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Le 01/01/2016
Bonne et heureuse année à tous ceux qui viennent me rendre visite sur cet espace virtuel dédié au bien-vivre.
Que 2016 vous réserve plein de belles surprises gourmandes.
Cuvée millésimée 2006 de la Veuve Fourny : un blanc de blanc sec, nerveux et vineux
Yquem 1994 : une complexité aromatique rare et la magie d'un équilibre incomparable
Côte Rôtie 2009 : suavité et concentration sur une assise minérale puissante
Les vins du mois de décembre 2015
Le 01/01/2016
Pinot Blanc Kritt 2013 – Domaine Kreydenweiss à Andlau
Robe : jaune clair, belle brillance, reflets argentés.
Nez : discret et bien complexe, notes de fruits blancs, touche vanillés et nuances minérales très présentes.
Bouche : attaque vive, acidité virevoltante, matière assez généreuse, texture sensuelle avec un grain tannique fin mais bien présent, salinité intense en finale.
Voilà un pinot blanc que je retrouve toujours avec le même bonheur : juteux, sapide et marqué par une minéralité qu’on ne perçoit que très rarement sur ce type de vins.
Un régal !!!
Riesling Grand Cru Winzenberg 2012 – Domaine H. Metz à Blienschwiller
Robe : jaune clair, brillant, bords transparents.
Nez : fin et complexe, notes fruités de pêche blanche et d’agrumes frais, évocations minérales sensibles (pierre chaude, terpènes discrets).
Bouche : attaque légère et guillerette, acidité fine et droite qui contrebalance parfaitement une matière qui prend du volume progressivement, finale fraîche et finement tannique, long sillage minéral.
Ce riesling confirme la belle impression faite à l’occasion de la série Grands Crus granitiques du club AOC : finesse, élégance et belle assise minérale…tout ce qu’on attend d’un vin de ce niveau. MIAM !
Riesling Grand Cru Schlossberg 2008 – Domaine Bernhard à Katzenthal
Robe : jaune assez profond, reflets or-jaune, belle brillance.
Nez : intensité moyenne, palette évolutive, notes d’agrumes mûrs (mandarine, pomelo) et d’épices douces.
Bouche : attaque vive, milieu de bouche ample et généreux, finale tonique et minérale.
Après une longue oxygénation, la structure s’homogénéise, la matière s’allonge, grande élégance et finale longue avec des notes pierreuses et épicées.
Suite aux commentaires alarmistes rédigés par l’ami Stéphane au sujet de cette bouteille, je suis allé quérir l’un des derniers Schlossberg 2008 qui me restait en cave pour voir si j’avais plus de chance que les membres du club AOC de Barr.
Malgré une dégustation attentive et critique (j’étais préparé…), je n’ai ressenti que du plaisir face à ce riesling bien en place, très facile d’accès mais avec le fond de concentration et de minéralité qui signe les grands vins. Etonnant non !!!
Riesling Grand Cru Schlossberg 2007 – Domaine Blanck à Kientzheim
Robe : jaune clair, brillant, reflets vert-pâle.
Nez : franc et puissamment minéral, notes de zestes d’agrumes sur un fond de terpènes et d’encaustique.
Bouche : matière fuselée, très belle acidité, droite et traçante, finale avec une salinité intense et un long sillage sur les agrumes frais.
Même si le millésime change, cette bouteille nous montre que l’interprétation du Schlossberg par les Blanck n’a pas grand-chose à voir avec celle des Bernhard. C’est un vin de pierre et de temps qui impressionne par sa noblesse et sa classe, et même s’il semble avoir atteint son apogée, on est loin d’entendre sonner l’heure de son déclin.
Riesling Grand Cru Altenberg de Bergbieten 2010 – Domaine Schmitt à Bergbieten
Robe : jaune moyen, reflets or jaune, lumineux.
Nez : intense et complexe, miel de fleurs, pamplemousse bien mûr, mandarine, herbes aromatiques (mélisse, basilic citronné) sur un fond discrètement épicé.
