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Le 06/07/2019
6 septembre : Barbecue et inscription pour la saison 19/20
octobre: Verticale de Châteauneuf du Pape du domaine de Beaurenard + Muscadets de terroir
novembre : Faugères rouges + Weissburgunder de Franconie
décembre : Porto + Blancs de Hongrie
janvier : Rouges du Jura + Blancs du Valais
février : Rouges de Bordeaux de 30 ans et plus + Blancs de l’Alto Adige
mars : Crozes Hermitage rouges + Blancs de Corse
avril : Pinots noirs alsaciens sur terroirs granitiques + Chassagne Montrachet blancs
mai : Visite chez un vigneron : à définir
juin : Rouges d’Auvergne + Condrieu
Deuxième Salon des Vins à la Vinoteca Maxima de Kehl
Le 02/07/2019
Comme l’année passé à la même époque, la Vinoteca Maxima a invité quelques vignerons et quelques fournisseurs pour organiser son deuxième Salon des Vins et permettre ainsi à ses clients de déguster quelques vins en compagnie de ceux qui les connaissent le mieux.
Malgré une fin de semaine bien remplie avec un dîner œnophile le jeudi, une cérémonie de remise de diplôme (celui du fiston bien sûr) à Paris le vendredi et des heures de cours le samedi matin, j’ai quand même décidé de reprendre la route – ou plutôt la piste cyclable – pour passer le Pont du Rhin et goûter quelques vins chez l’ami François Machi.
Hoppla c’est parti !
Les clients sont là, les vignerons sont à leur poste…
…et les cavistes aussi.
Si je regarde bien le programme édité par la Vinotecca, cette journée « Portes Ouvertes » nous offre la possibilité de goûter une cinquantaine de vins…un challenge que je ne pourrai pas relever…d’autant plus que mon état de fraîcheur n’est pas vraiment optimal aujourd’hui !
Je vais donc me faire un petit voyage vinique qui partira d’un univers bien connu pour aller vers des contrées nettement plus exotiques : un petit tour en Alsace et dans le sancerrois pour commencer, une visite dans le vignoble du Palatinat puis un saut dans l’inconnu avec quelques cuvées spéciales nées en Espagne et au Japon…on y va !
La table consacrée aux vins français avec Marie Zusslin et Alexandre Bain.
Crémant d’Alsace Rosé Brut Zéro – Domaine Zusslin à Orschwihr : aromatique discrète, matière ample et vineuse, bulle fine et tonique, amers nobles en finale.
Riesling Clos Liebenberg 2014 – Domaine Zusslin à Orschwihr : fruits blancs et agrumes mûrs au nez, bouche juteuse, finale salivante…un riesling de grès qui allie élégance et gourmandise.
Pinot Noir Ophrys 2016 – Domaine Zusslin à Orschwihr : fruité délicat et complexe au nez, matière souple et suave, structurée par une trame tannique bien soyeuse et une acidité assez vive.
Voilà nouveau pinot noir 100% Bollenberg conçu pour être appréciée dans sa jeunesse (pressurage direct des jus de 2016 et écoulage du vin fini sur les marcs de 2017)…une bouteille qu’on pourra déboucher pour laisser à la grande cuvée « Harmonie » le temps de s’affiner en cave.
V.D.F. Mademoiselle M 2015 – Domaine A. Bain à Tracy sur Loire : nez sur les fruits blancs et le citron mûr complété par des notes de tabac brun (cigarette) bien marquées, matière très riche, équilibrée par une puissante salinité…j’ai cherché en vain les marqueurs habituels du sauvignon ligérien (groseille blanche, acidité tranchante…) mais j’ai adoré !
V.D.F. L d’Ange 2015 – Domaine A. Bain à Tracy sur Loire : nez sur les fruits jaunes mûrs et la cigarette, matière bien dense, structure allongée, équilibre sec et droit, finale longue et intensément minérale…un sauvignon un peu plus droit que le premier mais tout aussi convaincant.
