Pèlerinage en Bourgogne/Beaujolais 2021 - Visite au domaine Regnaudot à Dezize-les-Maranges

Le vignoble du mâconnais en automne 2021

Malgré les périodes de restrictions liées à la crise sanitaire cette sortie automnale sur les routes du vignoble qui me mènent du Beaujolais jusqu’en Côte d’Or, aura pu se dérouler chaque année…et c’est très bien ainsi, pourvu que cela dure !

Comme toujours, le circuit 2021 va me permettre de retrouver des vignerons que je fréquente depuis longtemps et d’autres que je vais avoir le plaisir de rencontrer pour la première fois…bref, c’est une fois encore un pèlerinage classique avec ses haltes « obligatoires » et ses découvertes qui vont étoffer encore un peu plus mon carnet d’adresses viniques en terre burgonde.

Pour commencer, direction plein sud pour rejoindre mon ami Cyril l’ardéchois à Morgon chez Jean-Marc Burgaud, un vigneron que j’avais rencontré la dernière fois en 2017. Dans l’après-midi nous avons rendez-vous à Quintaine où Gautier Roussille nous attend pour faire goûter quelques fonds de bouteilles qu’il aura réussi à sauvegarder après le week-end festif qui célébrait les 30 ans de biodynamie au domaine Guillemot-Michel. Avant notre dîner au restaurant « Ma Table en Ville » à Mâcon, nous faisons un rapide crochet à Verzé pour une visite expresse chez Nicolas Maillet.
Le deuxième jour nous permettra de faire deux haltes inédites au domaine Barraud à Vergisson et au domaine des Vignes du Mayne à Cruzille avant une soirée à la Soufrandière.
Le troisième jour me conduira à Morey Saint Denis pour voir le nouveau caveau du domaine Castagnier et à Dezize les Maranges pour y découvrir les vins du domaine Regnaudot.
Ma tournée 2021 se terminera par deux visites habituelles au pays des grands blancs de la Côte de Beaune, au domaine Carillon et au domaine Buisson-Charles.

Hoppla, c’est parti !

Jour 3 : visite au domaine Regnaudot à Dezize-les-Maranges

Ma virée bourguignonne se poursuit par une visite inédite à Dezize-les Maranges, chez un vigneron dont le nom m’a été soufflé par l’un des mes partenaires de golf.
Dans ce pèlerinage qui compte toujours un grand nombre d’adresses familières, je suis toujours impatient d’aller découvrir un nouveau domaine.
Après ma petite incursion matinale en Côte de Nuits, je repars donc plein sud pour me rendre dans ce petit village situé aux confins de la Côte de Beaune pour aller voir comment se goûtent les vins du domaine Regnaudot.

Sous un beau ciel bleu et un soleil éclatant la route qui mène vers Dezize-Les-Maranges nous fait traverser des paysages viticoles de toute beauté…la Bourgogne comme je l’aime !

Le vignoble aux couleurs de l’automne sur la route vers Dezize-les-Maranges.

Dezize-les-Maranges en octobre 2021

Installé au cœur du village de Dezize-les-Maranges, le domaine Regnaudot exploite actuellement près de 6,75 hectares de vignes et produit une gamme de 6 vins rouges sur Maranges et Santenay, un peu de blanc et une cuvée de Bourgogne générique destinée exclusivement à l’export.
Les Maranges et les Santenay sont élevés durant 12 mois en fûts avec 30 à 40% de bois neuf et remis en masse durant 3 mois avant la mise en bouteilles.
Avec les vins de 2020 qui terminent leur phase d’élevage, il ne reste plus que 3 cuvées disponibles au tarif actuel du domaine.

Allez, on goûte !

Maranges 1°Cru Clos de Loyères 2018 : nez très flatteur avec une palette fruitée bien mûre relevée par un fond légèrement torréfié, jus consistant mais très gourmand en bouche, texture veloutée, équilibre digeste, finale fraîche et très gouleyante.

Maranges 1°Cru Clos de Loyères 2019 : nez plus discret mais d’une belle complexité, notes de cerise bien mûre et d’épices douces sur un fond délicatement fumé/boisé, bouche très généreuse avec une matière ample et concentrée structurée par une trame acide/tannique bien mûre, finale longue et digeste.

Même si leurs jus portent la marque du millésime – souplesse et gourmandise pour le 2018, puissance et concentration pour le 2019 – ces deux très belles cuvées de Maranges 1° Cru révèlent avant tout le style recherché par ce vigneron : des matières riches, des équilibres bien digestes et des tanins polis par des élevages parfaitement maîtrisés…double MIAM !

Les vignes du Clos des Loyères.

Maranges 1°Cru La Fussière 2019 : nez mûr et complexe, notes de prune, de petits fruits noirs et d’épices, bouche assez athlétique avec une chair musculeuse mais solidement charpentée, tanins soyeux, finale longue et sapide

La version 2019 de ce premier allie la puissance propre au millésime et une élégance gourmande que j’ai déjà pu apprécier sur les deux vins précédents.
Bref voilà encore une très belle bouteille qui possède un joli potentiel de garde mais qu’on peut déjà savourer avec plaisir dès aujourd’hui.

Une partie du coteau de La Fussière

J’ai été très content de pouvoir revenir dans ce village pittoresque que j’ai découvert il y a quelques années à l’occasion de deux visites chez Nicolas Perrault (en 2013 et en 2014).
Ce passage au domaine Regnaudot m’a rappelé que l’appellation Maranges offre à l’amateur de crus bourguignons, l’occasion de remplir sa cave avec de très jolies bouteilles qui, ce qui ne gâte rien, sont encore vendues à des prix très raisonnables.

Les cuvées de Maranges 1° Cru présentés ce jour se sont livrées à la dégustation avec une spontanéité et une gourmandise tout à fait réjouissantes : ce sont des vins qui développent des jus fruités suaves et onctueux soutenus par des élevages parfaitement maîtrisés.
Provenant des terroirs qualitatifs de cette appellation, ces vins pourront se bonifier durant quelques années en cave mais comme ils se goûtent déjà tellement bien aujourd’hui, je crains de ne pas pouvoir résister trop longtemps au plaisir de les boire dès maintenant…« carpe diem » que diable !

Ma troisième journée de ce pèlerinage se terminera donc par un triple coup de cœur pour trois premiers crus de Maranges de très belle facture.

Merci à madame Regnaudot pour son accueil.

La route du retour vers Chagny avec la vue sur le village de Santenay