Bouche : attaque pointue, matière généreuse et concentrée, toucher bien gras, acidité solidement tendue qui étire une finale intensément minérale, salinité puissante, amers nobles et fine présence tannique.
Même s’il se pose en bouche avec une grande sérénité ce riesling dégage une force minérale hors du commun et nous confirme dans le verre que 2010 est un grand millésime, l’Altenberg de Bergbieten un grand terroir et Julien Schmitt un grand vigneron. MIAM !
Meursault 1° Cru Bouches Chères 2008 – Domaine Buisson-Charles à Meursault
Robe : jaune intense, texture épaisse, très lumineux.
Nez : noble et racé, beurre frais et amande à l’ouverture puis développement d’une palette complexe et évolutive, citron confit, pêche blanche, résine et boisé raffiné, silex…
Bouche : matière ample, volume et concentration, acidité rayonnante, finale salivante, belle salinité et sillage balsamique.
Après une série de 2006, assez mal en point, j’ai voulu me rassurer en débouchant cette bouteille de Meursault 1° Cru 2008 : opération réussie car ce vin absolument magnifique aujourd’hui développe des arguments sérieux pour nous laisser penser qu’il a encore de beaux jours devant lui. Soulagé !
Châteauneuf du Pape Vieilles Vignes 2000 – Domaine La Millière à Orange
Robe : grenat moyen, limpide et brillant, fine frange brunissante.
Nez : belle intensité, expression classique avec une palette sur la prune, l’orange sanguine et les épices douces
Bouche : corsé mais avec une belle fraîcheur, matière gourmande et bien structurée, tanins fins et soyeux, finale sapide.
J’ai suivi ce domaine pendant quelques années – avant que Cyril l’ardèchois me fasse découvrir d’autres adresses dans cette région – et cette dernière bouteille sortie de ma cave me rappelle quelques beaux souvenirs d’escapade vinique en famille. Portant ses 15 ans avec une facilité presque insolente, ce Châteauneuf nous régale par sa belle palette aromatique et son énergie encore très juvénile. MIAM !
Gevrey Chambertin 2010 – Domaine Castagnier à Morey Saint Denis
Robe : grenat clair, peu d’intensité, bords brunissants.
Nez : fin, délicat et très complexe, myrtille, cassis, nuances minérales (terre glaise), boisé subtil en fond.
Bouche : stature noble et élancée, élégance absolue, équilibre frais et digeste, mâche voluptueuse, finale sur les fruits noirs bien mûrs et le bois de réglisse.
Comme toutes les cuvées villages produites par Jérôme Castagnier ce Gevrey séduira le dégustateur par la finesse de son aromatique et de sa texture. Avec sa silhouette d’une élégance presque aristocratique et la profondeur de sa structure ce vins représente une forme d’évidence esthétique à la bourguignonne. MIAM !
Le même endroit qu’en octobre (ou presque…) le 30 décembre…et toujours de la brume !
Le 20/12/2015
La traditionnelle fête de Noël de notre club AOC s'est déroulée ce vendredi dans notre repaire de La Wantzenau. Mis à part l'ami Cyril, notre grand sommelier retenu par des obligations professionnelles, tous les membres AOC ont participé à cette soirée gourmande et conviviale.
La sélection de bouteilles apportées par les invités avait fait une large place à la Bourgogne
Les couleurs de notre région ont été défendues par un joli crémant.
Le saumon fumé et le magret fumé préparés par Jamie...simplement parfaits
Le foie gras cuisiné de main de maître par Martial et le plateau de fromages signé René Tourrette ont été attaqués par les affamés avant que je n'ai eu le temps de les prendre en photo.
Le final sucré composé de cake, éclairs et mousses au chocolat nous a permis de tester des accords en douceur avec un Montbazillac et un vieux Sauternes
Un coin de table après la bataille...
Joyeuses fêtes de fin d'année à tous.
Les vins du mois de novembre 2015
Le 05/12/2015
Sylvaner Grand A du Petit Léon 2011 – Domaine Schmitt à Bergbieten
Robe : jaune clair, brillant, texture assez épaisse.