La table du domaine Odinstal (Palatinat)
Sylvaner Nature 2016 – Weingut Odinstal à Wachenheim : nez pur et discret, bouche vive et bien saline, expression aromatique plus ouverte, très séduisante…un sylvaner travaillé sans SO2, élevé pour partie en amphore et pour partie en fûts de 500 litres. Très belle bouteille !
Riesling 120 N.N. 2016 – Weingut Odinstal à Wachenheim : nez frais et citronné, bouche longiforme très élégante, finale minérale, bien salivante…un riesling fringant et gourmand né sur une parcelle gréseuse située en altitude.
Riesling Basalt 2016 – Weingut Odinstal à Wachenheim : nez très discret, bouche puissante avec un jus concentré et bien gras tenu par une acidité qui gagne progressivement en intensité, minéralité intense en finale…un riesling vraiment « volcanique » !
Weissburgunder 350 N.N. 2016 – Weingut Odinstal à Wachenheim : fruité frais au nez, bouche puissante, jus concentré, salinité intense et amers minéraux en finale…un pinot blanc sur grès et basalte qui impressionne par sa force.
Auxerrois Basalt 2017 – Weingut Odinstal à Wachenheim : nez riche et mûr, matière ample avec du gras, équilibre plutôt rond mais belle sapidité, notes salines et balsamiques en finale…un vin épanoui et généreux que je laisserai volontiers quelques années en cave pour qu’il s’affine encore un peu.
Riesling Muschelkalk 2017 – Weingut Odinstal à Wachenheim : nez ouvert et séduisant, belle palette florale, bouche superbe avec une matière charnue tenue par une acidité calcaire longue et racée, finale bien salivante…un riesling expressif et bien marqué par son terroir qui me rappelle qu’il est grand temps de refaire un tour dans ce vignoble…et pourquoi pas une halte au domaine Odinstal !
La table des vins espagnols…100% nature.
Vin de Table Terme de Guiu 2017 – Mendall – Laureano Serres : un cuvée de grenache blanc avec une matière consistante équilibrée par une acidité bien vive et marquée par une belle salinité…un blanc « nature » de belle facture
D.O. Utiel-Requena Enjoy 2017 – Bodega Cueva : un fruité net et épanoui au nez, une matière charnue et tonique avec une présence saline très impressive…un vin un peu plus texturé que le précédent mais aromatiquement très propre.
Valdeorras Godello-O Pando 2017 – Mendall – Laureano Serres : un nez sur les épices sur un fond balsamique, une bouche avec un joli gras et une finale longue et fraîche…un vin qui nous rappelle que le godello est un cépage capable de produire de très belles cuvées.
J’ai demandé à goûter les vins les plus accessibles de cette table qui proposait quelques cuvées vraiment « perchées » – des élevages en amphores, des macérations très longues (24 mois pour l’un des vins proposés) – je n’ai pas eu la force…une autre fois peut-être !
Encore un peu plus d’exotisme avec la table des vins japonais.
Vallée de Yamanashi A Hum 2015 – Domaine Beau Paysage : un nez séduisant et expressif, belle palette florale dominée par de surprenantes notes de jasmin, matière souple et juteuse en bouche, finale courte et légère...des sauvignons récoltés près du mont Fuji et macérés durant 3 semaines ont produit ce vin déroutant mais bien agréable à siroter.
Sans Soufre blanc 2014 – Takeda Winery à Yamagata : une expression aromatique originale et engageante, une matière légère et déliée, stimulée par une fine effervescence…un pet’nat réalisé à partir du cépage Delaware (c’est une vigne de vitis labruscana) très original mais assez simple au final.
Un voyage inédit au pays du Soleil Levant qui a considérablement élargi mon univers vinique.
Une fois de plus j’ai pu passer un bon moment dans ce bel espace dédié au vin où il fait bon flâner pour dénicher quelques belles bouteilles.
