Blog

La Villa Lalique à Wingen-sur-Moder - Edition 2020

Le 05/03/2020

Après un premier déjeuner mémorable dans cette maison doublement étoilé située dans un petit village du nord de l’Alsace – c’était au printemps 2019 – j’ai profité d’une journée de vacances pour reconduire cette magnifique expérience gustative…y a pas de mal à se faire du bien, non !

Hoppla, c’est parti pour nouvelle escapade gourmande à la Villa Lalique.

1 133
La Villa Lalique en février 2020

2 115
L’entrée du restaurant

3 1 39
Mon « terrain de jeu » du jour…

3 2 39
…avec la vue sur une salle toujours aussi  accueillante…

4 114
…ainsi que sur le bar et les cuisines.

Pour l’apéritif, le sommelier Hervé Schmitt, me propose un verre de Muscat 2017 du domaine Schoenheitz : un nez délicat avec une très belle palette florale, une bouche juteuse et gourmande avec un équilibre vif, stimulé par un léger CO2 – un alsacien dirait « spritzig » – et une finale tonique avec de beaux amers salivants.

5 1 44

5 2 43
L’éveil des papilles est assuré par trois petites bouchées apéritives sous forme de clin d’œil à certaines spécialités alsaciennes…

5 3 21
…suivi par un œuf parfait « Tozasu »…version argentée.

Produit par ce domaine de Wihr-au-Val – village natal du sommelier Romain Iltis – ce muscat bien aromatique et particulièrement fringant a trouvé des partenaires de choix sur la première assiette notamment avec la bouchée au Picon ou la préparation au hareng fumé.
L’œuf parfait (toujours aussi parfait) stimulé par une fine pointe vinaigrée et sa mouillette aux arômes complexes ont permis à ce vin de révéler l’étendue de son potentiel gastronomique.

Comme lors de ma première visite je décide de laisser le sommelier choisir les 3 verres de vin qui vont s’accorder le mieux avec les différentes assiettes proposées dans le menu « Signature » du chef Jean-Georges Klein.

Pour accompagner les premiers plats, Hervé Schmitt me sert un verre de Riesling Grand Cru Altenberg de Bergbieten-Cuvée Henriette 2017 du domaine Mochel : un riesling ample et consistant, tenu par une structure acide/minérale bien solide, une finale profondément saline qui laisse persister de beaux arômes zestés et poivrés…une cuvée qui confirme tout le potentiel entrevu lors d’une première dégustation d’un échantillon prélevé sur cuve en 2018 (c’était au salon des vins de Molsheim).

6 1 46

6 2 44
La déclinaison de jeunes betteraves rouges…3 préparations toujours aussi surprenantes !

6 3 21
Le cocktail de caviar Gold, mousse Dashi, râpée de Poutargue

6 4 16
Découpe de noix de Saint Jacques et algues, variation autour des salsifis et Shimeji…

6 5 10
…et une version « dim sum » de la saint jacques.

Ce riesling qui s’exprime avec une classe absolue tout en montrant une réelle puissance, a relevé sans faillir la série de défis gustatifs proposés par les 3 assiettes suivantes.
Face aux déclinaisons à base de betterave, le vin s’est un peu tendu au contact de la mousse au foie gras mais a bien apprécié les saveurs citronnées, terreuses et épicées des deux autres préparations qui ont permis à ce grand riesling de montrer toute sa force expressive.
Les arômes salins et iodés de la chair de poisson crue et des grains de caviar se sont parfaitement harmonisés avec ce vin visiblement très à l’aise face à des effluves marins. Le riesling est resté maître de la finale en laissant persister un léger grain tannique et une belle fraîcheur citronnée et mentholée.
Avec se textures fondantes et ses saveurs d’une grande subtilité, le plat à base de saint jacques crues a été une vraie caresse pour les papilles tout en permettant au vin de développer son côté épicé. MIAM !!!

Pour la suite du repas ce sera un verre de Saumur Clos du Moulin 2017 du domaine Thierry Germain : un chenin racé, ample et généreux avec une aromatique bien complexe au nez comme en bouche et une finale minérale et salivant qui laisse persister de belles notes fruitées et racinaires.