Nez : complexe et raffiné, notes de fruits blancs, de pêche, petites touches de tabac et de vanille.
Bouche : attaque très franche, matière concentrée, toucher de bouche bien gras, finale salivante grâce à une belle présence saline et des amers nobles, retour aromatique étonnant de longueur.
Né sur le Grand Cru Altenberg de Bergbieten ce sylvaner est un vin complexe, structuré par une présence minérale d’une intensité peu commune.
Celui qui pense que ce cépage ne peut produire que des vins pour cuisiner la choucroute devraient goûter cette petite merveille. MIAM !
Riesling Grand Cru Pfingstberg - Paradis 2009 – Domaine F. Schmitt à Orschwihr
Robe : jaune clair, beaucoup d’éclat, frange assez dense.
Nez : complexité inouïe avec une palette en évolution permanente, notes de zestes d’agrumes, de menthe poivrée, de citronnelle, de boîte de craie…
Bouche : attaque très suave, milieu de bouche très large, toucher caressant, acidité mûre qui étire progressivement la structure pour laisser une belle impression de fraîcheur en finale, sillage aromatique très fin et complexe, présence saline intense.
Rencontrer un grand Pfingstberg dans la force de sa pleine maturité est une expérience qui marque la mémoire d’un amateur de vin : cette cuvée « Paradis » conçue par Frédéric Schmitt est surement l’un des meilleurs rieslings que j’ai bu cette année. MIAM !
Pinot Noir Obere Hund 2012 – Domaine Bechtold à Dahlenheim
Robe : rubis soutenu, brillant, bords compacts.
Nez : pur et gourmand, fruité profond sur les fruits rouges croquants (cerise, framboise), notes crayeuses en fond.
Bouche : charnu et capiteux, texture veloutée, belle expression fruitée, finale étirée et fraîche, rémanences minérales racées.
J’ai assisté aux vendanges des pinots noirs sur le coteau de l’Obere Hund et j’ai vu l’intransigeance de Jean-Marie Bechtold sur la qualité des raisins qui partaient vers la cave : « Pas un seul grain pourri ne doit rentrer dans mes cuves ».
3 ans plus tard le résultat est à la hauteur du travail effectué : ce très beau vin rouge qui vous laisse une impression de plénitude et de gourmandise est vraiment une belle réussite.
Pinot Noir Les Rocailles 2011 – Domaine P. Ginglinger à Eguisheim
Robe : grenat profond avec des bords carmin.
Nez : fruité ouvert et complexe, notes de cassis et de cerise noire ravivées par une touche de jus de groseille acidulé.
Bouche : chair juteuse, matière concentrée, équilibre parfait entre richesse et vivacité, tannins lisses, finale très « classieuse » avec un sillage fruité et minéral.
Née au cœur du Grand Cru Eichberg, la cuvée « Les Rocailles » est une petite merveille de finesse et d’élégance.
Vinifié et élevé de main de maître par Michel Ginglinger ce rouge d’Alsace est capable de rivaliser avec les grands pinots noirs bourguignons. MIAM !
Côtes de Provence Le Clos de la Procure 2009 – Domaine Dupéré-Barrera à Carnoules
Robe : rubis moyen, bords fins et légèrement brunissants.
Nez : franc et assez intense avec des arômes d’épices douces, de fruits rouges bien mûrs et d’herbes de garrigue.
Bouche : jus concentré, tannins matures et bien lisses, acidité présente qui structure le volume en largeur, présence affirmée, un peu envahissante mais finale douce et sensuelle avec un sillage épicé complexe.
Débouchée pour célébrer à distance l’anniversaire de son concepteur (Laurent Barrera) ce Clos de la Procure ne cache pas ses origines, avec une expression aromatique aux accents résolument sudistes et une matière charnue et veloutée en bouche.
Voilà un vin puissamment constitué qui sait faire preuve d’élégance et de finesse…joli travail !
Fleurie 2007 – Domaine J. Georges à Chénas
Robe : sombre et purpurine avec une frange très compacte.
Nez : belle intensité et fruité expressif sur la cerise croquante, notes florales complexes qui se révèlent progressivement.