Comme prévu, ma forme physique un peu défaillante ne m’a pas permis de profiter intégralement de cette offre vinique particulièrement intéressante mais j’ai quand même pu goûter quelques très belles cuvées dont certaines n’ont pas manqué de bousculer mes repères gustatifs habituels…mais j’aime bien ça !
Merci à tous ceux qui se sont mobilisé pour organiser cet évènement.
Pour en savoir plus : CLIC
Le restaurant de la Gare à Guewenheim
Le 29/06/2019
Avec sa carte des vins qui compte près de 2000 références, ce restaurant situé dans un village du Sundgau bien décroché de la Route du Vin d’Alsace (à 10 km environ au sud de Thann) est une adresse incontournable pour tout amateur de belles bouteilles. D’ailleurs ce sont 2 couples de vignerons bien connus – Valérie et Christian Beyer et Myriam et Frédéric Schmitt – qui nous ont proposé de les accompagner pour un déjeuner dominical savamment arrosé.
La carte des mets est assez courte et propose quelques spécialités locales ainsi que 2 menus en 3 temps.
Pour moi ce sera : carpaccio de saint jacques à l’huile de truffe, côte de veau de lait aux légumes printaniers et tiramisu fraise-rhubarbe.
La carte des vins est effectivement fidèle à sa réputation avec une offre vinique absolument faramineuse : à titre d’exemple, les pages consacrées aux rieslings alsaciens comportent plus de 100 références…et avec tous les grands noms de la région bien entendu.
Un peu submergé par ce foisonnement de grandes étiquettes, je me débine en laissant aux vignerons (qui connaissent bien l’endroit, évidemment) et à l’ami Stéphane le soin de choisir de quoi arroser notre repas.
Comme c’est dimanche…pas envie de trop travailler donc pas de notes mais juste quelques impressions retranscrites de mémoire :
Muscat Grand Cru Saering 2012 – Dirler-Cadé à Bergholz : un nez agréable, notes de raisin sec sur un fond assez évolué, une bouche élégante et suave, une finale un peu fatiguée…plus méditatif que festif, ce muscat manquait un peu de tonus pour être vraiment « apéritif ».
Chablis Grand Cru Les Clos 2008 – Dauvissat à Chablis : un nez classique, floral et iodé, une bouche vive et saline et une finale pleine de force minérale…voilà un grand chablis qui n’a pas trop bien supporté l’assaisonnement du carpaccio mais que j’ai beaucoup apprécié.
Côte Rôtie La Barbarine 2012 – Gangloff à Condrieu : un nez sublime de complexité, un jus concentré et gourmand, une texture caressante et un équilibre juste parfait…ce Côte Rôtie absolument magnifique est surement l’une des plus belles bouteilles de rouge que j’ai rencontré ces dernières années. WAOUHHHH !
Sauternes Grand Cru Classé Château Rieussec 1986 – Fargues : un nez intense, mûr et épicé, une liqueur complexe et bien digeste en bouche…voilà une bouteille qui nous rappelle qu’un grand sauternes à son optimum de maturité est un pur régal.
« Le Restaurant de la Gare » de Guewenheim est une table que tout œnophile doit connaître : la carte des vins qui est réputée comme étant l’une des plus belles de France, nous propose des bouteilles signées par les plus grands noms de chaque région viticole à des prix vraiment très abordables.
L’accueil y est chaleureux et la cuisine généreuse et goûteuse…bref toutes les conditions sont réunies pour que les amateurs de bonne chère et de grands vins puissent vivre un moment de pur plaisir.
Merci à nos amis vignerons de nous avoir suggéré cette adresse…on y retourne quand ?
Le 19/06/2019
Côtes de Provence Nowat blanc 2017
Dupéré-Barrera à Carnoules
Robe : jaune clair avec des reflets argentés.
Nez : frais et complexe, note de mandarine, de citron vert et de fleurs printanières sur un fond délicatement vanillé/épicé.
Bouche : attaque vive, matière ample, équilibre sec avec un joli gras, finale assez pointue relevée par de beaux amers minéraux.