7 1 38

7 2 37
Rutabaga rôti dans tous ses états, « dampfnudel » et huile de cameline

7 3 20
Solette poêlée, noisette, espuma de pomme de terre, vinaigrette aux bourgeons de
sapin

Ce beau chenin ligérien encore très jeune mais déjà très bien en place, a pu jouer en terrain conquis face à cette préparation raffinée qui met en valeur un légume oublié…une ambiance végétale qui répond ton sur ton au vin qui trouve là un partenaire de premier choix pour réaliser un accord parfait ?
Avec l’assiette consacrée à la solette cuite à la perfection – une chair à la fois ferme et fondante – stimulées par une vinaigrette délicatement acidulée, le vin s’est fait plus caressant en libérant des arômes boisés et vanilles d’une grande finesse.

Pour accompagner le plat de viande, le sommelier m’invite à partir en Italie pour découvrir un vin rouge toscan, I.G.T. Toscana Eneo 2013 du domaine Montepeloso : une expression aromatique assez sombre mais particulièrement raffinée, notes de fruits noirs (mûre, cassis), de réglisse et de graphite sur un fond légèrement végétal, une attaque en bouche assez douce, un jus concentré, des tanins bien mûrs et une finale très tonique avec un sillage épicé et réglissé.

8 1 36

8 2 38
Dos de chevreuil, betterave et mûres en rosace, calisson de chou pointu, jus réduit à l’Infusion de citron fermenté

8 3 19
Le cappuccino de pommes de terre et truffe noire : le plat « signature » du chef

Ceux qui me suivent en peu dans mes aventures de dégustateur amateur savent que je ne suis pas très réceptif aux charmes des rouges transalpins mais ce vin tout en puissance mais d’une parfaite accessibilité, m’a fait une très belle impression aujourd’hui…d’autant plus qu’il a pu s’épanouir en compagnie de 2 plats exceptionnels.
La pièce de gibier fondante nappée d’une sauce corsée et finement acidulée et le calisson végétal qui apporte une fine touche d’amertume à l’ensemble, ont interprété une vraie symphonie gustative avec le vin : si les touches fruitées du plat ont réveillé un peu les arômes végétaux du vin, l’accord en bouche fut vraiment parfait avec des saveurs et des textures qui ont joué à l’unisson…un grand moment !
Avec sa purée aérienne enrichie par des éclats de truffe gouteux et croquants, le plat « signature » de la maison a stimulé l’expression fruitée du vin tout en créant une belle harmonie aromatique en bouche.

Pour la fin du repas, il n’y a pas eu de vin – 4 jolis verres…ça suffit – mais deux très belles propositions de dessert :

9 1 40
L’instant douceur autour du citron de Meyer : un dessert très frais et raffiné qui associe les arômes subtils de ce citron originaire de Chine et l’estragon

9 2 38
La signature sucrée : la fameuse crêpe Suzette revisitée avec des arômes de mandarine purs et intenses qui me rappellent les Noëls de ma jeunesse…MIAM !

9 4 13   9 3 23
Un café signé et une belle série de mignardises pour bien terminer ce magnifique repas.


Comme je m’y attendais, cette nouvelle visite gourmande dans ce très beau restaurant a tenu ses promesses : j’ai eu beaucoup de plaisir à retrouver certains plats qui m’avaient déjà ébloui l’année passée et j’ai été heureux de découvrir quelques nouvelles créations gastronomiques du chef Jean-Georges Klein, toujours aussi inspiré et remarquablement précis dans la gestion de l’équilibre des saveurs et des textures…bravo l’artiste !

Face à une carte des vins toujours aussi spectaculaire (2500 références), j’ai une fois encore laissé la main au sommelier qui m’a servi 4 verres choisis avec beaucoup d’à propos et présentés avec précision et enthousiasme.

10 3 19
Le sous-sol du restaurant…

10 4 12
…décoré et meublé par des créations de la cristallerie Lalique.