Bouche : silhouette élégante, équilibre impeccable, grande délicatesse dans la texture, rétro-olfaction très complexe, finale fraîche et glissante.
A l’heure où certains crus bourguignons de 2007 se présentent avec le chapeau sur l’oreille, ce cru du Beaujolais, acheté pour quelques euros il y a 6 ans, m’a comblé par son étonnante complexité et son énergie encore très vivace. MIAM !
Au dessus de Fleurie en novembre 2015.
4 perles du domaine de l'Oriel à Niedermorschwihr
Le 03/12/2015
Invité par Claude Weinzorn pour déguster et commenter les vins du domaine de l'Oriel qu'il va proposer à la vente sur le net (tagawine.fr), j''ai pu goûter 4 cuvées très différentes mais bien représentatives de la richesse et de la qualité de la gamme proposée par ce vigneron de Niedermorschwihr.
Es gilt !!!
AOC Alsace – Pinot blanc 2014
Robe : jaune très pâle, belle brillance.
Nez : discret mais très pur avec des notes de fougère, de citronnelle sur un fond délicatement minéral
Bouche : fraîcheur vivifiante, équilibre très sec, joli sillage aromatique sur le pamplemousse, finale sapide.
Cépages : 60% pinot blanc – 40% pinot auxerrois
Issu de vignes plantées sur les coteaux granitiques autour de Niedermorschwihr et d’une parcelle plus argileuse située au bas du village, ce pinot blanc étonne par sa complexité aromatique et sa présence en bouche pleine d’énergie.
Accords mets/vins : apéritif, charcuteries, crudités, choucroute, fruits de mer…c’est un vin polyvalent très facile à placer à table.
AOC Alsace Grand Cru – Riesling Sommerberg « Le Z » 2012
Robe : jaune pâle avec des reflets argentés.
Nez : intense et direct avec une palette aromatique sur les agrumes frais et la pierre à fusil.
Bouche : attaque souple, matière concentrée équilibrée par une ligne acide mûre et bien droite, finale longue et saline.
Cépage : 100% riesling
Né sur une parcelle granitique rocailleuse et très pentue située dans la partie haute du 4° amphithéâtre du Sommerberg, ce grand riesling séduit par son équilibre parfait entre un jus fruité très dense et une minéralité intense.
Accords mets/vins : apéritif, choucroute, poissons, crustacés…c’est un grand vin sec avec un vrai potentiel gastronomique.
AOC Alsace Grand Cru – Pinot Gris Sommerberg « Les Terrasses » 2011
Robe : jaune clair avec des reflets dorés.
Nez : délicat et raffiné avec des notes de fruits blancs (coing frais) et une légère touche fumée.
Bouche : matière ample et très concentrée, texture caressante, acidité droite et traçante qui répond à la richesse de la matière, très longue persistance aromatique en finale.
Cépage : 100% pinot gris
Comme son nom le laisse deviner cette cuvée exceptionnelle de pinot gris est plantée sur une parcelle granitique en terrasses située sur les pentes du 4° amphithéâtre du Sommerberg, juste sous les rangs de vigne du « Z ». C’est un vin d’une force peu commune avec un caractère bien trempé.
Accords mets/vins : foie gras d’oie, plats exotiques peu épicés, tartes aux fruits (mirabelle, abricot)…ce vin plein d’énergie mérite des plats expressifs et raffinés.
AOC Alsace – Riesling « S » Vendanges Tardives 2011
Robe : jaune intense avec beaucoup d’éclat.
Nez : flatteur et très complexe avec un registre qui s’ouvre sur des notes d’agrumes bien mûrs complétés par des nuances d’herbes aromatique (verveine) sur un fond minéral bien marqué.
Bouche : matière généreuse équilibrée par une acidité souple mais structurante, silhouette longiligne très élégante, finale fraîche et sapide.
Cépage : 100% riesling
Issue de parcelles situées dans le 3° amphithéâtre du Sommerberg, cette cuvée rare de riesling flatte nos papilles en conjuguant avec bonheur richesse et buvabilité.