Réalisée à partir d’un assemble de rolle (majoritaire) et d’ugni blanc élevé durant 9 mois en demi-muids, ce très beau blanc méditerranéen séduit par sa fraîcheur guillerette sa grande complexité aromatique. MIAM !
V.D.P. du Mont Baudile La Roussanne du Bramaïre 2016
Domaine Supply-Royer à Arboras
Robe : jaune paille clair avec des reflets dorés
Nez : ouvert et très complexe, notes de cédrat, de gingembre et de poivre rose sur un fond balsamique (résine, pinède).
Bouche : attaque assez douce puis montée en puissance progressive pour poser en bouche une matière consistante structurée par une acidité très solide qui reprend la main en finale, retour aromatique long et complexe avec de beaux amers salivants.
Bien que dégustée dans sa prime jeunesse, cette cuvée pleine de gourmandise et d’énergie montre que le travail d’Eric et Marie-Ange sur cette parcelle commence vraiment à porter ses fruits : cette roussanne qui gagne chaque année en pureté et en équilibre mérite d’ores et déjà sa place parmi les grands blancs du Languedoc.
V..D.P du Mont Baudile Les Intillères blanc 2017
Domaine Supply-Royer à Arboras
Robe : jaune moyen, reflets dorés, très lumineux.
Nez : intense et très complexe, notes balsamiques (cade, résine) dominantes complétées par de beaux arômes de citron mûr, de sésame grillé et de vanille.
Bouche : attaque vive avec une acidité ciselée qui structure une matière ample et consistante, finale très longue sur les épices douces et le gingembre frais.
Les jeunes vignes de bourboulenc et de chenin plantés sur le « triangle magique » des Intillères ont encore fait des étincelles en 2017 en donnant à Eric une matière première de toute beauté qu’il a travaillé avec sa maestria habituelle pour nous gratifier de cette cuvée vraiment exceptionnelle. WAOUHHH !
V.D.F. Solo 2018
La Ferme des Roumanes à Lussas
Robe : rubis sombre avec une fine frange violine.
Nez : riche et engageant, notes de mûre confite, d’épices orientales et d’herbes de garrigue
Bouche : attaque souple, matière douce et suave, équilibre bien gourmand, tanins fondus, finale épicée qui laisse une petite sensation de chaleur.
Cette cuvée 100% grenache, travaillée « nature » par Béatrice Fromaigeat est une vraie petite friandise qui prouve qu’un vin n’a pas forcément besoin de SO2 pour se tenir en bouteille et dans le verre.
Merci à l’ami Cyril de m’avoir fait découvrir ce très joli vin !
Arbois Clos Maire 2016
Domaine Ratte à Arbois
Robe : rubis moyen avec un fin liseré mauve clair
Nez : épanoui et charmeur, notes de petits fruits rouges bien mûrs sur un fond floral discret.
Bouche : attaque nette et bien franche, centre riche et très suave, acidité bien intégrée et trame tannique veloutée, finale fruitée et salivante.
Les belles sensations éprouvées lors d’une première dégustation vin au domaine (en 2018) se sont confirmées aujourd’hui avec cette bouteille de Clos Maire tout à fait étonnante : c’est un vin dense et complexe qui se livre dès aujourd’hui avec une belle spontanéité mais qui est armé pour se bonifier encore quelques années en cave.
Un gewurztraminer Grand Cru Winzenberg dégusté in-situ lors de la sortie AOC de mai...le CR est en cours
Eguisheim et ses terroirs - Une histoire alsacienne de la viticulture par Philippe Beyer
Le 31/05/2019
Attention, voilà le livre indispensable pour tous ceux qui veulent comprendre la genèse des grands terroirs alsaciens !
Dans cette étude remarquablement documentée, Philippe Beyer nous invite à découvrir les grandes étapes géologiques, historiques et culturelles qui ont marqué notre région et son vignoble.
C’est un travail de recherche d’une qualité et d’une précision dont il n’existe probablement pas d’équivalent sur ce sujet à l’heure actuelle.
