie des jeunes cavistes de « La Vinoterie » pour faire une série de visites dans le vignoble de Jurançon et dans le vignoble d’Irouléguy.

Deux journées intenses où nous irons vadrouiller entre Béarn et Pays Basque pour rencontrer Maxime Salharang au Clos Larrouyat à Gan, Jean-Baptiste Semmartin au domaine Lajibe à Lucq-de-Béarn, Anne-Marie Barrère au domaine Barrère à Lahourcade, Bixente Indart au domaine Goienetxea à Saint-Etienne-de-Baïgorry, Paul Carricaburu au domaine Espila à Ascarat, Michel Riousperous au domaine Arretxea et Peio Espil au domaine Ilarria, tous deux basés à Irouléguy
Hoppla, c’est parti !

 

Jour 1 : visite au Clos Larrouyat à Gan

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Après une soirée à San Sébastian et une bonne nuit de sommeil dans un gîte près de Biarritz, nous partons en direction du pays du bon roi Henri pour faire la première visite de la journée chez Maxime Salharang, un jeune vigneron qui a crée très récemment son domaine à Gan mais dont la qualité des vins est déjà largement reconnue par les amateurs éclairés et la presse spécialisée…avanti !

Après l’obtention de son diplôme d’œnologue à Bordeaux Maxime Salharang a été initié aux secrets de la biodynamie en travaillant durant plusieurs années au domaine de Souch.
En 2011, il décide de créer son propre domaine « en partant d’une page blanche » : sur les 3 hectares d’une parcelle familiale, il plante des pieds de gros mansengs, de petits mansengs et de camaralet.
En 2015, il construit ses bâtiments professionnels et produit ses premiers vins « 300 bouteilles en tout ».

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Une vigne de gros manseng et le bâtiment professionnel du domaine au bas de la parcelle

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Une partie de la parcelle où la vigne a été taillée…

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…et une autre partie de la parcelle livrée aux bons soins d’un troupeau de moutons.

Les vignes du domaine sont plantées sur un coteau exposé principalement au levant sur un sol de marnes du Trias, « un terroir unique sur l’appellation Jurançon où on trouve surtout des sols de poudingue avec des argiles et des galets ».

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Première rencontre avec Maxime Salharang qui nous présente son domaine, son terroir et sa façon de travailler.

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Un pied de gros manseng planté dans un sol de marnes du Trias

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Maxime qui situe les différents terroirs de cette appellation sur une carte géologique.

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Visite du cuvage du domaine…

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…et du chai avec les fûts où s’affinent les jus de 2023.

Sur ce coteau « qui n’a jamais connu de chimie », Maxime travaille ses vignes en biodynamie depuis le début et élabore ses vins avec un minimum d’interventions.
Les fermentations se font sous l’action exclusive de levures indigènes et durent une quinzaine de jours : elles démarrent en cuves thermorégulées et se poursuivent dans des barriques bordelaises de 3 à 7 vins, originaires du château Smith-Haut-Lafite.
Les élevages sur lies totales durent de 8 à 12 mois.

Pour l’heure, le domaine produit 3 cuvées très confidentielles, vendues uniquement aux professionnels : deux vins secs, « Météore » et « Comète » et un vin moelleux « Phoenix ».

Allez, on goûte !

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Prélèvement sur fût pour découvrir quelques vins de 2023 en cours d’élevage

Après avoir dégusté les vins de 2023 prélevés sur fûts – des jus de goutte, des jus de presse et des jus assemblés – les impressions générales laissent entrevoir de très belles promesses pour ce millésime : des aromatiques pures, des matières denses et bien charnues soutenues par une puissante structure acide/saline, des finales toniques et salivantes.

De retour au caveau, Maxime nous invite à déguster les 3 cuvées de 2022 en bouteilles.

Jurançon sec Météore 2022 : nez discret et bien complexe avec des notes citronnées soutenues par un fond boisé/épicé très délicat, bouche puissante avec un jus riche, équilibré par une acidité percutante et une profonde salinité, finale très et sapide avec des amers nobles et un long sillage sur les agrumes frais et la menthe.
(60% gros manseng + 40% petit manseng – élevage : barrique)
Cette première cuvée tout à fait convaincante nous livre un aperçu du style de vin recherché par Maxime Salharang : des vins pleins d’énergie avec des matières concentrées tenues par une maille acide/saline très solide (PH : 2,95). J’adore !

Jurançon sec Comète 2022 : nez flatteur et complexe avec une palette bien mûre sur le citron confit, la fleur d’acacia et le sucre d’orge, bouche ample, riche et bien charnue appuyée sur une acidité large et puissante, finale longue et salivante avec une belle persistance florale et minérale.
(75% petit manseng + 25% camaralet – élevage : barrique)
La cuvée suivante m’a vraiment subjugué en développant un jus riche et d’une grande force expressive porté par une belle trame acide/minérale. C’est un vin avec un caractère affirmé qui se laisse boire avec plaisir et facilité. MIAM !

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V.D.F.Phoenix 2022 : nez ouvert et complexe avec des notes d’agrumes mûrs, d’ananas et de vanille sur un fond légèrement camphré, bouche opulente avec une matière riche et concentrée étirée par une acidité longue et pointue, finale longue avec une longue persistance exotique et épicée.
(100% petit manseng – élevage : barrique)
Avec ses 70 g de sucres résiduels et son PH de 2,99, le troisième vin produit au domaine nous propose une version moelleuse parfaitement aboutie d’un petit manseng du Jurançon.
C’est un vin d’une gourmandise absolue qui se laisse boire avec une facilité déconcertante dès aujourd’hui mais qui dispose des ressources nécessaires pour se bonifier durant quelques années en cave…si on arrive à lui laisser le temps !

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Cette première visite dans le vignoble de Jurançon nous a permis de rencontrer un jeune vigneron enthousiaste et talentueux qui met en œuvre des pratiques viticoles très vertueuses pour élaborer des vins qui interprètent avec brio ce terroir particulier du jurançonnais.

Les deux blancs secs sont pleins d’énergie et se livrent à la dégustation avec une spontanéité réjouissante tout en laissant entrevoir un vrai potentiel de garde…deux vraies pépites viniques !
La cuvée moelleuse nous propose une version plus « traditionnelle » d’un vin de Jurançon tout en gardant cette belle vibration qu’on trouve dans les vins secs du domaine…une pure caresse pour les papilles.

Malheureusement, face à une demande déjà très importante, le domaine n’a pas de vin à vendre pour le moment mais « La Vinoterie » de La Wantzenau va bientôt pouvoir vous proposer quelques bouteilles des derniers millésimes.

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Merci Maxime pour ton accueil, bravo pour tes vins et longue vie au Clos Larrouyat.

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