10 1 32
La cave de la Villa Lalique où j’ai eu le plaisir de croiser Romain Iltis qui travaillait sur la conception d’une carte des vins pour le futur restaurant du groupe, qui va ouvrir en Ecosse.

10 2 33
L'espace dédié aux vins rouges climatisé à 12°

Bref, je me suis régalé avec des plats remarquables et des propositions d’accords vins/mets irréprochables servis dans un très bel endroit par une équipe de salle attentionnée et efficace…que dire de plus !
Bravo et merci à tous ceux qui travaillent dans ce lieu dédié au bon vivre et à la haute gastronomie

Promenade printanière près de Niedermorschwihr

Le 26/02/2020

Après une matinée de dégustation au domaine de l’Oriel et un déjeuner à « La Taverne Alsacienne », j’ai eu envie de profiter de cette belle météo hivernale pour faire un petit tour dans les vignes entre Niedermorschwihr et Ingersheim.
Hoppla, c’est parti !

Dsc 0011
Le versant sud du Grand Cru Florimont.

Dsc 0012
Les rangs de vignes du domaine de l’Oriel sous la carrière du Florimont

Dsc 0013
Le sol enherbé est déjà couvert de fleurs printanières…c’est beau, mais faut-il vraiment s’en réjouir ? 

Dsc 15
Un vieux pied de riesling solidement enraciné dans le sol argilo-calcaire du Florimont.

Dsc 17
Claude Weinzorn en plein travail de taille.

Dsc 0015
Vue sur Colmar et la Forêt Noire avec son point culminant, le Feldberg.

Dsc 0017
Vue sur Niedermorschwihr et le premier amphithéâtre du Sommerberg où l’équipe du domaine Zind-Humbrecht est en train de brûler les sarments de vigne après la taille.

Dsc 0021
Le versant est du Grand Cru Florimont

Dsc 0022
Taille des pinots noirs dans une parcelle près du village d’Ingersheim.

Dsc 0020
Schlossberg, Furstentum et Mambourg, les château de Ribeauvillé un peu pmlus loin et le Haut Koenigsbourg à l’horizon…une vue imprenable qui nous parle histoire et terroirs avec l’accent alsacien.

Voilà le genre de promenade que je pourrais faire tous les jours sans jamais me lasser…et même si je reviens régulièrement faire quelques pas sur les coteaux viticoles, je suis toujours aussi ému face à tant de beauté.

Le vignoble alsacien est magnifique et produit des vins qui ne sont toujours pas reconnus à leur vraie valeur…il est temps que cela change !

 

Les vins du mois de janvier 2020

Le 14/02/2020

Crémant d’Alsace Blanc de Noirs Brut 2016
Domaine Hering à Barr

Img 3555

Robe : jaune pâle, belle brillance avec des reflets orangés.
Nez : ouvert et séduisant, palette fruitée bien complexe (fruits blancs et petits fruits rouges) complétée par de belles notes crayeuses.
Bouche : attaque franche, jus assez gourmand structuré par une belle acidité, mousse très fine, finale bien sapide avec des amers minéraux qualitatifs et un sillage aromatique long et complexe sur les fruits rouges et le noyau.
Réalisée à partir des jus de 2016 et dégorgée en juillet 2019, cette cuvée 100% pinot noir reste une des valeurs sûres parmi les grands crémants d’Alsace : c’est une très belle quille avec une vinosité affirmée, une fraîcheur réjouissante et une complexité aromatique qu’on ne trouve que rarement sur ce type de vin. MIAM !


Gewurztraminer V.T. 2007
Domaine Emile Beyer à Eguisheim

Img 3585

Robe : or jaune avec beaucoup d’éclat.
Nez : intense et séduisant avec une palette fruitée qui développe de beaux arômes de mangue et d’abricot confit.
Bouche : attaque très douce, liqueur opulente qui enrobe une acidité bien large, finale digeste et salivante avec de très belles rémanences fruitées.
Cette V.T. dans la force de l’âge a accompagné à merveille notre galette des rois dégustée à la fin de la réunion AOC de janvier : il y a de la complexité, de la gourmandise et de la sapidité…c’est une bouteille qui pourrait faire office de dessert à elle seule mais qui a « matché » très agréablement avec la galette.