Autant dire que tous ceux qui veulent en savoir un peu plus sur Eguisheim et son vignoble trouveront dans ce livre une source presque intarissable d’informations.
Sans oublier que cette lors de cette étude l’auteur n’a pas hésité à dépasser son cadre local initial pour étendre ses investigations et ses réflexions à toute l’Alsace viticole.
« Il serait dommage de passer à côté de la richesse que nous offre notre région, tant par l’intérêt de son histoire que par la généreuse diversité de ses terroirs » nous dit Philippe Beyer dans sa conclusion...
…et moi je ne peux que rajouter qu’il serait dommage de passer à côté de ce livre si on veut essayer de connaître un peu mieux l’histoire passionnante de nos vins d’Alsace.
Le 14/05/2019
Pinot Blanc La Fontaine aux Enfants 2013
Domaine Kreydenweiss à Andlau
Robe : jaune citron avec des reflets dorés.
Nez : riche et complexe avec de belles notes florales et épicées, nuances pierreuses et fumé léger en fond.
Bouche : attaque franche, matière généreuse qui enrobe une acidité puissante, présence saline intense, finale longue et salivante.
Une fois encore, ces pinots récoltés sur cette parcelle granitique qui coiffe le sommet du Kastelberg, ont engendré une cuvée qui impressionne par la densité de sa matière et la force de son expression minérale.
Muscat 2016
Domaine P. Blanck à Kientzheim
Robe : jaune moyen, belle brillance avec des reflets vert-pâle.
Nez : pur et suave, notes de raisin frais et de fleur de sureau.
Bouche : attaque franche, matière bien juteuse, ligne acide souple qui soutient vaillamment la structure, finale légère et très digeste.
Avec son équilibre très juste entre une acidité fine et stimulante et une petite douceur bienvenue, ce muscat expressif et charmeur est un vrai vin plaisir qu’on pourra savourer dès l’apéritif mais qui sera également très à son aise face à une botte d’asperges. MIAM !
VDP du Mont Baudile La Roussanne du Bramaïre 2012
Domaine Supply-Royer à Arboras
Robe : jaune doré, limpide et lumineux.
Nez : stylé et très complexe, notes de fruits jaunes et d’agrumes mûrs, nuances balsamiques et pierreuses.
Bouche : attaque franche et pointue, matière opulente mais équilibre très sec, amers salivants qui se montrent dès le milieu de bouche, finale longue et sapide, retour aromatique sur les fruits et la résine.
Face à ce « monstre » de puissance et d’expressivité les amateurs de blancs glissants et désaltérants devront passez leur chemin mais ceux qui cherchent un vin qui nourrit aussi bien le corps que l’âme trouveront ici une bouteille qui les comblera.
Arbois La Mailloche 2005
Domaine S. Tissot à Montigny les Arsures
Robe : jaune paille avec des éclats dorés.
Nez : intense et complexe, palette fruitée (fruits à chair blanche) et épicée (gingembre, curry…) sur un fond fumé/boisé subtil.
Bouche : attaque nette, matière concentrée, acidité longue et puissante, équilibre sec mais avec un joli gras, texture onctueuse, finale très énergique avec un sillage fumé/épicé persistant.
On sait depuis longtemps que les grands terroirs jurassiens sont capables de donner naissance à des chardonnays de très haute tenue et cette cuvée d’Arbois remarquable de complexité et d’énergie nous le prouve une fois encore. MIAM !
Mercurey 1° Cru Le Clos du Roi 2016
Domaine Tupinier-Bautista à Mercurey
Robe : très sombre et dense avec un fin liseré rubis.
Nez : agréable et raffiné, notes de fruits rouges bien mûrs (fraise des bois, cerise rouge) et nuances balsamiques sur un fond légèrement torréfié (café, chocolat noir).
Bouche : attaque douce et séduisante, jus fruité très onctueux, équilibre impeccable, finale tonique et longuement aromatique.