Accords mets/vins : apéritif, foie gras d’oie, desserts aux fruits…ce vin racé et légèrement moelleux pourra aussi inspirer des gastronomes en lui proposant des associations moins classiques dans le registre aigre-doux par exemple
Les vins du mois d'octobre 2015
Le 02/11/2015
Riesling Grand Cru Schlossberg 2010 – Domaine J.M. Bernhard à Katzenthal
Robe : jaune franc, beaucoup d’éclat, frange assez dense.
Nez : expressif et riche, notes d’agrumes bien mûrs, touche finement épicée, fond minéral (pierre à feu).
Bouche : matière ample et puissante, énergie presque incandescente, acidité intense qui file en ligne droite, finale tendue avec des amers minéraux nobles.
Assez sévère dans sa prime jeunesse ce Grand Cru a profité de quelques années de vieillissement pour gagner en volume et en force. Le côté solaire et lumineux du Schlossberg est bien présent mais une trame acide/minérale bien aiguisée apporte le tonus nécessaire pour construire un équilibre idéal. MIAM !
Vouvray Les Argiles 2011 – Domaine F. Chidaine à Montlouis sur Loire
Robe : jaune clair, très lumineuse, frange presque transparente.
Nez : expressif et charmeur, notes de citron frais et de fruits à chair blanche sur un fond minéral bien présent.
Bouche : attaque généreuse, volume imposant avec une matière charnue solidement tenue par une acidité très mûre, présence minérale palpable, toucher finement tannique, finale sensuelle avec un sillage sur les fruits, le sucre d’orge et la terre humide.
Ce chenin ligérien travaillé à la perfection m’a fait vivre un instant magique de plaisir gustatif absolu : équilibré, voluptueux et complexe…quel beau vin !
Côtes du Jura Savagnin 1997 – Caveau des Jacobins à Poligny
Robe : jaune profond, belle brillance, reflets dorés.
Nez : intense et envoûtant, palette complexe, fruits secs (amande, noisette) et beaucoup d’épices, notes de « jaune » assez discrètes.
Bouche : matière épaisse, ample, beaucoup de gras mais trame acide puissante, joli développement aromatique, finale tonique avec un sillage épicé très long (safran, curcuma…).
Ce caveau situé dans un ancien édifice religieux de Poligny a longtemps constitué une étape obligée lors de mes visites dans le Jura. Depuis lors mon carnet d’adresses dans le vignoble jurassien s’est un peu étoffé, mais il n’en reste pas moins que ce beau savagnin à pleine maturité m’a rappelé quelques bons souvenirs en me régalant par sa classe et la finesse de son expression aromatique. MIAM !
Juliénas 2013 – Domaine des Marrans à Fleurie
Robe : rubis moyen avec une fine frange rose.
Nez : très aguichant mais raffiné avec un fruité épanoui (cerise rouge bien mûre) complété par belles notes florales.
Bouche : attaque souple et juteuse, matière assez consistante (surtout pour un gamay) mais texture bien lisse, finale fraîche, très glissante, rémanence florale longue et complexe.
Un peu fermé et assez austère lors de notre première rencontre il y a un an, ce Juliénas est sorti de sa coquille pour se livrer à nous avec une spontanéité gourmande pratiquement irrésistible.
Le bojo comme je l’aime !
Côtes du Rhône Villages Cairanne 2009 – Domaine Richaud à Cairanne
Robe : grenat très sombre, bords compacts.
Nez : expression puissante, fort caractère, palette sur les fruits noirs très mûrs (cassis, mûre), touche minérale.
Bouche : matière opulente, ample et concentrée, toucher soyeux, finale précise et tonique, sillage délicatement épicé.
Issu d’un millésime caniculaire, ce Côtes du Rhône assume son côté méridional avec beaucoup d’allant. Doté d’une silhouette très musculeuse, tenue par une belle structure minérale et une ligne acide solide, ce vin qui conjugue agilité et puissance…un peu comme les avants des All Blacks qui ont enflammé Twickenham lors de la finale de la coupe du monde de rugby. MIAM !