Arbois Pupillin Côte de Caillot 2017
Domaine de la Borde à Pupillin

83082406 2595638707378088 5960688920583733248 n

Robe : jaune moyen, limpide et très lumineux.
Nez : expression fraîche et délicate, notes de beurre frais, d’herbes aromatiques et de craie humide.
Bouche : attaque vive et droite, acidité large et puissante, jus dense et profondément minéral, salinité finement tannique et amers nobles en finale.
Né sur un coteau calcaire (calcaire du Bajocien) situé à Pupillin ce chardonnay ouillé a été vinifié et élevé durant 12 mois en fûts.
Ma nature impatiente – surtout lorsqu’il s’agit de vin – m’a poussé à déboucher cette bouteille un peu trop tôt mais j’ai quand même beaucoup  apprécié la vivacité et la force minérale de cette cuvée pleine de très belles promesses…d’autant plus qu’elle m’a permis d’inaugurer comme il se doit mes superbes verres Lehmann « Collection A. Lallement »


VDF Les Vendanges Oubliées 2015
Domaine Lupin à Frangy

Img 3551

Robe : jaune moyen, limpidité parfaite avec un très bel éclat.
Nez : séduisant et expressif, palette mûre et gourmande avec des notes de miel, de mirabelle et de mangue fraîche.
Bouche : attaque très douce, jus riche et consistant, équilibre demi sec mais d’une belle digestibilité, finale intense avec un long sillage aromatique sur les fruits jaunes et les épices douces.
Cette cuvée d’altesse récoltée en surmaturité est une petite friandise qui se livre sans chichis mais qui en surprendra plus d’un par sa belle expression aromatique et sa présence en bouche pleine d’énergie. MIAM !


VDF Entre Deux Eaux 2018
Laura Aillaud à La Tour d’Aigues

Img 3616

Robe : rose saumoné avec une frange orangée.
Nez : fin et séduisante avec une palette expressive sur les petits fruits rouges bien mûrs.
Bouche : matière pleine et vineuse, équilibre très gourmand, finale fraîche et glissante.
Accompagné par son très beau plateau de charcuteries et fromages artisanaux, ce rosé sudiste, réalisé à partir d’un assemblage de syrah, grenache et muscat de Hambourg, m’a permis de vivre un vrai moment de bonheur gustatif.
Pour info : le plateau et le vin ont été achetés à  « L’ancienne Laiterie » d’Osthoffen.


Hautes Côtes de Beaune Clos de la Perrière 2015
Domaine Parigot à Meloisey

Img 3573

Robe : rubis moyen, très brillant avec une fine frange orangée.
Nez : franc et engageant, palette aromatique qui « pinote » avec une certaine exubérance, notes de fruits rouges bien mûrs (cerise burlat, framboise, fraise).
Bouche : attaque douce et suave, centre bien juteux avec une belle densité, structure qui se tend progressivement pour nous offrir une finale fraîche et sapide, qui laisse persister un long sillage fruité.
Ce Hautes Côtes de Beaune récolté sur un terroir très qualitatif de Meloisey et vinifié avec une belle maîtrise par Alexandre Parigot nous offre un magnifique récital gustatif…en nous rappelant que 2015 est vraiment un millésime béni pour les pinots noirs bourguignons. MIAM !

Dsc 956
Rorschwihr et le Haut Koenigsbourg en janvier 2020

La Fabrique à Schiltigheim - 2020

Le 11/02/2020

 

Ce restaurant qui a ouvert ses portes fin 2016 est situé dans le centre de Schiltigheim, une ville où les belles tables sont légion…d’ailleurs, je compte bien en « tester » une partie dans les prochains temps.
Formé dans des établissements réputés – notamment le « Buehrehiesel » ou la « Maison Pic » – Xavier Jarry propose une cuisine précise et inventive servie par Anouk Bonnet qui gère cette salle d’une quarantaine de couverts avec un grand professionnalisme.