Découvert lors d’une première visite en 2017, ce domaine produit une gamme de rouges et de blancs de très belle facture comme ce1°Cru de Mercurey qui allie à merveille profondeur, complexité et gourmandise et qui nous rappelle que cette appellation recèle de jolies pépites viniques avec des rapports Q/P très avantageux.
A bon entendeur…
Bordeaux S de Saint-Pey 2016
Château de Saint-Pey à Saint-Pey d’Armens
Robe : pourpre très sombre.
Nez : expressif et charmeur, notes de fruits noirs bien mûrs et d’épices douces sur un fond légèrement fumé.
Bouche : jus riche et bien gourmand, acidité souple, tanins veloutés, finale nette et fraîche, belle persistance aromatique fruitée et épicée.
Je ne bois pas beaucoup de vins du bordelais et je n’en commente que très rarement sur ce site mais parfois je rencontre des bouteilles inspirantes comme ce « petit » bordeaux qui m’a fait vivre un joli moment de plaisir.
J’ai trouvé ce vin dans un coffret « My Vitibox » arrivé un beau matin dans ma boîte aux lettres…c’était une belle surprise que je dois à mon petit X-men qui, malgré les kilomètres qui nous séparent, n’a pas oublié mon anniversaire. Merci Maxime !
Un déjeuner à la Villa Lalique à Wingen sur Moder
Le 28/04/2019
Pour m’aider à surmonter le traumatisme du passage dans le monde du 3° âge mes amis du club AOC, ont eu la très bonne idée de m’offrir un joli chèque-cadeau à dépenser dans ce restaurant alsacien doublement étoilé situé dans le nord de l’Alsace.
Hoppla, c’est parti pour une belle escapade gourmande à la Villa Lalique.
La Villa Lalique, dans son cadre bucolique à la sortie du village de Wingen sur Moder
La Villa vue du parking et l’entrée du restaurant
La grande salle du restaurant est lumineuse et accueillante, le personnel ultra-professionnel est aux petits soins et ma table dressée à la perfection m’attend près d’une grande baie vitrée qui donne sur la forêt...je sens que je vais passer un très bon moment !
Mon « terrain de jeu » du jour…
…avec la vue sur une salle lumineuse et accueillante.
Pour l’apéritif, le sommelier Romain Iltis, me propose un verre de Muscat Les Princes Abbés 2017 du domaine Schlumberger : un nez floral très épanoui et séduisant en diable, un jus frais et croquant en bouche avec une petite richesse bien agréable mais vite compensé par une finale tonique et appétente.
Quelques petites bouchées apéritives sous forme de clin d’œil à certaines spécialités alsaciennes…
…et un œuf parfait « Tozasu » pour accompagner le verre de muscat d’Alsace.
Avec son expression ouverte et charmeuse et sa petite rondeur confortable en milieu de bouche, le muscat du domaine Schlumberger s’impose avec évidence dans sa fonction d’éveil papillaire tout en ouvrant également des perspectives d’accords gastronomiques plus larges face à cet œuf parfait vraiment parfait et sa mouillette aux saveurs complexes et originales.
Comme le menu « Signature » de la Villa Lalique compte une dizaine de plats et que je n’ai pas de chauffeur à disposition pour cette journée, je vais laisser le sommelier choisir les 3 verres de vins qui vont s’accorder le mieux avec les différentes créations gustatives du chef.
Pour accompagner les premiers plats, Romain Iltis me propose un verre de Riesling Grand Cru Rosacker 2016 du domaine Mader : un riesling vif et droit, tendu par une belle acidité citronnée et soutenu par une salinité calcaire bien marquée…et produite par un vigneron dont j’aime beaucoup le travail.
La déclinaison de jeunes betteraves rouges
Le caviar Gold, sériole à la crème de céleri, blinis au sarrasin.
Avec se structure élancée et sa trame acide/minérale de noble facture, le riesling a établi une synergie quasi-spontanée avec les arômes fins et acidulés des différentes déclinaisons gourmandes autour de ce légume racine rustique que le chef a littéralement magnifié.