Beaucoup de couleurs et une brume "hamiltonienne"...c'est l'automne en Alsace.
Antiguide du vin et de la vinasse - Stéphane Rose
Le 01/11/2015
J’aime bien de temps en temps me faire chahuter par ce type de livre dont le but est de caricaturer certaines attitudes et comportements qu’on retrouve chez des groupes d’individus partageant des convictions, des passions ou tout simplement le même métier.
D’ailleurs, je lis toujours avec intérêt des ouvrages qui relèvent les travers des enseignants ou des fonctionnaires : certains me font rire, d’autres m’agacent mais tous me font plus ou moins réfléchir…
J’ai trouvé ce petit opuscule chez mon libraire habituel et je l’ai acheté sans hésiter, pensant que sa lecture me ferait passer un bon moment de détente tout en me rendant attentif à certains excès que ma passion a pu engendrer dans mes rapports à la chose vinique.
Hélas, dès les premières pages j’ai compris que je venais de perdre 6 euros (Collection « J’AI LU ») et que j’aurai du mal à arriver au bout des 150 pages de ce livre.
C’est mal écrit et l’humour gras et lourd de l’auteur suscite plus l’affliction que le rire.
On a droit à un ramassis incohérent de truismes et de platitudes souvent empreints d’une navrante vulgarité.
Exemple « Monsieur et madame spécial vin #6 : Monsieur et madame Champagne ont un fils comment s’appelle-t-il ?...Pippo » Tout est dit !!!
Conseil à suivre : gardez votre argent et allez chez un bon caviste…ou un bon vigneron : pour le prix de ce livre on trouve d’excellents sylvaners ou pinots blancs alsaciens.
A la vôtre !
Le vin d'Alsace a-t-il un avenir ? - Pierre Seltz
Le 25/10/2015
« Le passé est la rampe de lancement vers l’avenir. (...) Celui qui ne sait pas d’où il vient ne peut savoir où il va car il ne sait pas où il est. »
Voilà en quelques mots la raison d’être de ce livre volumineux (540 pages) dense et solidement documenté écrit par l’un des vignerons emblématiques de Mittelbergheim.
Après avoir quitté son village en 1957 pour aller aux Etats-Unis, Pierre Seltz a été rappelé en Alsace 5 ans plus tard pour reprendre les rênes du domaine familial : il a laissé les grands espaces de l’Ouest américain pour revenir travailler sur les coteaux du piémont vosgien, mais son désir de voyage et d’ouverture au monde ne s’est jamais tari.
C’est un livre où l’histoire du vignoble alsacien tient une place prépondérante : une douzaine de chapitres chronologiques assez ardus à lire nous remettent en mémoire les grandes époques de la viticulture régionale. Bien évidemment Mittelbergheim reste le centre de gravité du récit mais dans son étude Pierre Seltz est amené à nous livrer des développements qui dépassent souvent le contexte local : en ce sens « Le vin d’Alsace a-t-il un avenir ? » est avant tout un livre d’histoire.
Dans la partie consacrée au XX° l’auteur change de statut en passant d’historien à témoin de l’époque : il nous fait partager des souvenirs de famille et son vécu personnel de fils de vigneron dans la France des années 30 jusqu’à la fin des années 50.
Ecrites avec beaucoup de sensibilité mais aussi avec ce regard distancié qui permet l’analyse ces pages m’ont particulièrement touché.
La dernière partie apporte quelques pistes pour répondre à la question du titre. Pierre Seltz a aiguisé sa plume pour pointer les responsabilités à tous les niveaux : le libéralisme sauvage, l’Europe, les prohibitionnistes français, les lobbies, les syndicats vignerons qui n’arrivent pas à coordonner leurs action mais aussi les vignerons qui ne sont pas toujours à la hauteur de leur tâche…
Pierre Seltz est un auteur érudit et militant qui s’appuie sur la glorieuse histoire du vignoble alsacien pour trouver des raisons de croire en des jours meilleurs…avec un bon verre de sylvaner Zotzenberg à la main je lui emboîte le pas sans hésiter !