Img 3617
L’entrée du restaurant « La Fabrique » avec son magnifique lampadaire en fer forgé

Img 3621
Ambiance épurée et chaleureuse à l’intérieur


Mon menu du déjeuner :

 
Img 3618
Une petite mise en bouche pour commencer : des feuilles de riz garnies avec un crémeux choux fleur et harengs

Img 3619
L’entrée : œuf parfait, épinards, gingembre et maïs.

Img 3622
Le plat principal : magret de canard, pommes de terre ratte et légumes de saison.

Img 3623
Le dessert : pomme, poire, châtaigne confite, sablé breton, poivre et chantilly au citron vert

Malgré un libellé un peu minimaliste, les plats proposés par Xavier Jarry sont remarquablement constitués avec des compositions de saveurs originales mais toujours harmonieuses et des jeux de textures qui stimulent les papilles.
La carte des vins est assez courte (une cinquantaine de références) mais très intéressante avec quelques noms alsaciens que j’apprécie particulièrement (Emile Beyer et Guillaume Mochel notamment) et une belle offre de vins au verre (4 bulles, 5 blancs et 5 rouges).

Pour l’apéritif et l’accompagnement de mon premier plat j’ai choisi un verre de Riesling Tradition 2016 du domaine Emile Beyer : un vin franc, droit avec une belle expression zestée et minérale.
Le vin laisse deviner son joli potentiel gastronomique dès la rencontre avec les deux bouchées apéritives aux saveurs bien typées avant de se révéler pleinement face à l’entrée toute en douceur et en onctuosité.
J’ai même osé confronter ce vin à une petite tartine de pain de campagne tartinée avec du beurre infusé aux baies roses…et il a tenu sa place avec facilité.

Pour le magret, j’ai laissé le choix à la maîtresse des lieux qui m’a proposé un Morgon 2017 du domaine des Nuges : un vin ouvert et expressif avec une palette sur la cerise noire, la pivoine et le noyau et une matière dense, charpentée et finement tannique.
L’association avec le plat a donné lieu à une jolie rencontre puisque les saveurs du magret ont donné de l’intensité aux arômes fruités du vin alors que les légumes et la sauce ont réussi à lisser sa structure…belle réussite.

Img 3620
Le morgon 2017 du domaine des Nuges


« La Fabrique » propose une cuisine raffinée dans un cadre très agréable et sert à l’heure du déjeuner, un « menu affaire » tout à fait remarquable.

Le soir le menu est proposé en 3 ou en 5 étapes (entrée-poisson-viande-fromage-dessert) avec un forfait vin de 3 verres.
Vous trouverez des informations plus détaillées sur le site du restaurant.

Bref, voilà une première visite dans un restaurant « schilikois » qui a tenu ses promesses : cette « Fabrique » est une adresse gourmande hautement recommandable.

Img 3624


 

Les vins du mois de décembre 2019

Le 20/01/2020

Riesling Ribeauvillé 2016
Domaine Kientzler à Ribeauvillé

Img 3519

Robe : jaune clair, belle brillance.
Nez : ouvert et bien typé sur les agrumes frais (citron, pomelo et la pierre chauffée.
Bouche : attaque vive et franche avec une acidité puissante et bien droite enrobée par un jus riche stimulé par un léger perlant, finale tendue avec une présence saline très salivante.
Après une petite année en cave ce riesling se montre nettement plus avenant que lors de notre visite au domaine en 2018 où il m’avait impressionné par sa droiture et sa concentration…même si on pouvait déjà y détecter un soupçon de gourmandise.
Bien évidemment, ça reste un riesling pour amateurs du genre monacal mais j’avoue que j’ai pris beaucoup de plaisir à le déguster aujourd’hui. MIAM !