Les arômes salins et iodés de la chair de poisson crue et des grains de caviar ont stimulé l’expression olfactive du riesling qui a également bien tenu en bouche grâce à sa profonde minéralité qui lui a permis de répondre aux puissants effluves marins de ce plat tout en laissant persister un sillage iodé délicat.
Pour la suite du repas ce sera un verre de Meursault Les Narvaux 2012 du domaine Girardin : un nez élégant et raffiné avec un fruit encore un peu dominé par des notes d’élevage (beurre, résine…), une bouche ample avec un gras « bourguignon » très charmeur et une ligne acide mûre qui porte la structure vers une finale longue, sapide et délicatement boisée
La découpe de langoustines autour de fruits rouges
Le rouget à la plancha, cuit et cru, vinaigrette ananas verveine
La douceur de la texture de la chair de langoustine s’est harmonisée parfaitement avec le gras du vin alors que les saveurs acidulées des petits fruits ont résonné avec la minéralité de sa finale mais je crois que c’est avec la tartelette à la fois acidulée, grillée et iodée que le mariage fut le plus abouti : le vin a gagné en expressivité et sa touche boisée s’est faite plus discrète en laissant se développer son caractère fruité et salin.
Avec l’assiette consacrée au rouget, l’accord fut spontané et évident : le moelleux de la chair du poisson et l’ambiance exotique de son accompagnement ont donné une belle complexité aromatique au vin tout en lui répondant de façon équilibrée et harmonieuse en bouche.
Pour accompagner les plats de viande, nous allons rester en Bourgogne avec un verre de Nuits Saint Georges 2013 du domaine Gouges : expression aromatique complexe et raffinée, notes de cerise rouge, d’épices douces sur un fond minéral sensible (graphite, terre humide), bouche longiligne, très élégante, jus gourmand, acidité souple et tanins fondus, finale bien sapide.
La grillade de foie gras de canard au Baerawecka
La poitrine de pigeon rôtie de la maison Thierry Laurent, gâteau Forêt Noire « Bollenhut », sauce café
Le cappuccino de pommes de terre et truffe noire : le plat « signature » du chef
J’avais gardé un fond de verre de Meursault pour le tester avec la préparation au foie gras et grand bien m’en a pris car l’accord s’est avéré superbe…même sur les arômes épicés du baerawecka où le vin a pu montrer toute ses ressources.
Le Nuits Saint Georges n’a pas trop bien réagi face au foie gras seul mais avec le jus de pigeon comme trait d’union et le baerawecka comme exhausteur de saveurs l’accord s’est fait sans problème.
Face à la chair fondante de la poitrine de pigeon nappée de sa réduction au café, le vin a évolué en terrain conquis : du ton sur ton pour un accord superbe qui s’est encore affiné avec les parfums sucrés et acidulés de la « Forêt Noire ». MIAM !
Face à l’exceptionnel cappuccino tout en suavité et en finesse, le vin a tenu son rang de grand vin pour réaliser un très beau mariage…mais je pense qu’avec un cru de Nuits un peu plus évolué ou même un blanc de la Côte de Beaune de plus de 10 ans on n’était pas loin du Nirvana gustatif.
Pour la fin du repas, il n’y a plus eu de vin – 4 jolis verres…ça suffit – mais deux très belles propositions de dessert :
L’instant douceur autour du pamplemousse avec un jus au sureau et des perles de basilic : un dessert fin, complexe et d’une fraîcheur réjouissante.
La signature sucrée : la crêpe Suzette revisitée avec des arômes de mandarine d’une très belle pureté.
Un café signé et une belle série de mignardises pour bien terminer ce magnifique repas.
Certes ce restaurant est un peu loin de la route des vins – d’ailleurs il est un peu loin de tout – mais le voyage vers Wingen-sur-Moder mérite d’être fait par tout gastronome œnophile : la cuisine du chef Jean-Georges Klein est remarquable de précision et d’originalité, le cadre somptueux, le service impeccable et la carte des vins tout à fait spectaculaire (2500 références) fait une large place aux vignerons alsaciens.