Pinot Gris Hohrain 2016
Domaine Emile Beyer à Eguisheim

Img 3548

Robe : jaune clair, reflets or-rose.
Nez : délicat et complexe, notes de fruits jaunes frais (abricot, pêche) complété par de subtiles fragrances florales et par une petite touche fumée.
Bouche : ample et consistante, équilibre sec avec une acidité bien enrobée mais longue et structurante et un léger perlant, finale tonique avec une présence saline intense.
Né sur un coteau exposé au nord qui fait face aux parcelles du Sundel et du Clos Lucas, ce superbe pinot gris vinifié en sec donne la pleine mesure de ce que ce cépage peut donner lorsqu’il est issu d’un terroir qualitatif et travaillé par un grand vigneron.
Déjà très accessible dans sa prime jeunesse, ce vin possède cependant les ressources pour se bonifier encore quelques années en cave.


Chablis Grand Cru Les Clos 2013
Domaine Besson à Chablis

Img 3544

Robe : jaune clair, limpide et brillant.
Nez : ouvert et flatteur, notes de citron mûr, d’amande fraîche, de craie et de coquille d’huître.
Bouche : matière charnue et bien gourmande tenue par une acidité mûre et traçante, finale longue et bien saline avec un sillage aromatique crayeux et iodé.
Cette parcelle de 15 ares située au cœur du Grand Cru Les Clos, produit en général la cuvée la plus opulente de la gamme du domaine Besson mais en 2013 l’acidité caractéristique du millésime a permis à ce vin de développer une énergie et un tonus qui lui donnent un magnifique caractère minéral.
C’est pour l’heure, ma plus belle bouteille de Chablis Les Clos du domaine Besson !


Viré-Clessé La Verchère 2016
Bret Brothers à Vinzelles

Img 3535

Robe : jaune franc, très lumineux.
Nez : fin et discret avec une palette aromatique assez mûre sur l’abricot, la pomme golden, le gingembre, les épices et la pierre chaude.
Bouche : attaque franche, matière très concentrée structurée par une acidité vive et une trame saline bien sensible, finale longue et puissante avec un petit grip tannique et des amers nobles qui stimulent une belle salivation.
Malgré sa jeunesse ce Viré-Clessé m’a impressionné par la qualité et la force de sa présence minérale.
C’est un vin avec une complexité aromatique exceptionnelle et un jus tramé par une puissante maille acide/saline. Il avait des arguments pour bien se tenir encore quelques années en cave mais quand c’est bon comme ça, pourquoi attendre !


IGP Pays d’Hérault-Mont Baudile Le Bourboulenc de Nega Saumas 2017
Domaine Supply-Royer à Arboras

Img 3549

Robe : jaune franc, très belle brillance.
Nez : intense et complexe, notes de résine, de gingembre, de poivre blanc et d’herbes de garrigue.
Bouche : attaque franche, matière étirée par une acidité vive et tendue, finale très salivante avec un retour aromatique très long sur les épices.
Cette cuvée qui m’avait fait découvrir et aimer ce domaine il y a plus de 10 ans déjà, se goûte toujours aussi bien : son expression aromatique revendique clairement ses origines sudistes mais son équilibre révèle une fraîcheur un peu inattendue mais tout à fait bienvenue. MIAM !


Faugères Nos Racines 2016
Château de La Liquière à Cabreroles

Img 3546

Robe : rubis très sombre avec une fine frange mauve.
Nez : séduisant et complexe sur les fruits noirs (myrtille, mure), le bois de réglisse et les herbes de garrigue.
Bouche : attaque franche et gourmande, matière concentrée équilibrée par une belle acidité minérale, trame tannique caressante, finale longue et bien minérale sur la pierre frottée et la mine de crayon.
Cette parcelle « historique » de la famille Vidal a donné naissance à cette cuvée splendide de complexité et d’équilibre.
Même s’il se livre déjà avec une grande facilité dès aujourd’hui ce Faugères dispose de ressources pour se bonifier quelques années en cave.

Dsc 946
Une bouteille mythique débouchée quelques jours avant Noël (commentaires
ICI)

L'Ancienne Laiterie : un caviste alternatif à Osthoffen

Le 09/01/2020

Pour compléter leur activité de vente de vins par abonnement (sur le site « Jus de la Vigne »), Adrien Boi et son épouse Aurélie ont aménagé un petit espace dédié à la vente de vins, de bières et autres gourmandises dans les locaux d’une ancienne laiterie située dans le petit village d’Osthoffen.

Petite visite en images :

Dsc 0943
L’entrée de L’Ancienne Laiterie d’Osthoffen…

Dsc 949
…avec son patron prêt à accueillir les clients.

Dsc 0944
Le coté de la boutique dédié au vin avec plus d’une quarantaine de références disponibles…

Dsc 0947
...mais qui respectent toutes un cahier de charges précis.


Dsc 0949
Adrien et Aurélie proposent également des bières produites par des brasseries locales : La Narcose à Scharrachbergheim et La Mercière à Cosswiller…

Dsc 0945
...ainsi que des charcuteries provenant de la Ferme du Vieux Poirier

Dsc 951
…et des fromages de chèvre de la Ferme des Embetschés à Lapoutroie

Voilà une boutique originale et accueillante qui propose une belle sélection de vins « naturels », de bières « bio » ainsi que quelques produits charcutiers et fromagers sourcés avec une grande exigence.

Adrien et Aurélie projettent également d’organiser des sessions de dégustations thématiques…histoire de créer une occasion supplémentaire de partager leur passion pour les bons vins et la bonne chère.

Pour être tenu au courant des différentes animations n’hésitez pas à vous rendre sur la page Facebook de « L’Ancienne Laiterie ».

80113102 141687943915259 3574799227189985280 o
Et voici les horaires d’ouverture.

Petits repas entre bons vivants - Décembre 2019

Le 23/12/2019

Ce petit compte-rendu est destiné à partager avec vous un instant de convivialité où quelques bouteilles ont été débouchées et dégustées sans prises de notes : les commentaires sont rédigés à postériori en se basant sur des sensations en mémoire et (si possible) sur une nouvelle dégustation des fonds de bouteilles…à table !


Apéritif : crème de buttenut à l’huile de noix et rillettes de thon au curcuma

Pfalz Riesling Grosse Lage Forster Jesuitengarten-Spätlese 2013 – Von Bassermannn-Jordan : nez riche et complexe, notes de fruits jaunes bien mûrs (abricot, mirabelle) et d’ananas frais, bouche généreuse avec un centre bien moelleux, développement aromatique intense, acidité large et assez envahissante qui rafraîchit progressivement la finale qui se prolonge avec de beaux arômes fruités et épicés.
Wachau Riesling Ried Loibenberg-Federspiel 2013 – Knoll : nez qui laisse deviner une petite déviance liégeuse – largement confirmée après quelques heures d’ouverture – matière longiligne, structure très élégante, équilibre sec, finale qui révèle de belles nuances minérales…mais toujours un peu de liège !

Dsc 943

Le défaut de bouchon qui brouille l’expression du riesling de Knoll est d’autant plus regrettable que la matière était vraiment belle avec un équilibre droit et minéral très classe alors que le riesling du Palatinat s’est livré avec une spontanéité gourmande tout à fait réjouissante même si la fin de bouche nous rappelait le millésime et ses acidités souvent redoutables.
Avec l’élimination du riesling autrichien il n’y a pas eu de match en ce qui concerne les accords mais le riesling du « Jesuitengarten » a fait le job sans faillir : après un accord évident sur la douceur et l’onctuosité avec le velouté au butternut, le vin a démontré son caractère en tenant très bien sa place à côté saveurs plus intenses de la préparation au thon…décidément ces petites friandises allemandes ont vraiment de la ressource !


Entrée : noix de saint jacques et velouté petits pois-menthe

Chablis Grand Cru Vaudésir 2012 – Domaine Buisson-Charles : nez intense et charmeur, notes de chair de fruits blancs bien mûrs, de miel millefleurs sur un fond crayeux, bouche juteuse avec une acidité large et mûre, finale assez généreuse où on devine de belles nuances salines et iodées
Puligny-Montrachet 1° Cru Les Combettes 2012 – Domaine F. Carillon : nez discret, palette balsamique (résine, zeste) et minérale (pierre chaude), notes florales délicates à l’aération, bouche concentrée avec un équilibre tonique, finale sapide avec de beaux amers et un retour minéral persistant.