La cave du restaurant…
…les verres et les carafes signées Lalique…
…les vins dans leur espace climatisé…
…et le livre de cave.
Bref, voilà une adresse que j’ai vraiment envie de recommander car même si les prix des menus et des vins sont conséquents – mais on est dans un établissement doublement étoilé – on y passe un moment vraiment inoubliable. MIAM !!!
Petits repas entre bons vivants - Avril 2019
Le 14/04/2019
Ce petit compte-rendu est destiné à partager avec vous un instant de convivialité où quelques bouteilles ont été débouchées et dégustées sans prises de notes : les commentaires sont rédigés à postériori en se basant sur des sensations en mémoire et (si possible) sur une nouvelle dégustation des fonds de bouteilles.
Apéritif :
Pouilly Vinzelles Les Quarts 2015 – La Soufrandière à Vinzelles : nez pur et charmeur, fruits blancs frais, pierre chaude et poudre de craie, petite touche bois/résine en fond, bouche ample avec un beau gras, équilibre très sec, finale longue et vive, sillage complexe avec un fruité net complété par de belles notes d’herbes aromatiques.
Défendu depuis de longues années par les frères Bret, ce climat de Vinzelles est sur les rangs pour prétendre au classement 1° cru…et ce ne serait que justice quand on considère cette cuvée 2015 riche et profonde mais qui trouve un équilibre très dynamique grâce à une présence acide/minérale d’une grande profondeur.
Plat : joues de porc confites au vin rouge et aux épices.
Côte Rôtie Brune et Blonde 1990 – Domaine Guigal à Ampuis : nez riche, ouvert et bien mûr, notes de fruits noirs confits (mûre, cassis) sur un fond fumé/épicé très agréable, bouche ronde et suave, texture souple, tanins veloutés, finale très longue, présence minérale très stimulante.
Châteauneuf du Pape Cuvée Noïa 2011 – Dupéré-Barrera à La Garde : nez puissant sur les fruits et les épices orientales, matière consistante et charpentée en bouche, développement aromatique intense, tanins fondants, finale intense et très épicée.
Quoi de plus naturel que de convoquer deux grandes appellations du vignoble des Côtes du Rhône pour tenir compagnie à cette viande fondante baignant dans une sauce douce et épicée…et comme on pouvait s’y attendre les deux vins se sont parfaitement accordés avec le plat.
La bouteille de Guigal – apportée par Thierry pour faire oublier la bouteille bouchonnée servie lors d’une récente réunion AOC – a livré une version mature et très aboutie d’un cru de Côte Rôtie : sa complexité aromatique et sa suavité en bouche ont crée une harmonie toute en nuances et en finesse avec le plat.
Le Châteauneuf des Dupéré-Barrera – une cuvée signée Brunel/Cambie – a révélé une personnalité plus affirmée avec une matière musculeuse et une palette bien épicée…accord naturel et évident sur les épices mais la fougue de ce vin, peut-être encore un peu jeune, a fini par écraser le plat.
Dessert : pannacotta fraise-coco- speculos
Pfaltz VDP Erste Lage Mandelring-Scheurebe Auslese 2015 – Weingut Müller-Catoir à Haardt : aromatique épanouie et très séduisante, notes exotiques (litchi, mangue, ananas) et crayeuses, jus très riche, texture épaisse et onctueuse, acidité fine et longue qui étire une finale digeste et appétente.
Après une première bouteille qui avait fait forte impression lors d'un repas en février, j’ai eu envie de resservir ce grand liquoreux du Palatinat pour accompagner cette petite préparation sucrée…et je crois que j’ai eu la main heureuse car ce vin s’est laissé boire avec une grande facilité – malgré une richesse en sucres assez hors normes (je n’ai pas trouvé les valeurs exactes) – tout en établissant une relation pacifiée et harmonieuse avec la panacotta.
Je n’ai pas l’habitude de boire des vins avec des desserts mais avec des bouteilles de cet acabit, je suis tout à fait prêt à changer…