Dsc 945

A côté d’un Puligny Combettes qui s’exprime avec un classicisme d’école – droit, profond et minéral – le Vaudésir qui a été élevé dans une cave murisaltienne bien connue, nous fera patienter jusqu’à la finale pour dévoiler la salinité caractéristique de son terroir.
Si en dégustation pure, c’est certainement le Puligny qui a fait la plus belle impression, face au plat qui alliait des saveurs végétales et légèrement mentholées avec des effluves marins pas trop marqués, j’ai trouvé que le Chablis était bien plus à sa place. Comme souvent, au contact des saint jacques, le chardonnay beaunois a fait apparaître ces saveurs iodées que je n’aime pas beaucoup…je pense qu’un poisson de rivière ou une volaille à la crème l’auraient bien mieux accompagné.


Plat : foie gras d’oie de la maison Hirsch de La Wantzenau

Château d’Yquem 1988 : nez ouvert et d’un raffinement extrême, palette évolutive et très complexe, citron confit, mandarine, vanille, cannelle…sur un fond délicatement balsamique (résine, cèdre), attaque bien franche, liqueur suave et concentrée, soutenue par une acidité bien en place, finale parfaitement digeste avec une persistance aromatique d’une longueur magistrale, retour des notes d’agrumes confits, d’épices, de caramel, de raisin de Corinthe…

Dsc 942

La « star » de ce déjeuner s’est vraiment montrée à la hauteur de nos attentes : mon premier Yquem a été un 86, grandissime bouteille et souvenir impérissable qui date de l’époque de mes premiers pas dans le monde des grands vins, et depuis j’ai dégusté 5 ou 6 autres millésimes (de mémoire : 1985, 1987, 1991, 1999, 2001, 2015…et j’en oublie peut-être) sans pour autant retrouver l’intensité de cette première émotion.
Il a fallu attendre cette rencontre avec un 88 dans la force de l’âge en compagnie de quelques fins dégustateurs pour revivre ces instants magiques.
En ce qui concerne l’accord, j’ai choisi d’organiser un  mariage classique mais inratable avec foie gras d’oie de la maison Hirsch…comme au début des années 90 pour l’Yquem 86. MIAMMMMM !!!


Plat : bœuf mijoté à la provençale – purée maison

Clos de Vougeot Musigni 2014 – Domaine Gros frère et sœur : nez racé et complexe, notes de petits fruits rouges, de rose fanée, de bois de réglisse sur un fond très légèrement fumé/torréfié, bouche longiligne mais avec une chair bien consistante, acidité centrée et trame tannique caressante, finale longue, digeste et appétante.
VDP de l’Hérault Domaine de la Grange des Pères 2011 : nez complexe, fruits noirs confits, prune bien mûre, herbes de garrigue et une petite pointe alcooleuse, bouche assez puissante mais équilibre élégant et digeste, finale bien fraîche avec une belle persistance fruitée et réglissée.

Dsc 944

Malgré sa jeunesse et un millésime réputé difficile, le Clos de Vougeot m’a étonné et séduit – comme toute notre tablée d’ailleurs – par cette finesse et cette classe incomparables qui caractérisent les grands crus de Bourgogne bien nés et bien travaillés.
A côté de ce modèle d’élégance, le vin de la Grande des Pères a relevé le défi en assumant pleinement son origine sudiste mais sans tomber dans la caricature d’une expression trop exubérante et d’une richesse excessive.
Face au plat, aux saveurs méridionales la Grange a joué en terrain conquis pour réaliser un accord régional évident…efficace mais un peu convenu.
Malgré l’impression de finesse qu’il dégageait lors de la dégustation préliminaire, le Clos de Vougeot a montré qu’il avait de vraies ressources gastronomiques en s’accordant parfaitement avec les saveurs du plat tout en réussissant à garder la main en finale…très grand vin !

Réflexions sur l'Alsace et ses vins par André Ostertag

Le 22/12/2019

Un grand vigneron alsacien qui nous propose une analyse d'une grande lucidité sur le vignoble alsacien : ne ratez pas ces 30 minutes de culture et de sagesse.

CLIC

@+

Pierre